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Le Monster v3 par 528 Custom Vapes

Après quelques années de pratique vaporeuse, le tiroir à matos se trouve bien encombré. L’adoption de la vape par inhalation directe a inexorablement poussé les pièces les plus anciennes vers l’obsolescence et quelques vieilles stars du tirage serré moisissent désormais dans le coin le plus reculé du stock, attendant d’éventuels jours meilleurs. Sans aller jusqu’à parler d’attachement, il faut bien reconnaître que je tiens encore à ces Russian, Ithaka, Taifun GT et la chute vertigineuse de leur valeur sur le marché de l’occasion n’en est pas l’unique raison. Notre histoire commune est en effet émaillée d’essais, d’échecs, de galères sans nom pour parvenir enfin à les faire fonctionner correctement et cela créé forcément des liens.

Entre le vapoto moyen pris de nostalgie passagère face à ces tubes d’acier et de pyrex inusités et un moddeur partageant le même genre de vision avec les moyens d’y faire quelque chose, le courant peut passer si l’opportunité s’en présente et c’est le bon shop à la licorne qui m’aura guidé vers le Monster v3 des américains de 528 Custom Vapes, une émanation musclée du légendaire Kayfun 3 largement dopée aux vitamines. Très intrigué par cette remise au goût du jour de l’excellente vape délivrée jadis par l’atomiseur vedette de SvoëMesto, je n’ai bien sûr pu résister à sa chute de prix, tombé de 75€ à 30€ pour cause de soldes, me laissant même tenter par un kit élargissant la tuyauterie pour 10€ supplémentaires.

Avant de découvrir le Monster v3, il n’est sans doute pas inutile de se rafraîchir la mémoire par un petit cliché du Kayfun 3, la référence !

Anatomie du Monster v3

Le Monster v3 est constitué de sept pièces principales comme le montre la photo ci-dessous :

Nous avons ici sur la rangée du haut et de gauche à droite la base de l’atomiseur, la cheminée, la chambre de vaporisation, le tank de PMMA et sur la rangée du bas, toujours de gauche à droite, l’embout du drip-tip, le drip-tip et le top-cap.

Toutes ces pièces respirent la qualité et c’est très bien ainsi car un esprit chagrin aurait pu trouver le prix du Monster v3 bien élevé pour une simple copie du Kayfun 3. Les aciers sont lourds, brillants, très bien usinés et parfaitement finis. Les joints toriques sont denses et semblent vouloir défier le temps.

Le monster v3 est livré avec deux embouts pour le drip-tip, l’un noir et l’autre rouge. L’originalité ce dernier aura eu ma préférence, d’où sa présence sur la photo.

Les adeptes des Russian et Kayfun 3 se sentiront immédiatement à l’aise face à la base du Monster v3 ainsi que face à sa chambre de vaporisation et sa cheminée. Le choix d’un tank entièrement fait de PMMA mettra par contre la larme à l’œil aux puristes, ce choix empêchant l’usage serein de certains liquides acides ou corrosifs et laissant planer le doute quant à la pérennité de ses deux filetages destinés à rencontrer de l’acier. Nous pouvons malgré cela nous autoriser un brin d’optimisme, le Monster v3 est un atomiseur « high-end », « made in USA » de surcroît et pourrait fort bien tenir la route contre toute vraisemblance !

Le contact électrique est assuré par une vis de cuivre non réglable mais amenant une conductivité optimale. Fidèle à sa filiation, le Monster v3 se remplit par la base après dévissage d’une vis prévue à cet effet.

L’air arrive au montage par deux énormes prises de 7 x 3 mm diamétralement opposées, guidé par la tubulure d’un plot positif en laiton pour déboucher sous la bobine résistive. Les conduits d’alimentation en liquide ont également reçu leur dose d’élargissement par rapport au Kayfun 3 et ne seront vraisemblablement pas à réusiner pour éviter les dry-hits. Les vis de serrage du résistif sont par contre restées paradoxalement assez modestes et il sera bien difficile de faire accepter plus épais que le Clapton Wire de la photo ci-dessus à notre Monster v3.

La chambre de vaporisation frappée au logo du moddeur se visse sur la base exactement comme celle d’un Kayfun 3. Comme on peut le constater, le liquide n’aura guère à se poser de question quant au chemin à emprunter lors de l’aspiration…

La cheminée en forme d’entonnoir prend sa place en sommet de chambre, pour la plus grande joie des nostalgiques.

