Le Navire est un nid d’influences… On y rencontre toujours quelque chose que l’on ne connaît pas, les lectures y finissant souvent par un débit bancaire au grand dam de Porky (le cochon-tirelire) bien trop fréquemment malmené. L’atomiseur Haze de Vapehead Origins m’est venu de là, de remarques du matelot Sezni qui le premier en ces lieux l’a repéré et évoqué. Difficile de rester sourd aux arguments de cet atomiseur et je n’ai d’ailleurs pas tardé à m’y intéresser de près (au Haze, pas à… Hum…).
Pas suffisamment cependant pour me farcir les ruptures de stock de l’original et c’est donc d’un clone Tobeco dont il sera question ici. Un clone, un de plus… Je ne sais quand je reviendrai à ces produits originaux dont j’étais naguère si friand mais j’ai l’impression que ce n’est pas demain la veille. Trop difficiles à obtenir, trop chers, trop rapidement obsolètes… Une page est tournée.
Le remontage du Haze
Le Haze arrive bien sûr monté mais c’est sous forme d’un puzzle à neuf pièces que nous allons le découvrir… Hin hin… Parce que je l’ai démonté avant.
En haut, de gauche à droite : le drip-tip, le top-cap, la paroi de la chambre, le tank. En bas, toujours de gauche à droite : le bottom-cap, le plateau, le pôle positif, la vis du pôle positif et l’obturateur du plateau.
Le tank
Le bottom-cap est équipé de deux joints toriques sur lesquels vient s’enquiller un tank de PMMA donné pour 2,8 ml mais excluant d’entrée les liquides corrosifs de type anisés ou citronnés. Je dois avouer ignorer si d’autres versions de tank, acier ou Pyrex existent pour autoriser toutes les saveurs au Haze. La couleur jaunâtre du tank peut paraître vraiment moche, je dois encore avouer ignorer s’il existe des alternatives…
Le plateau
Le plateau présente lui aussi deux joints toriques destinés à clore fermement le tank sur lequel il s’appuie et donne tout de suite la mesure. Quatre orifices curieusement filetés laisseront passer le type de mèche choisi sous les bons auspices de deux plots négatifs taillés dans la masse, en attendant l’arrivée du plot positif accueilli par l’isolant Peek pas super bien ajusté visible en position centrale. Le cinquièle orifice situé à droite sur la photo ressemble à s’y méprendre à un astucieux dispositif de remplissage du tank.
Le bottom-cap
Retournant l’assemblage pour insérer la vis du plot positif, l’attention se trouve immédiatement captée par la gravure « VHO », initiales du modeur Vapehead Origins malheureusement en léger relief et les barbes métalliques restées sur la tête de la vis… Rien de tel pour labourer la box ou le mod choisi pour accueillir ce Haze… Un coup de papier de verre, ici à la one-again comme le prouvent les rayures visibles sur la photo auront raison de ces petites approximations de clone. Enfin… S’il est prouvé que l’original ne souffre pas des mêmes défauts.
Le pôle positif
Le pôle positif sert d’écrou pour fixer le bottom-cap, le tank et le plateau traversés par la vis précédemment citée. Un nettoyage du tank nécessite donc un démontage complet amenant une potentielle fragilité d’usure au niveau de la tête de la vis et de son filetage. L’empreinte des vis de fixation des coils, plutôt légère, est également inquiétante comme j’ai d’ailleurs pu le lire au sujet de la version originale du Haze. Les empreintes hexagonales « allen » adaptées aux serrages faciles et efficaces auraient certainement été préférables. Enfin, le pôle positif se révèle légèrement excentré… Magie du clone !
L’obturateur
La moitié du plateau peut être obstruée par une magnifique pièce de plastique colorée en jaune-orangé. Ses deux pattes s’incrustent entre les pôles négatifs et le pôle positif central, sur la partie de plateau dépourvue des espèces de cornes signalées par des flêches bleues sur ma superbe photo absolument pas floue. On peut légitimement craindre pour la longévité de ce système de fixation, un jeu risquant de s’instaurer entre les pattes de l’obturateur et les pôles sous l’effet de l’usure. L’obturateur est percé de part en part pour permettre le remplissage du tank par l’orifice dédié. On comprends ici que le Haze ne permettra que deux choix de montage, double ou quadruple coil… Gloups…
La chambre
La paroi de la chambre vient se caler sur les joints toriques situées sur le haut du plateau, son large air-hole se positionnant en face de l’emplacement des futures résistances. Le Haze ne propose pas de réglage d’air-flow, la large fente visible sur la photo assurant le boulot sans autre option possible.
