L’année 2016 qui s’achève aura été l’année de la vape me concernant, reléguant 2015, 2014 et 2013 au rang d’aimables plaisanteries. Il paraît que bon nombre de vapotos connaissent ainsi des pics boulimiques de tests à tout va, il m’aura fallu trois années de chauffe avant l’explosion. Je ne pense pas avoir vapé plus que l’an passé, je n’ai pas forcément acheté plus de liquides ou de concentrés ni expérimenté moult nouvelles techniques de montage, l’essentiel ayant déjà été réalisé en ce domaine les années précédentes. Non… En 2016, j’ai acheté du matos.
Bien sûr, tout est relatif et je ne me permets cette affirmation péremptoire qu’au vu des achats de l’an passé. D’autres vapeurs ricaneront peut-être, considérant ce bilan de vape comme faiblard et mal venu mais tout de même… 9 boxes, 41 atomiseurs… Quasiment une nouveauté par semaine ! Je ne pense pas raisonnable de présenter une liste exhaustive de ces 50 pièces en un article interminablement long et barbant et vais donc au moins essayer de faire aussi court que possible.
Les boxes

L’année 2016 a commencé en fanfare avec la très attendue Reuleaux RX-200, capable sur le papier de couvrir à peu près tous les styles de vape grâce à sa puissance annoncée de 200 watts, issue du montage en série de trois accus 18650. Je n’ai pas été déçu par la vape produite par cette box qui s’est montrée à la hauteur de mes attentes durant deux mois environ, jusqu’au forfait prématuré de son connecteur 510. A vouloir bouffer le marché tout cru, le fabricant Wismec aura juste été un peu trop loin dans les concessions à la qualité, proposant un matériel trop fragile pour un usage quotidien. J’en ai néanmoins immédiatement racheté un deuxième exemplaire, prévoyant à l’avance un connecteur 510 Fat Daddy de remplacement en cas de nouvel et très probable incident, comptant sur la RX-200S reçue du Cap’tain pour pallier le manque en cas de foirage du bricolo le moment venu.

La box Noisy Cricket du même Wismec aura également su trouver sa place dans mon arsenal à vaper grâce à son très critiqué montage d’accus en série. Bien sûr, une telle box en full-meca dissimule sournoisement de petites tendances à jouer les grenades portatives et ne se manipule pas n’importe comment mais permet toutes précautions prises d’animer de belles surfaces de chauffe en résistance moyenne, de type Clapton Wire par exemple, pour produire des instants de vape inoubliables. La Noisy Cricket v2 s’est chargée en cours d’année de gommer les objections pesant sur sa sulfureuse grande sœur, permettant astucieusement de choisir un montage série ou parallèle, régulé ou non.

Toujours fortement attiré par la vape mécanique, je me suis également assuré les services d’une box Tres Equis, full-meca triple 18650 aussi réussie esthétiquement que lamentablement bâclée au niveau conceptuel par ses créateurs philippins. Une petite astuce à base d’aimants néodymes judicieusement déposés sur le pôle positif de deux des trois accus embarqués aura cependant permis à cette box de délivrer son énorme potentiel, avec une petite pensée émue d’acheteur de clone pour tous les vapotos qui se sont fendus de 250€ pour la version originale d’un objet qui ne les vaut pas, en aucun cas. Ayant récupéré une box Dovpo GX-200 bien fatiguée délaissée par le matelot Sezni, je n’ai pu résister à un déstockage chinois de ce matériel désormais obsolète et m’en suis commandé un exemplaire en bonne santé pour moins de $10. Cette box mécanique double 18650 régulée a un truc, un don rare, étrange et mystérieux : elle vape mortellement bien.

Mon IPV-D2 du quotidien acquise l’an passé fonctionne encore mais présente la désagréable caractéristique de toujours calculer volts, watts et ohms en bonne intelligence avec la loi de Ohm en délivrant mesquinement un courant électrique issu des très modestes capacités de son chipset moisi n’ayant parfois pas grand-chose à voir avec les valeurs affichées. Après quelques mauvaises surprises, j’ai décidé de la remplacer par une Vapor Flask « Stout », box électronique en 26650 globalement d’assez bonne facture mais qui n’a pas tardé à jouer la misère par son clapet de trappe à accus beaucoup trop fragile pour supporter la pression du contact électrique. Un bricolo de haut vol lui permet d’assurer encore son rôle de tous les jours mais qu’il est donc pénible de toujours devoir jouer du tournevis et du fer à souder pour maintenir en vie un matériel encore quasi-neuf payé tout de même près de 80€…

