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Le dripper KLS, pour ceux qui n’aiment pas les drippers

Il arrive parfois, au cours de promenades connectées sans but précis, de tomber sur un matériel accrocheur au détour d’une vitrine de shop en ligne. L’événement sera d’autant plus plaisant que l’article en question s’avérera complètement inconnu au bataillon, du genre de ceux dont on n’a absolument jamais entendu parler avant. Ce style de rencontre est bien sûr la bête noire du pauvre Porky (le cochon-tirelire) qui se retournera une fois de plus dans le lit d’hôpital où l’a conduit la mauvaise idée de ronger le câble d’alimentation de mon ordinateur portable afin de précisément empêcher ce genre de déambulation souvent néfaste pour les cartes bancaires.

Je n’avais donc jamais entendu parler du dripper KLS proposé par le moddeur Anonymous, qui ne risque d’ailleurs pas de devenir célèbre rapidement avec un nom pareil, avant de tomber dessus presque par hasard. Quelques recherches menées grâce à notre ami le moteur n’ont guère éclairé ma lanterne, le KLS serait d’origine russe sans qu’il ne soit possible de dégoter un quelconque site commerçant le proposant en version originale. C’est donc encore une version clone que je me suis trouvé contraint de commander, totalement désespéré de ne pouvoir lâcher les $150 apparemment demandés par les concepteurs anonymes de l’objet. Une version clone oui mais de luxe, proposée par la ShenXingKang Technology Company plus connue par ses initiales SXK. Cette entreprise chinoise honnie de tant d’artisans de la vape ne s’occupe en général que du meilleur sans concessions majeures à la qualité, de quoi être a priori bien serein face à son interprétation du KLS ajoutée au panier d’emplettes ce jour-là.

L’anatomie du KLS

La particularité remarquable et remarquée du dripper KLS est de proposer une chambre entièrement constituée de ULTEM, ce vilain plastique jaune très en vogue dans le microcosme vaporeux grâce à de remarquables propriétés de résistance thermique et mécanique.

La photo ci-dessus nous dévoile de droite à gauche la base du KLS typiquement mono-coil, son drip-tip et sa chambre de vaporisation taillés dans le ULTEM ainsi qu’un cache métallique recouvrant la chambre pour relever le niveau esthétique de l’ensemble. Comme SXK fait bien les choses, un sachet d’accessoires fourni nous amène deux joints toriques de rechange, un pin BF et deux vis de serrage à empreinte Allen destinées aux nostalgiques de la version originale, équipée de ce type de vis. Une clé BTR adaptée en 0,9 mm complète la livraison.

Un examen plus approfondi de la base ne montre rien de particulier, le plot négatif est classiquement taillé dans la masse tandis que le positif maintenu par la vis du connecteur 510 se trouve isolé de la cuve par une semelle de PEEK. Cette cuve relativement peu profonde ne constituera pas une réserve de liquide inépuisable, ce qui ne posera guère de problème aux adeptes du « bottom-feeding » grâce à la vis percée fournie.

Le rebord de la cuve est usiné en un pas de vis destiné à recevoir la chambre de ULTEM, étonnamment court. Les fentes creusées pour accueillir le fil résistif au sommet des plots sont disposés en diagonale, laissant supposer un positionnement oblique du coil. Le KLS va chercher de l’air par le haut, comme le montre une vue rapprochée de sa chambre :

L’espèce d’entonnoir taillé dans le haut de la chambre dirige le flux d’air latéral vers le coil et le protège d’éventuelles gouttes de liquides baladeuses lors du remplissage de la cuve par le drip-tip.

Une vue intérieure de la chambre permet de mesurer l’effort de conception et d’usinage consenti pour la réalisation de ce dripper décidément innovant et hors normes. Le seul bémol relevé lors de l’examen anatomique du KLS concerne le drip-tip, de forme et de dimensions propriétaires. La finesse de sa paroi le rend en effet assez peu agréable en bouche sans qu’il ne soit possible de lui enquiller un autre embout, pour cause de diamètre exotique.

Cet unique bémol de confort reste bien sûr acceptable face aux choix éclairés ayant guidé la conception du KLS, tels la prise d’air par le haut de la chambre garantissant un matériel sans fuite, profilée pour des saveurs optimales et cet ULTEM garantissant un échauffement minimal du système en cours d’utilisation.

