Le Leto RTA, dont il existe tellement de revues qu’il est inutile d’en faire une de plus, est un fleuron de la vape haut-de-gamme-accessible-française. Et en effet, c’est un très bon atomiseur, simple coil, qui exprime les saveurs avec fidélité.
Mais depuis quelque temps, un atomiseur chinois fait le buzz, qui est souvent comparé au Leto pour son rendu de saveur considéré comme équivalent. Il s’agit du Gear, de OFRF, nouvelle marque dont le nom est d’autant plus facile à prononcer que l’on a l’habitude de parler avec un gentil chien, qui semble être une émanation de Wotofo. Il représente donc le milieu-de-gamme-chinois-qu’il-est-bon-et-pas-cher.
Soit, comparons les donc !
Edit !
Mais avant, comme me l’a rappelé Fil dans un commentaire, il convient de sacrifier à la nouvelle tradition pirate, lire les revues en musique !
Je vous propose une oeuvre de circonstance en ce début de printemps, dans laquelle Stravinsky évoque le retour de la vie, avec une richesse qui peu aussi évoquer celle des saveurs de ces deux atomiseurs.
Le design
Le Gear est du genre petit trapu, avec 33 mm de hauteur, et une base de 24 mm qui s’élargit vers le réservoir pour atteindre 27 mm et se resserrer vers le haut, avec un drip tip en cône, au format 510. Sa finition est qualifiée de gun metal, il existe aussi en noir et en acier. Son design est intéressant, il lui donne à la fois du dynamisme et un côté rondouillard, amical. Il peut contenir 3,5 ml de liquide.
Le Leto est plus classique dans son design, on fait dans le sobre, droit, avec des touches de chic (bague or, gravure, perçage de la bague d’air flow). Son diamètre est aussi de 24 mm, et il reste un atomiseur discret avec 38 mm de haut. Sa contenance est aussi de 3,5 ml, mais son drip tip est au format 810.
Même si j’apprécie la sobriété du Leto, sur le plan ésthétique, ma préférence va au Gear, que je trouve à la fois original et bien étudié, alors que je n’aime habituellement pas du tout les réservoirs bulles. Certains n’aiment pas du tout son drip tip, moi si, et toc !
Remarquez en particulier la bague de réglage du flux d’air et le top cap : leur forme biaisée les rend plus faciles à manipuler.
La construction
Les deux atomiseurs sont construits selon les mêmes principes : une base, une cloche qui se visse dedans et retient le réservoir. Ils sont aussi comparables en termes de qualité : les pas de vis sont impeccables, comme les ajustements.
Les deux constructeurs ont eu la même idée : permettre un montage facile de coils quel que soit leur sens de bobinage, avec un système de serre-joints pour le Leto, et des posts doublés pour le Gear. On peut donner un petit avantage au Leto ici, parce que ses serre-joints ne tirent pas les pattes du coil au serrage. Mais ça se joue à pas grand chose, le Gear reste pratique.
En effet, les vis du Gear sont équipées de belles empreintes simples et profondes, et d’un fond bien plat, tandis que des petites cales, sur les côtés, empêchent le fil de se soustraire au serrage.
Mais tout de même, le Leto garde l’avantage, avec ses serre-joints montés sur ressort. C’est objectivement encore plus pratique.
Toutefois, remarquez la faute que je m’efforce de dénoncer à chaque fois que je vois un plateau plaqué or : ça ne tient pas ! Cet atomiseur a quelques mois, son revêtement doré se dégrade vite, alors que l’acier du Gear ne bougera jamais : la dorure, c’est des conneries pour épater le manant, pour leurrer les crédules en leur faisant croire que ça améliore la conductivité !
Bref…
Montage enfantin
J’ai choisi, pour comparer les deux machines, de les monter de la même manière, avec un fil clapton en acier, 6,5 tours sur un axe de 3 mm, d’une valeur de 0,4 ohm, mais nous verrons que c’est plus subtil.
Le montage est facile, et les deux plateaux permettent de couper facilement le fil sans risquer de court-circuit avec la cloche.
A mon goût, les deux coils ont intérêt à être abaissés pour finir à 1,5 ou 2 mm de l’arrivée d’air, mais ça se discute : si on a besoin de renforcer le hit, ils sont mieux plus haut.
J’ai aussi monté le même coton sur les deux protagonistes, issus de la même mèche façon lacet.
La pose des mèches est aussi évidente dans les deux cas, il est difficile de se planter. Match nul.
Intermède : pourquoi un coil en acier ?
Parce que j’utilise ces deux atomiseurs à une puissance modérée (dans les 25/30 watts), sur des mod mécaniques, ce qui peut provoquer un léger effet diesel avec du fil clapton, et une vape poussive que l’on serait tenté de dynamiser en adoptant un montage plus bas, pour puiser plus de puissance dans l’accu.
Mais l’acier offre un moyen de gérer cet effet autrement, en détournant sa caractéristique qui le rend compatible avec la vape en contrôle de température : sa résistance varie avec sa température.
