Lorsqu’on fait de l’observation astro, le plus important, c’est de savoir si le ciel sera assez dégagé ce soir, pour sortir son télescope ou sa lunette. Dans mon cas, vu que je le fais sur mon balcon, c’est moins grave si le ciel est complètement bouché, je peux retourner à mon film Netflix, mais c’est quand même sympa de savoir le matin si on va pouvoir continuer de regarder nos planètes préférées et de suivre leur évolution. La météo Google peut donner un aperçu global de la situation, mais ça ne sera pas assez précis dans notre cas. Ce n’est pas parce qu’on voit un ciel dégagé sur Google météo, que nos observations seront bonnes…
Meteo Blue pour l’astronomie
Le site que j’ai choisi permet d’avoir toutes les informations nécessaires pour la pratique de l’astro, c’est Meteoblue. Son mode gratuit à trois jours est suffisant, car très précis et assez fiable.
Il possède d’ailleurs une fonction exclusive pour l’astronomie dans son menu.
Astronomy Seeing, pourquoi ce terme Seeing? Nous allons voir qu’il est super important pour notre discipline.
Seeing
En astronomie, le « seeing » (prononcé « si-ing ») est un terme qui décrit la qualité de l’observation astronomique en ce qui concerne la stabilité de l’atmosphère terrestre. Le seeing est un facteur important pour les astronomes, car il peut avoir un impact significatif sur la netteté des images astronomiques. Le seeing est principalement causé par les variations de densité et de température de l’air dans l’atmosphère terrestre, qui créent des distorsions dans la lumière provenant des objets célestes observés. Ces distorsions se manifestent sous forme de scintillements, de mouvements et de flous dans les images astronomiques. Les astronomes mesurent souvent le seeing en unités d’arcsecondes (arcsec), qui est une mesure angulaire de la taille apparente d’un objet céleste. Plus le seeing est mauvais, plus les objets célestes apparaissent flous et déformés, ce qui limite la capacité des astronomes à obtenir des images de haute résolution. Pour atténuer les effets du seeing, de nombreux observatoires astronomiques sont situés dans des endroits élevés et secs, loin des zones urbaines où la pollution lumineuse est faible. De plus, certains observatoires utilisent des techniques d’optique adaptative pour corriger en temps réel les distorsions causées par le seeing, ce qui permet d’obtenir des images plus nettes. On comprend donc pourquoi les grands télescopes sont installés au Chili…
Les valeurs du Seeing
La qualité du seeing en astronomie est généralement mesurée en unités d’arcsecondes (arcsec), et ce sont les valeurs les plus basses qui sont considérées comme les meilleures. Voici une échelle approximative pour évaluer la qualité du seeing :
- Excellent seeing : En dessous de 0,5 arcsec. Dans de telles conditions, les détails fins des objets célestes sont clairement visibles, et l’observation de détails subtils est possible. C’est le type de seeing recherché pour des observations astronomiques de haute résolution.
- Bon seeing : Entre 0,5 et 1,0 arcsec. Dans ces conditions, les observations restent de qualité et les détails sont bien visibles, bien que certains détails très fins puissent encore être légèrement affectés.
- Moyen seeing : Entre 1,0 et 2,0 arcsec. Le seeing moyen est courant dans de nombreuses régions, en particulier près des zones urbaines. Les observations restent possibles, mais les détails fins sont généralement moins visibles, et l’image peut présenter une légère distorsion.
- Mauvais seeing : Au-dessus de 2,0 arcsec. Dans de telles conditions, l’observation de détails fins est considérablement compromise, et les objets peuvent apparaître flous et déformés.
À noter que le seeing est plus embêtant sur de gros diamètres de télescope, on pourra s’en sortir avec une petite lunette comme la mienne. Je vérifierai d’ailleurs ce point ce soir même.
