Dans la documentation de ma Vixen Halley 70, j’ai noté qu’elle utilisait des lentilles Fraunhofer accompagnées de cales à 120°. J’avais cette info en tête, mais je ne m’en suis pas plus soucié que ça. Jusqu’au moment où j’ai pris conscience de son potentiel, durant cette année intense d’astronomie. Assez peu de lunettes de cette époque utilisent ce système de doublet et ce surfaçage précis.
Ce n’est ni une ED, ni une semi-apo ou une apo et encore moins une Fluorite. Néanmoins, Saturne est toujours superbe avec elle! Serait-ce dû à la conception de son objectif? Allons mener notre petite enquête…

Voici donc le fruit de mes recherches.
Joseph von Fraunhofer (1787-1826)
Fraunhofer a perfectionné la fabrication de lentilles, notamment à travers le développement de lentilles achromatiques qui réduisent les aberrations chromatiques.
En 1824, il construit une grande lunette pour l’observatoire de Dorpat, utilisée par von Struve pour découvrir les premières étoiles doubles. Une copie de cet instrument, installée à l’Observatoire de Berlin, permit à Galle de découvrir Neptune en 1846.
Fraunhofer est célèbre pour avoir découvert les lignes sombres dans le spectre lumineux, désormais appelées lignes de Fraunhofer. Ces lignes résultent de l’absorption de certaines longueurs d’onde par les éléments dans l’atmosphère terrestre.
Ses travaux ont permis de relier l’absorption des éléments aux couleurs spécifiques dans le spectre, ouvrant la voie à l’analyse spectroscopique des étoiles et des gaz.
Conception des Lentilles Fraunhofer
Aberrations Chromatiques
L’une des considérations majeures dans la conception des lentilles est l’aberration chromatique :
L’aberration chromatique survient lorsque différentes longueurs d’onde de la lumière ne convergent pas au même point focal. Cela provoque des halos colorés autour des objets lumineux, rendant difficile la distinction des détails fins.
Les lentilles Fraunhofer sont conçues pour réduire cette aberration en utilisant des matériaux avec des indices de réfraction différents.
Solution de Fraunhofer
Les lentilles Fraunhofer sont constituées de deux types de verre : le verre crown et le verre flint. Le verre crown, ayant une faible dispersion, est utilisé comme premier élément, tandis que le verre flint, qui a une plus grande dispersion, sert de second élément. Cette combinaison permet de corriger les aberrations chromatiques, un défi majeur en optique.
1. Verre Crown
- Composition : Le verre crown est généralement composé de silice, de baryum et d’autres oxydes, ce qui lui confère une faible dispersion et un indice de réfraction modéré.
- Propriétés : Il a un indice de réfraction relativement bas, ce qui signifie qu’il est moins efficace pour dévier la lumière par rapport à des verres plus dispersifs. Cela permet de réduire certaines aberrations optiques.
2. Verre Flint
- Composition : Le verre flint, en revanche, contient du plomb ou d’autres oxydes lourds, ce qui lui donne une plus forte dispersion et un indice de réfraction plus élevé.
- Propriétés : Grâce à sa forte dispersion, le verre flint est très efficace pour corriger l’aberration chromatique, mais il peut également introduire des aberrations sphériques si mal utilisé.
Principe de Diffraction :

Ces lentilles exploitent le principe de diffraction pour former une image. Dans le cadre de l’optique géométrique, on s’attendrait à ce qu’une source lumineuse ponctuelle produise un point de lumière. Cependant, en raison de la diffraction, l’image apparaît sous forme de tache d’Airy, avec un disque central entouré d’anneaux concentriques.
C’est ce que l’on observe quand on regarde une étoile brillante avec des anneaux autour. Cette caractéristique, bien que limitante, est une conséquence inévitable de la nature ondulatoire de la lumière.
Le montage avec des cales à 120°
Une particularité dans les lentilles de type Fraunhofer de la Halley 70 est la présence de cales à 120° entre les deux lentilles. Ces cales maintiennent un espacement précis entre les éléments optiques et jouent plusieurs rôles :
- Réduction des tensions mécaniques : en évitant un contact direct entre les lentilles, les cales limitent les risques de déformation, améliorant ainsi la qualité de l’image.
- Stabilité optique : les lentilles sont parfaitement centrées grâce à trois points de support répartis à 120°, garantissant une performance stable.
