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KALI V2 (QP Design) : Stairway to Heaven !

Je revois la scène comme si c’était hier : une fin de soirée d’hiver, assis dans le lit conjugal, bien au chaud sous la couette. Dans quelques mois, Madame donnera naissance à notre premier enfant. Une fille. L’ordi portable sur les genoux, on parcourt des sites de prénoms, à la recherche de la perle rare. On a bien fait une petite liste, pour la forme, histoire de… Mais au fond de nous, on le sait, y’a rien qui nous plait vraiment.

Pour ma part, j’ai pas beaucoup d’idées. J’adore « Mia ». C’est cool, « Mia », et original en plus. Vous en connaissez beaucoup, vous, des filles qui s’appellent « Mia » ? Hé ben pas de bol, ce prénom est grillé : déjà donné à une petite cousine dont ma femme s’est occupée dans sa jeunesse. Du coup, elle ne se voit pas appeler sa fille comme ça. J’ai beau parlementer, argumenter, user de tous mes charmes pour convaincre ma moitié, « c’est niet ! Non négociable ! » Pffff…. Suis maudit moi, c’est pas possible !! Je rumine ma frustration, mais comme il parait qu’il ne faut jamais froisser une femme enceinte, je continue à faire défiler machinalement les pages du site. Les prénoms sont classés par ordre décroissant, du plus donné, au moins donné. On doit être à peu près au n°1200 ou 1300. Bon, on va peut-être regarder un autre site, là c’est mort, sur celui-là, on ne trouvera plus rien. Attends, encore une page, et après, OK, on change de site. Allez, va pour une dernière page… Et là, au milieu d’une foultitude de prénoms que je lis à peine, je tombe sous le charme : KALI !! Avec un « K », pas comme le chanteur du même nom.

Quoi ? Comme la déesse qui porte un collier de crânes humains et un pagne composé d’avant-bras coupés ?!?? Ben ouais. Tu voulais un truc original et qui ait du caractère, non ? Ben voilà : Kali ! Dans les jours et les semaines suivants, les recherches se poursuivirent, mais six mois plus tard, c’est bien une adorable petite Kali qui voyait le jour dans le sud de la France.

Alors quand j’ai vu récemment qu’un site proposait en pré-vente un dripper flanqué du nom de ma fille, vous imaginez bien que je n’ai pas tourné 107 ans autour du pot. « Add to cart », et zou, emballé pesé ! Bon, comme j’ai quand même une famille à nourrir, et que de toute façon, la version originale de Kali, je l’ai déjà dans ma vraie vie, j’ai sagement opté pour une version Georges Clooney. Ou Jackie Chan. Enfin, on s’est compris.

Alors ce bébé ? 

Hé bien au risque de décevoir l’assistance, elle a beau s’appeler Kali, non, elle n’a ni la peau bleue, ni plusieurs paires de bras. Elle a la langue bien pendue (ça oui), mais elle ne joue pas non plus ni avec un poignard, ni avec un crâne humain décapité et sanguinolent : ma fille est, à première vue, comme la très grande majorité des petites filles de ce monde, tout ce qu’il y a de plus normal. Et il en va de même pour le dripper Kali V2 : un drip tip 810, un top-cap, un baril, et un plateau. Franchement rien d’innovant.

Après ce long préambule, et cette accroche pas franchement des plus vendeuses, j’imagine l’air incrédule de celui qui aura eu le courage de lire jusqu’ici : nan mais il est barje lui, pourquoi il fait la revue d’un dripper banal qui, par-dessus le marché, n’apporte aucune innovation ? Peut-être pour le fait que ce Kali V2 soit livré – chose assez rare pour être soulignée – avec 2 sets baril/top-cap supplémentaires (un en ultem, l’autre en PC) ? Ben non, même pas… Au demeurant, il est toujours sympathique de pouvoir customiser son matériel, surtout quand les adds-on ne nous coûtent pas un rond. Mouais, bof, pour ma part, j’y prête à peine attention. Moi j’aime l’acier, le vrai, pas le plastoc. Je m’en tiendrai donc exclusivement à la version 316 stainless steel.

