La box Reuleaux RX-200 de Wismec a littéralement envahi le microcosme vapistique entre la fin de l’année 2015 et ce début d’année 2016. On la retrouve sur les blogs, les forums, en devanture des boutiques physiques comme des shops en ligne et depuis quelques jours, aux avant-postes de mon modeste tiroir à matos.
Le projet d’acquisition d’une box électronique haut de gamme est né me concernant il y a quelques mois, lors des premières annonces du chipset DNA 200 de Evolv. Il m’a alors semblé que pour la première fois, un matériel allait offrir des capacités de fonctionnement couvrant tous les styles de vape, du quotidien pépère à l’expérimental déjanté avec toute la souplesse et la facilité d’utilisation requises. J’en étais à reluquer les premières vagues de boxes DNA 200, pas franchement ravi des prix extrêmement élevés pratiqués mais couvrant néanmoins Porky (le cochon-tirelire) de basses flatteries destinées à endormir sa méfiance face à un éventuel atémi majeur susceptible de lui exploser le groin lorsque Wismec est venu jouer les trouble-fêtes sur un marché déjà bien pourvu en merveilles de tous genres.
L’offensive marketing
J’ignore le ressenti qu’ont pu avoir nos cousins d’Outre-Rhin, d’Outre-Manche ou d’Outre-Atlantique en lisant le nom « Reuleaux » mais il faut bien reconnaître qu’il fait un peu borborygme de fin de soirée trop arrosée. C’est d’ailleurs marrant car malgré mes immenses compétences linguistiques, je ne connais guère d’idiomes comportant ce genre de terminaison en « eaux », à part notre langue nationale. Toujours est-il que ce nom éminemment curieux se lit une fois puis se retient, contrairement aux « IPV-D2 », « VTC Mini » ou autres « M75 » que l’on nous propose usuellement et que l’on mélange ensuite allègrement. Personnellement, lorsque je sortirai ma propre box capable de dynamiter la vape de la terre entière et de ses environs, je retiendrai la leçon de Wismec et l’appellerai la « Coin-Coin 2X20 ».
L’autre truc zarbi est que Wismec commercialise une soeur jumelle de la RX-200 animée par un chipset Evolv DNA 200 à un prix évidemment beaucoup plus élevé. Bien que n’y connaissant rien en marketing, je trouve la manoeuvre redoutable car ainsi, l’acheteur de la version bon marché a l’impression de recevoir un peu de la version haut de gamme et s’en trouve grandement rassuré, d’autant que le chipset Joyetech équipant la version cheap est loin d’être ridicule. Les discussions comparatives entre les deux boxes vont bon train notamment sur le Gros Forum, flirtant aux limites de la polémique… Sans souhaiter prendre partie, je pense judicieux de pencher vers la version DNA 200 si l’on sait exactement pourquoi on la convoite et vers la version RX-200 si on ne sait pas.
RX-200 : La livraison
La RX-200 arrive dans une pauvre boîte bleu-grise toute moisie mais comme dit le dicton, « on ne vape pas l’emballage ». Et puis ce n’est pas plus mal d’utiliser des matériaux de misère sûrement biodégradables à 100% dès la moindre averse puisque de toutes façons, on les range dans un tiroir et on y pense plus jamais.
L’ouverture de la boîte est à l’avenant, la box étant simplement posée dans une mousse mal ajustée et toute moche.
Une fois tout le bazar extrait de son emballage de mouise, on se retrouve avec une belle box, un cable USB, une documentation polyglotte et une petite carte portant le pictogramme de l’avertissement racontant je ne sais trop quoi au sujet des accus à utiliser.
Une belle box… N’est-ce pas le plus important ?
RX-200 : Une belle box
Le top-cap de la RX-200 montre d’entrée la forme hexagonale de la box, plutôt travaillée. Le connecteur 510 est monté sur ressort, ce qui est une excellente chose pour garantir la flushidude de nos chers atomiseurs et semble robuste. La petite vis visible sur la droite indique un matériel démontable, notion rassurante même si on sait bien que les réparations sont souvent impossibles sur ce genre d’objet hautement intégré et miniaturisé.
La peinture recouvrant les sculptures situées autour du connecteur me semble destinée à vivre le temps que vivent les roses, comme l’usage le montrera rapidement d’ailleurs.
Le bottom-cap est percé des habituels trous permettant le dégazage en douceur des accus lors d’accidents toujours possibles et nous apprend le nom du designer responsable des lignes harmonieuses de la RX-200, un certain JayBo. Comme sur le top-cap, une vis témoigne de la nature démontable de l’objet.
