Le Reload fait partie d’une lignée d’atomiseurs modernes, dont le plateau postless et les air flow importants montrent qu’il veut produire une vapeur dense tout en prétendant offrir une restitution des saveurs digne des meilleurs du genre.
Il est à l’origine conçu par ReloadVapor, moddeur américain qui s’est fait connaître (et reconnaître) d’abord part le dripper Reload rda, puis par ce tank.
Mon exemplaire n’est pas un original, mais une pauvre réplique à 8 € d’origine inconnue. Grosso modo, les finitions sont assez mauvaises, toutes les arrêtes sont coupantes et les pas de vis couinent… mais l’ensemble est malgré tout fonctionnel.
L’original est offert contre une somme de 75 € en France, prix très raisonnable pour un atomiseur qui se positionne dans la catégorie HighEnd et qui est annoncé comme fabriqué aux USA.
Peut-être utilisent-ils l’astuce de monter l’atomiseur aux USA sur base de pièces chinoises ?
Peu importe, ce serait malin, et les Chinois savent faire du HighEnd si on le leur demande et je ne peux juger de la qualité de finition de l’original.
La boite qui fait peur : je ne sais pas comment un ato et un pyrex de rechange sont arrivés entiers dans cette boite dont on voit qu’elle a pris des coups !
Sous la mousse, les inévitables joints, vis et clé allen.
La conception du Reload est originale.
La base de l’atomiseur est une coupelle, qui constitue la chambre d’arrivée d’air…
… qui se réglera avec cette bague, dont le mouvement est libre et souple juste ce qu’il faut entre 2 butées.
Le plateau se visse ensuite dans la coupelle.
Nous pouvons alors visser le pin 510 qui du coup est réglable : ce n’est pas lui qui tient le plateau.
Sous le plateau (plaqué or), on trouve les 2 arrivées d’air toutes simples, et un boulon qui fixe la partie positive, isolée par une pièce en peek.
Pour monter le tank, il suffit de clipser le pyrex sur la pièce qui réunit d’un seul bloc la cloche et la bague de remplissage.
C’est la cloche qui se vissera sur le plateau pour fermer le tank.
On remarque un léger dôme au sommet de la cloche, limité par le diamètre tout à fait impressionnant de la cheminée : 11 mm !
Après avoir vissé le réservoir sur le plateau et coiffé le tout du top cap et de son drip tip en Ultem véritable, nous avons un atomiseur compact (24 mm de diamètre pour 35 mm de hauteur) tout en contenant 3,5 ml de liquide.
Notons ici que l’Ultem est un plastique de haute technologie, résistant à la chaleur, produit à partir de la polymérisation d’urine de dromadaires sud sahariens recueillie par de jeunes vierges.
Le montage !
J’ai essayé 3 fils sur ce plateau : un fil simple et un clapton en nichrome, puis , poussé par les demandes insistantes de madame, fortement intéressée par cet atomiseur, le montage présenté en Alien de kanthal.
Pffff… ça ne va même plus être du diesel pour le démarrer, ça va être du pétrole brut !
Quand la résistance se stabilisera à 0.22 ohm… ma désapprobation visible n’entamera pas sa détermination…
Le montage lui même ne pose pas problème, les vis de serrage sont de bonne qualité, et dans le bon sens pour serrer des fils plats.
Il m’a semblé judicieux de pencher un peu les bobines pour quelles soient bien entourées par le flux d’air qui, s’il n’est pas « 3D », me semble vouloir être enveloppant.
La pose du coton a demandé quelques essais.
Les rigoles dans lesquelles nous devons plonger le bout des mèches sont assez profondes et il n’y a aucun réglage de flux de liquide.
Du coup, faut-il tasser ou non le coton, aller jusqu’au fond et boucher les arrivées de liquides ou les laisser libres et arrêter le coton juste au dessus ?
Tasser le coton ne marche pas bien : pas de dry hit, mais une claire insuffisance d’alimentation en enchaînant les barres.
Arrêter le coton au dessus des arrivées marche bien, trop bien même, ça fuit un peu par moment.
Du coup, la solution que j’ai adoptée consiste à aller jusqu’au fond des rigoles, mais avec un coton allégé et surtout pas tassé.
