Le dripper Vengeance, successeur du célébrissime Magma chez Paradigm Mods est passé inaperçu sans que l’on ne sache trop pourquoi. Peut-être bien que les ailes de géant de son illustre prédécesseur l’ont juste empêché de voler, la sortie toute récente du Magma « Reborn » se chargeant de le précipiter plus vite encore aux oubliettes… Il mérite tout de même à mon sens un petit mot.
Ce Vengeance ne m’avait pas interpellé plus que cela lors de sa sortie. Je l’ai rencontré un peu par hasard, au détour d’une boutique spécialisée dans les clones le proposant en une version signée Hcigar. Je n’étais pas là pour lui, je l’ai néanmoins ajouté au panier, payé une vingtaine d’euros et reçu quelques jours plus tard.
L’arrivée du Vengeance
Le Vengeance vu par Hcigar arrive dans une espèce de trousse d’assez bonne facture, comme une bonne surprise.
Le logo du cloneur reste discret, seulement présent sur la languette de la fermeture éclair en bleu sur fond blanc.
L’ouverture révèle un contenu bien garni où une belle photo aurait immédiatement permis de reconnaître le fameux drip-tip « Zero Degree » également d’inspiration Paradigm Mods accompagnant l’atomiseur. Ah, les clones… Comment leur résister quand Hcigar nous offre atomiseur et drip-tip au simple prix de ce dernier ? Il n’y a pas à tortiller, quelque chose ne tourne pas rond dans le monde de la vape.
Un examen plus approfondi de cette trousse montre le Vengeance équipé d’un drip-top en Delrin correspondant à l’image choisie pour le marketing du produit, un top-cap d’acier, le drip-tip « Zero Degrees » en version acier accompagné de ses substituts cuivre et laiton, quelques joints toriques, deux mèches de silice savamment entourées de résistif et le top du top, le must absolu, l’incontournable tournevis bleu.
Autant le dire tout de suite, le drip-top en Delrin ne m’a guère inspiré confiance. Au plan esthétique tout d’abord mais également au plan pratique, un filetage d’acier rencontrant un pas de vis de plastique ne me paraissant guère promis à la pérennité, surtout en version clonée. Je l’ai bien sûr essayé mais lui ai généralement préféré le top-cap d’acier.
Le Vengeance est constitué de quatre pièces principales toutes d’acier façonnées que nous reconnaissons ainsi de gauche à droite : le top-cap, la chambre de vaporisation, la bague d’air-flow et la base de l’atomiseur.
Ah, les clones… Pas chers, parfois bien finis, parfois un peu légers…
D’ailleurs puisqu’on en parle, je dois souligner un petit problème rencontré avec le drip-tip « Zero Degree » de Hcigar. Oh, un petit problème de rien du tout ! L’axe joignant la pièce bucale et l’aérateur à ailettes s’est brisé très rapidement, sans que je ne fasse quoi que ce soit pour cela rendant bien sûr le drip-tip tout entier inutilisable. Bon… Hcigar a eu la gentillesse de nous le fournir, on va dire que c’était sympa.
Les pièces du Vengeance
Le top-cap
Le top-cap d’acier du Vengeance est propre et bien fini. Le matériau est lourd et semble de qualité, le filetage est irréprochable. Le haut du top-cap est usiné en forme de dôme pour une meilleure concentration des arômes dans la vapeur produite.
La chambre
Contrairement au Magma où chambre et top-cap ne forment qu’une seule et même pièce, le Vengeance propose une chambre séparée. Cet anneau d’acier est sobre, bien fini et s’orne du « V » rappelant le nom de l’objet. Les filetages sont ici aussi très propres malgré des rebords très légèrement coupants par défaut de polissage.
La bague d’air-flow
La bague d’air-flow présente deux groupes de trois orifices de 2,5 mm de diamètre, le système de réglage du flux d’air par trous de diamètres croissants proposé par le Magma n’ayant pas été ici reporté.
La base
La base du Vengeance de Hcigar présente quelques traces d’usinage en fond de cuve pour une réalisation restant globalement très satisfaisante. Deux plots négatifs taillés dans la masse surgissent de la cuve tandis que deux plots positifs amovibles isolées par une pièce de peek forment une pièce en « Y » maintenue par la vis de contact du pôle positif. Quatre conduits d’arrivée d’air percés en oblique débouchent au ras du plateau. La cuve du Vengeance très peu marquée ne pourra contenir qu’une faible quantité de liquide.
La vis de contact positif semble plaquée d’argent, en tout cas d’un métal plus clair que l’acier. La gravure et le logo « Paradigm » reproduits ici par Hcigar se sont avérés saillants et auront nécessité un petit ponçage pour éviter le labourage du 510 d’un mod ou d’une box.
L’assemblage du Vengeance
L’assemblage du Vengeance commence par le positionnement de la bague de réglage d’air-flow sur la base.