Ici, je fais des coils dont la résistance native est de 0,4 ohm, ce qui devrait me donner un bon 40 watts à 4 volts. Mais en fait non, puisque qu’à température de vape, la résistance monte à 0,55 ohm, ce qui donne 30 watts à 4 volts, puis 25 watts sur le plateau de tension de l’accu autour de 3,7 volts.
C’est un boost automatique en méca !
La puissance monte à 40 watts le temps que le coil chauffe, et se régule toute seule à 25 / 30 watts ensuite. Pas d’effet diesel, et pas besoin d’une puissance démesurée pour le contrer.
Ca permet aussi de prolonger l’autonomie de l’accu, et de limiter, un peu, la mollesse progressive de la vape quand on arrive au bout de la réserve d’énergie.
Bref, l’acier est bon choix pour la vape sur un mod mécanique.
Vape on !
Avant de tirer quelques barres, il faut remplir les réservoirs, ce qui peut se faire directement au goulot d’une bouteille sur les deux atomiseurs.
Le Gear prend l’avantage ici, parce qu’il est beaucoup plus facile de dévisser son top cap que celui du Leto : son design donne une meilleure prise.
A l’usage, les deux concurrents sont fiables, ils ne fuient pas, même au remplissage, avec un petit avantage au Gear qui vraiment, ne laisse pas passer une goutte, alors qu’il peut y avoir quelques suintements (très limités), ou un peu de condensation sur la bague de réglage du flux d’air du Leto.
A la vape, les deux atomiseurs sont excellents. Ils produisent tous les deux une vapeur abondante et au moins tiède, pour la même raison : les coils sont près de la sortie, un peu plus sur le Gear, dont la sensation de vape est très proche de celle d’un dripper.
Ensuite tout dépend du jeu entre puissance et ouverture du flux d’air.
Les gammes de flux et de puissance du Gear sont plus basses que celles du Leto. Tous les deux sont dédiés à l’inhalation directe, mais disons que le Gear est au mieux entre 25 et 50 watts, alors que le Leto compte plutôt plutôt sur 35 à 70 watts.
L’inhalation peut-être restreinte ou ouverte sur les deux, mais elle est toujours plus ouverte sur le Leto, à ouverture de bague équivalente.
Les flux sont silencieux sur les deux atomiseurs.
L’expression des saveurs est formidable sur les deux machines, au mieux ce ce que l’on sait faire dans la vape, mais différente.
Le Leto, même en montant en puissance, est assez analytique, il différencie bien les nuances, il est équilibré, ne privilégiant rien.
Le Gear lui, est plus rentre dedans, il accentue la sensation de sucré, et il lie un peu plus les saveurs, qui restent bien exprimées et reconnaissables.
Pour reprendre ma traditionnelle image musicale, le Leto est du côté des moniteurs de studio, il est neutre, le Gear est du côté des enceintes Hifi, qui flattent l’oreille avec des basses grasseyantes.
En cuisine, le Leto est du côté de ce qu’on appelait la « nouvelle cuisine », qui cuit à la perfection chaque ingrédient indépendamment, alors que le Gear est du côté du pot au feu, les saveurs s’entremêlant.
Bref, ils sont tous les deux très bons, mais pas si comparables que ça, tout dépend de ce qu’on aime vaper.
Un liquide gourmand bien sucré à la base sera superbe dans le Leto et sera peut-être un peu écœurant dans le Gear, ou encore meilleur si on aime les saveurs très sucrées.
A l’inverse, un liquide fruité donnera une superbe sensation de jus de fruit dans le Gear, alors qu’il sera plus subtil et léger dans le Leto.
Surtout, leur plage de puissance optimale n’est pas la même.
Pour ma vape à 25/30 watts, le Gear est au début de sa zone de confort, alors que le Leto est un peu en sous régime. Il faut le monter à 35 watts pour être bien.
Et à 60 watts, le Gear produit une vapeur très chaude, alors que le Leto reste imperturbable.
Un gagnant ? Non, deux gagnants !
Bref, comparer ces deux atomiseurs, et surtout considérer que l’un serait encore meilleur que l’autre ne me semble pas avoir beaucoup de sens. Ce sont tous les deux des simples coils, très bien faits, pratiques et fiables, et les deux offrent de très belles sensations de vape, intenses, mais différentes.
L’un est flatteur, sucré, gourmand, rond, mouillé : le Gear.
L’autre est rigoureux, fidèle, analytique, et un peu plus sec (mais pas comme un Kayfun) : le Leto.
Ce sont deux atomiseurs modernes qui valent le coup pour apprécier pleinement les saveurs d’un bon liquide, selon ses goûts et ses humeurs.
Et puisque le Navire devient Le Blog de référence sur les macérats de tabac, notons que les deux atomiseurs sont capables d’exprimer toutes leurs saveurs à leur manière. Le Gear sera plus intéressant avec des mélanges et pour valoriser leur gourmandise, alors que le Leto sera à l’aise pour exprimer les subtilités des assemblages typés.
La malle aux trésors des 25 commentaires est désormais gardée par notre mascotte. Demandez la clé Log in