Personnellement, je n’avais jamais entendu parlé du dripper NarDA proposé par les californiens de NarMods avant que Sezni ne l’évoque au détour d’un post comme quelque chose d’apparenté à la huitième merveille de notre petit monde de la vape… Ben c’est comme ça, la veille technologique ressemble pour certains à une léthargie au demeurant fort dangereuse en ces temps de Pokémon Go où le risque de se faire pécho par la pokéball d’un morveux excité puis entraîner comme un vulgaire Ronflex n’est absolument pas nul.
Non content d’être à la pointe de l’actualité vapistique, notre Sezni préféré n’a pas hésité à me refiler un exemplaire du précieux afin que je ne puisse vraiment pas refuser d’en faire la revue. Se sentant sans doute un peu coupable sur les bords de me forcer ainsi à bosser aussi durement, notre Magellan des drippers a tout de même rédigé une introduction au sujet de ce NarDA, introduction que je vous retransmets ci-dessous.
L’intro de Sezni
« J’ai découvert le NarDA en fin d’année dernière, au travers d’une revue de Todds. Ce charmant britannique qui fait des revues dans la cabane de son jardin avec son clébard sur les genoux est plutôt porté sur le high-end. Il décrivait ce petit dripper comme le meilleur ato qu’il ait eu entre les mains. Du coup je me suis renseigné pour voir où on pouvait trouver cette petite chose d’acier 316. Introuvable, rupture de stock totale, sur tous les sites.
Un véritable buzz s’était formé autour de ce RDA si bien qu’il se retrouvait même en vente sur certains groupes Facebook pour la modique somme de 1000$ !!!!!! Dix fois plus que sa valeur originelle.
Comme je suis très riche, j’en ai commandé deux (par erreur)…
Je vous laisse maintenant avec Nesquick qui vous présentera bien mieux que moi ce RDA qui offre il est vrai une rondeur dans la vape que je n’avais connu sur aucun autre ato. »
La découverte du NarDA
Le NarDA arrive dans une très chouette boîte métallique cylindrique que les postiers du monde entier auront plaisir à défoncer, déformer et meurtrir dans leurs beaux camions. Outre le tournevis bleu réglementaire, la boîte contient quelques vis et joints toriques en plus du dripper tant convoité.
Quoi, c’est ce petit machin tout simple que des vapotos ont convoité jusqu’à payer dix fois son prix ? Ah là là, cette fois c’est sûr : la vape rend neuneu et pas qu’un peu.
Le NarDA est donc un petit dripper pas beaucoup plus haut que le Bambino ou le Derringer, affichant 19,1 mm de haut de la base au top-cap et 32 mm drip-tip et connecteur compris. Son design est des plus sobres, aucun dragon ou squelette menaçant n’orne les parois de la chambre. Même les deux air-holes diamétralement opposés sont modestes, mesurés à seulement 2 mm x 3 mm.
Une chambre de vaporisation, une base, un drip-tip… Difficile là aussi de faire plus simple. Les pièces de ce clone sont très bien usinées et parfaitement finies, gageons que l’original ne s’en différencie que par un acier inoxydable de qualité supérieure à celui utilisé ici. Les vis de serrage du résistif ont la tête large et l’empreinte bien marquée, aucun jeu n’est décelable dans leur course. Le drip-tip fourni, fait d’une sorte de plastique fin et limite mou rappelant vaguement un Delrin vu de loin par temps de brume sera par contre très vraisemblablement à remplacer rapidement, comme le précise d’ailleurs M. Sezni :
« Le drip tip fourni avec est trop court et tu te chauffes le museau, même avec seulement une vingtaine de watts. Pense à prendre un drip tip plus long. »
La base du NarDA constitue la première surprise de cette découverte, ne ressemblant à rien de connu. Les plots positifs et négatifs ne dépassent qu’à peine des bords de la cuve tandis que deux promontoires métalliques taillés dans la masse portent les air-holes. Il sera très vraisemblablement difficile voire impossible de faire fuir ou même juste suinter le condensat de liquide par les arrivées d’air sur ce dripper. Magma, si tu me lis…
On comprend ici que l’aspiration par le drip-tip amènera le flux d’air à s’enrouler littéralement autour des coils, permettant une excellente saturation en arômes. Là réside peut-être un des secrets du succès de ce NarDA.
La cuve affiche une profondeur de 7 mm et permettra de vaper confortablement sans gâcher les meilleures minutes de sa vie à la remplir, d’autant qu’un pin BF existe en option pour ce dripper.