La partie frontale de la RX-200 est assez classique, présentant un bouton de mise à feu signé du designer précédemment évoqué, d’un afficheur, d’un bouton plus, d’un bouton moins et d’un port micro-USB que l’on aurait aimé voir un peu mieux protégé des scories en tous genres qui occupent généralement nos fonds de poches. Poussières, fragments divers mais aussi et malheureusement morceaux de sandwiches aux rillettes, la terreur des contacts électriques.
Des orifices percés des deux côtés de la box complètent le dispositif anti-dégazage du bottom-cap, amenant un petit air de matos de compette à l’ensemble.
Les trois boutons de commande sont plutôt agréables à l’usage, cliquant juste ce qu’il faut pour signaler la pression sans tomber dans les travers bruyants et « crunchy » des boxes moins bien réalisées.
Puisqu’on en est aux considérations esthétiques, soulignons donc un petit air de famille repéré entre cette RX-200 et la eVic VTC Mini de Joyetech…
Cette légère ressemblance n’a rien d’étonnant puisque ces produits sortent tous deux de l’imagination du désormais célèbre JayBo, le cousinage entre Wismec et Joyetech ne s’en trouvant que plus évident.
Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes si la RX-200 ne présentait pas tout de même une ou deux petites approximations.
Comme on le voit sur la photo, l’assemblage du panneau de contrôle au corps d’aluminium de la box n’est pas un chef d’oeuvre d’ajustage, le capot arrière souffrant des mêmes imprécisions. Bon… Je le dis comme ça, ce n’est vraiment pas gênant en utilisation, la box semble solide et rien ne bouge.
Rien ne bouge, pas même le capot arrière dont les aimants ne font pas semblant. La RX-200 est très difficile à ouvrir et les petites encoches pratiquées des deux côtés du capot ne sont malheureusement pas d’un grand secours lors des tentatives d’ouverture. Il faut alors serrer les dents, s’accrocher en se disant que oui, on va y arriver… Et finalement, on y arrive.
L’intérieur de la RX-200 est remarquablement propre, totalement démuni de ces paquets de colle horrifs si chers à nos amis de l’Empire du Milieu. Les connecteurs en laiton scintillent, la patte de tissu prévue pour le déblocage des accus est bien dimensionnée et ici encore, des vis rassurent quant à la possibilité d’aller visiter les entrailles de la bête en cas de nécessité.
RX-200 : Une belle box qui s’allume
Bon, et bien il n’y a plus qu’à insérer les trois beaux accus tous neufs achetés exprès pour l’occasion et réveiller la bête aux vicissitudes de ce monde injuste…
Oui, il faut trois accus montés en série pour animer notre RX-200 et ce n’est pas sans conséquences. Ces trois accus doivent en effet être au même niveau d’usage pour un bon fonctionnement de l’appareil et la seule façon de se le garantir est d’utiliser des batteries neuves. Tant qu’à faire, autant ne pas lésiner et prendre des accus de marque affichant 35 ampères de capacité de décharge instantanée, on est jamais trop prudent avec ces petites bombes sournoises toujours prêtes à nous claquer à la truffe. Et bien ça y est, la facture vient de s’alourdir de 30 euros environ et il faudra encore ajouter 30 euros supplémentaires pour disposer d’un deuxième jeu d’accus utilisable lorsque le premier sera en recharge. Gloups…
Ces batteries à haute capacité ne se chargent pas en deux minutes et les pirates tentés par une RX-200 devront prendre ce paramètre en compte pour s’équiper le cas échéant d’un chargeur à quatre slots afin d’éviter de passer cinq ou six heures à regarder les deux premiers accus se charger avant de pouvoir passer le troisième sur un chargeur à deux emplacements… Et bim ! Encore des frais connexes.
Mais arrêtons là les pleurnicheries et contemplons le spectacle réjouissant de notre RX-200 allumée, prête à faire feu. L’affichage est standard, plutôt de bonne qualité. On y voit le niveau de charge global des accus, la valeur de résistance de l’atomiseur connecté, la tension appliquée au bornes du 510 et la puissance couramment réglée.
La prise en main de la RX-200 révèle toute l’ingéniosité de sa forme hexagonale. La préhension est naturelle, extrêmement agréable, propice à faire oublier le poids de l’objet voisin de 350 grammes en configuration opérationnelle. Une des clés du succès de la box réside certainement dans ce design pensé pour réduire au maximum et ergonomiquement l’encombrement des trois accus embarqués. Bravo JayBo, bravo l’artiste !
