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Les clones d’atomiseurs, faut-il en parler ?

Faut-il s’autoriser, ou pas, dans un blog d’échange entre vapoteurs, à parler de clones ?

Qu’appelle-t-on clone ?

Dans le langage courant et dans la vape, le terme « clone » recouvre des réalités différentes.
Il s’agit toujours de copies, parfois strictement fidèles, parfois approximatives, d’un atomiseur conçu et fabriqué par un autre.
Ainsi, certains considèrent que le Hurricane v1 est un clone de Taifun GT… et le Phenomenon peut être considéré d’une certaine manière comme un clone de Kayfun Lite, dans ma mesure ou certaines pièces sont même interchangeables.
Mais il s’agit là de copies au sens d’une inspiration, qui servent à faire des atomiseurs différents, voire améliorés.

Le plus souvent, un clone est une copie assez fidèle, sans valeur ajoutée, reproduisant l’objet, parfois même la marque; le packaging et les documents de l’original.
Du coup, l’idée de clone est souvent associée à celle de contrefaçon, qui en est la qualification légale.
Rappelons à ce titre que la fabrication, la vente et même la simple possession de contrefaçons est interdite par la loi : la possession est un recel, en tout cas si le possesseur pouvait savoir que c’était une contrefaçon.
Pour qu’un objet soit qualifié légalement de contrefaçon, il faut soit qu’il soit protégé par des brevets et/ou une marque déposée, soit que le concepteur de l’original démontre son antériorité (même sans avoir déposé de brevet).

Nous vivons dans des Etats de droit (c’est heureux !).
Dans ce cadre, les pratiques de contrefaçon posent problème et il n’y a même pas matière à discuter : l’affaire est entendue, les clones sont des contrefaçons, c’est illégal, ça porte tort aux vrais créateurs qui ont pris le temps de mettre au point un objet et se font voler leur idée.
Pris comme ça, le clonage d’atomiseurs est indéfendable.

C’est pourtant une réalité.
Faut-il la nier ?
Faut il l’ignorer ?
Faut-il faire avec ?
Faut-il la combattre ?

 

 

Hum… que fait cette guitare dans un article de vape ?

 

Faisons un détour chez la reine des clones

En 1952, Léo Fender a conçu la Stratocaster. Cette guitare a eu un succès phénoménal, au point de devenir une véritable icône de la guitare et du rock.
Depuis, presque tous les guitaristes rêvent de jouer sur une « Strato », mais ce rêve n’est pas à la portée de tous : fort de ce succès, Fender ne vend pas ses guitares au prix d’un paquet de bonbons.
Ce n’est pourtant pas une guitare très chère à fabriquer, et un bon luthier français peut en fabriquer un modèle en bois sélectionné pour le même prix qu’une version industrielle chez Fender.
Et évidemment, n’importe quelle usine chinoise peut en fabriquer une, moins bonne mais aussi jolie, pour moins d’un vingtième de son tarif.

Et de fait, presque tous les constructeurs de guitares ont fabriqué des clones de Stratocaster, reproduisant ses formes et ses équipements pour un tarif plus mesuré.
Léo et ses successeurs à la tête de l’entreprise Fender ont d’abord attaqué à tout va : en hommes d’affaires avertis, ils avaient déposé tous les brevets nécessaires à la protection de leur marque et de leurs technologies, et les sommes en jeux étaient bien plus importantes que celles du marché de la vape.

Las, ils n’ont jamais réussi à enrayer le clonage, et au fil du temps ils se sont surtout rendu compte que ce n’était peut être pas tant un problème que ça.
La production de clones ne nuisait pas tellement à leur image, à condition que les imitations soient bien identifiées comme telles. Cela leur faisait même plutôt de la publicité, confirmant le caractère d’icône de l’originale.
Chez Fender on sait bien que quand un jeune guitariste s’achète une copie, soit il abandonne un jour la guitare et il n’aurait donc jamais acheté de Fender, soit il devient un bon guitariste et il y a toutes les chances qu’un jour il s’achète enfin une « vraie » Stratocaster », puisqu’il a pris ses repères sur cette guitare.

Aujourd’hui donc, Fender admet la production de copies à condition de respecter 2 règles :
1. Ne pas utiliser la marque Fender et le nom Stratocaster.
2. Ne pas reproduire à l’identique le dessin de la tête, en tant qu’élément reconnaissable de la marque (mais le corps et sa configuration peuvent être reproduits).
Dans ces deux cas, Fender attaque. Pour le reste, chacun peut faire ce qu’il veut.

L’on peut donc aujourd’hui trouver des « strato » qui ne s’appellent pas « strato », mais « ST 52 », pour un dixième à un tiers du prix d’une originale américaine.
Fender a même décidé de produire elle-même ses clones de Stratocaster, sous sa marque ou sous des marques filiales, au Mexique ou en Asie, pour moins de la moitié du prix d’une originale (et griffées « Fender »).

Pour finir ce détour, et c’est important pour notre propos : quand les journalistes spécialisés ou les reviewers présentent leur analyse de telle ou telle imitation de Stratocaster, ils annoncent clairement que c’est un modèle inspiré de la « Fender Stratocaster », et ils les nomment « Strato » : « strato » est devenu un nom commun pour désigner les guitares de ce type.
Et ça ne pose de problème à personne !
Fender n’attaque pas les reviewers pour ça, évidemment : c’est de la pub gratuite et mondiale pour l’icône Stratocaster !

Je vous laisse imaginer ce que pourrait inspirer cette approche dans le monde de la vape.
C’est d’une certaine manière ce que fait NikoVapor en produisant lui même ses clones asiatiques officiels.
D’autres marques l’ont fait à leur manière.

Faut-il parler des clones ?

Non, ce sont des contrefaçons, on n’a pas le droit !
Mais cet argument d’autorité empêche de se poser des questions de fond.

Alors peut-être que oui ?
Peut-être que les clones ne portent pas toujours tord aux originaux ?
Peut-être qu’essayer son clone avant d’acheter un atomiseur à plus de 100 € est utile ?
Peut-être qu’il y a de la place pour des originaux vraiment high end et des « copies » meilleur marché.
Peut-être que les moddeurs pourraient organiser des partenariats pour commercialiser des versions populaires de leurs atomiseurs d’élites méritantes ?

Ou alors, peut-être qu’il est effectivement ridicule de considérer qu’un ato à 135  € est cher alors que quand on fumait, c’était ce que l’on claquait en 2 semaines ?

Comme Fender, les marques d’atomiseurs pourraient peut-être affiner leur stratégie, et les reviewers parler de copies, sans nécessairement faire la promotion de la contrefaçon, mais en valorisant l’original que sur le moment on ne peut pas ou ne veut pas s’offrir.

Peut-être qu’on pourrait discuter calmement et avec raison, plutôt que de s’envoyer des positions morales à la gueule ?

Ecrit par jib

--Ancien auteur du Navire--
Vape libre et apaisée pour tous !
| carnetsdevape.wordpress.com

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