Il arrive parfois, dans le petit monde de la vape comme ailleurs, que l’on se mette en quête de deux articles avec la ferme intention de les dénicher dans un des multiples shops spécialisés disponibles sur le Net mais le plus souvent, on ne les trouve malheureusement pas sur l’étal d’une même boutique et c’est rudement énervant. Alors forcément, quand on en trouve un et que le second, également disponible, impose une petite concession de prix, de couleur ou de tout autre détail, on passe outre et on flanque le tout dans le panier, non sans une pointe de soulagement tout de même teintée d’une légère déception.
Cette anecdote apparemment incongrue tombe complètement à point nommé car elle décrit exactement et comme fait exprès ce qui m’est arrivé il y a quelques jours. La recherche d’un Manta RTA et d’un Trilogy RTA m’ayant amené sur le shop le plus détesté du Cap’s, j’ai du me satisfaire d’un Trilogy de couleur bleue pour accompagner le Manta si convoité, introuvable ailleurs. Bien sûr, je ne savais pas en réglant ma commande qu’il y avait une basse grouille sur le shop, que le Manta me serait remboursé pour cause de rupture de stock non signalée et que je me retrouverais finalement avec un Trilogy bleu assez horrif tout seul dans le colis.
Je sais…
En vape il faut toujours un perdant ;
J’ai eu la chance de gagner souvent,
Et j’ignorais que l’on pouvait souffrir autant.
Bon voilà c’est comme ça… Inutile cependant d’en faire une pendule, intéressons-nous plutôt à notre très moche Trilogy RTA.
Découverte du Trilogy RTA
Le Trilogy RTA m’est venu aux oreilles sur un post du Navire signé du redoutable Bruce, dont les conseils font souvent mouche. Il (le Trilogy, pas Bruce) se présente comme un gros atomiseur à réservoir, double-coils, de 30 mm de diamètre pour une contenance de 2 mL, bien ridicule pour un RTA de cette taille.
Les six pièces principales constituant l’atomiseur ne révolutionneront pas le microcosme vaporeux tant elles s’inscrivent dans la stricte conformité au standard du genre. Nous avons ainsi sur la ligne du bas, de gauche à droite, la chambre de vaporisation, le réservoir Pyrex, le top-cap et sur la ligne du haut toujours de gauche à droite, la base, la rondelle de serrage du réservoir et le drip-tip. Les accessoires arrivent dans une boîte séparée de celle de l’atomiseur, non à cause de leur nombre mais à cause de leur majestueux encombrement.
Hé oui, des « bulbes »… Bien sûr, il y a aussi le petit assortiment de joints toriques mais je trouve ces bulbes tellement laids que j’en perds mes moyens. Enfin, ça reste une question de goût car ces Pyrex protubérants augmentent sensiblement la capacité du réservoir, surtout celui de gauche avec l’aide de l’extension de cheminée bien bleue visible au premier plan.
On ne va pas se mentir, il y a des centaines voire des millions d’atomiseurs ainsi construits sur le marché, inutile donc de s’y étendre outre-mesure. La différence venant souvent de détails portés par le concepteur au niveau de la base, jetons-y néanmoins un œil rapide mais curieux.
Un cratère sous les bobines, 2 x 22 trous pour la prise d’air, ce Trilogy semble taillé pour la vapeur. Le plateau « postless », les cavités d’alimentation en jus sont de bon aloi pour un montage aisé, la qualité de vape de l’ensemble dépendra donc de l’équilibre mystique entre la production de vapeur, sa concentration par la chambre et son mélange harmonieux avec l’air frais extérieur.
– Quoi, pas bleu ?
– Ben ton ato, là… T’as dit que t’avais été obligé d’en acheter un bleu et sur les photos, il est pas bleu.
– Hein, c’est quoi ces conneries ? Bien sûr que si qu’il est bleu.
– Non, il est pas bleu.
– Ah ouais, c’est parce que je l’ai décapé !
– Woaw, trop passionnant… T’as fait comment ?
