Ce jour-là, en Mer des Caraïbes, un grand brick, couvert de toile, taille sa route chassant devant l’ouragan qui menace… Un brick dont le nom seul sème l’épouvante sur les sept mers. Un brick insaisissable que traquent vainement toutes les marines de guerre du globe… Le sinistre ‘Faucon Noir’ du terrible Barbe-Rououge !.. Le plus féroce, le plus rusé de tous les pirates du Nouveau-Monde vient de quitter pour un nouveau raid l’îlot désert qui, à l’écart des routes maritimes fréquentées, lui sert de repaire secret…
« C’est de la folie, Capitaine !.. Un suicide !.. Dans quelques heures, ce damné cyclone balaiera l’océan !.. Et nous avec !.. »
« Cornes de bouc, Moralès !.. Serait-ce la peur qui fait trembler ta misérable carcasse !.. Ignorerais-tu que le Diable est toujours avec moi !?.. Ha !.. Ha !.. Ha !.. »
« Le brave ne pense qu’à ce qu’il risque de gagner. Le pleutre qu’à ce qu’il risque de perdre !.. »
« Ha !.. Ha !.. Ha !.. Bien dit, T’iple Pattes !.. »
Ce petit prélude, lâchement piqué au Vaisseau Fantôme, le tome #7 des Aventures de Barbe Rouge, plante parfaitement le décor pour introduire le dripper Pirate King v2 de chez Riscle, gentiment envoyé pour revue par notre partenaire. Ça n’a pas forcément été un long fleuve tranquille pour mettre le grappin dessus, il m’aura fallu échafauder une stratégie quasi militaire que n’aurait pas reniée Machiavel lui-même, et user de toute ma ruse et force de persuasion ; mais un pirate, c’est malin et ça finit toujours par réussir à arracher l’objet convoité, préalablement repéré au cours d’une ballade de routine sur l’océan de 2fdeal.
N’empêche, Triple Pattes a raison : dans cette affaire, ce que l’on risque de gagner peut valoir son pesant d’or… Et puis… La tempête estivale et le rythme effréné du Navire étant passés, la mer étant désormais d’huile et les vents tombés complètement, la période s’avère particulièrement propice pour se poser, faire le point, checker son matériel disponible, et (ré)affirmer fièrement son appartenance à la noble cause qu’est la piraterie ! Enfin bref… cessons sur le champ tout palabre inutile, soyons pragmatiques, restons groupés, et entrons sans plus tarder dans le vif du sujet. Allez, musique !
Le dripper Pirate King v2
Il y a un an et quelques, le Cap’s faisait un focus – injustement resté à l’état confidentiel – sur le superbe Pirate King 1er du nom, un RDA bottom feeder double-coil parfaitement dans le thème du Navire. Cette fois, Shenzhen Riscle Technology revient avec une magnifique version simple coil et un système d’airflow bottom-coil des plus alléchants ! 24mm de diamètre, 33mm de haut avec drip-tip. Mais avant de voir tout ça en détail, admirons comme il se doit ce petit bijou, tout droit sorti du coffre au trésor de Barbe Noire. Ça brille, ça a la couleur de l’or – d’ordinaire, je déteste, mais bon passons, je ne suis plus à une contradiction près… , ça émoustille forcément le pirate qui sommeille en moi ! Les gravures sont précises et profondes, conférant à l’ensemble une esthétique tout en relief digne de l’orfèvrerie.
Sur le haut du baril, on ne comprend pas bien pourquoi, mais on retrouve les 12 signes du zodiaque : pas vraiment pirate, mais on s’en tape, ça fait joli :
Sur le corps du baril, l’inévitable tête de mort, dont les globes oculaires sont ornés de deux (vrais !) rubis : annonciateur d’une vape sanguinaire ?
De l’autre côté du baril, un hommage au Cap’s, avec la réplique exacte de la barre à roue du Navire, au centre de laquelle siège fièrement un (vrai, encore !) saphir :
Enfin, sur le cul de l’ato, une étoile. À 6 branches. Dommage, elle n’en aurait eu que 5, on aurait immédiatement fait allusion à l’étoile nautique, qui représente l’étoile polaire – la plus brillante de la constellation de la Petite Ourse, et qui est donc si utile aux marins pour repérer le Nord et trouver leur route. Bref, aucune importance, c’est comme ça, passons et embrayons sur la … hééé siii !! La tra-di-tio-nelle pho-to des pièces dé-ta-chées ! Râlez-pas, ça va aller vite !
Bon, comme un pirate, ça ne s’embarrasse jamais de choses compliquées et de principes superflus, il lui faut des armes simples et fonctionnelles. Et c’est exactement le cas avec le Pirate King v2, qui se compose d’un drip-tip, d’un baril et d’une base : on peut difficilement faire plus simple !
Le drip-tip, au format 810 et à l’aspect verni, semble composé d’un bois noir, malheureusement non identifié par le constructeur sur la fiche du produit. À noter que les joints toriques, qui font plus que bien leur travail (j’en ai enlevé un), se situent au niveau du drip-tip, et non du top-cap comme sur certains drippers, au cas où vous voudriez en changer.
