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JP-900S, nettoyeur à ultrasons. Utile ou pas ?

Dans la vape, il est sain de nettoyer régulièrement ses atomiseurs en profondeur, histoire d’éviter des accumulations de restes de liquide plus ou moins cuit, accompagnés de débris de coton, de carbone, de métaux…
Si cela s’avère facile avec un peu d’eau savonneuse pour la plupart des pièces d’un atomiseur, certaines parties plus complexes ou non démontables ne permettent pas à l’opérateur d’accéder à leurs entrailles.

La solution la plus accessible est alors d’utiliser du bicarbonate (de soude).
Au delà de son action nettoyante et désodorisante en dilution, c’est la capacité du bicarbonate à pétiller qui nous intéresse : en l’associant à un peu de vinaigre, cette effervescence aide à agiter l’eau dans les parties inaccessibles à nos chiffons.
Mais ses bulles ne font qu’agiter l’eau, elles ne sont pas assez énergétiques pour décoller des particules bien accrochées… contrairement à celles qui sont générées par des ultrasons dans l’eau.

Notons au passage, histoire de nourrir notre culture scientifique, que l’eau est un meilleur support que l’air pour les ondes sonores, leur vitesse de propagation étant par exemple 3 fois supérieure dans ce milieu.

Ca marche comment ?

On appelle ultrasons des ondes « sonores », donc mécaniques, de fréquence élevées, inaudibles à nos oreilles humaines (limitées à 20 kHz à la fleur de l’âge).
Les fréquences utilisées pour le nettoyage vont de 16 kHz 1 MHz.

Dans l’eau une telle vibration provoque un phénomène appelé cavitation.

La cavitation, c’est la formation de bulles de vapeur d’eau de plus en plus grandes, provoquée l’intense chaleur générée localement par la succession rapide de cycles de pression / dépression.
La vapeur peut atteindre 4700 ° (sur les nettoyeurs pro à très hautes fréquences), et, en atteignant une taille
 critique, les bulles implosent avec une énergie proportionnelle à la fréquence de l’oscillation.
L’eau de la cuve chauffe donc assez nettement en cours d’usage.

Ces micro implosions ont suffisamment d’énergie pour détacher les impuretés, faire sauter de l’oxydation, voire dégrader des matériaux légers.

La cavitation est optimale quand l’eau est à une température de 45 à 50 ° : au dessus et en dessous, la cavitation est moins forte.
L’énergie des implosions sera d’autant plus grande que la fréquence est élevée.
Il y aura d’autant plus de bulles que la puissance sera grande.

On ne va donc pas utiliser les mêmes fréquences et puissances pour nettoyer des bijoux fantaisie, des dents véritables ou artificielles, des instruments de chirurgie ou décalaminer des pièces de moteur diesel.

Une bulle de vapeur sur le point d’imploser… c’est mignon.

Le nettoyeur JP-900S

C’est un boitier en plastique arrondi assez discret : 20 cm par 15, et 17 cm de hauteur, à peine plus gros qu’un grille pain.
Il contient une cuve en acier, sur laquelle est collé un transducteur, qui va produire des vibrations à 42 kHz.
Il s’alimente directement sur le secteur pour développer une puissance de 35 watts.

L’énergie générée par la fréquence de 42 kHz n’est pas énorme et c’est voulu : pour nettoyer de petit objets fragiles, composés à la fois de métaux et de plastiques, une énergie plus importante pourrait détériorer les matières les plus fragiles.

Pour nos atomiseurs, l’idéal serait toutefois de disposer d’un peu plus : 50 à 60 watts et d’une fréquence de 50 kHz… mais les prix montent vite pour ce type d’objet, et la vocation première du 900S n’est pas la vape libre, mais le nettoyage de petits objets, comme des bijoux, des lunettes, des bracelets de montres en métal, des CD… etc…

Alors certes, nos atomiseurs sont des bijoux précieux, mais est-ce que ça suffira ?


Les accessoires : panier et support pour CD.

Le 900S est livré avec un support pour CD et un panier.
Le panier fait perdre 30 % de ma puissance (il absorbe les vibrations).
Pourquoi l’utiliser alors ?
Pour protéger le transducteur, collé à la cuve métallique au milieu, qui pourrait être endommagé par la présence sur la cuve d’un objet lourd : mécaniquement, ça pourrait décoller le transducteur de la cuve.

Pour ma part, je pense que nos pièces d’atomiseurs peuvent être considérées comme légères, donc je les mets directement dans la cuve pour profiter du maximum de puissance, et mon nettoyeur est toujours en vie après 1 mois d’utilisation quotidienne.

Tant qu’à avoir un nettoyeur à ultrasons, autant l’utiliser pour d’autres objets que ceux de la vape : on pourra nettoyer des objets d’une longueur maximale de 16 cm : des lunettes par exemple, mais on ne pourra pas faire la vaisselle.

Les plus impatients pourront aussi l’utiliser pour accélérer la maturation des liquides, à condition qu’ils soient dans des fioles en verres.

