Le Tilemahos Armed, atomiseur à tank conçu et fabriqué en Grèce par Imeo Thanasis alias The Golden Greek m’est tombé dessus en avril dernier, d’abord en version clone. N’en déplaise aux ministres de la vape, il est parfois bien rassurant de vérifier l’adéquation d’un matériel au besoin et à ses goûts au moyen d’une copie bon marché avant de lâcher la substantielle poignée de biftons nécessaire à l’acquisition d’une version originale. Rapidement séduit par l’excellent compromis entre qualité de vape et facilité d’utilisation proposé par cette belle machine à vaper, je n’ai guère tardé à passer commande d’une pièce authentique, installée depuis au poste envié de « all-day » quasi exclusif dans sa catégorie.
J’en étais à imaginer avoir enfin « trouvé ma vape », selon l’expression consacrée quand je rencontrai la nouvelle version du Tilemahos Armed, enrichie du qualificatif « Eagle » au détour d’une promenade en ligne. La période étant calme et le Porky prospère, je n’ai guère tergiversé cette fois pour rajouter le nouveau venu au panier puis valider la commande. La « vape trouvée » repassera donc son tour même s’il est tout de même un peu rassurant de n’avoir cédé qu’au remplaçant d’un atomiseur tournant quotidiennement depuis plusieurs mois ! L’affaire n’était pourtant pas bouclée d’avance car le Eagle présente deux caractéristiques habituellement rédhibitoires. Il est cher (150€) et affiche un gros 25 mm de diamètre susceptible d’appeler un renouvellement du parc de mods et boxes, mais bon… N’ayant acheté que très peu de trucs à vaper ces temps-ci et disposant d’au moins la Reuleaux RX-200 et de ma chère Noisy Cricket v2 pour accueillir l’imposante assise du p’tit nouveau… Banco !
Un tas de pièces du Eagle
Le Eagle arrive bien sûr monté et prêt à vaper mais c’est beaucoup plus rigolo de le présenter ainsi, entièrement désossé aux vis de serrage du résistif près. On peut ainsi admirer une finition de très bon niveau, peut-être un micro-poil en dessous de celles des productions antérieures du Golden Greek mais à peine, genre léger.
En fait, le Eagle n’est pas plus compliqué qu’un autre atomiseur issu de l’imagination créative d’un authentique moddeur. Il est juste entièrement démontable, ce qui est un atout pour l’entretien et le remplacement de pièces. Que l’on se rassure, on aura, en utilisation quotidienne, jamais plus qu’une bague ou un bidule à desserrer pour remplir le tank ou remplacer une mèche craouette par une neuve.
Le réservoir Tilemahos Eagle
Le réservoir du Eagle se compose de quatre pièces, un verre Pyrex, une armature, une bague et le top-cap reconnaissable à son super joint torique rouge. Sa contenance une fois monté est de 5 ml environ. Oui, démonté il contient nettement moins.
La première étape consiste à insérer le Pyrex dans l’armature, jusqu’au joint torique faisant butée.
On retrouve ici une des raisons de la remarque émise ci-dessus quant à la finition du Eagle. Les rebords des pièces ne sont pas aussi parfaitement polis que d’habitude, ceux du Pyrex notamment. Pas de panique cependant, l’ensemble reste parfaitement calibré et se manipule sans aucun risque de coupure ou autre incident déplaisant. La bague supérieure du tank portant un joint torique en son périmètre intérieur vient ensuite bloquer le Pyrex.
Enfin, le montage du réservoir se termine par le vissage du top-cap. Les différents filetages tournent bien et ne couinent pas, chaque pièce trouve facilement sa place et y reste sagement fixée.
Le Eagle existe en deux versions, l’une en finition mate et l’autre en finition polie. J’ai pour ma part un petit faible pour la seconde, plus représentative selon moi de l’esprit original des produits estampillés « GG ». Après, les goûts et les couleurs resteront bien entendu l’affaire de chacun…
Le plateau
Le plateau du Eagle s’inscrit dans la même veine que celui de son prédécesseur mais présente toutefois quelques améliorations d’usage. Jetons tout d’abord un œil à la chambre de vaporisation.
