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Test et avis du Turbo RDA par Vaponaute…

L’histoire a mal commencé entre Vaponaute et moi, leur auto-appellation de « place Vendôme de la vape » ne m’ayant arraché qu’un vague ricanement lourd de sous-entendus lorsque j’en pris naguère connaissance. Du coup, je n’ai rien trouvé de mieux qu’ignorer toutes leurs sorties, tant liquides que matérielles, ne me portant finalement pas plus mal d’écarter Porky (le cochon-tirelire) d’une potentielle fuite de capitaux supplémentaire face à des pièces certes fort onéreuses mais objectivement dignes d’intérêt telles leur mod « Petit Gros ». Ce contexte défavorable a néanmoins volé en éclats sous le feu croisé des deux revues de Jib sur le Hypersonic RDA, surtout la seconde d’ailleurs.

La fragile barrière autrefois dressée n’ayant su résister à l’excellence de ce superbe RDA signé Vaponaute rapidement dégoté en solde à quasi moitié prix, c’est réconcilié avec le « luxe à la française » et conquis d’avance que je me suis présenté en bon petit geek compulsif sur le site de la marque au jour dit de la sortie officielle de leur nouvelle création, le Turbo RDA, pour faire sans attendre cette fois l’acquisition de cette bizarrerie déjà sacrée « meilleur atomiseur du VapExpo 2019 » avant même sa commercialisation.

Premier contact avec le Turbo RDA

Le Turbo RDA arrive comme ses camarades de gamme dans une boîte métallique cylindrique dont le côté « place Vendôme » m’échappera sans doute encore quelques temps. L’objet de convoitise s’y trouve bien entendu mais accompagné de spares et outils dont nous allons préalablement dire quelques mots.

Ils doivent bien se marrer chez Wotofo en voyant ce type de cliché, eux qui fournissent tellement de trucs avec leurs atomiseurs qu’on peine à refermer la boîte une fois ouverte… Enfin, il y aurait aussi pu ne rien y avoir du tout comme au temps des moddeurs grecs et des atomiseurs tout dégueux d’huile de découpe envoyés dans un vague bout de papier à bulles. Nous avons quand même ici une chouette pochette de tissu frappée du logo qui va bien, une clé « Allen », un pin percé pour le « bottom-feeding », deux vis de serrage du coil et deux beaux joints toriques dont on ne soulignera jamais assez le prix élevé des déclinaisons de qualité. Signalons tout de même que le pin percé n’aurait pas du figurer sur le cliché ci-dessus puisqu’il est monté par défaut sur l’atomiseur. Sûr que quelqu’un a du l’enlever, moi peut-être, pour le remplacer par la version pleine puis le mélanger aux pièces détachées mais laissons là ce mystère et considérons plutôt le Turbo entièrement démonté.

Même sans l’œil exercé d’un vieux sioux de la vape, on reconnaît aisément un baril d’ULTEM et une large bague de réglage d’air-flow au second plan. Les vis et les isolants PEEK suivent sans problème, on sait ce que ce c’est, on en déjà vu ailleurs même si ici, la vis de serrage du plot positif est nettement plus longue que celle du plot négatif. Non, ce qui nous embête ce sont les deux pièces restantes, celle du premier plan avec l’encoche et le bassin et puis l’autre, à sa gauche, avec le gros trou béant, que nous allons immédiatement observer de plus près.

Bon voilà, on place l’isolant PEEK du Turbo RDA qui va bien sur le pied de la pièce, on repère l’emplacement probable de la vis de serrage du plot positif, on se dit que le gros trou déjà cité est en prise directe avec le drip-tip, on est content sauf que… La photo montre un orifice rectangulaire perpendiculaire à l’axe de la pièce et cet orifice n’existe pas en vrai, sur le vrai atomiseur ! Mais qu’est-ce donc cette histoire ? Après avoir pensé à la capture fugace du passage d’un micro-vaisseau extra-terrestre devant l’atomiseur démonté au moment précis où j’appuyais sur le déclencheur de l’appareil à images, je me suis dit que c’était peut-être un reflet parasite du à la nature compacte et parfaitement polie de l’acier constituant la pièce. Allez, on va faire simple pour nous remettre de nos émotions, on va juste placer l’isolant PEEK du connecteur 510…

