En début d’année, alors que je me trouvais planté à la maison suite à un pied bien amoché par la rencontre musclée de ma motocyclette avec une automobiliste malencontreusement inattentive à la seconde où il ne fallait pas, je me suis laissé tenté par une légende de la vape hexagonale, le fort réputé dripper Richelieu de Volute Modz. Ah, j’entends déjà les ricanements de certains pirates moqueurs soulignant à gros traits baveux le fait que cet atomiseur est sorti depuis plusieurs années maintenant et qu’il est donc totalement désuet, obsolète, voire has-been.
N’empêche… L’excellence ne meurt pas ainsi et à ma grande surprise, il aura suffi de me rendre sur le site des moddeurs, d’ajouter un Richelieu au panier accompagné de deux ou trois goodies et de cliquer sur « commander » pour en recevoir un exemplaire quelques jours plus tard. Pas d’assèchement de marché suspect chez Volute Modz, pas de gestion mercantile du « out of stock », celui ou celle qui souhaite lâcher ses 100 boules pour toucher un morceau de légende peut le faire quand bon lui semble. Je n’ai pas une expérience énorme du « high-end » mais je n’avais encore jamais vu ça !
Le Richelieu a depuis peu un grand-frère de gamme chez Volute Modz, le Napoléon proposé à 300€ dont je laisserai la revue à qui voudra se l’offrir. Il a également un petit cousin, le Mazarin plus simple et non dénué d’intérêt dont je toucherai un mot en fin d’article si j’en ai le temps et le courage. A noter que la sortie du Napoléon a provoqué une forte baisse de tarif sur le Richelieu et le Mazarin, ce qui est plutôt sympa à condition bien sûr que ces soldes ne soient pas le signe avant-coureur d’un dépôt de bilan.
Découverte du Richelieu
Pour ne pas décevoir les pirates moqueurs précédemment cités, je commencerai par la sempiternelle photo des pièces composant l’atomiseur, histoire de bien faire genre revue à l’ancienne.
Nous avons donc, comme d’habitude de gauche à droite, la base du Richelieu, sa chambre de vaporisation, son tube de réglage d’air-flow (un tube, oui !) et sa « beauty ring » ou bague qui ne sert à rien d’autre qu’à faire joli. Inutile ici de préciser que toutes les pièces constitutives de l’atomiseur sont de petites œuvres d’art, que les matériaux utilisés relèvent de la plus haute noblesse, que leur finition est exemplaire et que les joints toriques sont des modèles du genre. Voyons donc la base, par exemple…
La base du Richelieu a une bonne tronche de montage vertical, montage que j’ai bien entendu testé avant d’opter pour la configuration horizontale visible sur la photo. pourquoi, me demanderez-vous avec une curiosité toute légitime ? Il se trouve en effet que les prises d’air du Richelieu sont disposées à l’horizontale comme nous le verrons plus tard et que par conséquent, les bobines résistives également horizontales ne sont pas si délirantes… Après chacun fera comme il voudra, tout le monde bénéficiant de toute façon du bon volume de liquide hébergé par la vaste cuve du Richelieu.
Quelle capacité pour cette cuve, me demanderez-vous avec une curiosité ici encore toute légitime. Et ben je sais pas, sans doute entre 1 et 2 ml… Hum… Mais jetons plutôt un œil sur la chambre de vaporisation.
La chambre est percée de deux groupes de trois trous diamétralement opposés, l’un étant plus haut que l’autre, ce qui annonce un atomiseur particulièrement tarabiscoté. Son sommet est de surcroît ouvert de deux orifices garnis de joints toriques qu’il vaudrait sûrement mieux ne jamais avoir à remplacer. En attendant d’en comprendre plus, passons donc au tube de réglage d’air-flow en commençant par lui visser sa bague d’ornement.
La « beauty-ring » fournie avec l’atomiseur est cool, lisse, bien finie et finement gravée. Je n’ai cependant pu résister au charme de l’option, au surcoût permettant de relever le look du truc et l’ai rajoutée en version à ailettes.