Le panneau de commande est réduit à l’essentiel :
– un bouton power On/off en bas
– un bouton de programmation de la durée à gauche, de 1,5 mn à 7,5 mn par paliers de 1,5 mn
– un bouton start à droite.
– Un afficheur de décompte du temps au milieu.

En même temps, c’est suffisant.
Le modèle 900 (sans « s ») est le même, sans timer : il marche par cycles de 3 mn.

Comment l’utiliser ?

On remplit d’abord la cuve de quelques cm d’eau chaude à 45/50° (avec un poil de liquide vaisselle), suffisamment pour recouvrir les objets.
On démonte son atomiseur (nettoyer un atomiseur monté marcherait assez bien aussi… mais les saletés resteraient dans l’atomiseur, le nettoyeur à ultrasons n’étant pas un désintégrateur quantique emprunté à une civilisation extra terrestre, et les parties masquées par les joints ne seraient pas nettoyées).
On passe les pièces sous l’eau rapidement histoire d’enlever le plus gros et on les met dans la cuve, sur le panier ou pas.
On lance 1 cycle puis 2, puis 3, voire plus si nécessaire.
Enfin, on rince le tout pour retirer les fines particules et les traces de savon.

Faut-il vraiment ajouter du savon ?
Oui, c’est mieux, à la fois pour dissoudre les graisses quand il y en a (ato neuf, lunettes, bijoux), mais aussi pour les tensio-actifs qu’ils contiennent, qui aideront à empêcher les saletés de se recoller dans les recoins avant rinçage

Un ato complet, démonté dans la cuve remplie d’eau avec un peu de liquide vaisselle.

Est-ce que ça marche ?

J’ai d’abord essayé le nettoyeur avec les lunettes, et en effet, ça marche bien, en nettoyant les endroits peu accessibles avec une lingette : les empreintes des vis par exemple, ou les jonctions verres/montures.

Donc sur les atomiseurs, ça devrait marcher aussi !
Mais la question n’est pas tant « est-ce que ça nettoie ? » mais « est-ce que ça nettoie mieux ? »

J’ai donc testé le nettoyage d’un ato propre !
En l’occurrence, celui d’un ato rangé dans mon « tiroir de la déchéance » après un passage au bicarbonate : c’est une sorte de réplique de Kayfun mini v3 body buildé par les chinois en 22 mm et 4,5 ml de contenance.
Il produit la même vape qu’un miniV3, mais son tank se bloque en position fermé… à fuir.

Le nettoyage sera-t-il plus profond avec les ultrasons ?
Les photos ne peuvent pas le monter mais il l’est, après 3 cycles de 7,5 mn.
Les parties déjà propres ne le sont pas plus… mais les pas de vis sont redevenus nickel, et les parties cachées ont laissé sortir quelques fines particules noires.
Il restait aussi une petite odeur de menthe qui a complètement disparu des pièces métalliques.

Les joints, que j’avais inclus dans le nettoyage (démontés), gardent eux une très légère odeur, mais moins présente qu’avant le nettoyage.

Est-ce que ça tue les joints ?

Les nettoyeurs à ultrasons peuvent dégrader les joints en silicone, qui deviennent poreux et s’expansent.
J’ai donc poussé l’expérience pour eux : ils sont passés par 25 cycles de 7,5 mn… pas d’affilée… je ne suis pas resté 4 heures devant mon nettoyeur, je les ai simplement inclus à tous mes nettoyages pendant un moment !

Je les avaient mesurés avant. Après ce traitement ils ont conservés leurs dimensions initiales, et leur état visuel n’a pas changé (et ils ne sentent plus la menthe).
Je pense que le défaut de ce nettoyeur (faible puissance et fréquence un peu basse) est ici un atout : l’énergie des implosions n’est pas assez puissante pour dégrader rapidement les joints.

Vérifions encore si ça marche bien !

En voulant essayer de mieux faire voir en photo si le nettoyeur à ultrasons a vraiment son utilité, j’ai nettoyé des résistances.
Ben c’est pas facile la photo, parfois !

A droite nous avons une résistance neuve, les deux autres ayant animé un Reload pendant 1 mois.
Elles ont été nettoyées à l’eau et à la brosse.
J’ai passé celle du milieu au nettoyeur, gardant celle de gauche comme témoin.

On voit un peu la différence sur la photo, mais comme je n’ai pas d’optique macro, je n’ai pas pu faire voir la vraie différence : le nettoyage du gunk entre les fils du clapton.
C’est pourtant manifeste, les ultrasons nettoient plus en profondeur.

Une bonne idée peut être ainsi de nettoyer sa base d’atomiseur sans la démonter et en laissant les coils en place, qui seront régénérés sans dryburn.

Donc ça marche !

Oui, il faut certes insister et faire en moyenne 3 cycles de 7,5 mn pour bien nettoyer les profondeurs insondables d’un atomiseur que l’on n’a pas nettoyé depuis un moment, mais le résultat est là : ça nettoie mieux que le bicarbonate pour les parties difficile d’accès.

Reste à déterminer la stratégie de nettoyage : faut-il les nettoyer habituellement à la main, et de temps en temps au nettoyeur ?
Et surtout est-ce que ça vaut le coup d’acheter un nettoyeur pour laver trois atos deux fois par an ?