Vient alors le tour du tank qu’il faudra manipuler avec précaution pour éviter tout faussage du filetage. Une fois présenté correctement, il se visse sans difficulté jusqu’au gros joint torique constituant la butée.

Le top-cap mérite les mêmes attentions de vissage, étant lui aussi susceptible de foirer le PMMA de manière irréversible. L’opération se déroule cependant sans accroche, l’usinage du Monster v3 étant réellement irréprochable.

Le drip-tip, d’un diamètre extérieur de 12 mm pour un diamètre intérieur de 7 mm vient terminer le montage, sa couleur rouge amenant à mon sens un petit plus au look de l’atomiseur. Le Monster v3 monté mesure 52 mm de haut pour un diamètre de 22 mm.

Anatomie du Chuff Kit « M »

Le Chuff Kit « M » est proposé pour augmenter le tirage du Monster v3 tout en lui apportant un tank Pyrex. Un autre kit dit « Large » existe pour encore plus d’air et un montage du Monster en taille réduite. C’est assez rigolo de voir le nombre de pièces constituant le Chuff Kit par rapport à l’atomiseur en version standard, à croire que la base constitue à elle seule 80% du prix d’un Monster v3 !

Notre Chuff Kit est constitué d’une bague se vissant sur la base pour accueillir le tank Pyrex, d’une chambre de vaporisation cylindrique et d’un drip-top jointé prenant place sur le pas de vis supérieur de la chambre pour maintenir le tank. Un plot positif au conduit élargi accompagne le tout pour accommoder le flux d’air aux nouvelles conditions de ventilation de l’atomiseur.

Une fois monté, le Chuff Kit change radicalement l’aspect du Monster v3, le rendant plus trapu. Le drip-top évasé donne une vue large sur le montage et l’on peut s’inquiéter d’une probable altération des saveurs rendues par ce dispositif.

L’étranglement de la cheminée disparu, on imagine également une contenance nettement inférieure pour le tank du Chuff Kit, tout Pyrex soit-il. De fait, le kit réduit les 4 ml de la configuration originale à quelque chose avoisinant 2 ou 2,5 ml à tout casser.

La vape du Monster v3

Le positionnement du coton sur le plateau du Monster v3 nous rappelle évidemment les bons principes en vigueur sur les Russian et Kayfun 3 : Ne pas mettre trop de coton, ne pas le tasser, ne pas obstruer les goulottes d’alimentation.

Une fois la garniture en place, il convient de l’amorcer puisque l’opération ne sera plus possible ensuite. Ce Monster v3, à l’instar de ses glorieux ancêtres ne supporte guère l’ouverture cuve pleine. Bon, oui on peut y arriver en essayant de garder la chambre en place lorsqu’on dévisse la base mais le péril est grand quand l’incertitude plane.

De la Fiber Freaks « densité 1 » et du liquide Nicoticket… Ben oui, c’est un modeste hommage à ces deux enseignes de produits à vaper, à ces acteurs reconnus du microcosme tous deux en cours de disparition au moment où j’écris ces lignes. On a beau faire du stock, engranger des réserves de ces produits, un jour il n’y en aura plus du tout, nulle part et c’est bien triste…  :cry:

Le montage vu de dessus paraît bien gras et bien huileux, nul doute qu’il soit prêt pour la vape ! Comme dit plus haut, le Monster v3 se remplit par la base, à l’ancienne. Je dois avouer ne pas avoir essayé de verser le liquide par le haut du tank top-cap retiré, persuadé de la fatalité d’une inondation majeure en pareille entreprise. La vis de remplissage et son joint d’étanchéité se retirent facilement pour laisser libre un orifice assez large, accueillant sans problème flacons et pipettes de toutes sortes.

Evidemment, l’opération sera facilitée par l’usage de flacons à embout fin mais réussira également avec un peu de patience et de persévérance à l’aide d’une pipette de type flacon Halo. Et voilà notre Monster v3 prêt à envoyer la vapeur !

Autant le dire tout de suite, le Chuff Kit ne m’a pas convaincu, émaillant la vape de dry-hits à répétition quelque soit la garniture de coton utilisée. J’imagine que la chambre droite peine à établir la nécessaire dépression assurée historiquement par la chambre terminée en forme d’entonnoir et perturbe de ce fait la bonne alimentation en jus. Bien sûr, cette fâcheuse tendance peut être contournée en réamorçant de temps en temps la mèche par une aspiration légère sans mise à feu, air-holes obstrués par le pouce et l’index mais cette gymnastique devient gonflante à la longue et je n’ai donc guère tardé à revenir sur la configuration d’origine, en conservant tout de même le plot positif élargi issu du kit.

