Ah, misère ! Encore un cadeau du Cap’tain… Va falloir en faire la revue, va encore falloir bosser comme un gueux pendant des plombes… Pffft… Oui bon, là j’exagère un peu sur les bords car j’étais plutôt content de recevoir le dripper Profile, la nouvelle petite bombe médiatique de Wotofo, déjà auréolé d’une flatteuse réputation au moment où j’aborde ces quelques lignes.
Mais voilà, justement… Les images animées 3D lisses et parfaites proposées par les sites chinois et reprises par la quasi-intégralité des revendeurs du modèle commencent vraiment à me gonfler. Evidemment qu’on ne va pas nous proposer des images moisies à moitié floues pour faire la promotion d’un nouveau produit mais là, les images de synthèse et leurs schémas pseudo scientifiques associés développent chez moi un net sentiment de rejet et je n’aurais sans doute jamais prêté attention au Profile si le Cap’tain ne me l’avait proposé… Et pourtant, si on s’y intéresse d’un peu plus près, ce dripper ne manque pas de qualités du moins sur le papier.
Découverte du Profile
Une fois n’est plus coutume, je me suis tapé la photo de l’emballage du Profile. Est-ce par simple nostalgie d’une époque révolue où la photo de boîte était un art majeur ou par effet de l’imparable séduction produite par les couleurs sobres et chatoyantes des mousses et des cartons ?
Toujours est-il que l’on ne rate pas le Profile, même dans l’obscurité. On pourrait trouver la boîte bien grande pour trois pauvres pièces (la chambre coiffée d’un drip-tip, la base et un second drip-tip) mais outre le fait que le véritable luxe soit l’espace, il y a ici un second niveau, une caverne aux trésors qui se dévoile dès que l’on parvient à arracher le premier plateau de sa gangue de carton trop bien ajustée.
Wouhaaa, il y a plein de trucs dans la boîte, Wotofo a fait les choses en grand ! Nous avons une première pochette renfermant un tournevis cruciforme de taille moyenne et de couleur noire, une clé allen et un outil cylindrique assez bizarre. Mais ce n’est pas tout ! Suivent une seconde pochette contenant une bobine résistive d’excellent aspect, une troisième pochette de vis et joints toriques de rechange, une quatrième de coton clair et vaporeux et une cinquième renfermant deux plaquettes de Kanthal percées genre « nid d’abeille » pouvant être utilisées comme résistance sur ce dripper. Et ce n’est toujours pas tout…
Tapie au fond de la boîte, nous découvrons ébahis une documentation multi-langues dont je n’ai pu résister à reporter la citation ci-dessus, choisie entre toutes les autres. Ah ah, qu’il est bon de rire parfois mais comme on n’est pas vraiment ici pour se fendre la pêche, allons direct à la photo honnie mais indispensable, la photo des pièces constituant l’atomiseur.
Ouf, heureusement il n’y en a pas des tonnes… Juste quatre ! un top-cap à gauche doté d’une jupe capable d’occulter tout ou partie de l’air-flow, une chambre de vaporisation joliment percée d’une myriade de petites prises d’air, une base et un drip-tip à droite. Ah, du standard, du déjà-vu, on va pouvoir passer rapidos ! Et bien non, on ne va pas pouvoir car il y a deux trucs super-balèzes à remarquer :
Tout d’abord, comme l’indiquent les flèches bleues sur la photo ci-dessus, deux ergots diamétralement opposés surgissent de l’intérieur d’une paroi de chambre particulièrement épaisse (2 mm), situés exactement sous le milieu des groupes d’orifices d’air-flow. Et ensuite ?
Ensuite, deux échancrures diamétralement opposées pratiquées sur le rebord de la cuve semblent destinées à recevoir les ergots de la chambre pour constituer un mécanisme détrompeur simple et efficace empêchant de placer la chambre sur la base n’importe comment et ça, c’est vraiment bien. La base du Profile frappe aussi par son diamètre restreint de 20 mm et son plot central de plastique incurvé monté sur ressort dont nous reparlerons peut-être plus tard.
En attendant, nous voici devant un dripper en 24 mm de diamètre plutôt élégant, pensé pour le confort de son vapoto, très bien fini mais intriguant par sa paroi de chambre épaisse, sa base de diamètre réduit et son plateau très bizarre…
Ah, j’allais oublier ! Le Profile est monté par défaut avec un pin BF, le pin non percé étant fourni avec les pièces détachées. Attention donc à ne pas le visser direct sur un mod ou une box standard car l’inondation qui en résulterait pourrait s’avérer fatale… J’ai pour ma part bien cru avoir perdu ma jolie G-priv2 lorsqu’elle s’est subitement éteinte, m’obligeant à m’apercevoir de l’embrouille et à la nettoyer de fond en comble.
Montage du Profile
Reprenons la base de ce chouette dripper et desserrons les plots positif et négatif à l’aide du tournevis cruciforme fourni.
On comprend rapidement que ces plots jouent le rôle d’étau, emprisonnant le résistif que l’on voudra bien leur confier tel une des plaquettes de Kanthal gracieusement offertes par Wotofo.