Ah ouais, c’est plus mimi comme ça ! Comme j’ai évoqué plus haut un « tube de réglage d’air-flow », il va bien falloir se décider à parler trous. Le dit tube en comporte deux groupes diamétralement opposés, l’un comportant six perforations :
Et l’autre trois :
Outre ces perforations, le tube présente une petite encoche fort intéressante que nous devinons déjà destinée à se placer en face de quelque chose.
Fort bien mais en face de quoi ? Et bien il faut pour répondre à cette question reprendre la chambre de vaporisation et considérer les marques figurant sur sa partie basse, à savoir une encoche isolée, un groupe de trois encoches simples et un second groupe de trois encoches doubles. Le mystère peut à ce stade sembler s’épaissir mais il n’est guère possible de regrouper tous ces signes disséminés sur le périmètre de la chambre en un seul cliché… Commençons donc par l’encoche isolée.
La mise en concordance de l’encoche du tube avec celle de la chambre permet de fermer notre Richelieu, de le rendre étanche pour le trimballer partout sans l’ombre d’une fuite. Si la fermeture des orifices d’air-flow est disponible sur la plupart des atomiseurs, il n’en va en général pas de même pour celle du conduit menant au drip-tip. Les moddeurs de Volute Modz nous proposent donc ici une solution originale pour isoler leur atomiseur, illustrée par la photo ci-dessous.
Toute rotation du tube sur la chambre dans un sens ou dans l’autre depuis cette position de verrouillage permet de revenir à l’état opérationnel déverrouillé :
Poursuivons à présent la rotation du tube jusqu’à mettre son encoche repère en face du groupe de trois encoches simples porté par le bas de la chambre.
On remarque l’ouverture progressive des orifices d’air-flow de la rangée basse du groupe de six en fonction de la position de l’encoche repère, le groupe de trois orifices opposé restant fermé.
Nous venons l’air de rien de découvrir le système de réglage du flux d’air proposé par le Richelieu pour ventiler les montages en simple bobinage ! Du coup, le suspens s’en prend une patate en pleine truffe car tout le monde a déjà deviné que le second groupe d’encoches, celui des doubles, va servir l’air-flow sur les montages double coils.
Ah ben oui, c’est bien ça ! Sauf que cette fois, ce sont les orifices de la rangée haute du groupe de six qui se retrouvent ouverts, en même temps d’ailleurs que ceux du second groupe de trois, non visibles sur la photo puisque situés de l’autre côté de l’atomiseur… Bien sûr, ceci amène une réflexion immédiate car du coup, les deux lignes d’orifices ouverts ne sont pas au même niveau. Je laisserai chacun décider si la vape change nettement en décalant les bobines de façon à les placer rigoureusement en face de leur rangée de trous respective.
Ouf ! Je crois qu’on a fait le tour des réglages disponibles sur le Richelieu et là, faut bien dire que la plaquette d’ibuprofen n’est pas loin. Nonobstant, nous constatons être devant un vrai atomiseur de moddeur, un objet à vaper longuement étudié et conçu pour donner le meilleur. Bon, on fait quoi maintenant ? On sort le coton et on photographie les mornes étapes galvaudées d’une banale et inintéressante insertion de mèche dans les bobines résistives du Richelieu ou on embraye avec enthousiasme sur une présentation rapide mais passionnante du petit cousin, le Mazarin ? Parce qu’on ne peut pas faire les deux, ça ferait trop long surtout pour une revue traditionnelle d’un atomiseur obsolète… Quoi, le Mazarin ? Bon, OK, on y va.
Présentation du Mazarin
Le Mazarin se construit sur une base en tous points identique à celle du Richelieu. Il est d’ailleurs parfaitement possible d’acquérir séparément un kit de transformation comprenant la chambre de vaporisation, le top-cap et le drip-tip visibles sur la photo ci-dessous pour convertir un paisible Richelieu en un Mazarin énervé, à condition bien sûr d’accepter un p’tit surcoût assez salé de 70€. Enfin, vu que depuis les soldes le prix du Mazarin complet est descendu de 110 à 70€, il devient limite idiot de commander ce kit.