Le baril, on en a déjà vu l’extérieur, alors retournons-le et voyons ce que ça donne :
Un dôme tout ce qu’il y a de plus classique, mais surtout une épaisseur de 2mm, qui rappellera aux étourdis qu’un pirate, il lui faut du costaud et en aucun cas de la pacotille. On aurait pu penser qu’au niveau matière première, le tout était taillé dans une pièce de bronze, mais j’ai tendance à penser qu’on est plutôt sur un acier plus ou moins noble, recouvert d’une couche de doré. Comment je le sais ? Ben regardez bien la base du baril, juste sous le trou d’airflow : ça s’écaille, et en dessous, c’est… gris !
J’en profite pour parler vite fait des airflows : 2 trous ovales diamétralement opposés de 4mm de large sur 3mm de haut.
Venons-en maintenant à la pièce maîtresse, celle qui fait évidemment tout l’intérêt de ce dripper : le plateau ! Un postless, avec les vis de serrage situées sur la tranche latérale du deck, à côté des trous d’airflow :
Comme on pouvait le craindre avec pareille configuration, ce sont des vis à tête… BTR !! Pfffff, ils pouvaient pas nous pondre autre chose ?? Nan mais franchement… Je sais pas vous, mais moi quand je vois ça, y’a immédiatement un énorme clignotant rouge/orangé qui se met à s’exciter dans ma tête. J’y peux rien, c’est épidermique !… Fort heureusement, après de nombreux serrages/desserrages, il s’avère que ces vis tiennent plutôt bien le coup… Enfin restons humbles, on sait jamais, dès fois qu’on s’attire le mauvais œil… Vadé retro, Satanas !
Bon, nous y voici enfin : le Deck !!
Dans la cuve, les trous pour y insérer les pattes du coil, ainsi que les arrivées de liquide pour le BF, situées à la périphérie de la pièce en peek. Et au centre, un énorme berceau (qui comprend également le pôle positif) d’1 cm de long sur 0.6 cm de large, composé de 390 petits trous de 0.22mm chacun, censé d’après le fabricant : 1. nous éviter d’ingurgiter poussière et projection de liquide lors de l’inhalation ; 2. supprimer les fuites ; 3. assurer un refroidissement plus homogène du coil ; 4. offrir de meilleurs saveurs. Ah ouais quand même, rien que ça !! Ça en fait, des promesses ! Y’a pas à dire, on fait chauffer grave la matière grise, chez Riscle !! Ok, soit, nous, on ne demande qu’à croire hein.
Bon, on verra ça en temps voulu, pour le moment, démontons rapidement le berceau en dévissant le pin 510, histoire de comprendre le circuit d’air, et l’alimentation en liquide par le bas, puisqu’un pin BF est gracieusement fourni dans le sachet de spares.
Oh pis nan, finalement, on ne va pas expliquer, j’me sens pas pour un couplet fastidieux à décrire, et pis t’façon, tout le monde s’en fout ! On retiendra donc simplement que sur le Pirate King v2, l’air rentre par les côtés, puis vient frapper le coil par en-dessous en traversant le micro-grillage du berceau. Voilà, c’est largement suffisant ! J’avoue, ce raccourci n’est pas très catholique et assez éloigné de l’idée que je me fais des Règles de l’Art, veuillez m’en excuser, mais là je suis fatigué et j’ai pas envie d’me prendre la tête. Au moins, ça a le mérite d’être honnête. Et de pouvoir enchaîner sur le montage de l’ato.
Préparation du Pirate King
Alors là, autant le dire tout de suite, on a déjà vu plus simple à monter, mais si on est méthodique et correctement équipé, ce n’est pas non plus la mer à boire. Donc, comme vous vous en doutez, le but du jeu sera de confectionner un coil qui épousera l’arrondi du berceau, tout en évitant que les pattes ne touchent les arrêtes du berceau, sans quoi ce serait le court-circuit assuré.
Dans le sachet de spares, il y avait un coil de Ni tout prêt, que j’ai évidemment installé, et qui était mesuré à 0,40 ohm. Malheureusement, dans l’effervescence du déballage, j’ai fait n’importe quoi et coupé les pattes beaucoup trop courtes, ce qui est rédhibitoire sur ce matos-là. J’ai donc sorti la boîte à matos, et testé à peu près tous les fils que j’ai en stock… dans tous les diamètres… en spires espacées… en micro-coil, afin de tirer le meilleur du dripper. Et mon choix s’est arrêté sur un parallel-coil de Kanthal A1 en 24 Ga (0.51 mm). 5 spires sur un diamètre de 3mm, pour une résistance finale mesurée à 0,24 ohm.
« Parallel-coil », il y a encore 3 semaines de ça, je n’en avais jamais entendu parler, jusqu’à ce que Le Professeur n’évoque l’existence d’un article sur le sujet dans les cales du Navire. On ne va évidemment pas perdre de temps à refaire un tuto, puisqu’il est très bien expliqué ici par le pirate Lodse, mais juste expliquer que l’intérêt du parallel-coil est d’obtenir, avec une seule bobine, une résistance finale équivalente à un double coil. Parfait donc, pour un dripper single-coil qu’on veut pousser dans ses retranchements.
