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L’étrange Pyrogeyser RDTA

Il arrive parfois qu’en musardant sur un site de vape, notre attention soit attirée par un truc bizarre ne ressemblant à rien, éveillant sans coup férir notre curiosité. Ce fut justement le cas me concernant lorsque je suis tombé par hasard sur le Pyrogeyser, un petit RDTA en 22 mm au look vraiment étrange.

Renseignements pris, il s’agit d’une création issue de la collaboration du moddeur italien NoName et du gars FrankenSkull dont j’ai eu la flemme d’aller rechercher le pédigrée. Qui dit NoName dit high-end et forcément, le prix de vente de cet atomiseur s’en ressent puisqu’il a été proposé à $399.95 aux States, jusqu’à $445.00 en version luxe « full engraved ». Que l’on se rassure, je l’ai aussi vu à seulement 229,00€ sur un site espagnol, ce qui est quand même beaucoup plus abordable. Quoi, Porky ? Meuh non, Porky ne s’est pas pris le scud létal en plein groin sur ce coup-là puisque j’ai opté pour une copie dix fois moins chère fabriquée beaucoup plus à l’Est, sans trop de remords puisqu’il est de toute façon « out of stock » partout en version originale, absolument introuvable et qu’en toute franchise, il ne vaut certainement pas les tarifs délirants pratiqués par ses rares revendeurs officiels.

Découverte du Pyrogeyser

Inutile de s’étendre sur la boîte de plastique moisie renfermant le Pyrogeyser asiatique, je suppose que l’original arrive dans un coffret de bois précieux incrusté de pierreries justifiant les $400 demandés. La sempiternelle photo de l’atomiseur démonté sera par contre pour une fois extrêmement passionnante vu l’étrangeté de l’atomiseur.

Aha… Étonnant, non ? C’est quand même assez rare de voir des trucs pareils, non ? Hey attention, ça va surprendre grave : nous avons sur la rangée du haut, de gauche à droite, une base, un tank ULTEM, un cylindre, une bague de réglage d’air-flow et sur la rangée du bas, toujours de gauche à droite, un bottom-cap, une culasse, des vis assez longues, un carter et un drip-tip. Quoi, bof ? Allez, je sens bien que mes efforts pour faire l’intéressant tombent à plat, vous vous dites que le Pyrogeyser est un RDTA comme on en voit des milliers sur le moindre portail chinois mais je n’ai pas encore dit mon dernier mot, enchaînant direct sur les pièces détachées accompagnant l’atomiseur de luxe, plus déterminé que jamais à faire le scoop.

Ils sont marrant, ces joints toriques rouges… Ces sont des comme ça qui accompagnaient les matériels de feu Vapour Art, le moddeur Gréco-Bulgare qui fit naguère tant de mal au pauvre Porky. Ils étaient certifiés « food-grade », faisaient parfaitement leur job, étaient fabriqués en France et coûtaient une fortune. Là, ça m’étonnerait que ce soient les mêmes mais ils ont l’air assez costauds malgré tout. Quelques vis, un pin plein et un tank PMMA plus tard, nous arrivons devant une clé à empreinte Torx et un drôle de bidule ressemblant à une quille jamais vus jusqu’ici en accompagnement d’un RDTA et là, je sens distinctement que je marque des points. Héhéhé… Faisons maintenant monter la pression d’un cran, jetons un œil au plateau du Pyrogeyser…

Et paf, le Origen v2 ! J’étais sûr de me la prendre, celle-là… Pis d’abord pourquoi le Origen v2 ? Le plateau du Pyrogeyser ressemble à tous les plateaux d’atomiseurs genesis double-coils, c’est pas parceque le Origen s’est vendu par camions entiers qu’il doit rester l’unique référence. Non, ne cédons pas à la facilité et observons plutôt. Le Pyrogeyser est équipé de vis Torx, d’où la présence de la clé adaptée dans les spares et ça, c’est une vraie nouveauté. Si nous imaginons maintenant ce plateau équipé d’une seule bobine, nous percevons immédiatement la possibilité de remplir le réservoir par le wick-hole ainsi libéré et le rôle fondamental de la drôle de pièce en forme de quille évoquée plus haut qui permettra de l’obstruer une fois le chargement effectué. Mais… En configuration double-coil avec les mèches en place, on fait comment pour remplir me demanderez-vous ? Quand même pas avec une micro-seringue par les micro-prises d’air visibles sur le plateau ? Oh, ben je sais pas, moi. Y’a pas de trou supplementaire, faut demander au moddeur ce qu’il a prévu, y’a sûrement une solution.