En configuration standard notre Monster v3 vape superbement bien, conjuguant saveurs et volume de vapeur avec brio. Je meurs bien sûr d’envie de placer ici une allusion au lieu commun de la « vape typée Kayfun » mais préfère y renoncer prudemment, craignant de rester sec en cas de demande d’explication un tant soit peu précise sur ce fameux type de vape !

Toujours est-il que le Monster v3 occupe mes boxes depuis plusieurs semaines maintenant, acceptant avec bonheur différentes saveurs de liquides diversement chargés en glycérine, faisant allègrement oublier ses deux inconvénients majeurs et historiques de remplissage par la base et d’impossibilité de démontage cuve pleine.

Comme un coup de cœur ne vient jamais seul et qu’il n’y a pas que la vape dans la vie, en voici un autre, musical celui-là :

Bonne vape à toutes et tous avec Angus et Julia, en Monster v3   :bye:  !

Ecrit par Nesquick

Nesquick, dans la vape depuis 2013.
Intéressé par la découverte de ce nouveau monde de saveurs et de techniques... Bonne vape à tous !

18 Comments

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  1. Superbe revue pour un ato qui vape avec brio. Pour 40€ avec le kit « large », c’est une super affaire. Ce fut mon premier vrai reconstructible et je n’en fût point déçu.. :good:

  2. Un kayfun sous stéroïdes en sommes!

    sympa cet ato, le chuff kit doit effectivement foiré à cause d’une dépression insuffisante, j’avais rencontré ce soucis sur le kayfun lite + il fallait serrer le tirage ou c’était dry hit sur dry hit on peut donc imaginer que le monster repose sur ce principe. le côté – c’est la vis de remplissage bon il date un peu mais c’est pas ce qui se fait de mieux.

  3. :bye:
    Un ato qui pêche en effet par la pérennité des filetages de sont tank PMMA.
    Existe t -il des tanks de rechange en vente ?

    +1 pour Heart Beats Slow, morceau folkant cool, qui met de l’ambiance dans l’église ! J’aime bcp la petite voix sucrée de Julia.

    J’espère que tu te régales avec les derniers Nicoticket ( il est bon le Cure 2.0 ) ?

    Pour ma part, le TF GT2 est toujours en service quo-ti-dien… mais il y en a 2 ex dans mon tiroir en cas d’avarie…

  4. De retour après un petit séjour chez les Bataves
    Sympa ton « petit »ato , même si ce n’est plus ma came . Quant à la musique , dans le même style connais tu Edie Brickell ?
    Je te conseille l’album Shooting Rubberbands at the stars

  5. Hello nesquick belle revue comme dab j’ai moi aussi ete intriguer par cette ato j’aime bien son look peu tu me dire si il accepte les wattages elever sans trop chauffer.

  6. J’aime bien la fraterie des Cailloux d’Australie!!! C’est cool d’intégrer autre chose que des atos, box, cotons et jus aromatisés dans un article.
    Belle revue, comme à ton habitude!

  7. Mon curé vapoto chez les guitaristes ? Mmmm… Ca sent le caramel salé qui coule sur les doigts au remplissage et la vibration des esgourdes au rythme des poumons qui se remplissent… Pendant ce temps là, le coeur des spectateurs fait boum et renvoi l’info au lecteur qui n’en demandait pas temps…. Bravo Nesquick, les paroles sonnent aussi bien que la chanson ! :rose:

  8. Le Monster v3 n’est plus produit, c’est sans doute pour cela que je l’ai topé au tarif d’une fin de série. Il parait qu’il a eu pas mal de succès aux States, rien d’étonnant de par sa filiation avec le KF3 et son excellente vape. Le clone est toujours disponible.

    @zaza Le site de 528 Custom Vapes proposait un tas de pièces, de kits et de gadgets pour le Monster mais comme le modèle n’est désormais plus suivi, les réparations vont devenir compliquées. Le The Cure 2.0 est excellent et fait d’autant plus regretter la cessation d’activité de Nicoticket.

    @sezni Yo, Edie Brickell me dit quelque chose… Je vais re-jeter une oreille !