Cette chambre comporte deux orifices d’arrivée de liquide d’environ 2 x 4 mm, diamétralement opposés, désignés par les flèches bleues sur la photo ci-dessus. On remarque également quatre encoches taillées dans le rebord intérieur de la paroi. Les plots positif et négatif présentent tous deux deux vis de serrage, le positif s’insérant dans la base isolée du négatif.
Les deux plots solidarisés se glissent dans une pièce cylindrique à rebord judicieusement prévue à cet effet, la molette venant fixer l’ensemble du plateau ainsi constitué par vissage sur le filetage porté par le plot positif. La vis de contact 510 équipée de deux joints toriques vient terminer le montage.
Le plateau propose donc deux axes de montage soulignés par les traits bleus sur la photo ci-dessus. Le plus étroit permettra l’usage de ressort d’acier ou de zirconium en guise de résistance, le plus large supportera les montages classiques à base de fil résistif entortillé. Le doublage des vis de serrage sur chacun des plots ne me semble pas destiné aux montages exotiques même s’il les autorise peut-être. Je le vois plutôt comme une facilité permettant au plateau d’accepter les bobines quelque soit leur sens d’enroulement, ce qui n’était pas le cas du Tilemahos Armed où il ne fallait pas se gaufrer.
Le plateau s’insère ensuite dans la chambre de vaporisation en prenant soin de placer l’axe de montage désiré, ressort ou tortillon, en face des orifices d’alimentation. Les picots, tel celui désigné par la flèche bleue sur la photo ci-dessus, servent de détrompeurs, on ne peut pas se rater et c’est plutôt cool. Le bottom-cap vient enfin fixer tout ce petit monde en se vissant solidement à la base de la chambre.
A ce stade de l’exposé, j’imagine que les pirates les plus résistants à l’assoupissement sont déjà debout sur leur table, vociférant comme des chacals piégés que non, c’est pas possible, c’est une honte, l’onéreux Tilemahos Armed Eagle ne peut pas être dépourvu de bague de réglage d’air-flow ! Et bien si. Il n’en a pas. Même pas une petite. Est-ce aussi grave que cela ? En ce qui me concerne, la réponse est clairement non puisque je vape habituellement tous mes atomiseurs à réservoir air-flow grand ouvert sans jamais manipuler les bagues de réglage…
L’assemblage
Le fait d’avoir pu monter le réservoir indépendamment du plateau est de bon augure pour un atomiseur dont on pourra bidouiller le montage cuve pleine, la cheminée faisant le lien.
Vissée en butée comme sur la photo ci-dessus, la cheminée obstrue les arrivées de liquide portées par la chambre de vaporisation. Il suffira, comme sur le Tilemahos Armed, de la dévisser pour libérer l’alimentation. Le réservoir prend place sur le haut de la chambre, la cheminée dépassant alors suffisamment pour permettre le réglage d’arrivée de liquide.
Quelques pièces de plus
Outre la belle boîte richement enluminée d’or véritable, la photo ci-dessous nous dévoile quelques pièces supplémentaires dont je n’ai pas eu l’usage. Je ne pouvais pas les passer sous silence sous peine de desservir gravement le Eagle mais d’un autre côté, je ne peux pas en parler avec précision puisque justement, je n’en ai pas eu l’usage… Hum…
Les joints toriques situés à gauche de la ligne d’arrière-plan ne méritent pas de commentaire particulier, tout le monde sait à quoi ils peuvent servir. J’ignore par contre ce qu’il convient de faire avec l’espèce de cylindre métallique et le petit bidule de plastique fileté posé à côté. Le gros machin blanc permet de réduire la capacité du réservoir à 2 ml, ce qui peut sembler craignos mais TPD oblige. La ligne de premier plan est plus intéressante puisqu’elle nous montre un ressort de zirconium ou d’acier 316L utilisable comme résistance, le drip-tip officiel avec son dispositif anti-remontées et les deux réducteurs d’air-flow, l’un en 1,5 mm et l’autre en 2,5 mm. Petite précision, le haut de la cheminée du Eagle est usiné en arrondi et suffisamment poli pour permettre de se passer de drip-tip, ce qui fut mon choix.
