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Le test Kanthal A1 vs Alien Wire sur Pharaoh RDA

Le DanyVape, comme tous les salons où l’on cause riche, génère parfois des sujets à tiroirs devenant récurrents le temps d’une mode. Ainsi, les macérats de tabac ont occupé quelques temps nos lectures avant de récemment laisser place à un début d’intérêt pour divers fils résistifs complexes.

Ces fils complexes n’ont pas été une découverte me concernant, plusieurs bobines de Tiger, Fused et autres Clapton biscornus encombrent déjà ma réserve depuis un bon moment, sans jamais avoir su s’imposer réellement. La raison de ces échecs à répétition est fort simple puisque vapant de préférence sur des atomiseurs doubles coils, RTA ou drippers, les montages à base de fils composites autres que les Clapton simples m’ont invariablement donné des résistances résultantes bien trop basses à mon goût, provoquant d’insupportables échauffements des atomiseurs, aussi rapides que violents.

Je me suis sur ces entrefaites retrouvé sur un shop en ligne national, l’attention tout d’abord attirée par une chouette étiquette « bon plans » rouge pétant et clignotante de surcroît puis un clic plus tard, en arrêt devant un gros dripper mono coil assez bien soldé. Là, le puzzle s’est mis en place. Ce dripper m’a en effet paru pouvoir manger du coil complexe comme qui rigole et fort réjoui de cette constatation alléchante, je me suis immédiatement propulsé vers les différents résistifs proposés par le dit shop. Après avoir failli gomir mon quatre-heures devant le prix exorbitant de certaines pièces, j’ai finalement glissé une boîte de 10 coils « Alien Wire » de chez Wotofo dans le panier avant de retourner acquérir le dripper en question, un antique Pharaoh de chez Digiflavor.

Ah, que tout ceci est intéressant ! Dès que nos amis les MTLeux seront repartis vaquer à leurs occupations, joues creuses et souffle court, je proposerai donc une présentation rapide du Pharaoh, suivie de celle d’un montage de Kanthal A1 en guise de référence permettant finalement d’appréhender notre Alien flambant neuf dans les meilleures conditions possibles.

Présentation du Pharaoh RDA

Le Pharaoh RDA est donc un gros dripper en 25 mm, soi-disant conçu en collaboration avec Rip Trippers, fameux vidéaste vapistique ayant eu son heure de gloire. Oh c’est pas que je l’aime pas, Rip Trippers, au contraire… Outre ses attitudes rigolotes de parfait hurluberlu, il a produit naguère quelques chouettes revues techniques montrant la confection de différents types de coils tels que le Dragon ou le Sleeper sans sponsorisation aucune et ça, c’est plutôt bien. En fait, ce sont les reviewers de vape à la sauce Youtube qui me gonflent en général avec leur air constipé, leurs faux nuages de ouf et leurs commentaires dithyrambiques vendus aux marques.

Alors nous ici, on va le dire tout de suite et franchement. Le Pharaoh est un produit réputé moyen dont le seul intérêt me concernant est d’avoir proposé un plateau mono coil très bien aéré et une cuve profonde au moment même où nous parlions de fils complexes sur le Navire et ce n’est a priori pas un sale coup de malchance s’il se retrouve aujourd’hui soldé au bord de la benne. Et toc !

Notre Pharaoh se démonte en trois pièces principales, un drip-tip anti-jaillissements, un baril et une base. Tout le monde est acceptablement fini mais sans plus, le joint torique visible en bas du filetage sur la base étant à remplacer dès réception. Je passerai rapidement sur le drip-tip, un rien trop fin pour être agréable en bouche mais qui présente l’avantage d’être présent, pour jeter tout de suite un œil au baril.

Contrairement à ce que pourrait laisser imaginer la petite rainure visible à l’extérieur du baril, ce dernier est usiné d’une seule pièce. Son intérieur ne présente pas de dôme concentrateur des saveurs mais une cheminée descendante où viendra s’enquiller le drip-tip. OK, certains drippers pètent le feu sans ce fameux dôme mais là, franchement on a du mal à comprendre le concept.

La base semble elle aussi d’un seul bloc, je n’ai pas réussi à désolidariser le plateau ni la bague de réglage d’air-flow.

La taille des air-holes ne laisse guère de doutes sur les intentions belliqueuses du Pharaoh, on devine que ça va envoyer du steak. La bague crantée ouvre entre zéro et trois trous assez souplement tandis qu’un système à clamps nous promet un montage facile du coil. La tirette soulignée par la flèche bleue permet d’ouvrir et de fermer une cuve capable d’embarquer jusqu’à 2 ml de liquide, par rotation d’un quart de cercle. Voici donc la cuve ouverte :

Et la cuve fermée :

Comme on peut le voir sur ces deux derniers clichés, le flux d’air issu des air-holes latéraux est redirigé vers le centre du montage par trois gros trous rectangulaires n’ayant pas vraiment l’air de plaisanter.