Dans la pratique, on commencera donc par faire un parallel-coil, que l’on roulera comme ceci :
On coupera les pattes pour que chacune d’entre elle (en incluant la bobine) mesure environ 1,6 cm de long. Puis avec une pince à bec, on pliera les pattes pour obtenir un truc comme ça :
On insérera alors les pattes dans les 2 trous du plateau, avec l’aide d’un gabarit, et on vissera tout en plaquant la résistance au fond du berceau.
Une fois la phase de vissage terminée, on soulèvera la résistance à l’aide du gabarit, de façon à ce que cette fois-ci, elle ne touche plus le berceau. Au final, on doit obtenir un truc dans ce genre-là :
Après avoir stabilisé notre résistance, on procédera à un cotonnage généreux, en laissant dépasser la mèche d’environ 1,5 cm depuis le bord du plateau. Puis on placera le coton en formant une sorte de « Z », de telle sorte qu’il ne vienne évidemment pas obstruer le berceau :
Voilà, c’est prêt !! Un dernier petit conseil, pour la route : il faudra mettre du juice en bonne quantité sur le coton – sans toutefois dépasser le niveau du berceau – et éviter à tout prix de recharger directement par le drip-tip, car le berceau situé sous le coil laisse passer l’air, certes, mais aussi le liquide ! J’ai testé, j’ai vu ce que ça a donné : fuites par les trous d’airflows ! Le Bottom-feeding semble donc être la façon la plus pratique de recharger, mais je ne peux pas être formel sur ce point-là, n’étant pas équipé correctement pour ça. Peut-être que si le partenaire lit ce billet et qu’il est intéressé par des tests complets, il consentira à lâcher une bonne box BF double accus, sait-on jamais. Enfin bref, j’dis ça, j’dis rien …
La vape du Pirate King v2
Les promesses de Riscle étaient nombreuses, et elles ne sont pas toutes tenues, on vient de le voir à l’instant. Système anti-fuite ? Foutaises, si on ne fait pas ce qu’il faut ! Meilleur refroidissement du coil ? Peut-être oui, mais franchement, j’ai pas foutu mon doigt sur le coil pour voir ! J’veux bien passer du temps à tester du matos, mais y’a quand même des limites à la connerie… Quant aux « meilleures saveurs », euh… comment dire… La notion de « meilleur » existe-t-elle en vape ?
Ce qui est sûr en revanche, c’est que le Pirate King v2 délivre une vape superbe, épaisse mais aérée, dense et très goûteuse. Les saveurs sont très bien respectées et fidèlement restituées, sans artifice particulier. Le volume de vapeur produit à 0,25 ohm est digne d’un coup de canon, on n’y voit plus rien à 2 mètres à la ronde.
Mais ce qui fait toute la singularité de ce dripper, c’est évidemment son tirage : les micro-trous du berceau jouent parfaitement leur rôle, et offrent un tirage unique, particulièrement agréable. Même avec les airflows quasiment fermés, on est clairement sur une vape DL, mais restrictive, un peu « à la Hypersonic ». Attention, je vous vois venir, me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit ! Le Hyper, c’est le Hyper, et il est seul au monde ! Vouloir comparer les deux n’aurait aucun sens : l’un est un 22mm avec un drip 510, l’autre un 24mm avec un 810. Comme ça, c’est dit !
Le Pirate King n’est pas là pour faire dans la dentelle et, même s’il vend chèrement sa peau à ce niveau-là, à aucun moment il ne viendra piétiner les plate-bandes des drippers orientés saveurs : la précision du rendu est affectée par un flux d’air large, qui nous remplira le gosier comme si on s’empiffrait d’un Gervita en mode goret affamé. C’est épais et onctueux, mais toujours très léger grâce au berceau. On en a plein la bouche et le palais sans jamais aucune projection de liquide (ça c’est vrai !), avec une sensation paradoxale de rondeur et de puissance, mais également d’extrême douceur.
Sur la O-Frame, c’est royal. Mais là où la vape du Pirate King prend à mon avis tout son sens, c’est en full-méca hybride : c’est toujours aussi dense et puissant en saveurs, mais alors là on atteint vraiment des sommets de smoothitude : la lissitude absolue !
En un mot, l’expérience offerte par le Pirate King v2 s’avère particulièrement surprenante : alors qu’on aurait pu s’attendre à une vape qui poutre, brutale et sans compromis, c’est quasiment tout l’inverse qui se passe, comme pour nous rappeler qu’un pirate, ce n’est pas qu’un sauvage sans foi ni loi, ça aime aussi le raffinement et les belles choses.
Pirate King v2 : à l’abordage, mais pas n’importe comment…
La malle aux trésors des 22 commentaires est désormais gardée par notre mascotte. Demandez la clé Log in