Ah, Vaponaute… Le High End à la française! Avec la sortie du Turbo (qui me fait de l’oeil pour son côté innovant) et l’Hypersonic dont certains membres du site sont des adeptes, j’ai décidé de ressortir mon Mirage RDA. Un instant d’émotion, un peu comme lorsqu’on ressort un vieil album photo qui rappellera des souvenirs, ou un vieux son du grenier qu’on n’a pas écouté depuis des années.
En parlant de souvenirs, cet ato j’ai pu l’acquérir grâce à un déstockage en boutique. Le genre de matériel placé dans une vitrine spécial haut de gamme, pas un truc de primo-vapoteur quoi. Je me disais: « mais qui va mettre 120€ dans ce machin là ? Il est tout petit, il est pas spécialement beau et y’a même pas de drip tip fourni, roh le foutage de gueule ! ». Et puis quelques mois se sont écoulés, jusqu’à ce jour ou j’ai poussé les portes de ce magasin et que j’ai aperçu quelques promos, dont ce Mirage à -50% ! C’est à ce moment là qu’il a commencé à m’intéresser, forcément.
Avec un grand sourire, le vendeur s’approche et on commence à discuter. Il me dit que Vaponaute est une marque qu’il adore, et me sort son tube méca sur lequel est monté un Magister. Un ato qui a plus de 3 ans. Le gars est entouré de matériel dernier cri et il utilise une vieillerie, c’est que ça doit vraiment être génial cette marque! Il me sort le Mirage de la vitrine et le désassemble pour me montrer le plateau, et me dit qu’il faut monter le ou les coils à la verticale. Il n’en fallait pas plus pour me convaincre (oui, je suis faible), un truc que j’avais jamais encore essayé dans le monde du reconstructible, les coils à la verticale! J’ai commencé le reconstructible en 2018, à cette époque les montages verticaux ou en génesis, ca fait longtemps qu’on n’en parlait plus, mais mince, si c’était si bien avant, pourquoi ce serait moins bien maintenant? Je sors la carte bancaire, fier de claquer 60€ dans mon premier ato « high end » en série limitée (2400 exemplaires).
Le vendeur me propose de me faire mon premier montage, j’accepte pour découvrir cette nouveauté. Il me sort sa bobine de Kanthal en 0.3, façonne et me monte 2 coils en vitesse. Je lui achète un liquide (La Chose, pour ceux qui connaissent), un cotonnage et un amorçage, c’est parti pour la vape.
A peine rentré chez moi, y’a pas moyen, je fais un caprice, il faut que je fasse un montage moi même. Eh, si c’est pour regarder les autres faire sans en profiter, je vois pas d’interêt. C’est ça aussi le plaisir du reconstructible! Donc c’est parti, j’ouvre l’ato, je démonte les coils et c’est parti pour le nettoyage. On en profite pour regarder ça en détail !
LE CONTENU
Le Mirage, c’est un étrange RDTA au final. Les coils au dessus, la cuve en dessous. D’un diamètre de 22mm et une hauteur de 33mm sans drip tip (qui n’est pas fourni, donc forcément on va pas le mesurer avec… non, je ne suis pas rancunier!), une cuve de 2,8ml, et 3 trous d’airflows de 3mm. 2 d’un côté, et 1 de l’autre. Simplement selon le montage, en single coil ou dual coil. Sont fournis aussi des joints, une vis plus grosse pour les montages en Clapton, et 2 petits plugs en silicone rose, qui permettent de boucher un des trous prévus pour faire descendre le coton si jamais on ne monte qu’un seul coil. J’en ai perdu un depuis, parti dans le siphon de mon évier lors d’un nettoyage…
L’ato se démonte complètement, et on retrouve en tout de gauche à droite: Le plateau de montage, la cuve, le « top cap » , et la chambre d’atomisation très haute, qui fait office de drip tip (mouais.)
La où il devient intéressant, c’est lorsqu’on regarde l’intérieur de la chambre en peek. Ca forme une espèce de « 8 », avec les airflows qui ne viennent pas taper droit sur le coil, mais en biais.
Pour ceux qui s’y connaissent en mécanique des fluides (c’est quasiment aussi simple que la physique quantique), la forme de la chambre et l’arrivée d’air vont former un vortex: l’air va tourbillonner autour du ou des coils, augmenter la production de vapeur, et tout ça sans perte de saveurs. C’est chouette ça! Pas étonnant si cet ato porte le nom d’un avion de chasse français. Marseillaise et garde-à-vous, on y va pour le montage.
LE MONTAGE
Pour le montage, je vais partir sur un double coil avec le fameux Kanthal en 0.3 , un peu pour rendre hommage au travail de ce vendeur qui n’a duré qu’une poignée de minutes. 5 tours et demi sur un diamètre de 2.5mm. Le plus simple pour monter cet ato est de dévisser la cuve et de travailler avec le plateau « nu », vous allez comprendre pourquoi au moment du cotonnage.