Mais pourquoi donc cette revue, alors ? Tout simplement parce que ce Kali V2 est une vraie bombasse !

Le Kali V2

D’emblée, le Kali V2 en impose, de par ses mensurations : 25mm de diamètre, 38mm de hauteur, cela en fait un beau bébé. Ses 62 grammes sur la balance en font un dripper plutôt lourd, ce qui continue de mettre en confiance.

Et pour ne rien gâcher, nos amis de chez Ulton nous gratifient en outre d’un niveau global d’usinage de très bon aloi : sans être de top qualité, les vis – de type Allen, font le job sans aucun souci, pour peu que l’on soit équipé d’un tournevis digne de ce nom (je n’ai pas testé la clé fournie avec l’ato). Les gravures sur le baril sont quant à elles profondes et précises, tout comme celles du top-cap. Le drip-tip n’est malheureusement pas du même niveau, dommage, mais un drip-tip, ça se change.

Les pièces sont parfaitement découpées, rien n’est tranchant, et elles s’emboitent parfaitement les unes aux autres, tout est flush. Les joints sont bons, ils tiennent très bien l’ensemble : on peut soulever sans stress par le top-cap ou par le baril le RDA vissé dans sa box, tout restera en place. Pour être honnête, il m’aura tout de même fallu remplacer le joint initial du top-cap par un joint d’un ato 23mm, car il m’était impossible d’ajuster l’airflow sans risquer la tendinite. Mais c’est le seul bémol, le reste est vraiment qualitatif, proche de l’irréprochable. Ça transpire la robustesse. On a le sentiment que le Kali V2 pourrait faire dérailler un TGV.

Procédons maintenant à une petite autopsie de la bête, avec la traditionnelle photo des éléments séparés.

On ne s’éternise pas, de gauche à droite, on retrouve : le drip-tip 810, le top-cap, le baril, et le plateau de montage – démonté.

Quelques remarques cependant, sur chacun des éléments :

– Le drip-tip : 12mm de hauteur, en résine (mais pourquoi ce orange dégueulasse, pourquoiii ?), et orné d’une bague en acier, plutôt esthétique et sympa, mais salement gravée, il faut le dire. Ni trop grand, ni trop petit, il est cependant très efficace, et c’est ce qu’on lui demande avant tout.

– Le top-cap : un dôme parfaitement usiné, mais surtout 3 énormes trous d’air carrés de 3mmx3mm chacun, diamétralement opposés. Une petite frise de gravures sur le bas du top-cap permet de pincer efficacement celui-ci lorsque l’on voudra ajuster l’airflow.

– Le baril : là, les mecs de chez Uton n’y sont pas allés à l’économie : très épais, il fait un gros millimètre d’épaisseur. Je ne sais pas si ça a une influence sur la vape, mais à l’instar des verres pour l’alcool, j’ai tendance à penser que oui.

– Le plateau : c’est un « postless », avec un espace de travail trèèès confortable. On pourra y fourrer tout type de fil, même très gros, sans aucun problème. Les pôles négatifs sont taillés dans la masse. En dévissant le pin 510, on pourra ôter – en la soulevant – la barrette de pôles positifs, isolée par ce qu’on imagine être du peek. La cuve, sans être démentielle, est profonde et on y insérera aisément 40 gouttes ou plus de liquide. Au final, on a donc un plateau extrêmement simple, épuré au maximum, et entièrement démontable, parfait pour les opérations de maintenance. Pas de fioriture, la sobriété au service de l’efficacité. Personnellement, j’adore !

Montage du Kali V2 : 

C’est intuitif, on est sur un double coil. Mon premier montage fut réalisé en « Tri-Core Fused Clapton » Ni80, pour une double réz. dépassant à peine le 0,1 ohms.