Le seeing des grandes villes
Dans mon cas, pour ma ville, le seeing se situe souvent entre 1 et 2 arcsec, le but est de se rapprocher le plus de 1, pour une observation la plus nette des planètes. Mais il peut tout de même descendre à 0.7, ça sera donc le bon moment pour passer une nuit blanche
Dans cet exemple, on constate que le meilleur seeing sera ce soir à minuit. Il faudra noter aussi que le seeing sera meilleur lorsque l’objet s’éloignera de l’horizon, je l’ai d’ailleurs expérimenté hier en observant Jupiter. Il était assez flou près de l’horizon et bien plus net une fois qu’il est monté dans le ciel. Un autre exemple, ce soir, après actualisation de la carte ci-dessus, le seeing est mauvais, bien qu’il n’y ait pas de nuages bas ni moyen :
Avec 100% de nuages haut, vous ne pourrez rien voir de toute façon… En revanche, mardi soir, ça sera idéal (pour le moment) :
Il sera tout de même plus prudent de confirmer ces infos mardi matin…
Si la valeur du seeing est une indication, le plus important ce sont les 2 valeurs à côté de 1 à 5 :
Le mieux est 5-5
La couche nuageuse dans MeteoBlue
Autre facteur encore plus important est la couche nuageuse, basse, moyenne et haute. Meteoblue permet d’avoir ces informations très précisément. Plus le chiffre est élevé, plus il y aura de nuages. Dans l’exemple du haut, on aura bien la meilleure visibilité à minuit (0) et qu’à partir de 4h du mat des nuages élèves apparaitront (42). Mais je serais déjà couché depuis longtemps…
À noter que je préfère des nuages bas, qui peuvent laisser la place à de belles trouées, que des nuages hauts qui vont polluer le ciel et rendre tous les objets flous, notamment les planètes!
Le Jet stream
Meteoblue donne bien d’autres informations utiles pour l’astronomie comme la force du Jet stream. C’est un courant d’air à haute altitude, étroit et rapide, qui se déplace d’ouest en est dans l’atmosphère terrestre. Il se trouve principalement dans la troposphère, la couche de l’atmosphère la plus proche de la surface terrestre. L’effet principal du jet stream sur l’observation astronomique est lié à la turbulence atmosphérique qu’il génère. Voici comment cela fonctionne :
- Turbulence atmosphérique : Lorsque le jet stream traverse une région, il peut créer des zones de turbulence atmosphérique à haute altitude. Cette turbulence se traduit par des variations rapides de la vitesse et de la direction du vent dans différentes couches de l’atmosphère. Ces variations de vent peuvent dévier la lumière des étoiles et des objets célestes en cours d’observation, provoquant des distorsions et des fluctuations dans les images astronomiques.
- Effet sur la résolution : La turbulence atmosphérique réduit la résolution des observations astronomiques, en particulier pour les télescopes à haute résolution. Les étoiles peuvent apparaître comme des étoiles « scintillantes » ou « faisceaux laser » au lieu de points de lumière nets. Cela limite la capacité des astronomes à obtenir des images de haute qualité et à étudier des détails fins d’objets célestes.
- Correction du seeing : Pour atténuer les effets du seeing causé par le jet stream et d’autres facteurs de turbulence atmosphérique, certains observatoires utilisent des systèmes d’optique adaptative. Ces systèmes ajustent constamment la forme de leurs miroirs ou de leurs lentilles pour compenser les déformations induites par la turbulence, ce qui permet d’obtenir des images plus nettes même en présence de mauvaises conditions de seeing.
- Planification des observations : Les astronomes professionnels et amateurs tiennent compte des conditions météorologiques et des modèles de jet stream pour planifier leurs observations. Ils cherchent souvent à observer lorsque le jet stream est plus faible ou lorsque les conditions de seeing sont meilleures, généralement lorsque les vents du jet stream sont plus stables ou lorsque l’observatoire est situé à une latitude où le jet stream est moins influent.
Dans notre cas, cela n’affectera que très peu nos observations de notre système solaire, cela aura plus un impact pour les très gros télescope. Pour le ciel profond par exemple ou des détails très fins ou pour l’atsrophoto par exemple.
Les cartes radar
Enfin, Meteoblue nous donne aussi des cartes radar qui permettent de voir en direct les nuages et de vérifier ainsi les données de son tableau.
Il existe d’autres sites que les astronomes consultent, mais je pense qu’il est bien suffisant pour un amateur et permet de prévoir finement nos observations, tout en restant très simple et compréhensible.
À noter que la météo est loin d’être une science exacte juste au-dessus de chez vous ! Notre zone d’observation est très réduite, nous n’avons pas besoin d’avoir tout le ciel dégagé constamment. Par exemple hier soir, j’ai pu observer les planètes durant 3 h, alors que le ciel était prévu comme bouché toute la nuit. C’est l’avantage de pouvoir sortir son matériel en quelques minutes et d’observer de chez soi. Donc, même si les prévisions sont pessimistes, il y aura toujours de l’espoir pour pratiquer notre passion.