Le plus technique avec ce montage, c’est que les 2 coils sont tenus par la même vis au niveau du plot central. Au serrage, les coils se déforment . On peut à la rigueur laisser une tige à l’intérieur du coil, mais en montage double coils, tenir 2 tiges et visser en même temps, ça relève de l’impossible. Ça demande donc un peu de pratique, les premiers montages ne seront pas très esthétiques. Il faut veiller aussi à ce que les coils ne touchent pas le plot central, et éviter aussi que la spire du bas repose complètement sur le plateau car ça fera varier la valeur de résistance. Je conseille aussi de laisser en spires espacés pour « allonger » le coil entre les 2 plots, c’est beaucoup plus pratique. Une fois monté, voilà ce que ca donne:
Des coils pas alignés, des pattes dans tous les sens… Après 4 coups de pince et un ajustement à l’aide de ma tige en 2.5 mm, voilà le résultat final, pour une résistance à 0.51 ohm :
Je me suis fait avoir lors de mon tout premier montage, j’y ai passé du temps et mes nerfs. Je me souvenais de la vitesse à laquelle ce vendeur avait fait ce montage, je le maudissais déjà. J’ai même laissé tomber ce Mirage pour le reste de la journée, avant de persévérer le lendemain. J’ai tellement insisté sur mes montages que j’ai même brulé le joint à la base du plot central en rodant mes premiers coils. Comme une cicatrice de guerre, ce défaut apparent me rappelle à chaque fois que je fais un montage sur ce Mirage de la galère des premières fois, et me donne le sentiment aujourd’hui d’avoir su le dompter, car je n’ai plus jamais rencontré de problème depuis! Le Daron 1, Mirage 1.
Pour le cotonnage, c’est simple: on roule 2 mèches de coton, on les passe par le haut du coil, et on les fait descendre. L’intérêt de travailler avec le plateau nu devient évident: on peut ainsi couper son coton pour qu’il n’aille pas plus bas que le fond de la cuve !
Au dessus, inutile de laisser trop de longueur. On coupe en laissant 1 mm, pour que la spire du haut reste toujours en contact avec le coton, c’est assez. Voilà ce que ça donne avec la coupe finale :
LE REMPLISSAGE
Une fois le plateau revissé sur la cuve (on serre au max pour éviter que le liquide puisse s’échapper autour du pin 510), le remplissage se fait entre le plateau et cette cuve. Il y a un petit espace d’environ 1 mm, assez pour poser l’embout de son flacon et remplir. C’est peu évident de voir le niveau de remplissage, on verra le liquide seulement quand il sera à ras de la cuve. Evitez de remplir cet ato dans l’obscurité, vous n’y verrez rien, et ça va déborder.
Pour remettre la cloche au dessus, on ne se fie pas aux trous d’airflow pour les mettre en face des coils, car pour rappel les airflows ne sont pas centrés. Pour ça, il y a 2 repères sur le haut de l’atomiseur, sur la partie en peek. Ce sont ces 2 repères qui doivent être alignés avec les coils.
Pas de vissage, on pousse vers le bas, et c’est fixé! Pour le réglage d’airflow, on maintient la partie en peek par le dessus, et on fait tourner le side cap en métal pour ajuster les trous. Et bien sûr, je lui mets un drip tip !
LES SAVEURS
J’ai quasiment toujours vapé des gourmands sur ce Mirage. Car malgré ce système de Vortex censé produire un max de vapeur, nous ne sommes pas sur un ato dédié au cloud chasing. C’est un ato plaisir, avec le dessert ou un café, il est parfait.
Avec le liquide « A La Croisée Des Crèmes » à 27 watts, les airflows ouverts à fond et mon super gâteau au chocolat, j’en pense quoi? On a une vape très très dense en bouche, et ça grâce à l’effet vortex. C’est même assez impressionnant vu la puissance à laquelle je suis! Les saveurs ne sont pas spécialement améliorées si je compare à d’autres atomiseurs sur lesquels j’ai déjà vapé ce liquide, mais elles sont très présentes, et fidèles. La vape est chaude, mais pas à l’excès. L’atomiseur ne chauffe pas du tout grâce à l’épaisse chambre en peek qui isole très bien de la chaleur, ce qui est un bon point. Mais ce n’est pas sur ce Mirage que je vais enchaîner les puffs, il est fait pour apprécier le moment! Je peux ajuster l’airflow, mais si je réduis à plus de la moitié, on entend un sifflement qui devient vite agaçant. Je laisse en général ouvert à fond ou aux 3/4 maximum. On est sur une vape direct restreinte et faite pour le plaisir.
Je n’ai jamais embarqué le Mirage avec moi, il reste à la maison, pour les petits instants où le réconfort et le plaisir sont les bienvenus. J’ai même fini par apprécier son look très sobre, lui qui n’a jamais attiré mon regard dès le début. Mais comme l’a dit M. Dassault, l’inventeur du Mirage: « Un bel avion est un avion qui vole bien. »
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