L’intérieur de la chambre de vaporisation montre un usinage en dôme assez marqué. Le petit épaulement visible sur la photo constitue le point de blocage de la base insérée ne laissant qu’un faible espace avant la montée vers le drip-tip. Ces deux facteurs, dôme et chambre réduite étant généralement reconnus comme favorisant le rendu des saveurs en cours de vape, ce NarDA semble sous ses petits airs modestes, paré de tous les atouts de la réussite…
Le montage du NarDA
Je n’ai pas monté le NarDA en simple coil, mon petit doigt me disant que ce truc a trop une tronche à donner le max en double. M. Sezni l’a fait, comme il le dit lui-même :
« Je l’ai monté en clapton 5 tours 2.5 mm, ça fait environ 0.7 ohm. »
Notre Christophe Colomb de la vape n’ayant pas fourni de photo de son montage, j’ai du gâcher une fois de plus les meilleures minutes de ma vie à chercher une image de NarDA monté en simple coil afin d’au moins montrer comment ça peut se goupiller. Fort heureusement, j’ai pu en dégoter une belle :
Les amateurs de simple coil vont certainement jubiler à la vue de cette photo où l’on voit que l’astucieux positionnement des air-holes permet de faire passer le flux des deux côtés de l’unique bobine. Je n’avais jusqu’alors jamais vu ça.
Pour le montage en double coil, le NarDA nous impose le petit challenge de réaliser des bobines à pattes droites afin de pouvoir les fixer dans ses plots bizarrement fichus. L’opération commence par la réalisation d’un coil normal, du genre de celui montré par la photo ci-dessous. Il faut juste veiller à ce que les deux pattes « sortent » sur la même ligne, ce qui n’est pas tout à fait le cas ici et nécessitera un léger réglage avant de passer à la suite.
Le réglage étant effectué, le coil est saisi fermement dans l’entrefer d’une pince et l’on replie les pattes à l’horizontale.
On obtient alors un beau coil avec des pattes bien droites et alignées.
Hum… Bien sûr, ça n’a pas été aussi simple en réalité et j’ai bien cru tourner en bourrique avec ces fichus coils mais bon… Au bout d’un certain temps, j’ai finalement réussi à faire tenir deux bobines de 7 spires d’un diamètre de 2,5 mm chacune à peu près en face des air-holes, ni trop près, ni trop hautes, ni trop basses, ni trop proches l’une de l’autre… Enfin, j’espère…
Le Kanthal utilisé ici est un 0,4 mm donnant une résistance résultante de 0,45 ohm, je ne pense pas que ce petit bidule à vaper soit conçu pour accepter de grosses bobines « low-rez » sans se mettre immédiatement à brûler la truffe de tout ce qui bouge autour de lui. La garniture de coton est par contre des plus aisées à réaliser pour qui aura réussi le « coiling » sans perdre définitivement la raison.
Considérant les lignes harmonieuses du montage, on ne peut s’empêcher de penser que le NarDA pourrait bien vaper comme jamais vu et on se jette littéralement sur la première fiole de liquide qui traîne dans le coin pour en avoir le coeur net…
La vape du NarDA
La vape du NarDA est incroyable… Ce dripper amène la vape un cran au-dessus de ses prédécesseurs, tous ces drippers orientés saveurs dont beaucoup d’entre-nous ont certainement encore un exemplaire sous le coude. Enfoncés, les Magma v1, les Darang et toutes les autres stars vieillissantes du goût sublimé. La vapeur produite est comme on pouvait s’y attendre parfaitement saturée et de plus très abondante malgré le tirage relativement serré et la faible ouverture des air-flows.
Les superlatifs faciles abondent souvent dans ce genre de revue et seraient ici de mise plus que jamais auparavant. C’est donc par pur esprit de contradiction que je n’en n’utiliserai pas, disant simplement que depuis la mise en service de ce NarDA, je passe mon temps à essayer tous mes liquides préférés passés, présents et à venir pour voir ce que chacun devient dans ce nouveau mètre-étalon du goût.
Et pour finir…
Les buzz sont monnaie courante dans notre microcosme mais entre un Altus moisi ne montrant qu’une belle tranche de flan sur les vidéos promotionnelles et ce NarDA discret à la limite de l’humilité portant tous les atouts d’une vape sublime amenée par une innovation fondamentale, il n’y a pas photo.
Le dripper orienté saveurs a sa nouvelle référence, sans doute sera-t-elle détrônée un jour. En attendant, je ne puis qu’encourager tous les vapotos me faisant le plaisir de lire ces lignes à investir dans cette petite merveille, en version FT ou originale et bien sûr de repasser chez Dany donner leur appréciation de ce magnifique dripper.
Bonne vapes à toutes et tous, en NarDA et… En rien d’autre !
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