Mais si, il y a un numéro de série au cul de l’atomiseur ! Juste que je l’ai gommé de la photo sans comprendre quel risque il y aurait à le laisser, juste parce que j’ai vu faire ça par plein de monde sur un tas de revues ! Remarquez, faudrait pas que les Chinois me le piquent et qu’il se retrouve sur des milliers de Turbo contrefaits ou qu’un vapoto malhonnête aille le déclarer comme sien chez Vaponaute avant de m’accuser de le lui avoir chouravé… Bon, c’est pas le tout de bavasser, il y a aussi une revue à écrire. Si nous rapprochons les deux pièces très étranges du Turbo RDA, nous constatons qu’elles s’emboîtent et se fixent l’une à l’autre grâce à la vis du connecteur positif, pleine ou percée !

Et là, paf ! Nous comprenons soudain comment va fonctionner le Turbo RDA, nous projetons l’image d’une bobine résistive barrant l’appareil, ses petites pattes fragiles impitoyablement retenues par les vis sauvages dont nous devinons les pas cruels dans la diagonale du montage.

Je sais, j’ai déjà fait le coup la dernière fois mais c’est pourtant la vérité, je ne me souviens plus pourquoi j’ai pris le cliché ci-dessus mais comme il est vraiment magnifique, on va dire qu’il est là pour mettre en valeur le bel usinage du Turbo RDA de Vaponaute, sa finition irréprochable jusque dans l’arrondi de ses arêtes. Superbe, on ne s’en lasse pas, on en redemande, d’où une vue de la face opposée côté bassin !

Là, je n’ai pas compris… Pourquoi diable avoir percé l’atomiseur de part en part pour tarauder le pas des vis de serrage ? Ces canaux ne servent à rien lorsqu’ils sont hermétiquement obstrués par les vis alors pourquoi ? M. Vaponaute, si vous me lisez, merci d’éclairer mon humble lanterne. Bon par contre, on voit bien l’orifice d’alimentation de la cuve, carré comme il est rare d’en voir. Le liquide pourra aisément y monter lorsque poussé par une fiole de « bottom-feeding » ou y descendre lorsque « drippé » depuis le drip-tip. C’est beau, c’est malin et ça devrait marcher mais c’est pas non plus le tout de s’esbaudir encore, il faut avancer.

Le baril d’ULTEM s’emboîte parfaitement sur la base de l’atomiseur, preuve d’un usinage aux petits oignons mais aussi de joints toriques parfaitement calibrés. Les différentes possibilités de réglage du flux d’air entrant vont de un à trois trous puis au « cyclope », configuration non visible sur la photo ci-dessus que j’ai cependant choisie d’entrée pour ne plus en changer. Jamais.

Tenez, d’ailleurs la voilà cette configuration ouverte à donf ! C’est magique, je dis un truc et bim ! La photo déboule toute prête sans que je ne lève le petit doigt. Forcément, l’écriture d’une revue est une promenade de santé dans ces conditions. Allez courage on y est presque, il n’y a plus qu’à coiffer le Turbo de son habit métallique, orifice bien plaqué contre la configuration d’air-flow retenue.

Hey, ça me fait penser à un collègue de chez Dany ! Parce que le Turbo, comme le Mirage du même Vaponaute, il a pas de drip-tip livré avec !

Tu vois Le Daron je pense comme toi, c’est un peu nul de ne pas filer un drip-tip avec une machine de ce prix. Place Vendôme, qu’ils disaient… Quand on va acheter un collier place Vendôme, le gars y vend les perles sans la ficelle et tu te débrouilles en rentrant à la maison pour les enfiler sur un fil de pêche en nylon ? Pffft…

Mais fi de mauvaise humeur, notre Turbo est très joli, très bien réalisé et parfaitement au rendez-vous de nos attentes d’innovation. Limite on piafferait d’impatience de le monter et surtout de le vaper !

