Certains shops de l’Empire du Milieu proposent des soldes permanentes comprenant invendus et fins de séries où il fait parfois bon flâner sous le regard débonnaire du Porky (le cochon-tirelire), un peu moins effrayé en ces lieux de prix cassés que sur les boutiques « high-end ». J’y passe pour ma part de temps en temps, en mode détendu du larfeuille, au cas où. C’est d’ailleurs ainsi que je suis tombé sur le Tornado de VapeGadget, un RDTA en 22 mm dont je voudrais dire quelques mots ici.
Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à des miracles sur les rubriques de soldes. Les articles proposés sont souvent des rogatons moisis dont personne ne veut mais il se peut qu’en surgissent des pépites injustement boudées pour de fallacieuses raisons comme par exemple choisir de s’appeler VapeGadget pour affronter le monde mercantile. Sûr qu’avec un nom pareil, la société commercialisant ce Tornado n’a pas choisi la facilité mais pourtant, son RDTA est loin d’être inintéressant. Bien sûr, il ne réinvente pas le genre mais pompe allègrement toutes les bonnes idées l’ayant amélioré ces derniers temps pour finalement offrir une sorte de quintessence du RDTA.
Découverte du Tornado
Le Tornado arrive dans un emballage très correct composé d’un étui de carton dans lequel glisse une boîte et son couvercle. Le dit couvercle se retire assez facilement en tirant dessus, permettant à nos yeux impatients de découvrir l’objet de convoitise.
Là bien sûr, il vaut mieux ne pas trop s’offusquer de la couleur jaunasse de l’ULTEM… Le Tornado en est blindé et les vapotos allergiques à ce style d’esthétique auront tout intérêt à refermer la boîte illico et à filer faire autre chose. Les autres remarqueront la présence d’un tank de rechange, petite attention de la part de VapeGadget qui fait toujours plaisir. Comme le laisse supposer la languette de tissu immaculé visible sur la photo ci-dessus, la boîte dispose d’un second compartiment.
Joints toriques, vis, coton, tournevis… Tout y est, même un joli coil de Clapton plat que je ne pourrai pas montrer puisqu’il est parti en sucette après trois ou quatre jours d’utilisation, goûtant désormais un repos éternel bien mérité au fond d’une benne à déchets.
Après cette découverte heureuse d’un packaging standard mais de bon aloi, nous allons démonter notre Tornado, évitant par là même la sempiternelle photo des pièces constituant l’atomiseur !
Démontage du Tornado
La technique standard de démontage d’un atomiseur consiste comme chacun sait à le saisir fermement entre le pouce et l’index d’une main puis de lui imprimer divers mouvements de torsion à l’aide de l’autre main afin d’identifier les zones où ça cède.
Sur le Tornado, la chambre drip-top d’ULTEM finit par lâcher ses robustes joints toriques de maintien pour nous dévoiler une finition des plus correctes.
Les deux orifices d’arrivée d’air sont nets et bien découpés, le haut de la chambre est usiné en un léger dôme, garant selon la légende d’un rendu de saveurs exceptionnel. D’aucuns regretteront le court drip-tip taillé dans la masse, je dois pour ma part reconnaître qu’il ne me dérange guère, d’autant que l’ouverture accueille tellement bien un drip-tip en 510 qu’on pourrait se demander si là n’est pas son but premier. Excellente nouvelle pour les lèvres fragiles !
L’ULTEM constituant la pièce semble robuste pour un touché lisse et soyeux. Le reste de l’atomiseur confirme cette bonne première impression.
Nous découvrons ici un plateau classique de RDTA moderne rappelant furieusement celui du Wasp RDTA de Oumier présenté par Kanti ici où les arrivées d’air traversent les plots pour venir arroser la bobine résistive par le dessous. Le tank se remplit par le trou jointé visible sur la paroi, à droite sur la photo. Son diamètre respectable rassure quant à son utilisation possible avec des becs de fioles standards voire un peu plus épais. On remarque deux petits trous pratiqués au niveau du plateau, à côté des orifices-aux-mèches.
Oui je sais, on ne voit pas celui du bas sur la photo mais la flèche indique néanmoins sa position (à peu près) exacte. Ces trous, trop étroits pour occasionner des fuites de liquides, vont permettre à l’air contenu dans le tank de s’échapper lors du remplissage, rendant ce dernier particulièrement aisé. Cela peut paraître idiot mais je ne compte plus les RDTA difficiles voire impossibles à remplir faute d’un mécanisme de ce type. En bourrinant derechef notre Tornado, nous finissons par faire bouger le bottom-cap jusqu’à l’ôter complètement, libérant ainsi le tank sans avoir à toucher la vis de contact positif.