Le top-cap
Le top-cap se place sur le haut de la chambre, maintenu lui aussi par un joint torique. L’orifice destiné à recevoir le drip-tip est excentré, constituant une particularité majeure de ce Haze qui ne ressemble de ce fait à nul autre atomiseur. Il paraît futé de placer cet orifice juste au dessus du futur emplacement des résistances de façon à envoyer la vapeur directement au drip-tip, en remarquant d’ailleurs que ce top-cap plat ne présente pas le fameux dôme si recherché pour la concentration des saveurs en cours de vape.
Le drip-tip

Le drip-tip fourni est métallique, sa partie haute étant recouverte d’un cylindre de Delrin certainement destiné à éviter l’échauffement des lèvres lors de l’aspiration. Ce dispositif de bête de course tranche avec le diamètre plutôt standard de ce drip-tip situé à vue de nez autour du centimètre.
Le « coiling » du Haze
Le Haze pourra certainement accepter tout type de montage, du micro-coil au câble en passant par le genesis mais seulement en double ou quadruple coil sous peine de laisser béant un des quatre gros orifices du plateau et de s’exposer à diverses catastrophes de type vidage du tank dans un sac ou une poche.
Les bobines
Pour un premier essai, j’ai choisi la simplicité d’un double micro-coil coton réalisé en Kanthal 0,5 mm sur huit spires de 2,5 mm de diamètre. Il est ici impératif de réaliser deux bobines symétriques en inversant le sens du bobinage lors de l’enroulement du résistif autour du gabarit.
Le montage
Cette précaution prise, le Haze s’avère plutôt facile à monter. Le serrage des vis de pôles est un peu compliqué par la légèreté des têtes de vis nécessitant un tournevis de taille parfaitement adaptée pour éviter tout risque de détérioration des croix.
Les tests
Une fois les deux bobines en place, il convient de se livrer aux tests habituels même si on est absolument certain d’avoir réussi un montage ultime, tendant asymptotiquement vers l’absolue perfection. L’ohmmètre montre ainsi une résistance résultante de 0,36 ohm tout à fait cohérente avec le type de bobines montées.
Le test de mise à feu montre deux bobines équilibrées face à l’alimentation électrique. Précisons tout de même qu’il n’y a guère de magie, il faut bien presser le bouton de mise à feu même sur une RX-200 pour provoquer l’incandescence. La photo a seulement été prise sur la chaleur rémanente après relâchement du dit bouton !
La garniture
Toujours fidèle au coton japonais Puff, j’en ai taillé une bandelette d’environ 6 mm de large pour remplir au mieux les deux grosses bobines résistives. L’insertion se fait par le haut des spires en tournant légèrement le coton pour lui permettre de descendre jusqu’au fond du tank.
Le montage se termine par le placement de l’obturateur sur les deux orifices laissés libres par le montage en double coil et par le remplissage du tank par l’orifice prévu à cet effet.
Et la vape du Haze…
Comme on a pu le constater lors du montage, le Haze présente plusieurs caractéristiques typiques d’une machine à vapeur et c’est à mon avis en cela qu’il se différencie du Origen v2 auquel il est souvent comparé. Air-hole imposant, Larges orifices d’arrivée de liquide, montage minimal en double coil, drip-tip doublé de Delrin, ces deux atomiseur ne jouent pas dans la même cour et n’ont de commun que leur côté top-coiled…
Toujours à mon avis, le Haze doit plutôt être regardé comme un dripper à tank ou RDTA, plus extrême qu’un Origen même s’il en reprend quelques idées comme l’utilisation d’un obturateur, également réducteur de chambre. Il se révélera certainement sous son meilleur jour équipé de montages plus bas en résistances et soumis à des puissances plus élevées.
Ces impressions ce confirment à l’utilisation, le Haze envoie gravement le steak. Le montage présenté ci-dessus, testé entre 40 et 50 watts, produit des nuages absolument énormes. Les résistances grésillent joyeusement et une vapeur chaude, blanche et dense réjouit le larynx de son épaisse consistance comme sait si bien le faire, dans une moindre mesure, le cousin Origen v2.
Mais la vraie surprise vient du rendu des saveurs délivrées par le Haze, absolument excellent. La vapeur produite est saturée, sucrée, digne de celle des meilleurs drippers que j’ai pu tester. Bon, bien sûr c’est encore et toujours une question de goût mais les pirates appréciant une vapeur ronde, épaisse, gorgée de saveur limite comparable à celle du Darang devraient se trouver fort satisfaits de ce Haze, passant allègrement sur la consommation de liquide totalement hallucinante de la bête…
Bonne vape à toutes et tous, en Haze RDTA !
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