« Et à présent, nous allons chanter tous ensemble … pour célébrer la grandeur de Dieu… » : les mots du pasteur viennent finir de m’achever.
« Lève-toi, et chante ! » me chuchote-t-elle en me filant au passage un bon p’tit coup de coude bien senti. Ahh parce qu’il faut se lever, en plus ?!?? Pfffff, j’y crois pas : ma chère mère a réussi la prouesse de m’extirper de ma sacro-sainte grasse mat’ du dimanche pour me trainer péniblement jusqu’à la paroisse miteuse qui siège au coin de ma rue, à 300 mètres à peine du domicile familial. Ça ne lui ressemble vraiment pas, à ma mère, de croire en Dieu, mais c’est son délire du moment. Alors pour lui faire plaisir….. ♪♫♪ Oh ! prends mon âme, prends-la Seigneur, Et que ta flamme brûle en mon cœur. Que tout mon être vibre pour toi, Sois seul mon Maître, ô divin Roi….♪♪♫♪♫♫……….. Le rétroprojecteur fait défiler les paroles sur le mur crasseux, et moi, j’suis au bout d’ma vie, mais comme un bon petit mouton de panurge, je débite des phrases sans queue ni tête. Toutes ces simagrées n’ont vraiment aucun sens pour moi… Putain mais qu’est-ce que j’fous là, sérieux, t’as vu le tableau ? Qu’est-ce qu’elle me manque, ma petite couette douillette… Quand ça part en mode gospel funky façon Sister Act avec un pasteur aussi cool que Whoopi Dolberg, ok, à la rigueur pourquoi pas ! Mais là…. Nan franchement, je suis venu, j’ai vu : je suis vaincu… Et du haut de mes 17 piges, je jure mes grands Dieux que plus jamais je ne refoutrai les pieds en pareil lieu.
Oh bien sûr, chacun est libre et a complètement raison de croire en ce qu’il veut, mais personnellement, les Dieux, la Religion, tous ces trucs-là, c’est vraiment pas ma came et ça me gonfle même royalement. Bon là on est sur le Navire, ça va, on peut s’exprimer librement sans risquer de se faire découper la tête en pleine rue au couteau de cuisine, mais il n’aurait pas fallu que j’dise ça à Ragnar Lothbrock et ses copains vikings par exemple. Ouais parce que eux, les Dieux, c’était du sérieux, fallait pas déconner avec ça !! Le rêve ultime d’un viking, sa raison de vivre, même, c’était de crever héroïquement au combat en ayant zigouillé violemment le plus de gonz’ possible, afin d’avoir une chance d’entrer au Valhalla. En effet, dans la mythologie nordique, Odin – le Dieu des dieux – se prépare à une lutte finale – le Ragnarök – en se constituant une armée personnelle, qu’il compose uniquement avec les guerriers qu’il juge les plus valeureux. Il les accueille au Valhalla, un magnifique palais situé dans la forteresse céleste d’Asgard, où ils partagent leur temps entre combats d’entrainement et banquets de sanglier sacré. Sympa le programme !
La légende ne dit pas si les gonz’ agrémentaient leur temps libre de grosses volutes vaporeuses, toujours est-il qu’avec les boxes Odin et les drippers Mjölnir et Asgard, le microcosme vapistique en pince fortement pour la mythologie nordique ! Ahh c’est sûr que ça en jette un max, un RDA ou une box estampillés « viking » : c’est la promesse d’une vape brutale sans compromis. Ouais, sauf que là, on nous cause carrément de Valhalla. Pour situer, c’est un peu comme si pour un vapoto chrétien, y’avait un dripper nommé « Paradis ». Ce qui est sûr, c’est qu’avec un blaze comme ça, Vaperz Cloud (se) fout la pression, et n’a vraiment pas intérêt à se foirer. Voyons donc sans plus tarder de quoi il en retourne.
Présentation
Vaperz Cloud, maintenant, on connait un peu sur le Navire : box Odin, dripper Asgard… Du bien beau matos dopé à la testostérone ! En revanche, il y en a un qui n’a pas (encore) eu son quart d’heure de gloire sur le pont : Suicide Mods. Pourtant, c’est loin d’être des peintres, eux. Ils ont même une solide réputation sur la scène ‘Cloud chasing’ US, et ils commencent doucement à pénétrer le marché français.
Enfin bref, tout ça pour dire que ce RDA Valhalla édition Nightmare est le fruit d’une collaboration entre les 2 moddeurs américains pré-cités : le plateau du Nightmare RDA de Suicide Mods, associé au baril du Valhalla RDA de Vaperz Cloud.