Hum… Là, je devrais normalement enchaîner avec les différentes pièces de l’atomiseur, le placement des bobines et du coton, bref le binz habituel mais sous la pression générale, je me demande s’il ne vaudrait pas mieux détailler le décapage de ce Trilogy qui, on l’aura deviné, n’est aujourd’hui largement plus aussi bleu qu’à sa réception.
Décapage du Trilogy RTA
Pour décaper un vilain atomiseur bleu ou pire, « rainbow », il faut quelques outils, de l’huile de coude et pas mal de patience. Bien sûr, la difficulté de l’opération dépendra largement de la qualité du revêtement à éradiquer et là, avec le Trilogy, on a du bol parce que c’est du lourd, du velu nécessitant la mise en œuvre de toute la panoplie.
Nous avons donc, sur la photo ci-dessus, un outil électrique de type Dremel équipé d’une meule cylindrique fine, une cale à poncer, une petite brosse métallique, du papier abrasif de finition dit « 240 » et un machin vert servant habituellement à gratter la vaisselle. Cette liste étant fournie avec la ruse du rusé renard dans l’ordre d’utilisation des items cités, commençons donc avec le Dremel et sa meule.
Ah oui, sûr que ça fait bizarre, genre on est en train de foutre en l’air un onéreux matériel. Il n’en est pourtant rien, ce n’est pas une meule fine passée à faible vitesse qui va émouvoir outre-mesure un bon acier 304 « made in China », comme le montre d’ailleurs une finition au papier abrasif suivie d’un coup de machin vert.
On l’aura compris, je ne pousserai pas le détail jusqu’à polir aussi l’intérieur des pièces, invisible de l’extérieur. Croyez-moi, on a bien assez à frotter comme ça ! La base de la chambre montrée ci-dessus, comme la majorité des autres composants du Trilogy ne pose guère de problème autre que la patience requise. Certaines pièces plus tarabiscotées telle la rondelle de serrage du réservoir nécessitent l’utilisation de la petite brosse métallique, montée sur le Dremel.
Le revêtement coloré est par chance ici moins dense que sur les façades extérieures de l’atomiseur et la couleur grise de l’acier ne tarde pas à apparaître sous le bleu curieusement devenu violacé par action de la brosse métallique.
Comme il est quasiment impossible d’atteindre tous les recoins de la pièce avec la brosse, j’ai utilisé une petite mèche à métaux de 1 mm pour les finitions. Signalons au passage que ces opérations de ponçage élèvent sensiblement la température de l’acier et qu’il n’est pas du tout déconseillé d’utiliser un gant pour tenir les pièces.
– Ouah, trop beau le gant ! C’est quoi ?
– C’est juste un gant de jardinage un peu épais.
– Quelle marque ?
– « Glion »… C’est un gant « Glion ».
Ah, ce qu’il ne faut pas faire pour placer une vanne moisie… Trêve de plaisanterie, revenons à notre pièce fignolée comme ça va bien à la petite mèche puis aux abrasifs fins, rééquipée de ses joints torique.
Sûr que c’est pas absolument parfait mais quand même, pour une des pièces les plus délicates à traiter je trouve ce résultat assez correct. Les finitions sont globalement plus faciles à parfaire sur les pièces extérieures où le papier 240, le machin vert et pourquoi pas un coup de Mirror en guise de cerise sur le gâteau font assez correctement le job comme le montre la série de clichés ci-dessous :



Et pour conclure…
Évidemment, ce n’est pas pour rien si je me suis donné tout ce mal pour ramener le coloris du Trilogy à mes goûts esthétiques. Il se trouve en effet que cet atomiseur marche très bien, produisant de belles volutes bien goûteuses tout en gardant un tirage suffisamment aérien à mon goût. Il est facile à monter, facile à utiliser grâce à un top-cap cranté nous faisant économiser bien des rotations de poignet lors des fréquents remplissages de son réservoir droit.
J’espère donc qu’après ces quelques lignes, les vapotos férus de vape goûteuse qui poutre et tentés par un exemplaire du Trilogy n’hésiteront plus trop à s’en glisser un exemplaire dans le panier lors des prochaines soldes, sans s’arrêter aux finitions bleues, rouges ou « rainbow » souvent proposées en fin de stock…
Bonne vape à toutes et tous, en Trilogy « silver » !
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