Ça dépend !

Si on a ne serait-ce qu’un ato dont certaines parties sont inaccessibles… typiquement un Taifun GT2… alors c’est utile, et dans ce cas il faut à mon avis l’utiliser assez souvent, tous les 2 ou 3 nettoyages par exemple.

Si on a un ou deux atomiseurs facile à nettoyer… non, les ultrasons ne sont pas utiles.

Mais si on a un parc d’atomiseurs et de drip tips important, c’est assez pratique : c’est la même logique qu’un lave vaisselle… pour deux personnes, ça vaut pas le coup, pour 5 personnes, on gagne du temps.

Enfin, quitte à utiliser un nettoyeur à ultrasons, autant l’utiliser régulièrement : attendre longtemps entre 2 nettoyages rendra l’opération plus difficile avec un nettoyeur de faible puissance, il faudra faire plus de cycles.

En ce qui nous concerne avec ma compagne, nous avons une quinzaine d’atomiseurs en rotation… je gagne clairement du temps et de la qualité de nettoyage en lançant le nettoyeur pour 2 ou 3 atomiseurs pendant que je refais les montages d’autres.
Je fais le nettoyage courant sans retirer les coils, ça les nettoie en même temps, et je fais un nettoyage plus profond en démontant tout quand je change les coils.


Ce nettoyeur JP-900 S me vient comme d’habitude de Fasttech.
Les exemplaires que l’on trouve en France à des prix raisonnables (mais plus élevés) viennent de la même région de la mondialisation.

Il y en a de plus onéreux, qui ne sont pas mieux s’ils ne sont pas plus puissants (l’idéal étant 50 watts à 50 kHz pour nous).
Fuyez par contre les nettoyeurs à piles, à la fois ruineux en piles et peu efficaces, même pour des bijoux.


Ecrit par jib

--Ancien auteur du Navire--
Vape libre et apaisée pour tous !
| carnetsdevape.wordpress.com

11 Comments

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  1. tu m’as convaincus, rien que pour les coils, (mais aussi les atos, :) c’est valable, je les prends a des builders qui les donnent pas forcément mais vu le temps qu’ils y passent, c’est normal, et c’est là que la crasse doit bien s’incruster, sans compter le fait que les dry hit ne soient pas très bons, on met quant même a rouge des fils qui ne sont pas tous de la même circonférence, il reste des saletés, etc… et puis a 20 balles, :)

  2. Le bac à ultrasons est certainement utile pour nettoyer les atos en profondeur et quasi indispensable pour les aficionados du mod méca tubulaire…
    C’est d’ailleurs suite au sérieux grippage d’un de mes tubes que j’en ai acheté un. Rien n’y faisait, ni le WD40, ni le passage d’une pointe dans les filetages, 15 mn au bac m’ont rendu un mod comme neuf !
    Depuis, c’est un passage obligatoire, environ une fois par mois…

  3. J’en ai un acheté chez Aldi pour moins de 30€ il y a 1 an et demi et il fait 46kHz. Vraiment content (Je l’utilise encore + pour nettoyer les lunettes que les atos)

  4. Lidl dit qu’on peut aussi s’en servir pour nettoyer les CD/DVD avec!
    Quand je travaillais dans les boutiques d’optique, je m’en servais avec une dose de Mr Propre+ le reste en eau.
    Sinon les bac d’opticien n’ont rien à voir avec ces gadgets, mais c’est pas non plus le même prix et on s’en sert toute le journée.
    Merci Jib pour ce post qui remet les bacs à l’heure :good:

    • Je viens de craquer suite aux conceils d’un pot:
      une chinoiserie un DADI DA968 30 ou 50W
      peu cher un peu plus de 20 euro port compris sur la bay j’ai même eu eu droit a kerry express puis DHL pour me livrer dans les champs de canne a sucre.
      lunettes, montre étanche, bijoux : impressionnant.
      pour les filetages des mod meca , C’est trop bien, 3/4 passage de 1 a 2 minutes a 50w, C’est parfait pour un fainéant comme moi
      Les RDA ou RTA difficiles (Dripper 3 d ;la cuve) ou mécanique fine ou inaccessibles: c’est bien aussi, mais comme ecrit dans l’article 100w serait sans doute mieux, il faut plusieurs passages a 50 watts.
      la première fois j’ai mis beaucoup trop de liquide vaisselle et j’avais une pellicule blanche sur les contact laiton des mod meca, ca marche moins bien :-0, il a fallu nettoyer au chiffon, pas trop de liquide vaisselle svp ;-)
      Il faut que j’essaye vinaigre blanc + eau tiede + bicarbonate pour voir si j’ai un vrai plus.
      Je ne saurais que conseiller cet achat même a 30/50 watts ,(juste faire plusieurs passages) si vous aimez les mod meca, les Ati propre et ne pas vous prendre la tête.
      Désolé si j’écris un peu pareil que l’auteur, je suis trop ravi que cet article sorte, merci a jib.
      +1: je vais nettoyer le gurk et le plateau aux ultrasons dans la foulée, merci pour l’idée.

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