    @mexicano Hum… Le Monster est construit sur la base d’un KF3, il peut manger plus que son modèle mais reste quand même limité. Je le vape en 30 watts avec un coil de Clapton en 0,7 ohm, 40 Watts avec le Chuff Kit…

  9. @nesquick Si Porky ne te remercie pas pour cette revue, moi oui !! ne trouvant qu’un version clonée chez FT et voulant profiter du coupon 20% je me suis aussi fait péter une box petit budget dont j’espère pouvoir faire la revue sur le navire.
    Encore merci pour la découverte de cet ato qui correspond bien a mon style de vape.

  10. Une très bonne revue comme d’habitude :D
    Cette dernière tombe au moment ou j’ai ressorti le mien d ailleurs ^^
    acheté pareil en pack (white out) mais une préférence sans chuff kit, je n arrive pas (ou plus) à le monter sans qu il dry help :'(
    je le monte a 5 tours de 0.4 en 2.5 soit 0.63 ohm pour 4 volt (environ 23/24 watts) de rythme de croisière), les premieres taffs magnifiques et très vite le dry arrive … donc mon cotonnage est en cause sans aucun doute, des conseils?

  11. @canardsauvage J’espère en tous cas que la loterie des clones te sera favorable ! Le petit danger sur le Monster est au niveau du tank… Il faut que le PMMA soit de qualité pour que les deux filetages résistent aux vissages / dévissages. Mais bon… En faisant bien attention… Et puis on achète pas un ato pour la vie !

  12. @laurent J’ai eu les mêmes problèmes de dry-hits avec le Chuff… Le Fiber Freaks densité 1 arrange un peu les choses mais il me fallait quand même réamorcer en cours de vape par aspiration sans faire feu, les air-holes bouchés par le pouce et l’index.

    A mon avis, le problème est conceptuel… Je pense que la cheminée droite du Chuff, dépourvue de l’étranglement de la version standard est insuffisante pour créer la dépression dans la chambre et faire monter le liquide vers le coil via les rigoles latérales du plateau. Du coup, le montage doit-être parfait voire plus encore pour que ça marche…

  13. tu me rassures presque d avoir le meme probleme :p
    mais justement j ai le soucis meme sans le chuff….

    donc vu que tu l utilises régulierement tu dois l avoir corrigé? ou tu continues a l amorcer manuellement par moment peut etre? auquel cas je passe mon tour par contre

  14. @nesquick j’ai, au cas ou, prévu des tanks de remplacement dans ma commande comme le produit à été arrêté. Pas sûr de pouvoir trouver des spares, même clonés, encore bien longtemps.

  15. @laurent Ah, des dry-hits sans le Chuff… Pas pareil ! Bon… Mon exemplaire est monté en Clapton, 5 spires de diamètre 2,5 mm pour 0,7 ohm et je le vape en 28 watts, soient 4,3 volts environ. On est donc dans les mêmes plages d’utilisation…

    Je le garnis en Cotton Bacon v2 ou en Fiber Freak densité 1 et ça marche bien. J’imagine que tu as déjà fait des recherches sur la question mais voici quelques pistes au cas où…

    Une fois prélevé, je détends le coton jusqu’à en faire une sorte de feuille que je roule ensuite en cylindre sans trop tasser. Une fois passée dans le coil, la mèche doit pouvoir coulisser sans se déliter mais en résistant quand même un peu. Le coton gonfle une fois imbibé, le Fiber Freaks beaucoup moins.

    Je coupe ensuite une patte de la mèche, bien droit et la positionne sur le plateau de façon à ce qu’elle le touche largement mais sans entrer dans les rigoles d’alimentation puis je coupe la seconde patte à la même longueur que la première.

    J’amorce abondamment la mèche avec le liquide du moment et plaque les pattes devenues collantes le long des plots, en veillant toujours à ce qu’elles soient au contact du plateau sans entrer dans les rigoles. Je visse la chambre sans son couvercle et vérifie que les pattes ne se sont pas barrées à droite ou à gauche lors du vissage. Si c’est le cas, je les remets d’aplomb à l’aide d’une pince brucelles. Je visse ensuite le couvercle de la chambre, le tank, le top-cap et remplis l’ato par la base.

    Les pièges classiques de ces atos sont le coton trop tassé et le bout de mèche trop court qui ne reçoit pas de jus ou trop long qui descend dans la rigole d’alimentation…

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