Ainsi monté, l’alimentation est parfaite et il n’y a pas de fuites du tout si c’est bien fait… mais ça reste délicat, surtout qu’il n’y a pas de réglage de flux de liquide : c’est le montage du coton qui fait tout !
Le coton imbibé de Tallak.
Il faut penser à bien aplatir les bords pour que la cloche n’accroche pas, surtout celle de cette réplique dont les bords ne sont manifestement pas poncés.
Après avoir vissé le tank, on a la preuve que cet atomiseur est en fait un dripper : la vue est directe sur les coils au travers de cette large et courte cheminée.
Et cette photo m’a valu une jolie fuite. Et oui, avec le montage de coton léger, faut pas traîner. Il faut penser fermer les air flow, et à retourner l’atomiseur dans le dernier tour de vissage du top cap !
J’ai trainé… et j’ai oublié de retourner l’ato… ça m’a coûte 1/2 réservoir.
Mais au final, ça fait un très bel atomiseur compact, ici sur la Pico 25.
Sur un mod en 24 mm, ça doit avoir une sacrée gueule.
Comment ça vape ?
Pour évaluer la qualité de vape du Reload, je vais le comparer au Kylin en tant qu’atomiseur aérien, et au Taifun GT3 en tant que référence saveur : c’est avec lui que je vape le Tallak.
Le flux d’air et la densité de vapeur
Ouvert à 1/4, le flux du Reload correspond à celui du GT3 ouvert à fond.
C’est donc un atomiseur clairement aérien, mais le réglage est très progressif, et il ne va pas jusqu’au déluge du Kylin, il s’arrête à la moitié.
Je trouve ce flux d’air très pertinent : fermé il permet de vaper à des puissances moyennes sur des fils modestes (25/35 watts), ouvert il permet de dépasser les 50 watts allègrement, avec des fils plus imposants… mais tout en restant un atomiseur orienté saveurs.
Son air flow s’arrête là ou le Kylin devient un ato cloud, perdant en restitution des saveurs.
Du coup, sa densité de vapeur est toujours optimale, même ouvert à fond (avec quelques watts dans la truffe quand même).
En contrepartie, il chauffe plus vite que le Kylin, mais ça reste raisonnable et on ne se brûle pas les lèvres.
Le rendu des arômes
Alors voilà, j’ai compris, définitivement.
Un atomiseur aérien peut être excellent dans le rendu des saveurs, et égaler les ténors du genre, comme le GT3 ou le Squape.
Le Kylin avait déjà ébranlé mes convictions… le Reload les a abattues.
Quel que soit le fil, la vape est meilleure que sur le GT3 sur ce genre de liquide.
Non, mais c’est pas possible ça ! Le GT3
Si… c’est juste que ça se paye au prix d’une consommation doublée.
Bon, on va revenir sur terre parce que même excellent, il a ses particularités. Je trouve le Tallak meilleur dans le Reload, mais l’équilibre est différent : le reload rehausse les arômes qui restent en fond avec le GT3, il est du coup plus précis.
Sa vapeur est au moins tiède, ce qui va bien avec le Tallak, mais n’ira pas avec toutes les saveurs.
La vapeur devient chaude en montant la puissance, pas trop chaude, mais chaude. Faut aimer.
Relaod et GT3 sont donc à égalité en termes de saveurs en fait… mais la densité de vapeur du Reload est sans comparaison… et avec ça il enterre le Taifun
Bilan des courses
Le Reload est donc moins universel que le Kylin, qui reste bluffant sur ce point, en sachant à la foi faire du froid et du chaud, du cloud ou de la saveur suivant les réglages.
Le Reload est plus consommateur qu’un GT3, qui reste excellent dans son rendu de saveur.
Mais ce Reload produit la meilleure vape raisonnablement aérienne qu’il m’ait été donné de goûter sur un atomiseur tank, par sa densité et sa qualité gustative sur des saveurs « gourmandes ».
En fait, de mon point de vue, il est à classer dans les drippers.
Sa densité de vapeur est typique, elle arrive directement dans la bouche sans être modifiée par une cheminée.
Vous l’aurez compris, ma compagne, abonnée au Tallak, m’a déclaré hier « tiens, reprend le Kylin avec ton jus malaisien frais à la con, je garde le Reload, il va mieux sur ma Pico ».
Ok… visiblement cela ne souffrait aucune négociation… alors j’ai obtempéré… et j’ai commandé un Reload.Niark niark niark
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