- Circulation d’air : cet espacement prévient également la condensation, un problème fréquent lors des observations nocturnes.
Voilà, vous en savez autant que moi
C’est riche d’enseignements ! Merci!
J’attends avec impatience mes nouveaux oculaires qui devraient bientôt arriver.
Je pense que d’ici peu ta Perl Halley aura une soeur jumelle!
Promis des photos viendront avec.
En attendant je regarde le ciel avec le matériel livré dans sa malette d’origine et je reste sidéré par la qualité de l’image .
C’est dingue, une qualité de rendu , de précision, qui me laissent encore pantois ( certains télescopes supérieurs à 115 mm n’arrivent pas à ce degrés de qualité).
C’est un peu un mystère pour moi, même si ton article m’éclaire à sa manière .
A l’époque j’avais acheté un oculaire de 4mm via la revue Astrociel ( haaa le bon temps !).
Je l’ai encore et le pose directement sur le renvoi coudé : dingue, c’est pourtant du basic de chez basic et pourtant …. Pourtant ! Saturne a une précision de rendu et de couleur extra , sans parler des détails de la lune ( sur son terminateur ou pas ).
Bref un instrument passionnant quand à son utilisation.
Mais à l’époque ( milieu , fin années 80) il me semble que la Halley n’avait pas une presse dithyrambique , et cela m’étonne avec le recul.
Bien sûr , c’était la grande période des télescopes Celestron qui battait son plein , je me rappelle il y avait des pubs partout …. La lunette semblait un instrument désué , plus vraiment à la mode.
Écoute, tout ce que je peux te dire, c’est que quand noue étions chez Devaut-Chevet rue de Rivoli avec mon père en 1986 je crois, je voulais un Newton 114-900 comme mes copains du club astro. Ok, le vendeur nous en a montré, mais je ne sais pas comment il en est arrivé à nous sortir la Perl 70 qui était si belle avec sa couleur orange… Mon père achetait ce qu’il y avait de mieux à l’époque (Nakamishi, Sony, etc., mais il n’y connaissait rien en astro), pas le genre à se faire embobiner
Mais le vendeur a fini par le convaincre, moi moyen….
Mais j’ai toujours été satisfait de ses performances! Même avec ses oculaires d’origines en 24.5 et je diaris surtout avec les orthos!
Je pense que cela vient du doublet Fraunhofer, suite à mes recherches sur le web.
Du doublet Fraunhofer, donc de la fabrication minutieuse des lentilles, pas seulement du crown et du flint qu’on retrouve partout.
Un expert d’un club qui l’a aussi m’a dit que je pouvais la pousser bien au-delà de ce qu’il y avait marqué et je le pense! C’est d’ailleurs lui qui m’a poussé à l’améliorer
La Halley est mythique, je m’en suis rendu compte depuis que j’ai repris l’astro! Elle vaut bien plus que ce qu’on pourrait l’acheter de nos jours!
Le retro test, bien connu, avoue qu’elle est meilleure à puissances élevées et je le confirme!
Ma 90/1000 a beau être une 90mm, ce n’est pas une Fraunhofer et son rendu n’est pas équivalent à la Halley…
Et c’est quoi d’ailleurs tes nouveaux oculaires? Moi, j’attends un zoom
J’ai suivi tes conseils pour le renvoi coudé svbony, du coup je suis resté sur cette marque avec un zoom et Barlow .
Zoom 7 mm/24 mm
C’est marrant ca! je viens justement de commander le 7/21!! Vu les retours sur cloudy nights, je n’ai pas trop d’inquiétudes;-)
C’est marrant car je t’avais dit 88 pour ma Halley et non c’est 1986 comme toi.
À l’époque je voulais un télescope ( j’étais obsédé par le 115/900 ) ….et mon père était revenu avec la mallette Perl Halley pour mon anniversaire, achetée à Lyon.
J’étais un peu déçu , mais …. la couleur était belle et finalement le rendu satisfaisant pour le jeune garçon que j’étais.
C’est maintenant que je le rends compte à quel point elle est excellente !
Donc c »est pareil que moi, sauf que j’étais avec lui
Je peux te dire que la lunette était à 3500F, une belle somme pour l’époque!
bien plus chère que les Newton 115/900 de l’époque, Vixen aussi d’ailleurs., mais aussi Celestron, Meade…
Je suis bien content de pas avoir eu de 115/900! lol