Ce coup-ci, c’est la faute à Jib et à sa brève sur le Themis de DigiFlavor. Aucun rapport avec le Mesh Pro dont je viens parler ici, me direz-vous avec raison mais c’est tout de même bien notre estimé collègue qui m’aura amené vers ce dripper hors normes par une citation relevée dans son article :
En effet, Digiflavor a par ailleurs conçu le dripper Mesh Pro, reconnu par pas mal de gens comme le meilleur dripper à mesh… Et comme un excellent dripper saveur en général.
Et voilà, il n’en a pas fallu plus pour que je passe commande de cet étrange machine, profitant d’une promo offerte par notre bien aimé portail FastTech pour l’obtenir à moins de 25€.
Découverte du Mesh Pro
Le Mesh Pro est un gros dripper en 25 mm de diamètre de conception classique, se désossant en quatre pièces principales :
Nous avons sur la photo ci-dessus, de gauche à droite, la base du dripper, la chambre de vaporisation, le top-cap et le drip-tip. Si la base semble usinée d’acier traditionnel, la chambre et le top-cap sont découpés dans une sorte de métal léger d’aspect légèrement sablé rappelant l’aluminium. Le niveau de finition de ces différentes pièces n’en est pas moins parfait, rien ne coupe, rien n’accroche et c’est très bien comme ça.
Une vue rapprochée de la base confirme le soin apporté à sa confection et montre deux plots dorés démontables d’un genre un peu particulier où les vis de serrage poussent une lamelle métallique dans son logement, faisant étau pour bloquer le résistif utilisé. Ces plots permettront la mise en œuvre de montages traditionnels simples ou doubles coils mais aussi, et c’est bien là l’intérêt de ce dripper, de montages constitués d’une bandelette de mesh selon un principe lancé par SmokerStore et son Taifun BT au printemps dernier sans véritable succès.
La chambre de vaporisation prend place sur la base, retenue par une paire de joints toriques de bonne facture. Comme on peut le constater sur la photo ci-dessus, deux groupes de huit orifices diamétralement opposés permettront d’aérer copieusement nos futurs montages.
La position des échancrures pratiqués dans la jupe du top-cap obstrue plus ou moins ces orifices, permettant un réglage assez précis du flux d’air. La rotation de la pièce est facilitée par les prises usinées sur sa tranche supérieure, presque facultatives au vu de l’excellent ajustement des éléments constituant le Mesh Pro et de la bonne adéquation du joint torique assurant l’assemblage. Le haut intérieur du top-cap est usiné en un dôme légèrement marqué. Le large drip-tip vient terminer le montage du Mesh Pro.
Comme nous l’avons vu ci-dessus, le Mesh Pro est de conception simple, presque minimaliste puisque constitué d’une base, d’une chambre de vaporisation aux parois percées pour la prise d’air et d’un top-cap simplement découpé pour son réglage. Nous ne voyons ici aucun pas de vis, ni de système d’aération complexe, le niveau de réalisation global s’avérant cependant excellent.
Montage du Mesh Pro
Avant de se lancer dans la bricole, jetons donc un œil intéressé aux accessoires accompagnant l’atomiseur.
Outre le super tournevis multi-fonctions et les traditionnels vis et joints toriques de remplacement, nous trouvons ici un drip-tip au format 510 et son adaptateur, ainsi qu’un pin « bottom feed ». Le plus intéressant reste bien sûr les trois pochettes renfermant chacune deux bandelettes de mesh respectivement estampillées KA1 (Kanthal A1) Ni80 (nickel 80) et SS316L (acier 316L). Voilà qui nous donne la possibilité de tester immédiatement le Mesh Pro avec trois types de résistifs différents, merci DigiFlavor ! Commençons donc par le classique Kanthal A1…
La bandelette de mesh s’insère parfaitement dans l’un des plots préalablement déverrouillé puis tout aussi facilement dans le second.
N’ayant guère l’habitude de ce type de montage, j’ai bien sûr sorti l’ohmmètre du tiroir afin de contrôler un peu où nous mène ce remarquable exotisme.
La bandelette de Kanthal A1 est mesurée à la valeur raisonnable de 0,35 ohm, les Ni80 et SS316L moins résistifs se situeront vraisemblablement plus bas en résistance. Tout allant bien jusqu’ici, on peut par exemple décider de placer la chambre de vaporisation sur la base, histoire de voir.
Ben oui, ça dépasse… Pour être tout à fait franc, je n’ai pas effectué cette vérification lors du premier montage du Mesh Pro et me suis retrouvé avec un goût de vape atroce, le haut du coil incrusté dans le bas du drip-tip fondu sous l’effet de la chaleur. Alors je ne comprends pas… Pourquoi ces bandelettes fournies par le fabricant sont-elles aussi longues ? Ai-je raté quelque chose de la technique de montage ? Aurai-je du consulter l’air constipé d’un video-reviewer bavard avant de me lancer ?
