Lorsque j’ai repris l’astronomie sérieusement fin aout 2023, je suis tombé au bon moment! Beau temps, ciel clair presque chaque nuit, les températures commençaient à être plus raisonnables, parfait pour mon nouveau hobby. Mais ça a commencé à se gâter dès la Toussaint et devenue de pire en pire, jusqu’à aujourd’hui…
Une météo non compatible avec l’astronomie
Pour pratiquer correctement l’astro, il faut plusieurs conditions. Un ciel clair, pas trop de turbulences (seeing), une pollution lumineuse modérée, pas de lune trop brillante. Autant dire que c’est pas donné tous les soirs et encore moins depuis 6 mois!
Alors qu’entre aout et novembre, j’ai pu observer pratiquement tous les soirs sur mon balcon, ce ne fut pas du tout le cas durant l’hiver ni ce début de printemps… Nous avons pu faire que quelques rares sorties avec le club dont une avec la pleine lune qui éclairait comme un phare!
Ayant repris l’activité que récemment, je n’avais pas de point de comparaison, mais les membres plus anciens m’ont confirmés que c’est la 1ʳᵉ fois qu’ils observent ce phénomène, surtout jusqu’à mai.
On se rappelle tous le temps de dingue durant le confinement du printemps 2020… Dommage que j’ai pas repris l’astro à ce moment là Je n’ai pas d’autres points de comparaison pour le moment.
J’observe aussi qu’aux USA, ils n’ont pas plus de chance que nous, le forum américain regorge d’amateurs qui se plaignent du temps pourri…
Pourquoi un temps aussi pourri au printemps?
D’après un article de Météo France en mars, ce mauvais temps (pour nous, pas pour les agriculteurs ni pour les nappes phréatiques) serait dû à 2 facteurs:
Des perturbations météorologiques inhabituelles touchent l’Europe de l’Ouest ce mois de mars, en raison de l’absence de l’anticyclone des Açores, habituellement garant du beau temps dans la région. Une anomalie de basses pressions proches des records pour cette période de l’année a été observée, entraînant un flux de dépressions sur l’océan Atlantique. Ces dépressions propulsent des perturbations vers la France, la péninsule ibérique et le Maroc, offrant ainsi une réjouissance pour ces régions généralement sèches.
Parallèlement, le jet stream, un courant d’air en haute altitude, montre depuis une décennie une grande variabilité, se manifestant souvent par des méandres inhabituels. Cette instabilité a pour effet des épisodes pluvieux touchant l’ensemble du pays, du nord au sud, comme observé récemment en mars. Cette situation met en lumière les défis posés par les changements climatiques sur les modèles météorologiques traditionnels.
On pourra constater que l’anticyclone des Açores n’est toujours pas arrivé à se stabiliser en ce début de mai et les perturbations sont loin d’être terminée…
Motivations pour l’astro
Dans ces conditions, difficile pour les astrams de garder le moral… J’observe que pas mal de nouveaux inscrits de mon club ont fui et les autres ont le moral en berne!
Pas assez de sorties, aucune pratique possible, il n’en faut pas plus pour démotiver les débutants et même les amateurs motivés…
Il faut prendre en compte aussi le fait que ceux qui font de l’astrophoto ont besoin d’une plage étendue pour avoir des images correctes avec de longs temps de pose. Impossible de faire de belles photos avec 15 min d’éclaircies.
De plus, plus l’été approche, plus il fera nuit tard et pour les couches tôt ou ceux qui bossent tôt le matin, impossible de rester jusqu’à 4h du matin…
Que faire?
Ma solution est d’avoir un matériel adapté à ces conditions météo très instables, qui devraient s’amplifier avec le réchauffement climatique, plus vite que l’on ne le pense !
Dans l’optique où on n’aurait que quelques heures au mieux de ciel clair, même une heure, il faut pouvoir sortir son matériel en 5mn chrono… Pas de montage équatorial long à mettre en place, pas de tube trop gros à mettre en température, pas de montage autoguidé qui nécessite au moins une heure de mise en place. Il faut du rapide, du grab and go.
On pourrait envisager une paire de jumelles, mais je n’ai jamais trouvé ça pratique et ça fait mal au bras au bout de 5mn… Non, ma solution, c’est une petite lulu qui n’a pas besoin de collimation ni de mise en T° et qui est toujours prête à pointer le bout de son objectif vers le ciel
J’ai réussi à observer dernièrement la belle double Algebia, alors que je n’avais qu’une heure de ciel noir et pareil avec les planètes cet hiver, entre deux passages nuageux pour revoir Saturne ou un passage de satellites de Jupiter.
Bien sûr, en ce moment, on n’a même pas une heure de ciel dispo, c’est comme ça, on n’y peut rien, il faut attendre que l’anticyclone arrive… Mais je serais prêt !
On pourra aussi en profiter pour se documenter sur l’astro et préparer ses prochaines cibles, comme pour ma part avec les étoiles doubles, qu’il faut d’abord bien répertorier et étudier. Comme en ce moment, on n’a que très peu de ciel clair, il faut l’optimiser au max et éviter de perdre son temps à se demander ce que l’on pourrait bien viser…