Pas franchement convaincu par le résultat, et ne pouvant pas croire que ce dripper si prometteur se résume à « ça », je suis rapidement revenu aux fondamentaux, et à la simplicité : double bobine avec un Kanthal 0,6mm, 8 spires sur un diamètre de 3mm, pour une réz. aux alentours de 0.2 ohms. Depuis, je n’ai pas cherché autre chose.

Pour tout dire, j’ai rarement vu un montage aussi simple à réaliser, un vrai jeu d’enfant : on « plante » le coil à la verticale, on visse, puis on le pousse vers le centre du plateau. La seule subtilité sera de calibrer correctement la longueur des pattes.

La conception postless du plateau fait que l’on posera notre tige gabarit directement sur le haut du deck, elle ne bougera pas, ce qui nous économisera quelques sueurs froides et quelques cheveux blancs, et nous évitera de beugler comme un putois notre frustration à travers toute la pièce. Notre entourage appréciera ! Et pour le vissage, c’est super easy : les têtes de vis étant orientées face à l’utilisateur, pas besoin de se contorsionner pour finaliser le montage.

Ainsi montés, les coils se retrouveront automatiquement pile poil au niveau des trous d’airflow, pour un résultat optimal. On a vraiment pensé à tout, chez QP Design !

Kali V2 ? il porte bien son nom, celui-là !!

On est donc en présence d’un ato bien fini et facile à monter. Bon OK, c’est bien joli tout ça, mais maintenant, comment il vape ce bidule ? Je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps : pour moi, ce dripper est hors du commun, et vient se placer directement sur le podium, peut-être même sur la plus haute marche. Rien que ça !

Clairement, le Kali V2 est à ranger dans la catégorie « Dripper qui poutre ». Il envoie du lourd, du très lourd même ! Faîtes donc un petit chain vape de 4 ou 5 barres pour voir, et vous vous retrouverez dans un vrai brouillard écossais. Une véritable locomotive !

Sa zone de confort se situe à partir de 90 watts. C’est à 100/110 watts que j’obtiens les meilleurs résultats. En dessous, le Kali V2 sera clairement en sous-régime.

C’est simple, si je devais qualifier la vape du Kali V2 en un seul adjectif, ce serait « Divine », tant ce dripper est aérien. En full open, il est de loin le RDA le plus aérien qu’il m’ait été donné de vaper. Beaucoup plus aérien qu’un Obelisk par exemple.

Il sera bluffant de constater également qu’en fonction de l’airflow choisi, on n’obtiendra pas du tout la même vape. Avec ce Kali, j’ai l’impression d’avoir 3 drippers différents, selon que j’ouvre les airflow à 1, 2 ou 3 trous.

Mais ce qu’il y a de plus surprenant encore avec ce dripper, et je pèse mes mots, c’est le rendu des saveurs ! Juste à tomber par terre ! Il mettra par exemple hippon à un Flave – pourtant réputé pour son rendu, et ce les doigts dans le nez.

Mettez-vous à 100 watts avec 2 airflows ouverts, et vous comprendrez.

Comme il faut bien conclure à un moment donné, je terminerai en disant que pour moi, c’est le RDA double-coil parfait, ni plus, ni moins : indestructible, hyper facile à vivre, et avec des sensations hors du commun. A mon humble avis, tout vapoto qui se respecte se devrait de posséder un Kali V2 dans sa collection.

Ecrit par Clandestino

Passager clandestin du Navire pendant des années, les rats ont failli avoir ma peau dans les soutes, alors j'ai dû quitter ma planque. Mais maintenant que je suis à découvert, pas le choix, je vais filer un petit coup de main à l'équipage, en toute subjectivité bien-sûr. Pas envie de finir balancé aux requins... Loin d'avoir l'expérience et la roublardise des vieux loups de mer qui sévissent sur ce rafiot, je vais humblement commencer par aller frotter le pont, histoire de pas faire de vagues.

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