Bon et bien il me semble que l’essentiel est dit sur ce Pharaoh simple et massif mais finalement assez astucieusement situé à mi-chemin entre RDA et RDTA.

Montage traditionnel en Kanthal A1

Le but de ce montage de Kanthal A1 traditionnel étant servir de référence pour comparaison avec un Alien, j’ai préféré en choisir une déclinaison vraiment sérieuse, en 20 Ga (0,8 mm) afin d’obtenir une surface de chauffe voisine et une résistance du même ordre que celles du coil complexe.

Nous voici donc en présence d’un coil tourné sur 8 spires de 3 mm de diamètre, affichant 0,3 ohm. On ne va pas se mentir, un fil d’une telle épaisseur ne peut guère se loger sur tous les atomiseurs du marché mais notre Pharaoh, tout moyen qu’il est, le supporte comme qui rigole, lui donnant même un petit air perdu dans son énorme espace de montage. Un Kanthal 20 Ga reste un résistif comme les autres et rougit comme tout le monde lorsqu’on lui met des watts dans la truffe.

Une fois cotonné et alimenté en jus, notre gros coil produit une vape agréable, douce et onctueuse. Le Pharaoh n’est certes pas un maître des saveurs, loin de là, mais le résultat produit a indéniablement son charme. Aucun phénomène de surchauffe ne venant troubler la fête, notre Pharaoh finirait limite avec un bon point !

Montage exotique en Alien Wire

Quelque peu désarçonné par les 6 ou 7€ demandés pour un coil Alien de builder ou artisan tortilleur de fils, je me suis donc rabattu sur une boîte de 10 Wotofo en nickel 80 à 7€. Oui je sais ça n’a rien à voir, les builders sélectionnent leurs fils dans le cosmos pour nous offrir la meilleure expérience qui soit mais tant pis, je n’avais pas envie d’y mettre autant d’argent.

Si on en croit l’emballage, les Alien seraient en fait des triples fused 3 x 26 Ga enrobés d’un fil en 36 Ga, leur résistance annoncée à 0,22 ohm les rendant aussi impropres à la consommation en double coils que les autres fils complexes ayant jusqu’ici croisé mon chemin.

L’observation de ces Alien m’a quelque peu déçu, leur seule différence avec un fused classique étant semble-t-il l’enroulage ondulé du fil périphérique.

Notre rustique Pharaoh, de son côté, ne rechigne pas vraiment devant l’Alien de Wotofo. Ce coil en 3 mm de diamètre, pourtant de belle taille semble tout aussi dérisoire que son petit camarade de tout à l’heure entre ses grosses pattes mal dégauchies. Un petit coup de watts nous rassure quant au comportement du fil chinois sous pression.

Même si la précision de ce gros lourdaud de Pharaoh reste approximative, il faut bien reconnaître ici une sensible amélioration par rapport au Kanthal A1. À puissance égale, ce coil se montre plus nerveux que son collègue de Kanthal et même si les volumes de vapeur produits restent à mon avis sensiblement identiques, cet Alien sature mieux la vapeur que son camarade, améliorant de ce fait le rendu des saveurs. Ici encore, notre vaillant Pharaoh fait le nécessaire pour éviter l’excès de chauffe non sans un certain brio…

Et pour finir…

L’amélioration de vape ressentie avec le coil Alien par rapport au Kanthal A1 n’est pas une réelle surprise dans la mesure où les entortillages de fils supplémentaires des coils complexes constituent de multiples pièges à jus favorables à une meilleure saturation de la vapeur. Le principal critère de choix me concernant restera finalement économique, entre un Kanthal rustique, bon marché, facile d’entretien et un Alien sophistiqué, parfois fort cher et relativement fragile. Je ne pense pas adopter la complexité au quotidien mais n’exclue pas l’achat d’une bobine artisanale, par simple curiosité face au plus sensible déjà apporté par les Wotofo bas de gamme testés ici.

L’enseignement majeur de ce comparatif rapide se situe à mon sens plutôt au niveau du Pharaoh qui nous montre d’assez belle façon ce qu’il faut d’espace et de ventilation pour vaper un gros coil, traditionnel ou complexe, sans se carboniser la truffe. J’en reviens bien sûr à ces photos commerciales exposées par les fabricants de matos, montrant leur dernier RDA double coils en 22 mm équipé d’une paire d’Alien tel celui-ci, omettant bien sûr de préciser que leur joli matériel ne saura jamais dissiper la chaleur produite par de tels radiateurs en ordre de marche, sauf bien sûr en vape électronique, à 20 watts et en ne tirant que de rares et minables bouffées de lapereau craintif.

Bonne grosse vape à toutes et à tous, en bon gros matos à gros fils !

Ecrit par Nesquick

Nesquick, dans la vape depuis 2013.
Intéressé par la découverte de ce nouveau monde de saveurs et de techniques... Bonne vape à tous !

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