Cool ! Voilà THE bonne idée pour fixer un tank de RDTA sans condamner le nettoyage ou le remplacement des mèches. Alors oui, bien sûr, VapeGadget n’a pas inventé ce système mais au moins, ses concepteurs on eu l’heur de le trouver astucieux sur par exemple le Wasp RDTA déjà cité et de le reproduire sur leur œuvre. Quoi ? Ce n’est pas non plus Oumier qui l’a inventé ? Ah ben peut-être, mais bon… On s’en taperait pas un peu, par hasard ? Au lieu de nous lancer dans une polémique stérile, observons plutôt les dessous du plateau.
Sapristi, une vis ! Mais que peut-elle bien faire là, se demande le vapoto peu dégourdi n’ayant pas encore lu la revue du Wasp RDTA. Et bien c’est simple, lui répond le docteur ès vape. Cette vis maintient un plot négatif amovible, cas extrêmement rare dans un monde ou ce plot est traditionnellement taillé dans la masse. La preuve :
Un plot taillé dans la masse, c’est sûrement mieux au niveau de la conductivité électrique mais très franchement, je n’ai pas perçu cette singularité comme une entrave en cours de vape. Le plot positif est de son côté traditionnellement tenu par une vis de contact fort longue, comme c’est souvent le cas chez les RDTA. Les chouineux de la conductivité échaudés par le plot négatif n’auront ici rien à dire car la vis est plaquée or pour un écoulement optimal de plusieurs milliards d’électrons / seconde.
À ce stade de l’exposé, j’espère avoir transmis l’impression d’un atomiseur bien pensé et bien réalisé, sans doute pas novateur mais reprenant intelligemment quelques options bien pratiques chez un RDTA telles les larges air-holes latéraux, les orifices de décompression percés dans le plateau et le bottom-cap amovible. Passons donc sans plus attendre à la mise en service du Tornado.
Mise en service du Tornado
Au déballage du Tornado, je lui ai collé le coil de Clapton plat fourni par VapeGadget, histoire de tester rapidos. Ce coil y allait parfaitement mais n’a pas tenu la distance, s’oxydant rapidement jusqu’à se bouffer sur les bords. Berk! Comme nous dissertions justement de montages RDTA autour du Flave sur DV à ce moment-là, j’ai suivi les conseils du matelot Merlin et ai opté pour une bobine de nichrome en spires espacées, afin d’occuper correctement le large espace laissé entre les plots sans y multiplier le nombre de spires ou y installer de gros fils composites toujours prêt à s’échauffer plus que de raison.
Les bobines à spires espacées sont un peu pénibles à réaliser, le mieux pour y parvenir restant à mon avis la bonne vieille méthode de Mère-Grand.
Et oui, un « coiler » à l’ancienne ! Ça faisait un moment qu’on en avait pas vu ici… Sept tours de nichrome, quelques tirages de pattes vigoureux à la pince et quelques ajustements au tournevis plat plus tard, nous retrouvons notre Tornado arborant fièrement une bobine toute neuve.
Le placement du coil entre les plots ne s’avère pas d’une grande difficulté mais par contre, bonjour le serrage du fil ! Les vis, visiblement prévues pour bloquer du large, n’acceptent pas si aisément de fixer le 24 Ga et il faut bien de la patience pour réussir à faire tenir le brin métallique dans l’axe de la vis jusqu’à son immobilisation. Sûr qu’il vaut mieux bosser fenêtre fermée pour que l’humidité ambiante n’oxyde pas nos nerfs d’acier. Au bout d’un moment, l’heure tant attendue de la Reuleaux finit quand même par sonner.
0,51 ohm, c’est bien. Sûr que c’est pas le mieux du top-love mais franchement, c’est bien. Et avec du courant, ça donne quoi ?
Ouais, ça va. C’est rouge, orange et jaune, c’est bien. Ça va le faire. Bon, y’a plus qu’à… Alors donc, le coton est bien cool pour faire des mèches mais sur les RDTA comme ce Tornado , ce sont 4 cm qui y passent à chaque fois. Le coton, c’est pas hors de prix même si y’en a du cher comme le Wicker Beast par exemple mais sinon c’est pas cher sauf que quand y’en a plus, il faut en commander et ça, c’est chiant. Pour en économiser un max, on peut confectionner des pailles de mesh, les RDTA adorent ça.