La première idée venue à chaud pour pallier le problème fut évidement de réduire la longueur de la bandelette, à peu près de moitié :
Sauf que là bien sûr, la résistance chute et peut commencer à flirter avec la limite d’acceptation basse de nos bonnes boxes électroniques comme par exemple ici avec une bandelette réduite d’acier 316L affichant 0,10 ohm en début de carrière, remontée à 0,14 ohm depuis mais toujours refusée par ma chère Joker Box.
Pour en finir avec ces vains atermoiements et autres circonvolutions miteuses, j’ai laissé là les échantillons fournis pour découper une bandelette en 25 x 9 mm de bon mesh 200 d’acier bien éprouvé, issu du stock.
Le verdict de l’ohmmètre tombé à 0,4 ohm, est apparu correct pour quelques bonnes taffes même si je m’attendais à moins et c’est donc ce montage que j’ai conservé pour la suite, oubliant les bandelettes fournies jusqu’à apparition d’une explication à leur mystérieuse et excessive longueur !
Vaper le Mesh Pro
L’idée étant ici de placer une bonne grosse mèche sous le mesh, on préférera vraisemblablement un coton en vrac à une formule pré-formée genre Puff ou Fiber Freaks #1. Ne souhaitant pas décalquer mes maigres réserves de coton bio spécial geek hors de prix en deux montages, je me suis rabattu sur du coton cardé rescapé de l’époque glorieuse des premiers micro-coils.
Une fois bien aéré et formé en cylindre, le coton cardé semble disposé à faire l’affaire sans rechigner et accepte de se placer sous la bandelette de mesh, préalablement libérée de l’un des deux plots.
Il suffit ensuite de replacer le mesh et de verrouiller le plot ouvert pour en terminer, non sans vérifier très soigneusement que l’ensemble de la surface du treillis métallique est bien en contact avec le coton, afin d’éviter tout dry-hit déplaisant en cours de vape.
Les pattes de coton sont ensuite ajustées autour du centimètre par un habile coup de ciseaux bien placé.
Puis rabattues dans la cuve.
Il ne reste plus alors qu’à amorcer la mèche, opération un rien fastidieuse surtout avec du coton cardé à l’ancienne. La quantité de liquide consommé est bien sûr assez énorme puisqu’il faut ici détremper complètement les fibres, on évitera peut-être le « Castle Long Reserve » de Five Pawns pour mener à bien cette manipulation.
Ah, je sais… Ma photo est vraiment moisie, je ne sais pas ce qu’il s’est passé pour qu’elle devienne aussi moche. Le gel, sans doute.
En tous cas, la préparation du Mesh Pro aux premières taffes s’avère assez simple à réaliser, à condition toutefois de bien veiller au contact parfait entre le mesh et la surface de coton emprisonnée.
A mon avis…
Peu inspiré par le Taifun BT, j’ai néanmoins sauté sur ce Mesh Pro reprenant le séduisant principe du coil de mesh, sans doute mis en confiance par la simplicité d’un dripper plein de promesses car bien éloigné de l’usine à gaz proposée à l’époque par SmokerStore. Grand bien m’en fit puisque ce dispositif à nuage « made in China » a remporté une adhésion immédiate et apparemment durable dès les premières taffes.
Le mesh n’est pas forcément l’ami des accus puisqu’il faut envoyer au moins 50 watts à un montage tel que celui présenté ici pour commencer à parler vapeur. Les vrais puristes confieront sans doute l’animation des débats à une box mécanique parallèle double accus assez teigneuse telle que Mémère (la Alum Box)…
Correctement alimenté en électro ou en méca, le Mesh Pro envoie le steak de façon extrêmement réjouissante, alliant volume de vapeur dément et respect plus que correct des arômes qui lui sont confiés tout en gardant un niveau de température remarquablement agréable même en mode « chain-vaping » à la bonne mode du goret énervé.
Bien sûr, le Mesh Pro ne met pas hors course d’autres drippers frôlant l’exceptionnel comme le Kennedy 24 mm, par exemple mais sa simplicité de mise en œuvre lui confère tout de même un réel avantage, la découpe d’une bandelette de mesh restant sans conteste plus rapide et moins délicate à réaliser que la confection et l’équilibrage d’une paire de bobines en gros fil complexe. Inscrit dans l’esprit de l’époque vaporeuse, DigiFlavor met véritablement avec ce Mesh Pro une machine de compétition à la portée de tous, l’occasion peut-être pour les vapotos de tous poils désormais largement équipés de boxes performantes et d’accus en bonne santé de s’essayer à l’inhalation directe, aux énormes nuages, aux résistances basses et aux grosses puissances sans se prendre la tête.
Bonne grosse vape à toutes et tous, en Mesh Pro RDA !
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