En attendant, si on ne veut pas jouer de la seringue ultra-fine, il reste le bottom-feed puisque le Pyrogeyser arrive équipé par défaut d’un pin percé adapté et présente ce qu’il faut au niveau de la tige fileté portant ce pin pour inonder le réservoir. Une attention salvatrice pour les adeptes du double-coiling tels votre serviteur car sans cette possibilité, ce beau Pyrogeyser aurait rejoint direct le fond obscur du tiroir à matos où dorment déjà bon nombre d’erreurs de casting. Que là non, on peut continuer, d’autant que le bottom-feeding me paraît particulièrement bien adapté aux RDTA, ceux-ci permettant de contrôler le niveau de remplissage visible à travers leur réservoir. D’ailleurs, puisqu’on parle de réservoir…

Un réservoir PMMA translucide de remplacement accompagne le Pyrogeyser, en alternative à celui de ULTEM présenté ici dont la couleur jaunasse caractéristique peut rebuter. À noter les fines stries visibles sur la photo ci-dessus au niveau de ce réservoir, encore une nouveauté fracassante digne d’un atomiseur à 230 boules, certainement déterminante pour une qualité de vape accrue.

Le bottom-cap vient conclure cette partie du montage tel une rondelle filetée, son retrait facile permettra un accès aux mèches sans devoir tout démonter. Un RDTA ne présentant pas ce genre de bottom-cap est à mon avis un mauvais RDTA ! Le présent exposé n’a jusqu’ici pas été avare de surprises en tous genres et le Pyrogeyser figure certainement déjà au pantéon des atomiseurs les plus originaux du siècle mais il serait néanmoins dangereux et irresponsable de s’assoupir maintenant car le meilleur est à venir.

Chic, une deuxième photo de pièces et rien que pour la chambre de vaporisation en plus ! Ah, y’a pas à tortiller, le high-end c’est quand même autre chose. Bon alors ici, on prend la bague de réglage d’air-flow et on la glisse dans le cylindre non sans remarquer les fines gravures indiquant le degré d’aération de chaque trou.

Attention cependant, la signalétique est inversée par rapport à celle du Kayfun 5 ou du Richelieu qui ne sont pourtant pas des atomiseurs de gueux. Ici, un point indique le flux d’air maximum et trois le minimum. Remarquez, on s’en tape un peu car à ce stade du montage, les trous sont encore bien visibles et on n’a absolument pas besoin de pictogrammes pour s’y retrouver. Après avoir retourné le cylindre bague d’air-flow vers le bas, on peut placer la culasse.

Il faudra prendre garde à bien aligner les trous de la culasse sur les encoches pratiquées sur le périmètre du cylindre car même sans être sorti major de promotion de Centrale Paris, on se doute un peu que des vis vont devoir passer par là. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on placera le carter déjà évoqué avec le même genre de préoccupation.

Et zou ! Y’a plus qu’à visser tout ça avec la clé Torx fournie et le montage de la chambre de vaporisation est terminé ! La bague de réglage d’air-flow se retrouve assez fermement bloquée à la fin du montage, il est impossible sur mon exemplaire de la tourner sans dévisser les quatre vis. C’est comme ça… Avec le high-end, on sait à l’avance comment on vapera, l’important est de ne pas perdre un temps précieux avec des trucs qui se dérèglent tout le temps, des trucs de miséreux.

Bon et bien j’espère que les idées sont désormais plus claires quant au Pyrogeyser qui reste malgré de fines allusions parfois sarcastiques de ma part un chouette RDTA dont le seul défaut est d’imposer le bottom-feeding en configuration double-coil, contrainte au demeurant assez facile à supporter avec ce genre de matériel.

Vaper avec le Pyrogeyser

Il n’aura échappé à personne que mon exemplaire du Pyrogeyser était déjà monté en double micro-coils lors des prises de vues… Bien sûr qu’il aurait été préférable de tout virer avant de le photographier mais voyez-vous, on est bénévoles sur DanyVape et on a pas toujours le temps de bien faire les choses. Au moins, et cela apaisera cette revue gorgée de suspens, on sait que je ne vais pas le montrer en genesis avec du mesh, oxyder patiemment la toile métallique et tout le binz, ce sera du vulgaire coton, des mèches de roturier.