Les pailles ci-dessus sont issues de bandelettes de mesh 200 taillées en 50 mm x 22 mm, roulées jusqu’à atteindre un diamètre d’environ 4 mm et vous savez quoi ? Elles vont parfaitement au Tornado !
Les pailles doivent en effet affleurer la surface du plateau et surtout, ne pas entrer en contact avec le coil sous peine d’avancer considérablement la date du feu d’artifice du 14 juillet. C’est bien ce que nous obtenons ici grâce aux dimensions de mesh justes, précises et adaptées données ci-dessus.
Une fois les deux pailles mises en place, on peut remonter le tank et passer à la suite. Ces pailles ne bougeront plus, on pourra éventuellement les démonter pour nettoyage lors d’un changement de liquide mais j’avouerai volontiers ne pas le faire à chaque fois, sans autre inconvénient que trois ou quatre taffes un peu étranges. Le gain de praticité par rapport au coton ne me paraît pas réclamer d’argument supplémentaire…
En fait, les pailles peuvent être vues comme faisant partie de l’atomiseur. On galère un peu à découper le mesh, à le rouler au bon diamètre mais une fois le boulot fait, on l’oublie. Tiens, à propos d’oubli… Je n’ai pas parlé de réglage du coil !
Et bien voilà, sur ce type d’atomiseur, j’essaye de monter la bobine au maximum, de façon à ce que le flux d’air lui arrive par en-dessous, comme le montre la photo ci-dessus. Même si les pailles de mesh nous économisent des kilomètres de coton, il faut quand même en utiliser un peu pour traverser la bobine et venir au contact de leur sommet. Le cahier des charges est léger en termes de capillarité, on peut mettre à peu près ce qu’on veut comme coton, y compris le vieux cardé des premiers micro-coils si on en a encore en stock.
OK, ici c’est de la Fiber Freaks originale densité #1 mais le cardé marche vraiment aussi. Inutile d’en mettre des tonnes, les pattes doivent juste être assez longues pour pouvoir se replier sur le plateau et couvrir le sommet des pailles.
Et bien voilà, on y est ! Il ne reste plus qu’à remplir le tank via l’orifice prévu à cet effet, en poussant le liquide jusqu’à le voir perler à la base des mèches.
Avant même le remplissage complet du tank, les pailles de mesh se saisissent du jus de leurs petits bras musclés pour le faire remonter vers le coton et le coil. Le phénomène est rapide et assez rigolo à observer, prouvant l’exceptionnelle capillarité de la toile d’acier. Il ne faut en effet pas plus de quelques secondes pour voir le coton saturé de liquide, l’amorçage n’étant alors même plus nécessaire.
Notre Tornado est maintenant prêt pour la dégustation, monté sans réelle difficulté. On s’est un peu pris la tête pour fixer un fil trop fin pour des vis de serrage adaptées aux formats plats mais à part ce détail, tout s’est bien et rapidement passé.
Et pour finir, la vape du Tornado !
Notre nouvel ami le Tornado présente pas mal de qualités conceptuelles et techniques mais souffre il est vrai d’une esthétique discutable.
L’ULTEM jaune est certes assez moche mais présente des qualités de résistance aux liquides agressifs que bien des PMMA lui envient. Il est aussi un bon isolant thermique, nos truffes le remercieront en cas de chain-vaping en mode porkasse. Alors bon… On dit qu’on s’habitue au jaunasse et qu’au bout de quelques heures, on y prête même plus attention ?
Parce que le Tornado vape tellement bien que ce serait dommage de s’en priver. Sa vapeur est très largement typée dripper, dense, douce, sucrée et onctueuse. Les saveurs sont à mon goût parfaitement restituées, dans des volumes de nuages carrément plus que respectables. La chauffe reste bien maîtrisée, en tous cas aux puissances où je le pratique, autour de 40 watts. Bref… Ce Tornado m’apparaît comme une bonne, une vraie réussite.
Les vapotos courageux qui m’auront lu jusqu’ici méritent bien un petit lien menant au Tornado, même si je ne suis en aucun cas affilié au site qui le propose. Ce bon RDTA est accessible ici au prix de $11.50 mais attention, à l’heure où j’écris ces lignes il n’en reste que quatre deux en stock. La COV Tempest 230 watts (merci TheFlow !) visible sur la photo ci-dessus est disponible sur le même site à $12.60, pour un « setup » terriblement efficace et finalement non dénué d’un certain charme, situé autour d’une vingtaine d’euros.
Bonne vape à toutes et tous, en Tornado RDTA !
PS : Le Tornado se trouve aussi sur efun.top, à moins de $10 fdp out mais en finition dorée…
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