in

J'adoreJ'adore

La réhabilitation du Goon RDA

Autant le préciser tout de suite, le dripper Goon dont il va être question ici n’est pas un original. Les âmes sensibles peuvent donc retourner vaquer sereinement à leurs occupations sans perdre de temps à se fader des considérations brodées autour d’un vil atomiseur « made in China » tandis que les moins sensibles seront peut-être contentes d’apprendre que ce Goon est plutôt pas mal fichu, ressemblant beaucoup à son modèle. La seule différence notoire jusqu’ici repérée se trouve au niveau des vis de serrage en laiton remplaçant celles d’acier de la version officielle. Ce préambule étant posé, je dois maintenant avouer une prise de contact assez tiède envers cet atomiseur, bien conscient que tout aurait été certainement bien différent avec un exemplaire « made in USA ».

A quoi ressemble le Goon ?

Le Goon, comme beaucoup de ses collègues RDA se démonte en quatre pièces, drip-tip compris. Rien de choquant ne saute aux yeux à la contemplation attentive de cet exemplaire, l’usinage et les finitions sont propres et les joints toriques font correctement le boulot.

Sur la photo ci-dessus, nous repérons de gauche à droite la base ici déjà garnie d’un impressionnant double coil, la chambre de vaporisation percée de deux groupes de trois trous d’un diamètre de 3 mm diamétralement opposés, le top-cap et le drip-tip. Oui, cette description a un bon air de déjà vu mais vous savez ma pauv’ dame, les drippers se ressemblent tous de nos jours…

Les plots positifs et négatifs du Goon sont larges et supportent un système de fixation des coils bien pratique, constitué d’une lamelle métallique blocante sous la pression de deux vis situées aux extrémités de chaque plot. J’ignore bien sûr si 528 Custom Vapes a versé des royalties à Aeronaut Mods pour la reprise de ce mécanisme déjà vu sur le Aeronaut RDA mais franchement, j’en doute… Comme on n’est pas là pour faire du mauvais esprit en sous-entendant que les moddeurs eux-même ne valent parfois pas mieux que nos amis chinois sur le terrain de la copie sauvage, on va passer rapidos à autre chose et embrayer par un coup d’œil attentif au top-cap du Goon.

Le top-cap est garni d’un double joint torique interne en son extrémité haute pour maintenir efficacement un drip-tip de diamètre propriétaire. Le sommet de la paroi est usiné en dôme pour une bonne concentration des saveurs. La paroi est percée de deux groupes de trois orifices en 1 et 1′ sur la photo ci-dessus, destinés à l’admission et au réglage du flux d’air en collaboration avec ceux pratiqués dans les parois de la chambre et d’une paire unique en 2 sur la photo, destinée à l’aération des montages simple coil. La version de Goon sur laquelle je suis tombé est livrée avec un second top-cap, l’impression d’en avoir plus pour son argent fait toujours plaisir.

Ce second top-cap, à droite sur la photo est d’acier usiné d’un seul bloc, le drip-tip étant cette fois inamovible. L’absence de la paire d’orifices d’air-flow signalée en sus des deux triplettes sur l’autre top-cap interdit ici l’utilisation en simple coil.

La base du Goon est rigolote avec sa vis cruciforme flanquant le pôle positif, semblable à celle obstruant l’orifice de remplissage des RTA Monster v3 de la marque. Sauf que là, cette vis maintient le plot négatif, son comparse positif étant lui traditionnellement tenu par la vis cuivrée du connecteur 510. Que les admirateurs de l’acier usiné dans la masse se consolent, un plot négatif ne doit pas obligatoirement être sculpté dans la matière noble pour assumer son rôle… La preuve ! L’avantage de ce choix d’assemblage n’est d’ailleurs pas négligeable puisque du coup, tout se démonte chez le Goon RDA et par suite, tout se nettoie.

La vis cuivrée fixant le plot positif à la base pourra facilement être remplacée par une vis creuse qui ravira les amateurs de « bottom-feeding », ce qui est plutôt une bonne nouvelle.

Le remontage se poursuit sans anicroches pour retrouver un Goon RDA opérationnel, prêt à en découdre avec les montages de feu et les cotonnages virtuoses pour nous fournir l’expérience ultime promise par une littérature mercantile toujours prête à en dire trop.

Il n’est pas vilain notre Goon… C’est pas une œuvre d’art mais franchement, on a vu pire !

Comment monter le Goon ?

Moi, je suis pas contrariant. Si les marchands me disent qu’un dripper peut manger du gros fil qui tache et bien je lui colle du gros fil qui tache.

Un « fused clapton » par exemple, comme sur la photo ci-dessus. Il faut bien reconnaître que le système de fixation des bobines fait merveille mais ça, on le savait déjà depuis le Aeronaut. N’empêche, le Goon est sympa à monter et c’est quand même une très bonne chose. Le « fused clapton » est un coil parallèle et donne facilement des résistances assez basses, du genre de celles qu’affectionne paraît-il le Goon.