Une fois cette plaquette fixée par l’un des deux plots, il convient d’utiliser l’outil cylindrique bizarre cité plus haut pour former une résistance régulière.
L’outil en question est au diamètre idéal pour cela, il suffit de rabattre la plaquette fermement sur son périmètre pour la fixer solidement au second plot.
La fourniture d’un outil adapté à cette méthode de « coiling » est une excellente idée car une des conditions majeures de réussite d’un montage de ce type est la régularité de la courbure obtenue, garante d’une parfaite adéquation entre la mèche de coton et le dispositif de chauffe. La présence du plot central monté sur ressort participe également au plaquage du coton, amenant un second plus pour la réussite facile du montage.
Toutes ces belles initiatives de la part de Wotofo ne nous affranchissent pas de tester notre montage effectué en moins de deux minutes et doté de surcroît d’une fort belle tronche à bien vaper.
La résistance mesurée par une Reuleaux RX-200 redoutable d’esthétisme est de 0,19 ohm, en conformité avec le 0,18 ohm annoncé par le constructeur pour le type de plaquette utilisé. Et si on envoie le jus ? Ca fait quoi si on envoie le jus ?
Et bien ça pète grave, sans le moindre effet diesel et ça rougeoie gaillardement ! Le Profile peut aussi être monté en mode traditionnel, à l’aide d’une bobine résistive à l’ancienne comme en témoigne la documentation du produit et le très chouette « framed staple clapton » accompagnant l’atomiseur.
Bon et bien voilà… Les bonnes idées de Wotofo et du moddeur MrJustRight1 associé au projet, appliquées tant au niveau de l’outillage fourni que de la conception du dripper permettent un montage rapide et sûr. Le placement et la fixation d’une plaquette de Kanthal sont littéralement enfantins, on peut raisonnablement penser que l’usage d’une bobine résistive classique ne posera guère plus de problème, pas plus d’ailleurs que l’utilisation d’une bandelette de mesh en guise de résistance.
Utilisation du Profile
Pour utiliser le Profile, il faut bien sûr le garnir de coton et si on a bien compris le principe esquissé lors du montage, ne pas lésiner sur la quantité.
Contrairement au cotonnage des atomiseurs à mesh de type Mesh-pro, on peut ici glisser la mèche de coton dans le tunnel résistif sans craindre d’accrochage de la fibre, la plaquette de Kanthal étant lisse. Le plot plastique central monté sur ressort facilite d’autre part l’opération grâce à son élasticité salvatrice. C’est donc encore une fois très facilement que l’on obtient un cotonnage de bel aspect, prêt à se faire saturer le groin par notre jus favori.
La saturation du coton en liquide peut s’avérer pénible en fonction du coton utilisé puisqu’il faut ici détremper une quantité inhabituelle de fibre. L’utilisation de cotons où le jus forme une boule en surface avant de pénétrer n’est pas rédhibitoire mais il faudra dans ce cas attendre quelques minutes avant que le cœur de mèche ne soit atteint.
Il ne reste maintenant qu’à placer les ergots saillants des parois de la chambre de vaporisation face aux échancrures pratiquées sur le rebord de la cuve et à appuyer un peu, notre Profile est prêt à vaper.
Facile, rapide, excellent résultat obtenu sans aucune difficulté… Bravo, Wotofo !
Vaper le Profile
Comme il serait dommage que le Profile vape en mode grosse bouse après toutes les qualités évoquées ci-dessus !
Heureusement et comme on peut s’y attendre, il n’en est rien. Les paramètres d’une bonne vape sont nettement moins évidents à discerner que les astuces techniques permettant de rendre un matériel facile et pratique à utiliser mais il faut croire que les concepteurs de chez Wotofo maîtrisent aussi ces aspects plus occultes.
Le Profile équipé de la plaquette de Kanthal produit une vapeur dense, sucrée et goûteuse, atteignant l’enviable impression de « boire le liquide ». Son tirage en ouverture maximale est aérien sans devenir inconsistant, je le qualifierais volontiers de parfait.
La plaquette de Kanthal fait payer sa large surface de chauffe d’un apétit assez marqué pour les watts et ne démontrera guère de bonne volonté à moins de 40 watts. A cette puissance et au-delà, le Profile nous fait la grâce de ne point chauffer, peut-être à cause de sa paroi de chambre particulièrement épaisse. Le fait est rare, ce dripper s’inscrit dans le cercle très fermé des atomiseurs capables de supporter le sub-ohm, le vrai, sans carboniser la truffe de leur vapoto.
Sans doute faut-il ici faire abstraction des côtés flashies du Profile, de ses dript-tips à paillettes et de ses coloris kitchounets. Sans doute faut-il passer sur le marketing clinquant du géant Wotofo et imaginer ce dripper issu de l’atelier d’un obscur moddeur californien. Je pense qu’alors, toute la communauté qui vape se serait enflammée pour le nouveau venu… Mais voilà, ce dripper est chinois, conçu avec talent et savoir-faire par un des tous premiers fabricants de matos à vaper et il marche rudement bien.
Vous trouverez le Profile RDA de Wotofo ici.
Bonne vape à toutes et tous, en Profile RDA !
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