Comme vous le savez si vous êtes fidèles au Navire – si tel n’est pas le cas, la suite de cet article vous sera facturée 2,99€/minute – je suis le dernier monté à bord. Celui à qui l’on est censé donner les tâches ingrates : « Lave le pont, file à la cale nous remonter 3 tonneaux de rhum pour la beuverie de ce soir ». Ou encore : « Va rejoindre le Cap’s dans sa cabine pour assouvir ses désirs ». C’est avec ces craintes de bizutage excessif que j’ai rejoint mes camarades d’infortune.
Et quand, après quelques mails échangés avec le Capitaine ( oui on a le wifi sur le Navire, c’est un sacré grand bateau ), celui-ci m’a proposé comme mission une revue avec du matériel affilié , j’ai senti la galère arriver. L’appréhension d’être fortement encouragé à parler uniquement en bien du matos en question m’envahit.
Et après réflexion, serais-je même capable de dénigrer quelque chose que l’on m’a offert ?
Moi qui ai du mal à avouer à Mémé que le pull marron à rayures roses en poil de putois qu’elle m’a confectionné pour Noël n’est pas super joli, et que le 3ème bras dans le dos est une option qu’elle aurait pu négliger……
Confiant mes craintes à mes compagnons de voyage, j’ai été vite rassuré et longuement briffé. Seul mon ressenti le plus objectif doit paraître, les faux semblants n’ont rien à faire ici.
Je peux “fracasser” le matériel en question, c’est même mon devoir si je le juge nécessaire. Et finalement, ça, c’est jubilant. Presqu’à en espérer avoir un bouzin bien moisi à présenter…. Mouahahahah. ( là vous imaginez le rire de M. Jackson à la fin de Thriller. Y’a pu les moyens pour les effets sonores, l’équipage a bu tout le budget ).
Je trouve que le moment est bien choisi pour grandement remercier Fanny de chez https://www.wotofo.com/ , qui doit commencer à paniquer en découvrant cette introduction, pour m’avoir gracieusement fourni ce https://www.wotofo.com/pages/recurve-v2-rda .
Pour tenter de rassurer le sponsor, je commencerai par une note positive. Cette marque est indéniablement une valeur sûre. L’entreprise, basée à Shenzen, a été fondée en 2012 ( tiens, comme ce blog, une année prolifique, il semblerait ) et fait partie des mastodontes de la vape.
Au regard du nombre de ses commercialisations, nous tenons probablement l’un des fabricants qui met le plus à mal le portefeuille des acheteurs compulsifs dont je ne fais pas partie……. ok d’accord mais alors juste un petit peu beaucoup, avec modération mais pas vraiment.
Une véritable île de la tentation pour vapotos exploitant l’intégralité du domaine, du coton aux boxs en passant par les pods, fils, atos, clearos et même récemment aux puffs.
Manque juste une box AiO et un tube méca pour boucler la boucle.
C’est une cohérence économique, les fabricants ont pris l’habitude d’upgrader /remodeler /décliner certains de leurs matériels à succès. Wotofo ne déroge bien évidemment pas à cette règle ( 7 versions pour le Serpent, le Profile revisité en de nombreuses déclinaisons,…. ).
Après les bonnes critiques reçues par le Recurve RDA (2018), le Recurve dual RDA (2019) était passé un peu plus inaperçu. La firme revient aujourd’hui avec une 3ème version, le Recurve v2……. Un responsable marketing ( le même qui a oublié les “E” au dernier serpent ? ), à peine remis d’une soirée arrosée, une stagiaire en mini jupe qui perturbe sa concentration, ça dérape vite une appellation……
Que le nom soit incohérent, je m’en tamponne. La tartiflette c’est délicieux, et pourtant ça n’a rien d’une tarte……
Mais alors, avec son prix légèrement inférieur à 30€ et ses 6 coloris au choix ( les habituels bleu, black, rainbow, gold, SS et gunmetal ), elle donne quoi la nouvelle mouture de ce petit dripper ?
Suspense intenable………….. (re -rire de Thriller)
Mike Vapes est, comme pour les 2 premiers modèles, en collaboration sur ce projet. Je me suis toujours demandé ce qu’apporte réellement le partenariat de reviewers à la création d’atomiseur. Est ce uniquement du marketing ? Ou ceux-ci ont-ils une réelle influence sur l’architecture et la conception à donner au bouzin ? Je n’en ai aucune idée, et n’aurai peut être aucune réponse digne de confiance à cette question.