Le montage du KLS

Le premier montage du KLS en sortie d’emballage fut un simple-coil de Kanthal 0,5 mm tortillé sur huit spires de 2,0 mm de diamètre affichant une résistance d’environ 0,7 ohm. Ce montage a donné pleine et entière satisfaction autour de 35 watts sur box électronique mais s’est révélé un peu mollasson en vape mécanique, d’où l’idée d’utiliser le même profil de bobine mais cette fois en acier 316L.

C’est avec une étonnante facilité qu’une telle bobine trouve sa place entre les plots du KLS, la découpe diagonale des fentes au sommet des plots faisant merveille malgré une longueur de coil ici un peu limite.

Le système de blocage du coil s’avère également fort pratique, les vis à empreinte cruciforme proposées de préférences aux vis Allen prévues par le moddeur n’y étant vraisemblablement pas pour rien. Une poignée de secondes suffit à disposer d’un KLS prêt pour la mesure de résistance…

La valeur de 0,41 ohm affichée pour notre bobine d’acier devrait permettre une meilleure réactivité du dripper en mode mécanique, ce qui est bien sûr le but recherché. Passons maintenant au cotonnage de notre KLS.

Le positionnement légèrement oblique du coil permet la disposition en « S » d’une mèche de coton que l’on laissera assez longue de façon à bien tapisser de fibre le fond de la cuve. Il ne reste plus qu’à amorcer le coil de quelques gouttes de liquide avant de remonter notre dripper.

La chambre de ULTEM se visse sur le pas usiné au bord de la cuve. Comme dit plus haut, ce dernier est fort court et la chambre arrive en butée après à peine un tour. On doit certainement pouvoir compter sur la résistance du ULTEM pour éviter que tout ce petit monde parte en sucette au bout de quelques remontages mais il semble tout de même important d’y aller mollo et de ne pas serrer les pièces en mode bourrin énervé.

On pourrait déjà à ce stade placer le drip-tip sur la chambre et commencer à vaper un dripper particulièrement laid mais non, il vaut mieux pousser l’enjoliveur métallique en prenant soin de laisser ses deux fentes d’aération coïncider avec celles de la chambre.

Le drip-tip peut maintenant conclure le montage, nous laissant face à un atomiseur sobre, pas franchement joli mais pas complètement moche non plus.

La vape du KLS

Héhé… Nous y voilà ! J’imagine que les lignes ci-dessus comportent suffisamment d’indices et de sous-entendus déjà conquis pour ne surprendre personne en affirmant que ce KLS est… Génial !

Il est en effet comme nous l’avons vu facile à monter, facile à démonter et donc facile à entretenir, ce qui n’est déjà pas mal. En plus de ces qualités « mécaniques », le KLS vape superbement bien tant en Kanthal pépère qu’en acier plus nerveux, produisant une vapeur énorme en volume mais aussi en densité et en saveur avec ces deux types de montages. Le petit goût sucré des liquides si agréable en vape est là et bien là, les taffes s’enchaînent goulûment sans provoquer d’échauffement violent de la chambre, bref, c’est le panard et tout ça avec un mono-coil…

Il faut quand même dire que je ne pratique quasiment jamais de « dripping » en mono-coil, la manie implantée étant de toujours monter autant de bobines qu’un plateau offre de trous. Avec le KLS, il n’y a guère le choix, unique le coil sera. Et bien quelle découverte ! La vapeur y gagne en moelleux ce qu’elle perd en hit et je dois bien reconnaître apprécier fortement cette densité souple à la limite de l’onctuosité encore bel et bien présente après le retrait de deux spires du montage présenté ci-dessus pour le ramener aux alentours de 0,3 ohm, ma valeur de prédilection sur un mod mécanique mono-accu tel que le Paps v3 de la photo.

Et pour finir…

Ah, la belle découverte que voilà ! Plutôt que d’engluer le KLS sous une nouvelle tartine de compliments, disons juste qu’il me paraîtrait idéal pour celles et ceux qui n’aiment pas les drippers ! Sa facilité de montage et d’entretien, le confort extrêmement goûteux de sa vape mono-coil située à mille lieues des flux hyperboliques délivrés par les défonceurs de truffe philippins multi-bobinés a vraiment de quoi proposer une alternative crédible aux aficionados pépères de l’ato-tank orienté saveurs calés autour de l’ohm avec toutefois le petit grain de folie propre aux drippers en plus.

Bon « dripping » pépère à toutes et tous, en KLS bien sûr !

Ecrit par Nesquick

Nesquick, dans la vape depuis 2013.
Intéressé par la découverte de ce nouveau monde de saveurs et de techniques... Bonne vape à tous !

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