Évidemment, avec un titre pareil, on ne va pas s’attendre à se liquéfier de bonheur à la lecture d’une apologie dithyrambique, bavant d’envie en prémices d’un achat compulsif. Porky (le cochon-tirelire) me l’avait pourtant bien dit, « quand y’a RDL de marqué, faut pas acheter ». Cette notion d’inhalation directe restreinte, vaguement située entre la vape serrée (MTL) et la vape aérienne (DL) m’ayant déjà trompé plusieurs fois sur la marchandise, j’aurais du en effet me méfier voire m’abstenir mais bon… Notre RDTA Sans-nom a plutôt une bonne tronche et mérite sûrement quelques lignes, les plus objectives possibles.
Présentation du Sans-nom RDTA
Une bonne tronche, donc… En première approche, le Sans-nom RDTA respire la qualité, tant au niveau des matériaux utilisés qu’au niveau du design, assez réussi à mon goût.
L’acier inoxydable, vraisemblablement de grade 316 s’avère dense et compact à la prise en main, ses différentes découpes frôlant la perfection. Les plastiques de type Delrin ne sont pas en reste, le tout couronné par des assemblages tirés au cordeau. Le fabricant lui-même paraît d’ailleurs fier de son œuvre, signant la base de l’atomiseur de son patronyme.
Le drip-tip, fermement maintenu par une paire de bons joints toriques, sort facilement de son logement. Son diamètre d’environ 1 cm le place entre les standards de la vape serrée et ceux de la vape aérienne mais les markéteux de chez Ulton ne sont pas privés pour nous gâter en proposant une seconde option d’embout, nettement plus MTL.
Le baril s’extrait tout aussi aisément de la base, arborant fièrement deux vis apparentes non dénuées d’un certain charme post-industriel.
En retournant le baril, le vapoto même distrait comprend immédiatement le rôle de ces deux vis puisqu’une pièce de Delrin amovible nécessitant fixation en garnit l’intérieur, chargée sans doute de constituer une chambre de vaporisation restreinte, promesse de saveurs de ouf.
Il faudra malheureusement fouiner dans la caisse à outils à la recherche d’un petit tournevis à empreinte Torx pour remplacer la chambre montée par défaut par celle, encore plus petite, fournie en accessoire par le fabricant.
Découvrons à présent le plateau du Sans-nom RDTA, lui aussi parfaitement usiné et paré de surcroît de couleurs chatoyantes.
Ah, le truc bleu… Ben oui, forcément on ne voit que lui. En fait, c’est juste un réducteur de flux d’air, nous aurons l’occasion d’en reparler. Les deux trous diamétralement opposés pratiqués dans le plateau donneront peut-être la pétoche aux adeptes du coton car ils ne paraissent pas vraiment disposés à laisser passer autre chose que des pailles de mesh, comme ici, ou des bouts de câble. Les plots positif et négatif présentent les agréables décrochements facilitant le maintien des coils en cours de serrage. L’orifice de remplissage, taillé en forme d’entonnoir, semble pouvoir accepter le bec verseur de fioles d’un diamètre raisonnable.
L’orifice de remplissage constitue un talon d’Achille récurrent sur pas mal de RDTA où il peut se montrer assez généreux en fuites de tous genres. Les concepteurs du présent atomiseur ont pensé à l’obstruer baril monté grâce à un ingénieux petit ergot taillé sur la chambre de vaporisation.
Je ne sais pas ce que vous en pensez mais jusqu’ici, ce Sans-nom RDTA paraît superbement tirer son épingle du jeu, à mille lieues du qualificatif de « moisi » attribué en titre. Et bien je pensais la même chose lors du premier montage, j’étais absolument ravi devant tant d’attentions de la part du moddeur et tant de belles finitions. C’est alors que je me mis en tête de démonter le réservoir par extraction de la vis de contact positif, à l’aide de la clé à empreinte Allen fournie.
Parfait, me direz-vous. Le souci, c’est que rien ne bouge une fois la longue vis dorée retirée. On a beau tirer sur le Pyrex, essayer de le dévisser, sacrifier un poulet à Saint Grumpy, rien n’y fait. Et c’est là que l’on se met subrepticement à flairer l’embrouille…
La photo ci-dessus parlera sans doute immédiatement aux plus malins, je signalerai aux autres que le plot positif solidaire du bottom-cap oblige à démonter le coil pour retirer ce dernier et accéder au réservoir. Oui, je sais, c’est du jamais vu sur un RDTA, c’est monstrueusement pas pratique, c’est juste nul à chier. À ce niveau de démontage avancé, on peut également remplacer le réducteur de flux d’air par un de ses petits camarades gracieusement fournis par Ulton.