Quoi qu’il en soit, les 2 collaborations de marque avec Miky ( oui on est potes je crois. J’ai regardé quelques unes de ses vidéos, et bien que je comprenne moyennement l’anglais, je trouve qu’il a une bonne tronche ), que j’ai pu tester m’ont donné satisfaction ( Eclipse et Rebirth ).
Découvrons donc sans plus attendre ce que contient la traditionnelle boite verte et noire avec son couvercle en plastique…. Ah bah non tiens, une innovation packaging. On nous gratifie cette fois d’un emballage en carton coulissant, mais toujours aux mêmes couleurs.
A l’intérieur, on a l’habitude, ils font pas semblant chez Wotofo, c’est plutôt bien garni. Ce Recurve v2, ( 3ème version donc, si vous avez bien suivi ), ne déroge pas à la règle.
Déballage du Recurve V2:
On est en présence de :
– RDA Recurve v2
– 1 coil de 5mm fused Ni80 à 0,65 ohm et sa mèche de coton
– 2 coils de 3mm framed staple Ni80 à 0,33 ohm et ses mèches de coton
– 2 réducteurs de chambre
– Pin BF
– 1 tige d’enroulement pour coil 3 et 5mm
– 1 clef Allen, 1 tournevis cruciforme, jeu de joints et notice.
Le design
Pour cette mise à jour, les designers ont opté pour un retour aux sources avec un baril très légèrement recourbé ( originaire de son nom -to recurve = recourber- ), après la 2ème version ( nan, pas le v2 ), qui était devenu quasi rectiligne.
La gravure Recurve au bas de la cloche est plutôt discrète mais apporte une touche de personnalité. Coiffé de son 810 en delrin, il culmine à 35,5 mm.
Bien évidemment, les années sont passées, et il à pris un peu d’embonpoint. Et tout comme à moi, ça lui va plutôt bien.
Large de 24 millimètres auparavant, il à pris 0,6 mm et n’en devient pas disgracieux pour autant. Ca passera même inaperçu, sauf pour ceux qui voudraient le monter sur une box à accu déporté en 24….. Il fait moins le fier là, alors que moi, si je mets du 42, ça déborde, mais je rentre.
Sobre et élégant, c’est le plus réussi esthétiquement de la trilogie à mon avis.
Maman me répétait souvent : « T’arrête pas au physique, c’est la beauté intérieure qui compte ». Sûrement pour atténuer ma déception après avoir pris un râteau monumental par Jennifer, la petite bombe de la soirée, et ayant dû jeter mon dévolu à l’encontre de mon plein gré sur Raymonde, dernière opportunité de conclure à 6h du mat.
Par précaution, et surtout pour écouter les bons conseils de ma chère mère, admirons donc tout de suite ce qui se cache sous cette petite beauté.
Un plateau postless incurvé, 2 rigoles très profondes permettant d’accueillir une bonne quantité de coton et de liquide par la même occasion. Bien plus accueillant que ses petits frangins ….
Le dépassement du pin 510 suffira à l’utilisation sur méca hybride.
Quant aux 2 petits trous opposés visibles en périphérie, ils servent à fixer les réducteurs de chambre.
Les vis cruciformes pour le serrage des coils se situent dans 2 cavités de chaque coté du plateau et paraissent de qualité.
Venons-en aux sous-cloches : chacune est percée en nid d’abeille par 3 rangées de 5 trous de 1 mm. Elles sont en PEEK, matériau garanti comme étant structurellement stable sur une plage de 190 à 260°C selon son grade. Mais moi, ça me fait flipper.
C’est de la famille du plastique, donc sujet à fondre. Cherchez pas, c’est purement psychologique, théoriquement aucun souci ne devrait arriver.
Bien que j’ai déjà entendu parler de pièce en Ultem ( = PEI, cousin du PEEK ) qui fond, notamment des grilles d’airflow sur Fatality 25. Et là normalement, je vous file aussi un doute. ( Re-re rire de Thriller ).
Celle qui possède l’ouverture la plus large sera utilisée avec montage en double coils, la seconde sera utile en………….single. Y’en a 3 qui suivent, c’est génial.
Une mention particulière pour les ergots de fixation très fins ( 1 mm ), qu’il faudra à mon avis clipser avec grande précaution sur le plateau sous peine de les voir céder.
Les regards les plus attentifs auront remarqué 3 rangées d’airflows distinctes sur le haut de la cloche. Pour les autres, appelez très vite un ophtalmo. Ces entailles sont évidemment présentes de chaque coté en parfaite opposition.
Le réglage du flux d’air se fait par rotation du top cap. Cette action nous permet de fermer au trou par trou jusqu’à obturation des 2 rangées supérieures et permet ainsi de perfectionner le tirage désiré avec une grande précision.