0,19 ohm… Un jeu, une rigolade pour ce mangeur d’énergie ! Et bien en fait, non. Je n’irai pas jusqu’à dire que le Goon m’a déçu parce que lui-même n’y est pour rien, ce sont les marchands qui me gonflent avec leurs images promotionnelles et leurs mensonges perpétuels. Un dripper en 22 mm de diamètre ne pourra que très difficilement accepter ce type de montage en basse résistance et les watts nécessaires à sa mise en opération sans chauffer aux limites du supportable et c’est pourtant bien ce que se trouve contraint de faire le Goon ainsi équipé, comme la plupart des drippers montés de la sorte d’ailleurs. Bien sûr, il envoie le steak mais en rejoignant l’enfer dès la troisième taffe, jusqu’à ne plus pouvoir être touché à la cinquième. Pouah ! Alors bien sûr, on me dira que c’est le montage qui est foireux, qu’il doit y avoir des points chauds… Ben non, pas du tout.

Le montage est bon, équilibré et homogène. C’est juste qu’un petit dripper en 22 mm ne peut pas encaisser une telle énergie et que ceux qui prétendent le contraire sont des menteurs. Et zou, le Goon file dans le fond du tiroir à matos et on passe à autre chose ! Sauf que ça fait plusieurs mois maintenant que j’ai annoncé un prochain article sur le Goon à Dany et ce qui est dit est dit, cochon qui s’en dédit… Alors, on fait quoi ? Et bien on profite d’un peu de temps libre et on récupère le Goon oublié au fond du tiroir pour essayer d’en tirer quelque chose. Quelque chose comme un simple coil, par exemple.

L’option n’est pas super-complexe à réaliser puisqu’elle se limite à retirer une bobine du plateau. On devrait s’en sortir ! Ainsi allégé, notre Goon affiche 0,38 ohm, valeur dont l’exacte cohérence avec celle du montage double ne se lasse pas d’emplir votre serviteur d’une légitime fierté.

Le test peut donc reprendre, après un judicieux réglage de l’air-flow en mode mono-coil, à l’aide des deux orifices pratiqués sur la paroi du top-cap prévus à cet effet. Les choses se passent tout de suite beaucoup mieux, le Goon assagi envoie une vape intéressante, dense, pleine de saveurs et assaisonne les volutes émises d’une petite touche sucrée des plus agréables.

La température monte toujours assez haut mais de façon bien moins violente qu’avec le montage en double coil. Ce résultat encore imparfait pour qui apprécie le petit surcroît de hit délivré par les configurations multi-bobines est tout de même encourageant, suffisamment pour retenter une expérience en double-coils. Lorsque l’on commence à en avoir sa claque de tortiller du fil, on peut toujours se rabattre sur les coils tous faits accompagnant parfois les atomiseurs, d’autant que leur qualité s’est considérablement améliorée ces derniers temps. Heureux fait du hasard, le Goon dont je dispose est justement accompagné d’une paire de bobines facilement bricolables en spires espacées du plus bel effet.

Bien qu’ignorant la nature exacte de ce fil, Kanthal ou nichrome, j’aurais tendance à lui faire à peu près confiance sur la foi de sa bonne mine. Son relativement faible diamètre ne provoque pas de surprise excessive lors de la mesure de résistance :

Avec 0,44 ohm, il va nous falloir rester sur box électronique pour espérer émouvoir le truc car les dispositifs mécaniques parallèles risquent de se montrer poussifs. Mais bon, pour une fois… Et puis c’est pour la bonne cause ! Finissons-en donc, place au coton !

Comment vape le Goon ?

Le Goon vape bien, très bien même… En tous cas dans cette dernière configuration au fil raisonnable et à la résistance moyenne. La vapeur est dense, goûteuse, sucrée et l’atomiseur autorise l’assèchement de trois ou quatre cuves avant de monter en température. J’imagine qu’on ne peut raisonnablement pas demander plus à un dripper de ce type !

Le Goon existe en version 24 mm et ce sera certainement celle-là que l’on choisira pour ravir un système de fixation des coils pseudo-innovant par des « fused », « stappled », « alien » ou « tiger » générateurs de gros nuages et d’échauffement virulent. En ce qui concerne la version 22 mm du Goon, on préférera sans doute des montages plus modestes afin d’éviter toute carbonisation de truffe pour apprécier un bon dripper capable de faire de la vapeur sans oblitérer les saveurs. Un des arguments majeurs du Goon devient alors son rapport qualité / prix fort intéressant même en version originale face à des ténors du genre qui ne feront pas forcément beaucoup mieux.

Bons mega-nuages à toutes et tous, en Goon RDA !  :bye:

Votez pour ce produit si vous l’avez : [ratings]

Ecrit par Nesquick

Nesquick, dans la vape depuis 2013.
Intéressé par la découverte de ce nouveau monde de saveurs et de techniques... Bonne vape à tous !

4 Comments

Laisser un commentaire
  1. J’aime tes revues vintages, j’en veux encore :yahoo:
    Dans l’esprit d’une contribution à l’histoire de la vape : est-ce que c’est le Goon justement, qui est à l’origine du format de drip tip 810 ?

    • Ah mais je ne sais pas si le Goon est à l’origine du format 810, moi !
      Suite à ta question, je suis allé voir notre ami le moteur de recherche pour constater qu’en effet, un format 810 existe, compatible avec tout un tas d’atomiseurs.
      Palsambleu ! À force de regarder dans le rétro, on en oublie le présent… :wacko:

    • Yo ! De plus, il suffirait de lui adapter une petite grille pour le transformer en barbeuk portatif et y faire griller des micro-saucisses !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

:bye:  :good:  :negative:  :scratch:  :wacko:  :yahoo:  B-)  :heart:  :rose:  :-)  :whistle:  :yes:  :cry:  :mail:  :-( 
:unsure:  ;-)