Le tout est en acier 316, fait 28mm de diamètre pour 25 mm de haut hors drip-tip, et pèse pas moins de 65 grammes sur la balance : c’est une (très) belle bestiole, massive et qualitative, qui fait qu’au premier abord, on n’est clairement pas déçu (litote) d’avoir lâché un billet orange pour son acquisition, d’autant que la gravure – à la fois précise et profonde – sur le corps du baril est de toute beauté !
Évidemment, avec ce genre de mensurations, ce RDA ne peut être qu’un dual coil, et contrairement à ce que ses arrivées d’air latérales pourraient laisser penser, on est bien ici sur un airflow bottom-coil.
Voyons donc tout ça d’un peu plus près sans attendre !
Le Baril
Lui, c’est l’œuvre de Vaperz Cloud, comme précisé plus haut. Initialement, le Valhalla est un dripper de … 40mm (!!) de diamètre, doté de 2 séries de 3 rangées d’airflow diamétralement opposées. Ici, on ne retrouve « que » 2 rangées de 11 petits trous d’1mm chacun, toujours diamétralement opposées et s’étalant sur 1,8 cm de largeur :
22, v’la les flics !! et 2 brigades d’un coup, en plus !! Avec ça, on ne va pas manquer d’air, ça c’est garanti !
Une petite vue de l’intérieur du baril pour constater que son plafond est usiné en forme de dôme…
… Et surtout que des encoches ont également été prévues dans le corps, ce qui a une double-fonction : d’une part, ça constitue une butée pour limiter la course du baril lors du réglage d’airflow, et d’autre part, ça permet de dévisser le RDA de son mod/box sans se prendre la nouille à « tourner dans le vide ». Bref, c’est simple et fonctionnel : impeccable. On ne s’attarde donc pas, et on fait cap sur le plateau.
Le Deck
Là, c’est du Suicide Mods, et eux, ils sont spécialisés dans la grosse vape. On retrouve donc tout naturellement des admissions d’air latérales absolument gigantesques :
Mais comme ce sont des experts chez Suicide Mods, ils n’ont pas mis un banal cyclope : non là, les extrémités des admissions d’air sont usinées de manière arrondie, de façon à ce que l’air inspiré converge vers leur centre, ce qui en théorie créé un « effet entonnoir » qui augmentera la pression du flux d’air juste avant d’aller frapper les coils !
L’air rentre donc latéralement dans ce Valhalla Nightmare, mais ressort dans le deck par ici :
2 canaux indépendants et bien distincts : un couloir large orienté côté centre du deck, parfait pour bien refroidir de grosses bobines. Et un couloir qui se termine par 3 petits trous d’irrigation, pour un flux d’air maîtrisé qui viendra taper les coils ‘en biais’ par le dessous. On verra tout à l’heure ce qui ressort concrètement de ce savant système au niveau de la vape, mais il faut avouer que sur le papier, c’est sophistiqué et vraiment très bien pensé.
Le reste du deck, lui, est en revanche simplissime et épuré à l’extrême : 2 énormes poteaux en laiton, espacés l’un de l’autre de 1,2 cm, et pouvant accueillir absolument tout type de câble. Ouais : c’est un Vélo City,… mais en pire, on va en parler dans un instant.
Mais avant, terminons-en avec le plateau : tout se démonte sur ce deck, ce qui est vraiment cool, et notamment le pôle négatif qui est fixé dans la base du plateau par une vis indépendante à empreinte plate (en rouge) :
Les 2 petites vis (empreinte Allen) indiquées en vert, c’est comme pour le Asgard : elles servent à boucher le pin 510 de l’ato, qui est un pin BF par défaut.
Voilà pour le deck ! Passons à présent au montage de l’atomiseur, parce que là, il y a des choses à dire !
Montage du Valhalla Nightmare
La première, c’est que la mise en place des bobines nécessite un certain doigté ! Les decks de type Velocity sont relativement aisés à équiper lorsqu’ils présentent un emplacement unique pour chacune des pattes de nos coils, mais malheureusement, ce n’est pas le cas ici : il va falloir se démerder comme on peut pour bien positionner nos 2 bobines en même temps avant de visser !
Pour faciliter un peu la gymnastique annoncée, je prépare mes coils de cette manière :
Puis je coupe les pattes à 7mm. Ensuite, je m’aide de gabarits pour positionner les coils, que je plaque contre les arrivées d’air (en appuyant dessus, donc). L’idée est, dans un premier temps, de positionner parfaitement ses 2 coils, mais d’un seul côté seulement : on se concentre sur un seul des plots de montage pour l’instant :
Quand les coils semblent bien positionnés, on visse, mais surtout pas trop fort : les pattes doivent être maintenues dans le poteau, mais doivent aussi pouvoir bouger un peu. On procède alors de la même manière pour le 2è plot de montage.