Mise en œuvre du Turbo

Ici, on ne plaint pas le cliché alors en voici un juste pour se rafraîchir les idées avant de se lancer à corps perdu dans le « coiling » du Turbo, juste pour que les données du problème à résoudre soient bien claires pour tout le monde.

Là c’est sûr, on fait moins les marioles à moins d’avoir suivi les débats ayant eu lieu sur DanyVape quant à la manière de « coiler » le Turbo, à moins d’avoir vu les schémas anticipatoires de Clandestino. Héhé… Moi, j’ai tout lu chez Dany alors forcément, à l’aise genre « fingers in the nose » ! Mais commençons par le commencement, déjà il nous faut un « coil ».

Le Hypersonic me plaisant bien en acier 316L 22 awg (~0,6 mm), je suis parti direct sur ce beau métal brillant. Après un premier essai en dix spires de diamètre 2,5 mm, jugé rapidement trop large pour la prise d’air du Turbo, je suis revenu sur les sept spires visibles ci-dessus. L’aventure commence donc avec cette bobine fraîchement tournée, en ôtant la vis négative de son logement et en passant la patte supérieure du « coil » derrière sa comparse positive restée en place tout en gardant à l’esprit la capacité du Turbo à modifier l’écart entre ses vis par rotation axiale des deux pièces constituant la base et donc à s’adapter à la largeur de la bobine.

L’usinage arrondi des cavités portant les pas de vis aide efficacement à la mise en place d’un fil d’acier plutôt rigide, le serrage supérieur se réussit sans encombres. Pour le serrage inférieur, particulièrement énervant à cause de l’indocilité manifeste de la patte du « coil » encore libre, j’ai eu recours à une petite astuce :

Ainsi tenue au tournevis par un morceau de ruban adhésif, la vis négative entre dans son logement sans moufter, prend quelques tours sans tomber au sol et on peut alors l’entortiller de la patte de « coil » restante sans perdre la raison, le tout en maintenant la bobine en place de l’autre main !

Et bien voilà, c’est torché en deux minutes, le gabarit laissé en place permet quelques menus réglages supplémentaires de hauteur et d’alignement face à la prise d’air principale.

Retrouvons notre montage deux coups de pince coupante plus tard :

Tout ceci est bien joli mais je ne voudrais pas avoir l’air d’éluder une question cruciale pour la réussite du montage, la question du sens choisi pour le « coil » qui peut être soit proche de la prise d’air centrale, soit proche de la prise d’air de la chambre ULTEM selon son sens de bobinage. Je sais, c’est pas trop clair mais le cliché suivant devrait expliciter le propos :

J’ai visiblement opté pour une bobine tournée vers l’extérieur, alors qu’il aurait été possible et fort esthétique de la loger dans l’arrondi de la prise d’air. Ce choix est issu de l’expérimentation, j’ai testé les deux configurations et retenu celle qui m’a le mieux convenu. Ceci étant, je ne suis absolument pas certain d’avoir opté pour la bonne façon de faire et toute remarque à ce sujet sera la bienvenue. Avec le métal choisi et le nombre de spires effectuées, on s’attend logiquement à une résistance située autour de 0,2 ohm, ce que nous confirme notre ami l’ohmmètre.

Le test de l’incandescence se passe plutôt pas mal, notre bobine rougeoyant comme il faut du centre vers les extrémités.

Outre le fun indéniable de ce genre de cliché au romantisme poignant, il faut préciser que l’acier 316L, en tous cas celui que j’utilise, est assez sujet aux « points chauds », aux petites régions rebelles chauffant plus fort que les autres, sources de goûts parasites désagréables en cours de vape. Le présent test permettant de repérer ces régions trouve donc son utilité, moins avérée dans le cas d’autres natures de fils généralement moins capricieuses telles nichrome ou Kanthal. Nous laisserons bien sûr refroidir la bobine avant de passer à l’insertion du coton sous peine de le… De le quoi ? Oui, de le brûler bien sûr. Y’en a un et demi qui suit, ça fait plaisir…

Les pattes de coton doivent être prévues assez longues pour pouvoir se rabattre vers la cuve située à l’opposé de la bobine. Du célèbre modèle « nœud pap », nous passons ici à l’innovant modèle « cache-nez » (non, Porky pas « cache-groin »), merci Vaponaute !