On aura donc le choix entre trois trous bleus, deux trous rouges ou un trou jaune, j’ai pour ma part opté tout de suite pour le plus ouvert, celui de couleur bleue. Ici encore, la finition des différentes pièces du Sans-nom RDTA forcent l’admiration mais après le coup foireux du plot positif, je vous avoue ne plus avoir de goût à rien.
Mise en œuvre du Sans-nom RDTA
Heureusement, les plots bien pensés permettent un repositionnement rapide du coil… J’aurais mille fois préféré ne pas devoir le démonter pour ouvrir le réservoir mais puisqu’on en est là, autant le signaler. Inutile ici de chercher à placer un fused, un alien ou tout autre type de coil composite tarabiscoté. Ce RDTA n’est pas un « cloud-chaser » et il convient de rester classique avec par exemple une bonne vieille bobine de Kanthal 24 Ga tournée sur 8 tours de 2,5 mm de diamètre, affichant 0,65 ohm.
Le positionnement oblique de la bobine permettra aux mèches de coton de tomber pile-poil sur le sommet des pailles de mesh, condition nécessaire à une bonne alimentation en jus. Inutile ici de se prendre la tête, le coton tombe comme il faut là où il faut, sans effort ni précaution particulières.
Les montages sur mesh ou câble ont l’avantage d’être francs du collier niveau capillarité puisqu’il suffit d’attendre un peu une fois le coton posé pour vérifier la bonne montée du jus dans les fibres, comme c’est le cas ici.
Ah, quelle misère que ce plot positif mal gaulé ! On avait ici un beau RDTA bien pensé et très bien fini mais la contrainte de devoir démonter le coil pour nettoyer le réservoir me paraît majeure, presque rédhibitoire en usage quotidien. Allez, on va quand même tirer quelques taffes, pour voir !
Et pour finir, la vape…
Avant d’y aller, je voudrais faire remarquer un truc… Sur ce Sans-nom RDTA, le coil est bien visible par la cheminée lorsqu’on ôte le drip-tip, comme sur un dripper. Ce détail est en général un gage de bonne vape, c’est donc à peu près confiants que nous abordons le test final.
Bien sûr, il aurait fallu sortir une box électronique standard du stock pour appréhender ce RDTA mais je n’en ai pas eu le courage. C’est donc l’incontournable Viva qui s’y est collée, son potard un peu capricieux sur les bords permettant quand même d’ajuster une tension raisonnable pour un atomiseur de ce type.
Alors, alors ? Ben alors rien, j’ai trouvé ce Sans-nom RDTA plat et dénué d’intérêt. La production de vapeur est correcte en terme de volume mais reste à mon avis bien terne au plan gustatif. Oh, les saveurs sont là indéniablement, elles sont même assez précises mais manquent cruellement d’épaisseur et de saturation à mon goût.
Cet avis est bien évidemment à prendre avec des pincettes puisque la vape MTL n’est pas du tout mon truc mais j’ai quand même essayé quelques lattes en inhalation indirecte sur cette machine histoire de voir et n’en ai pas du tout été convaincu. Ce jugement négatif n’est par ailleurs pas forcément du à une incompatibilité de vape irrécupérable puisque le Taifun GX, autre machine qualifiée de RDL a su se faire une petite place dans mes habitudes malgré son tirage restreint grâce à son excellente restitution des macérats. Rien de comparable ici, je vais dès maintenant nettoyer ce beau Sans-nom RDTA, le sécher et le ranger sans doute définitivement tout au fond du tiroir aux oubliettes. Quant à Ulton, le fabricant, je pense qu’il mérite sa petite targette en pleine truffe car franchement…
– Hey mec, tu fais semblant ou t’es vraiment abruti ?
– Plaît-il ?
– Tu sais pas que Ulton est un cloneur chinois ?
– Un cloneur ? Ah ça, par exemple !
– Y fait pas de modèles originaux qu’on te dit. Seulement de la copie !
– De la copie ? Saperlipopette, on m’aurait menti !
– Ouais, je vois bien que tu fais l’andouille exprès… En fait, tu savais !
Ben ouais je savais, évidemment… Ce Sans-nom RDTA de Ulton est en fait une copie quasi parfaite, si j’en juge par les photos de l’original, du BF99 Cube des Italiens de NoName Mods, vendu 190€ sans aucun des accessoires cités ici et par compassion pour les vaillants vapotos ayant lâché 200 boules pour son acquisition, je m’abstiendrai de tout commentaire supplémentaire.
Bonne vape à toutes et tous, sans doute pas en Sans-nom RDTA !
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