RX-200 : Une belle box qui vape
Le moment tant attendu de tester la RX-200 est finalement arrivé. Avant de visser un truc et d’aspirer goûlument quelques taffes d’un quelconque nectar, il est quand même de bon ton de faire un petit tour de spécifications histoire de savoir précisément à quoi on a affaire. La petite documentation papier fournie propose justement un exposé succint mais suffisant des principales caractéristiques de la box, en français s’il vous plaît !
Dimensions............. 50.0mm x 40.0mm x 84.0 mm Type d'accus........... 3 x 18650, capacité de décharge > à 25A Modes de sortie........ TC-Ni / TC-Ti / TC-SS / VW mode Puissance de sortie.... 1-200w Plage de température... 100-300°C / 200-600°F en mode TC Plage de résistance.... 0.05-1.0 ohm en mode TC, 0.1-3.5 ohm en mode VW
Echaudé par les carences finalement assez pénibles de la box IPV-D2, je me suis bien sûr demandé si cette RX-200 assumait correctement le « downstep ». La question peut paraître triviale pour une box équipée de trois accus en série car la valeur de tension élevé obtenue par somme des tensions de chaque accu ne peut convenir à une vape standard sans régulation. En effet, si les accus sont à 4 volts et la résistance du montage à 1 ohm, la puissance théorique délivrée serait déjà de (4 + 4 + 4) ^ 2 = 144 watts sans l’intervention d’un chipset, donc beaucoup trop élevée pour la plupart des atomiseurs courants.
J’ai pu vérifier ce postulat avec un montage en 0.3 ohm, la box réglée à 10 watts ne provoquant alors aucune réaction de l’atomiseur pour cause de puissance insuffisante contrairement à la IPV-D2 produisant la puissance correspondant à son plancher situé à 3,6 volts dans les mêmes conditions. Il semblerait donc que le chipset Joyetech équipant la RX-200 soit un bon, un vrai chipset !
D’ailleurs, les fonctionnalités attendues sont au rendez-vous :
– Mode furtif ;
– Verrouillage des réglages ;
– Verrouillage de la résistance ;
– Rotation de l’affichage ;
– Détection de la présence d’un atomiseur ;
– Protection à 10 secondes max d’appui sur le bouton de mise à feu ;
– Alerte de puissance faible ;
– Alerte de résistance trop basse de l’atomiseur ;
– Protection contre les court-circuits ;
– Alerte de température excessive de l’atomiseur ;
– Alerte de déséquilibre entre les tensions des accus ;
– Alertes de charge USB ;
– Alerte de batteries faibles ;
– Affichage du temps d’appui sur le bouton de mise à feu.
Ouf !
La sélection des différents modes de fonctionnement possibles est assez intuitif, basé sur un nombre d’appuis rapides et consécutifs sur le bouton de mise à feu. Cinq pour allumer et éteindre la box, quatre pour régler la puissance des modes TC-Ni, TC-Ti et TC-SS, trois pour naviguer entre les modes TC et VW.
Et alors ?
42,97€… C’est ce que m’aura coûté cette Reuleaux RX-200 commandée chez GearBest le 12 décembre 2015 et reçue le 5 janvier 2016 et pour ce prix, il n’y a rien à redire. La RX-200, malgré quelques fragilités au niveau de la peinture du top-cap et quelques approximations d’ajustage fonctionne parfaitement.
Alors bien sûr, je ne suis pas un spécialiste de la box électronique et n’ai pas pléthore de références à opposer à cette RX-200. De ce que je peux en juger, elle est juste d’un autre monde que ma Dovpo TC-50, ma Pioneer4You IPV-D2 ou feue ma Sigelei 50 watts. Elle a répondu présent face à toutes les sollicitations, de la vape pépère à 25 watts à des pointes au-delà de 100 watts. Elle est agréable d’utilisation, propose une des meilleures autonomies du marché dépendant bien sûr du style de vape pratiqué et semble globalement solidement réalisée. Le chipset produit une vape lisse et pleine n’ayant pas grand-chose à envier à mes belles boxes philippines mécaniques… Que dire de plus ?
La RX-200 se trouve aux alentours de 80€ chez nos revendeurs nationaux, on peut l’obtenir à 60€ en fouinant un peu sur le Net et autour de 40€ plus à l’Est, en étant beaucoup plus patient.
Ah, j’allais oublier… Le firmware de la RX-200 peut-être mis à jour très simplement grâce à un petit utilitaire proposé en version MacOS et Windows… Ce n’est pas grave, nous autres linuxiens avons l’habitude d’être ainsi oubliés et avons tous les outils nécessaires pour nous en sortir comme des princes.
Bonne vape à toutes et tous, en Reuleaux RX-200 !

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