Il ne nous reste plus qu’à détremper le coton d’un liquide judicieusement choisi, un sociétaire indéboulonnable du Hypersonic par exemple, pour comparer, évidemment…

Puis à placer le baril d’ULTEM sur la base, l’ouverture souhaitée entre MTL et DL un poil moins restreint que celui du Hypersonic bien en face de la bobine…

Et enfin à pousser la bague d’air-flow avec si on le souhaite, une ultime nuance de réglage.

Nous y voilà, notre Turbo RDA est prêt à délivrer ses premières bouffées que l’on espère à la hauteur des efforts consentis. Quel stress, quelle angoisse ! Il convient cependant, avant de passer aux choses vraiment sérieuses, de noter un petit détail ayant son importance.

Le décrochement souligné par la flèche bleue sur la photo ci-dessus est inévitable par construction puisqu’il abrite une tête de vis ne devant pas frotter contre la paroi d’ULTEM. J’ignore si la création de cette fenêtre a été pensée à dessein mais il se trouve qu’elle permet également de contrôler le niveau du remplissage de l’atomiseur. Que ce soit en « dripping » ou en « bottom-feeding », l’apparition de liquide dans cette alcôve indique la limite à ne pas franchir pour éviter le suintement par l’air-flow. Je pense que toutes les victimes chroniques de « l’over-squonking » dont je fais pleinement partie apprécieront !

Et pour finir, vaper avec le Turbo  !

Là, je suis bien embêté et c’est la faute au Hypersonic…

Évidemment, le Turbo RDA marche parfaitement, évidemment, il délivre une vapeur exceptionnelle de nuances et de saveurs, évidemment, il a sa personnalité, sa manière subtile et précise de saturer la vapeur jusqu’à la pointe sucrée, apanage des meilleurs spécialistes du genre mais voilà, dans le domaine des beaux drippers mono-coil aux arrivées d’air issues de la recherche aéronautique, nous sommes quelques uns sur le Navire à causer Hypersonic et il me faut bien reconnaître qu’à l’heure où j’écris ces lignes, le Turbo ne parvient pas à ravir la première marche du podium à son illustre cousin.

Peut-être y arrivera-t-il avec le temps, avec un autre style de montage ou lors d’un emballement de ma part pour la vape « squonkée » où il excelle littéralement grâce à sa fenêtre de contrôle.

En attendant, je ne suis pas absolument certain que les aficionados de l’Hypersonic gagnent à migrer vers ce Turbo RDA pour de seules raisons de vape. Ils le pourront certes par « geekerie », par « neuneuisme » ou par simple curiosité mais à mon avis et cet avis n’engage bien sûr que moi, le Turbo n’est pas nettement supérieur à l’Hypersonic dans le cadre de l’usage que j’en ai, peut-être tout simplement parce qu’il n’accepte pas de bobines aussi larges que le grand cousin sans chauffer abusivement.

Finalement, la conclusion rappellerait un peu la saga des NarDA où le premier dripper de la lignée nous est tombé dessus comme une révélation et où ses suivants, NarCA et NarEA, tout exceptionnels soient-ils n’ont finalement été perçus que comme la redite d’un glorieux ancêtre restant une référence. Et bien voilà, le Turbo RDA me paraît doué, surdoué même pour produire de la vapeur mais il ne fait pas oublier le Hypersonic… Je laisserai donc aux vapotos abordant les drippers de Vaponaute par ce Turbo le soin de trouver les mots pour lui rendre justice, je n’ai pour ma part ni superlatif, ni révolution à ajouter.

Bonne hyper vape à toutes et tous, en Turbo RDA !

⇒Votre avis sur le Turbo RDA  [ratings]

Ecrit par Nesquick

Nesquick, dans la vape depuis 2013.
Intéressé par la découverte de ce nouveau monde de saveurs et de techniques... Bonne vape à tous !

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Test du Mirage par Vaponaute

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