Sauf erreur de ma part seules deux configurations sont possibles, la première laissant deux orifices diamétralement opposés ouverts et la seconde les quatre. On comprend ici que ce dripper n’acceptera que des montages en double ou quadruple coil…
La chambre vient ensuite bloquer le réglage choisi, laissant ouvert le sommet de l’atomiseur. Contrairement au Magma, le Vengeance pourra donc être rempli sans risque de modification fortuite du réglage de l’arrivée d’air.
Le top-cap ou le drip-top en Delrin prennent ensuite place sur la chambre, terminant le montage de l’atomiseur. Tout comme le Magma, le Vengeance n’inclut pas de joint torique.
Personnellement, je trouve ce Vengeance plutôt réussi au plan esthétique grâce au parti-pris de fluidité et de sobriété observé par ses concepteurs. Déçu par le bris du drip-tip « Zero Degree », j’ai tenté d’en trouver un nouvel exemplaire mais n’ai pas tardé à déchanter devant le prix exorbitant de 24 euros généralement demandé pour une version originale. Je suis finalement tombé sur une vente flash proposée par une de nos chères boutiques « high-end » soldant un fond de stock à prix revu et corrigé me permettant de rééquiper le Vengeance de son drip-tip originel pour environ 14 euros.
Le montage du Vengeance
On commence à se le dire, ce Vengeance n’officie pas vraiment dans la même cour que le Magma. Quatre plots, de larges air-flows, un drip-top en delrin bien évasé… Bienvenue sur les terres du cloud-chasing ! Les modeurs de Paradigm ont visiblement voulu quitter l’image un rien proprette de leur Magma pour proposer ici une bête de course, un dripper de compétition.
Ah, mais qu’importe ! Soucieux de produire une comparaison crédible entre le Magma et le Vengeance, j’ai choisi de monter le nouveau venu de la même façon que son ancêtre, à savoir un double coil en Kanthal 0,4. Et hop, c’est parti pour deux bobines de six spires en diamètre 2,5 mm !
Le double-coil est particulièrement aisé à monter sur le Vengeance, chaque bobine disposant de deux plots dédiés. Les larges trous de serrage du résistif sont d’autre part légèrement tournés vers l’intérieur, ce qui facilite encore le positionnement des spires. Les têtes de vis sont profondes et bien marquées, rien ne bougera une fois les vis en butée.
Le passage à l’ohmmètre montre une résistance résultante de 0,36 ohm, bien en phase avec le montage adopté. Le Vengeance acceptera vraisemblablement sans broncher des montages beaucoup plus bas, je pense que 0,15 ou 0,10 ohm en quadruple-coil ne l’effrayeront guère, rendant juste l’usage du drip-top en Delrin quasiment indispensable pour limiter la chauffe.
La vape du Vengeance
Le Vengeance produit bien évidemment une vape de type Magma, très orientée vers la restitution fidèle des saveurs grâce aux effets conjugués d’un top-cap en dôme bien marqué et d’arrivées d’air situées sous les bobines résistives. Paradigm aura cependant réussi le tour de force de faire encore mieux que le Magma avec ce Vengeance, en ajoutant aux indéniables qualité du prédecesseur la patate qui lui manquait. Le Vengeance mange les watts pour les convertir en saveurs remarquablement rendues, portées par un volume de vapeur proprement hallucinant. Ainsi, le modeste montage ici présenté alimenté par une cinquantaine de watts aura apporté une nouvelle définition à mon cher Grumpy’s Hooch pourtant déjà largement disséqué par divers matériels.
En fait, l’expérience de vape proposée par le Vengeance se résume très simplement à une première bouffée qui fait flageoler les jambes et tomber sur le cul en se disant « woaw » !
Et le bémol de fin…
Ah je sais, ce n’est pas très fair-play que d’attendre les dernières lignes pour amener un bémol à une appréciation dithyrambique du Vengeance mais à bien y regarder, je l’ai déjà plus ou moins évoqué. Contrairement au Magma, le Vengeance propose une cuve quasi inexistante et devra être rechargé toutes les cinq ou six taffes, comme beaucoup de ses confrères de cloud-chasing d’ailleurs. Peut-être est-ce là une des raisons du relatif échec commercial de ce magnifique dripper venant parler de vape extrême à un public conquis par la démocratisation du RDA opérée par son prédécesseur, écarté de ce fait des arsenaux préférés des sub-ohmers convaincus. Le Vengeance aura finalement dérouté les adeptes du Magma sans parvenir à convaincre les vapotos de l’extrême…
Les pirates souhaitant flâner aux limites de la vape et tâter du sub-ohm en mode cloud-chasing pourront cependant profiter de divers destockages faisant place nette pour la venue du nouveau Magma « Reborn » et s’offrir avec ce Vengeance une bien belle machine à vaper à prix cassé, avant qu’elle ne disparaisse.
Bonne vape à toutes et tous, en Vengeance RDA !
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