Et pour les férus du fonctionnement des mouvements aériens, j’estime qu’un bon schéma vaut mieux qu’un long discours foireux.
Admirez comment c’est t’y que l’air y circule dans not’ ato:
Montage du Recurve V2
Pour le montage, on va pas pondre une pendule, ça se monte comme sur tout bon dripper postless qui se respecte. On coupe les pattes de nos tortillons ( 7,5 mm en mono, 8,5/9 mm en dual ). Mon trimmer ayant 8 mm comme valeur max, j’ai retenu qu’il faut être un chouïa plus long afin d’ être bien en face des airflows. En dual, on écarte les coils vers l’extérieur. Epicétou.
On coupe notre coton à un demi cm du ras du plateau, on aère bien les fibres en désépaississant un peu, on fourre le tout dans les rigoles, voilà c’est fini.
On imbibe généreusement, très généreusement même pour cet essai single coil en 5 mm de diamètre, on place délicatement la sous-cloche adaptée, on remet la cloche et on déguste enfin.
Je rappelle que ma vape c’est soit le MTL ouvert soit le gros DL de bourrinos, ne laissant pas la place à l’entre-deux. Des atos singles DL j’en teste fréquemment, mais rien à faire le débit d’air ne me convient pas.
Oui mais ça, ç’était avant….. Avant qu’une bande de joyeux lurons ( ou de fous furieux, au choix, Kanti en initiateur ce jour-là ), fasse grande éloge du Srpnt Wotofo monté avec 1 rez de 5 mm. Ma force à résister à l’emballement collectif avait été de longue durée ( une dizaine de minutes avant de passer commande ). Le fruit de cette expérience a commencé à me réconcilier avec ce type de matériel.
Comme une fois n’est pas coutume, le Recurve v2, je l’attend au tournant sur ce montage. D’autant que j’utilise la résistance commune fournie par le fabricant sur les 2 modèles..
Et là……… c’est le drame. Le tirage me correspond parfaitement, c’est idéal. Mais j’attendais monts et merveilles en saveur. Je fantasmais même secrètement qu’il puisse dépasser son petit cousin Srpnt. Il en est loin.
Les arômes s’entrechoquent les uns aux autres et laissent en bouche un rendu trop brouillon. Sur mono-arôme fruité, il parvient tout de même à tirer son épingle du jeu .
C’est le coeur empli de peine et les yeux embués de larmes que je démonte tout.
Mais on va pas s’apitoyer sur notre sort. C’est quand on est au fond de la piscine qu’on met un coup de talon et qu’on….. se pète la cheville. Mais on refait surface quand même et on va de l’avant.
En route pour le test en dual. Bobines fournies avec l’ato plaçées, rodage parfait, cotonnage terminé, imbibage effectué . On referme le tout avec le deuxième réducteur de chambre et la cloche puis on fait une prière pour ne pas subir une nouvelle désillusion.
Et là………. c’est rattrapage réussi avec mention « Très bien ». Calé à 75W, ma crème de marrons de chez Corsicavap ressort à la perfection. La dominante chataigne se marie merveilleusement aux nuances crémeuses et vanillées sans les étouffer. Un pur régal.
Full open, on se retrouve avec un tirage très aérien.
Une vape très dense , de gros nuages chargés de saveurs. Je suis conquis.
Mon dripper fétiche dans ces dimensions pour ce type de vape était jusqu’à ce matin le Kali v2. Il vient à l’instant de perdre sa place de number one.
La taille des rigoles n’était pas trompeuse. Que ce soit en mode BF ou en drippant, l’irrigation du coton est toujours parfaite. Les réticents du squonk dont je fais partie se réjouiront même de pouvoir tirer plus de puffs que sur beaucoup d’autres RDA avant de devoir réimbiber. Pour les autres, aucune crainte d’oversquonk à avoir.
Autre point positif à souligner : la chauffe. J’ai poussé un montage plus nerveux à 105W. Même en chain-vapant, impossible de faire broncher notre joujou.
Tout juste une petite tiédeur sur le baril en le titillant vraiment. Ceux qui auraient l’intention de s’en servir pour cuire un oeuf pendant la promenade du dimanche seront déçus.
Conclusion
Pour moins de 30€ Wotofo nous propose un joli dripper annoncé comme polyvalent single/dual.
Bien qu’il soit décevant dans sa 1ère fonction, il excelle dans la seconde et ravira à coup sûr les adeptes de dual vape très goûtue.
Très simple à vivre, ce Recurve V2 mérite à mon humble avis sa place dans toute bonne collection de drippers digne de ce nom .
On se donne rendez vous pour le 4ème de la saga, le Recurve v3……
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