Au dernier chapitre des boxes millésimées 2016, nous trouvons la duette « bottom-feeder » issue du nouvel engouement pour le « squonking ». L’aventure a commencé me concernant par l’acquisition d’une Svapiamo v12 italienne et full-meca 18650. Cette box taillée à l’imprimante 3D dans du plastique dit « ABS » ne me quitte guère, fonctionne parfaitement et ne semble pas vouloir poser de problèmes, au moins dans un avenir proche. Ses limitations intrinsèques face aux gros drippers multi-bobinés m’ont cependant poussé à rechercher une seconde box « BF » plus puissante, j’ai échoué après quelques péripéties sur une Dripbox 160 de chez KangerTech honnête, bosseuse mais cruellement dénuée de ce petit « plus » qui fait les grandes boxes. Gageons que 2017 lui verra une successeuse plus sexy mais certainement plus chère aussi…
Les atomiseurs à réservoir
Victime d’une habile campagne médiatique relayée par quelques confrères de mauvais conseil virtuellement croisés sur le Gros Forum, je me suis procuré début 2016 un exemplaire du TFV4 Mini de SmokTech…

Cet atomiseur joue parfaitement de la flûte mais vape fort mal à mon goût. Qu’il continue donc à paisiblement prendre la poussière au fond du tiroir à matos où il n’aurait jamais du entrer !

Cette expérience malheureuse ne m’a toutefois pas dégoûté durablement de la famille des clearomiseurs reconstructibles chinois puisqu’un Crius OBS est assez rapidement venu lui rendre justice, offrant une vape pleine et agréable avec une grande facilité de montage et d’entretien.

Les atomiseurs Triangle de Smkon et Morpheus de VaporTech ont ensuite débarqué pour enfoncer le clou du « made in China » par le biais du Cap’tain qui me les a confiés pour revue. Le Triangle, reprenant tous les travers du TFV4 ne m’a guère convaincu tandis que le Morpheus a constitué une très agréable surprise, produisant une vape dense et saturée du meilleur effet. Plutôt satisfait de la chute aux oubliettes du prétentieux Triangle, je regrette sincèrement la noyade du Morpheus dans un océan de concurrence ou il aurait légitimement pu émerger de la tête et des épaules.

Sur ces entrefaites sont apparus deux poids lourds de la vape, deux atomiseurs pleins de promesses, deux engins capables de faire instantanément mordre la poussière à l’infortuné Porky (le cochon-tirelire), le GP Heron v2 de VapourArt et le Kayfun v5 de SvoëMesto. Je ne vais pas refaire l’apologie de ces atomiseurs, ils sont tous deux exceptionnels et représentent très clairement un morceau de la meilleure vape possible, en tous cas à mon goût. La cloche Bell-Vape présentée par le pirate Till m’a immédiatement tapé dans l’œil pour sublimer sans attendre l’élégance innée du Kayfun 5 tandis qu’une des versions « mini » de cet atomiseur-star faisait son apparition dans le tiroir à matos, prouvant au passage que tous les clones ne sont pas torchés à la porkasse, bien loin s’en faut.

Sans doute émoustillé par la fréquentation de ces deux vedettes de la vape, je me suis offert quatre grands noms du microcosme mais en version clone, le malheureux Porky commençant à très sérieusement traîner la savate. Ainsi, des copies de Hurricane, Origen Tank 19/22, FEV 4 et Squape X [dream] ont variablement enchanté quelques instants de vape… Variablement car le gros et moche FEV 4 m’aura donné du fil à retordre pour m’affranchir de ses caprices, passant des fuites torrentielles aux dry-hits sub-sahariens sans que je n’y comprenne couic, tout cela pour m’apercevoir une fois maîtrisé qu’il n’était pas à 100% mon style.

Cette expérience malheureuse ne doit cependant pas décourager les prises de chou sur matériel, elles finissent parfois par d’excellents résultats comme par exemple avec le Moonshot et ses deux cousins Tornado et Tornado Nano de chez iJoy. Ces atomiseurs m’ont paru plutôt délicats à mettre en oeuvre, ne pardonnant aucune approximation dans le positionnement du coton mais délivrent une fois correctement équipés une vape superbe dont mes 200 premiers ml de Tallak auront trop rapidement fait les frais.
Le chapitre des atomiseurs à réservoir testés en 2016 se termine avec le Pico, un petit matos inscrit dans la lignée technique des Taifun GT et des Hurricane aux résultats de vape étonnants. Le prix exorbitant de l’original écartant toute acquisition même mécénique c’est vers un clone que je me suis tourné, essuyant quelques menus déboires vite rectifiés par le stock de pièces disponibles mis en ligne par le célèbre portail FastTech.
Les drippers à réservoir
Les drippers à réservoir ou RDTA ont été bien représentés sur le marché de 2016, j’ai eu le plaisir d’en essayer quelques uns. Ces atomiseurs, conçus comme des drippers se débrouillent pour laisser plonger leurs mèches dans un réservoir généralement situé sous le plateau et fournissent de ce fait une vape de qualité, assez portée sur les grosses bobines et les larges air-holes.