Une fois que c’est fait, on dé-serre trèèès légèrement les vis, et on finalise méticuleusement le positionnement des coils. Chaque vapoto aura sa préférence de placement, mais personnellement, je préfère quand, vu de haut, le coil couvre parfaitement les 2 couloirs d’air :
Au niveau de la hauteur des bobines, je les relève légèrement, de façon à ce qu’elles ne soient pas collées aux arrivées d’air :
Niveau cotonnage, RAS, on coupe ses mèches de façon à ce qu’elles aillent lécher le fond de la cuve qui, précisons-le ici, est bien profonde (environ 7 mm).
Par contre, il est important de bien aérer les fibres, notamment à leurs extrémités, et de les plonger dans leur emplacement dédié sans forcer ni tasser. Si c’est le cas, le wick se fera impeccablement bien en cours d’utilisation.
Et voilà, c’est fini pour la mise en œuvre ! On ne va pas se mentir, ce Valhalla Nightmare est peut-être l’ato de ma collec’ qui est le plus chiant à monter. On est loin de la facilité procurée par les plateaux de type postless où il suffit de couper les pattes du coil à la bonne longueur, mais faut pas exagérer non plus : avec du calme et un peu d’entrainement, on y arrive et ça finit par se faire vraiment très bien. Évidemment, ça peut en rebuter quelques-uns, notamment les débutants et les flemmards, mais franchement, ce serait vraiment dommage de s’arrêter là-dessus, car quand on entre au Valhalla…
La vape du Valhalla Nightmare
Mais déjà, la première chose à faire avant d’entrer au Valhalla, c’est de se mettre dans le contexte et essayer d’imaginer l’ambiance : le téméraire guerrier viking a tout donné, mais vient de crever au champ d’honneur, probablement dans une violence et une souffrance inouïes. Et alors que sa pauvre carcasse est encore en train de pisser le sang, Odin a déjà envoyé ses messagers : c’est ainsi que de jolies Valkyries parcourent le champ de bataille, pour retrouver puis conduire les âmes les plus valeureuses jusqu’au Valhalla.
Après une traversée en charmante compagnie, le lieu – le palais du Dieu des dieux viking ! – se profile au loin, avec toute la puissance et la démesure qu’il suppose :
Du coup, avec un dual de Framed Staple de Ni80 2*28/4*0.1×0.3/36, 4 spires ½ sur un axe de 30 pour une réz. à 0.15 ohm, la vape délivrée par le Valhalla Nightmare est à l’image de la musique de Skáld : profonde et envoutante. À 3.8V (environ 96 watts), ça envoie un volume de vapeur démentiel ! Une seule barre, et je n’y vois déjà plus rien devant mon écran. La densité de vape n’est pas en reste, on en a plein la bouche, mais jamais en lourdeur : le ratio volume/densité est parfaitement équilibré, ce qui procure une vape puissante mais étonnamment aérée et légère.
Niveau tirage, le Valhalla Nightmare fait tout ! Il va du RDL au pur DL, mais avec une constante : une smoothitude incroyable à l’inspiration, et ce quelle que soit la configuration d’airflow choisie. C’est surprenant de pouvoir être aussi aérien avec une telle smoothitude. Mais c’est la réalité du moment : Suicide Mods a réussi là une véritable merveille avec son système d’admission d’air. Allez, n’ayons pas peur des mots : niveau texture de vape et sensation en bouche, c’est divin !
Et le rendu, dans tout ça ?, me demanderez-vous… Hé bien c’est très simple les amis : comme son nom ne l’indique pas, ce Valhalla Nightmare n’est pas un cauchemar. C’est même tout l’inverse ! Pour des plages de puissance aussi élevées, c’est tout simplement superbe !! La précision de rendu est bluffante, et la saturation des arômes bien marquée, sans tomber dans l’excès. L’équilibre général est parfait, et l’ensemble tout en harmonie. Nan vraiment, y’a pas 36 choses à dire : ce dripper est AMHA à posséder absolument. Ses 28mm de diamètre et sa configuration d’airflow en font à mon sens une pièce unique dans une collection, car personne ne vape comme ce Valhalla Nightmare. Ça vape très fort, mais c’est savoureux à s’en taper le cul par terre et rêver éveillé. C’est ça, la vape des Dieux : ça poutre, oui, mais jamais de manière brutale : c’est au contraire tout en maîtrise. Un vrai panard !! Essayez, et vous verrez : en comparaison, votre Asgard mini fera figure de pâle vermisseau. Juste un petit conseil avant de partir, si vous permettez : ne tergiversez pas trop, car ce dripper vient juste de re-rentrer en stock après plusieurs mois de Sold Out (acquis mi-septembre 2020 pour ma part). J’dis ça, j’dis rien.
Valhalla Nightmare : il porte à la fois bien et mal son nom…
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