L’occasion est ici belle de souligner le travail des moddeurs qui, partant de la même base savent obtenir deux atomiseurs aux caractères radicalement différents en jouant sur les volumes et l’aération de leurs modèles. Le montage du Mazarin est plus simple et plus traditionnel que celui du Richelieu. Il suffit d’enquiller la chambre sur la base en veillant toutefois à bien placer les échancrures face aux bobines.
Puis de positionner les fenêtres taillées dans le top-cap face à ces mêmes échancrures.
Voilà, je n’en dirai pas plus sur le montage du Mazarin, tout le monde ayant capté que la base commune aux deux atomiseurs permet un tas de montages différents, simples, doubles, verticaux, horizontaux pouvant s’envisager avec divers résistifs, du mesh au Kanthal en passant par l’acier 316.
Et pour quelques euros de plus…
La livraison du Richelieu ne comportant pas de drip-tip, j’en ai ajouté un d’excellente facture proposé par Volute Modz. On peut l’apercevoir au détour des photos proposées ci-dessus, il est bien cool, très agréable en bouche mais bien sûr pas franchement donné même si les soldes actuelles l’ont descendu de 18€ à 10€…
Volute Modz propose également un kit « bottom feeding » pour 60€… La somme peut paraître élevée mais il s’agit d’une base alternative complète convenant aussi bien au Richelieu qu’au Mazarin, la base originale ne permettant pas ce mode d’alimentation par simple remplacement de la vis de contact positif par un modèle équivalent percé, comme en témoigne la photo ci-dessous où la flèche bleue indique la position du gicleur à liquides.
Et la vape dans tout ça ?
Ah, la vape ! Je ne surprendrai personne en affirmant que le Richelieu vape divinement bien en mode semi-pépère, disons entre 0,5 et 0,8 ohm sans dépasser 30/35 watts sous peine d’échauffer rapidement la chambre de vaporisation et de s’y cramer la truffe. A cette précaution près, cet atomiseur est de ceux qui redéfinissent les saveurs, ceux qui font s’empresser d’y passer nos liquides favoris pour voir ce qu’ils y rendent et découvrir ainsi de nouvelles facettes gustatives insoupçonnées.
Personnellement, je verrais bien le Richelieu comme un aboutissement, l’atomiseur ultime d’élégance, de versatilité et de performance sur lequel on s’arrête comme un graal enfin atteint. Il faudrait en effet être bien neuneu pour poursuivre l’exploration des matériels à vaper lorsque l’on a fait l’effort de se doter d’un tel bijou mais… C’est malheureusement mon cas…
Quoique plus classique de conception, le Mazarin reste néanmoins un excellent dripper acceptant un peu plus de patate que le Richelieu, sans toutefois se positionner parmi les « cloud-chasers ». Sa production vaporeuse sera tout à fait conséquente et goûteuse entre 0,2 et 0,5 ohm, sans échauffement excessif. Les moddeurs de Volute Modz savent indéniablement y faire et leurs produits méritent sans aucun doute toute l’attention des amateurs de belle vape.
Nous voici au bout de cette présentation succincte des cardinaux de Volute Modz, les vapotos souhaitant aller plus loin ne manqueront pas de se faire le plein de critiques dithyrambiques sur un bon paquet d’autres sites où l’on cause vapeur. Me concernant, les Richelieu et Mazarin font partie de ce que j’ai pu tester de meilleur, avec une mention particulière pour le Richelieu dont la personnalité se découvre avec grand plaisir au fil des diverses et nombreuses configurations permises, jusqu’à identifier la meilleure possible. Si d’aventure un quelconque cataclysme m’obligeait à ne garder qu’un seul atomiseur choisi dans un tiroir à matos plus que bien garni, ce serait peut-être lui…
Bonne vape Volute Modz à toutes et tous !
La malle aux trésors des 21 commentaires est désormais gardée par notre mascotte. Demandez la clé Log in