Il me semble que le premier de la série fut un Haze en version Tobeco, une belle machine à vaper malheureusement très prompte à l’échauffement.

Theorem et Avocado ont suivi le Haze, poussés par de beaux succès commerciaux et de bons retours des vapotos. Je n’ai que très peu pratiqué le Theorem, n’ayant vraisemblablement pas eu le temps au moment des premières mises en oeuvre de chercher l’origine des dry-hits et des montées en températures rapides provoquées par le « notch coil », la révolution en cours à ce moment-là. Le Avocado a bien fonctionné mais une vis scélérate fixant le haut du pôle positif s’est montrée trop prompte à court-circuiter le montage pour que je m’y attarde outre-mesure. A souligner tout de même la bonne réaction du fabricant GeekVape qui n’a guère tardé à sortir un Avocado 24 gommant tous les défauts de son prédécesseur que j’ai pu tester une fois de plus grâce à un don du Cap’tain.

Il manquait donc un patron dans le petit monde des RDTA quand le Magma Tank à débarqué des Philippines. Oh, il n’est pas parfait cet atomiseur mais la « team » Paradigm a su tout de même apporter quelques améliorations au genre comme la possibilité de démontage du tank par la base pour permettre un positionnement facile des mèches ou l’ajout d’un orifice supplémentaire au plateau autorisant un remplissage aisé en configuration double-coil.

iJoy, décidément très en vue en cette année 2016 ne s’est guère gêné pour faire parler la poudre avec sa série « Limitless », de gros RDTA bien péchus avalant les watts comme qui rigole pour produire d’énormes nuages de vapeur dense et goûteuse. Le premier sorti m’a bien plu monté en câble acier et en coton, le modèle XL gracieusement fourni par le Cap’tain pour revue a ajouté la cerise sur un gâteau déjà bien copieux en superlatifs.
Les drippers
Des résurgences venues de l’époque du prestigieux Magma m’ont poussé à jeter un œil sur son premier successeur, le Vengeance.

Ce dripper emmenant le vapoto vers des terres plus extrêmes que le Magma n’aura pas su trouver son public malgré de grandes qualités gustatives. Je ne lui ai moi même pas offert la carrière qu’il méritait mais une éventuelle conversion en « bottom-feed » actuellement à l’étude pourrait bien lui donner une seconde chance.
La filiation s’est trouvée rétablie lors de la sortie du Magma « reborn », reprenant les clés qui firent le succès de la référence en les saupoudrant d’une belle dose de vitamines. Ce dripper, le premier de ma collection personnelle à afficher un diamètre de 24 mm a permis de très chouettes instants de vape sub-ohmique notamment lorsque alimenté par la collection de gros liquides bien grassouillets proposée par les américains de One Hit Wonder… Une tuerie !

Les moddeurs de FumyTech ne se sont pas trompés en reprenant la plupart des caractéristiques du « reborn » pour concevoir leur Cyclon, le positionnant comme une alternative crédible et bon marché à l’onéreux produit original signé Paradigm Modz.

Un courant de drippers Wismec a traversé le tiroir à matos en cours d’année, sans doute appâtés par l’arrivée de la Reuleaux. Les Indestructible, Bambino et Inde-duo se sont ainsi succédé sur mes boxes dans un ordre d’intérêt décroissant. Le Indestructible est en effet un excellent matériel novateur et efficace, le Bambino et ses dimensions réduites se défend à peu près tandis que le Inde-duo, bâclé et mal fichu ne présente à peu près aucun intérêt. J’imagine qu’on s’est un peu emballé chez Wismec et qu’à vouloir trop occuper le terrain, on finit par le perdre.

Le dripper Cera, porté par la vague d’engouement féroce pour la céramique du premier trimestre 2016 m’a été confié pour revue par le Cap’tain ainsi que le très original Ice-cubed de Wotofo. Ces deux matériels ont été plaisants à tester, le Cera s’avérant un peu décevant à cause de fuites à répétition par des air-holes malencontreusement ouverts sur le connecteur 510 de la box. J’ai également pu essayer le Mason, gros dripper américain en 24 mm très orienté cloud-chasing dans le cadre d’un de mes rarissimes partenariats directs avec une boutique à vaper.