Un montage qui marche
Contrairement à son prédécesseur, le Eagle supporte les gros fils… La tentation est donc forte de lui coller une spirale de Clapton, histoire de voir.
Le montage ne présente pas de difficulté puisqu’il n’est désormais plus nécessaire de se préoccuper du sens d’enroulement du coil. Comme j’ai choisi d’utiliser le canal étroit destiné aux ressorts par un invraisemblable caprice de star sans aucun rapport avec une erreur d’inattention, la bobine en six spires présentée sur la photo ci-dessus trouve limite sa place dans l’espace, sans qu’il ne soit réellement possible d’y loger plus long. Ce choix étrange a été en fait motivé par de nombreux dry-hits rencontrés avec des montages utilisant le canal le plus large qui m’ont amené à essayer cette configuration, en attendant d’autres essais couronnés de succès en montage nominal.
On l’aura compris, je pratique le Eagle sans réducteur d’air-flow… Cela fait un peu bizarre au début de voir un cratère ouvert sous la résistance à l’endroit d’où surgissent normalement les réducteurs mais on s’y fait.
Nous arrivons ici au point important de l’exposé, à l’astuce fondamentale, à une des raisons d’être majeures de ces quelques lignes. En effet, le Eagle à beau faire le kéké avec ses 25 mm tendant à le positionner au niveau des Ammit, Reload ou Kylin, il suffit de constater l’étroitesse des orifices d’alimentation en liquide pour se convaincre qu’il reste bien grec dans l’âme… Du coup, il devient risqué de le charger en coton comme on l’aurait fait pour un des atomiseurs pré-cités car ici le dry-hit rôde, désagréable et sournois. Après moult essais émaillés parfois d’une insondable détresse, j’ai fini par aérer la fibre au maximum avant de l’enrouler…
Par la tasser le moins possible lors du passage dans la bobine résistive…
Tour en gardant la main précise et légère de l’habile joaillier pour la rabattre dans les compartiments destinés à la recevoir, en évitant par dessus tout la compacité coupable et le bourrage scélérat.
C’est à ce prix que le Eagle a fini par fonctionner correctement, sans finalement me faire trop douter du bien-fondé de cette acquisition d’original fort onéreuse et regretter le Tilemahos Armed précédent, beaucoup moins regardant sur le « wicking » que son présent descendant.
La vape de l’aigle
Une fois toutes ces étapes franchies avec succès, la mèche amorcée de quelques gouttes du liquide préféré ces jours-ci et la cheminée vissée en butée pour éviter les fuites, le réservoir s’ouvre par simple dévissage du top-cap.
Là, on peut y aller… Pas besoin de fiole à bec fin ou de flacon-aiguille, y’a qu’à verser direct de la bouteille de liquide. On referme ensuite le top-cap, on ouvre la route du jus en dévissant la cheminée, on visse le bazar sur une box et puis… On vape !
Le Eagle produit une excellente vape honorant parfaitement son prestigieux pedigree. La configuration sans réducteur d’air-flow le rend plus aérien que le Tilemahos précédent pour une production de vapeur accrue, sans concession majeure au rendu des saveurs. Ceci ajouté aux améliorations apportées au plateau pourrait faire du Eagle la star absolue d’un compromis réussi entre qualité de vape et praticité d’emploi mais les difficultés rencontrées pour le dosage du coton amènent un léger bémol gâchant un peu la fête.
Bon, allez… On va dire que c’est un coup à prendre et que les vapotos utilisant des cotons naturellement vaporeux ne s’apercevront même pas d’un problème que les adeptes du Puff ou de la Fiber Freaks finiront de toutes façons par résoudre. Le Eagle reste à mon sens une belle réussite et puisqu’il ne décolle plus de ma Noisy Cricket depuis bientôt trois semaines, je ne peux qu’encourager à sa découverte !
Bonne vape à toutes et tous, en Tilemahos Armed Eagle !
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