Si le montage et le réglage vertical des bobines résistives s’avère un rien touchy sur le Pyrogeyser, le cotonnage est quant à lui enfantin puisqu’il suffit de passer les mèches dans les coils avant de les couper à hauteur du joint torique situé en haut du filetage, comme l’illustre la photo ci-dessus. On peut alors positionner la chambre et admirer notre joli RDTA, en oubliant bien sûr toute image pernicieuse de moteur, d’autoclave ou de cocotte-minute.

Comme déjà dit, pas de double-coils sans bottom-feeding et ce sera donc à la Dovpo Topside qu’incombera la responsabilité des tests. Pourquoi s’imposer cela, me demanderont les fans du mono-coil à la limite de l’agacement… Et bien parce que j’ai testé le mono-coil sur le Pyrogeyser et que j’ai largement préféré le double, voilà pourquoi. Précisons tout de même à sa décharge que sans réducteur de chambre, son genre de plateau n’est généralement pas à la fête en mono-coil…

Si je me place dans la peau d’un acheteur original allégé de 230€ et supportant sous son toît un Porky agonisant dans d’atroces souffrances ponctuées de couinements stridents, je serais un peu vénère de n’avoir entre les mains qu’un RDTA de plus, certes rigolo avec sa cocotte-minute posée sur le plateau mais je m’attendrais à mieux. Fort heureusement, ce mieux arrive dès la première bouffée aspirée, riche, dense et épaisse, bien saturée de goût, en un mot excellente. Sauf que bien sûr, il y a un bémol…

Air-flow adaptable, qu’ils disaient… Du MTL au DL, qu’ils disaient… Ben non. Le Pyrogeyser est un MTL pur jus et tous ceux qui ont parlé de DL ou même de DL restreint à son sujet sont des menteurs. Alors forcément, comme d’habitude, j’ai essayé d’en tirer la quantité de vapeur que j’affectionne en montant (un peu) les watts et comme d’habitude, la bestiole s’est mise à chauffer outrageusement, jusqu’à ne plus pouvoir être touchée. Purée, comment que je les aurais regrettées, mes 230 boules, si j’avais pris l’original !

Et pour finir, du positif…

Finalement, il suffirait au vapoto de mon espèce de doter cet atomiseur d’air-holes légèrement plus vastes pour profiter de son excellent rendu sans se carboniser la face. À ce stade de la réflexion, deux issues apparaissent, le Dremel ou l’impression 3D. Rechignant toujours à esquinter le matériel, j’ai opté pour la seconde solution, profitant bien sûr pour encore faire le kéké avec ma Alfawise U20. Je n’ai pas tenté de reproduire la culasse, le cylindre et le carter du Pyrogeyser, juste une chambre toute simple aux bonnes dimensions.

Au niveau de l’impression, j’ai préféré opter pour des air-holes identiques à ceux de l’original et les ai agrandis à l’aide d’une petite lime ronde jusqu’à obtenir un résultat satisfaisant.

Ah je sais, le look de cette chambre est un peu à la one-again mais bon… J’ai utilisé ici un co-polyester certifié pour le contact alimentaire et thermo-resistant situé aux limites des capacités de mon imprimante en termes de chaleur d’extrusion et de température du plateau, il a déjà fallu ruser tel un renard pour obtenir la pièce moche mais solide figurant sur la photo ci-dessus.

Le Pyrogeyser, beaucoup plus sobre dans cette configuration chauffe également beaucoup moins et devient très agréable en un vrai DL restreint. Il est d’ailleurs devenu sociétaire de la Dovpo depuis plusieurs semaine et même s’il ne sort pas trop de la maison ainsi grimé, il produit une vapeur de haute qualité située à mon avis non loin de l’exception. J’imagine que les MTLeux séduits par son esthétique particulière se régalent en se creusant les joues sur l’infime filet d’air produit par les minuscules orifices de son réglage le plus serré et si j’en juge par le présent test effectué sur une configuration élargie à mon goût, je crois vraiment qu’il y a de quoi.

Alors bonne vape MTL à toutes et tous, en Pyrogeyser RDTA !

Ecrit par Nesquick

Nesquick, dans la vape depuis 2013.
Intéressé par la découverte de ce nouveau monde de saveurs et de techniques... Bonne vape à tous !

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