Et puis d’autres drippers ont suivi, tous en version clone, chacun trouvant sa place plus ou moins longtemps dans la vape du quotidien. Velocity, Velocity Mini, Tsunami, Petri, Cascata, Origen Little ont marqué d’une empreinte diversement profonde ce cheminement 2016, souvent pimenté par la recherche de vis creuses susceptibles de remplacer leur vis de plot positif afin de les adapter au « bottom-feeding ».

Le Marquis, acquis sur le conseil du pirate Whitewater mérite une petite distinction puisqu’il s’est avéré vraiment excellent à l’usage tout en sortant un peu des sentiers battus habituellement arpentés par ses confrères de gamme niveau technique de montage. Il n’a malheureusement pas su s’empêcher de suinter abondamment en cours de vape, d’où sa disgrâce assez rapide.

Il est bien sûr injuste et réducteur de n’accorder que trop peu de temps à chaque pièce acquise… Les drippers ici rapidement passés en revue sont souvent le fruit de longues réflexions et de mises au point à répétition de la part de leurs concepteurs et il faudrait bien sûr multiplier approches et montages pour en extraire avec certitude la substantifique moelle. Sauf qu’il arrive que certains matériels nous sautent directement à la truffe sans crier gare et sans précaution particulière de notre part et qu’à mon avis, ceux-là ont vraiment quelque chose en plus. C’est arrivé cette année avec le NarDA fort civilement offert par le matelot Sezni. Au premier montage, à la première taffe inspirée la vapeur était déjà au-dessus du lot et les bouffées suivantes se sont empressées de confirmer cette première impression.

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, le moddeur gréco-bulgare VapourArt a sorti son premier dripper peu de temps après l’explosion NarDA. Le contexte n’était sans doute pas le meilleur qui soit mais le GP Dripper a parfaitement su trouver sa route dans ce paysage vapistique encombré pour devenir rapidement le meilleur dripper qu’il m’ait été à ce jour donné d’utiliser. Enfin quand je dis « donné »… 90€ tout de même pour ce petit machin fait de ULTEM et d’acier 316L !

Ainsi donc s’achève ce tour de table des drippers auquel j’ajouterai tout de même le p’tit dernier, le Mosé des philippins de MCM Mechanicals Mods qui m’aura fait grosse impression et dont je parlerai sans doute plus en détail dans un prochain article.
Et les gagnants sont…
Alors voilà, j’ai testé plein de trucs en 2016. S’il fallait attribuer un « award » par catégorie, je passerais mon tour pour les boxes car aucune de celles que je possède ne mérite de monter sur le podium, chacune d’entre-elle ayant quelque chose de plus ou moins grave à se reprocher. Manque de robustesse, finition approximative, chipset limité ou défaillant… Aucune n’est parfaite et il se peut bien que 2017 devienne l’année de recherche du graal électrique.
Chez les atomiseurs à tank, le Kayfun 5 de SvoëMesto et sa cloche Bell-Vape seraient sur la plus haute marche. Peut-être qu’il n’est ni le meilleur ni le plus facile d’emploi mais sa distinction viendrait d’un impressionnant nombre d’heures de service, assurément supérieur à celui de ses challengers, aussi capés soient-ils.
La catégorie des drippers à tank couronnerait certainement le Magma Tank, le plus abouti dans une catégorie hybride, rendue finalement assez épineuse par les défis techniques qu’elle impose.
Chez les drippers, le GP Dripper piquerait la vedette d’un cheveu au NarDA, ses matériaux constitutifs innovants lui permettant de jouer plus haut en température, de supporter des montages moins résistifs et de ce fait, de produire une vapeur encore plus dense et plus épaisse.

On retrouverait ce même GP Dripper associé à la Noisy Cricket v2 dans la catégorie du meilleur setup de l’année, cette box bien que finie un peu légèrement sur plusieurs aspects dont la trappe à accus et la molette de réglage des tensions n’ayant encore montré aucun signe de faiblesse pour l’instant.
Et vous, que mettriez-vous sur le podium de l’année 2016 ?
PS
Ce bilan n’est pas un adieu au navire de Dany, je continuerai à le soutenir comme je peux même si cette nouvelle année 2017 ne se révèle pas aussi active que celle qui s’achève !
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