La box Noisy Cricket v2 de Wismec m’avait un peu déçu par la qualité moyenne de ses finitions, notamment au niveau de sa molette de réglage d’aspect bien fragile et difficile à manipuler mais son signal dit PWM m’a rapidement séduit par un je-ne-sais-quoi de bien péchu fort agréable en tout type de vape. Après plus d’un an d’utilisation quasi-quotidienne, je n’ai rien de bien grave à lui reprocher à part quelques blocages de switch rapidement résolus par un petit jet de WD40 suivi d’un coup de brosse fine et l’étrange bourdonnement de son chipset perceptible lors de séances de vape en environnement calme mais j’ai tout de même pensé rapidement à la remplacer par une box de même nature plus robuste, plus élégante et pourquoi pas, plus performante. En vape, tout se doit d’être parfait !
Les boxes PWM ne sont pas légion sur un marché trusté par quelques stars de type Hexohm, Surric ou Vikings Vape dont je n’ai pu me résoudre à l’acquisition pour des raisons de coût, de taille et d’esthétique. Il faut dire que ces objets nous sont proposés à des prix flirtant avec les 200 boules et qu’il ne peut être question dans ces conditions de saigner à blanc le Porky (le cochon-tirelire) pour un truc que l’on trouve trop gros ou trop moche. C’est dans ces dispositions de semi-veille technologique que je suis tombé par hasard sur la box Joker proposée par la société chinoise Moyuan dont je n’avais absolument jamais entendu parlé.
Découvrir la Joker
La box Joker arrive le plus souvent de Chine, dans un somptueux écrin digne d’un produit « high-end ». On ne va pas s’en plaindre même si j’aurais préféré, comme tous les esprits chagrins, payer l’objet quelques euros de moins et le recevoir dans une pauvre boîte de carton flanquée à la poubelle dès réception.
Et oui, difficile de balancer un tel chef-d’œuvre d’emballage et c’est donc un écrin vide de plus qui partira encombrer une étagère de la cave déjà bien garnie en contenants de tous genres… Mais laissons là les jérémiades et observons plutôt la nouvelle venue.
La box Joker est construite sur un châssis d’alliage de zinc aux angles adoucis portant deux plaques décoratives amovibles maintenues par des aimants. Ces plaques sont constituées d’une matière indéfinissable qui pourrait être de la nacre vernie ou résinée dont le rendu s’avère au final assez réussi même pour un individu vapistiquement très classique de mon espèce. Une autre version de la box existe, bâtie sur un châssis noirci également très sympa mais non disponible sur le shop 3Fvape où j’ai effectué la commande.
Bien qu’un peu plus encombrante que la Noisy Cricket v2, la box Joker reste plus compacte que les ténors du genre avec des dimensions en cm de 9,30 x 5,10 x 2,60. La hauteur était me concernant le critère déterminant puisque j’avais décidé, en accord avec personnellement moi-même, de ne pas dépasser 10 cm vouant ainsi Hexohm, Surric et Vikings Vape direct aux invendus. Un poids de 160 grammes environ sans accus place la Joker dans la moyenne des boxes de sa catégorie.
La prise en main au déballage, phase déterminante pour l’adoption d’une box s’est révélée très agréable et mon air réjoui a du faire tristement miroiter le spectre de la mise au rencart à ma fidèle Noisy Cricket v2 dès les premiers instants. Cette bonne impression dépendant étroitement des mains de chacun ne pourra cependant constituer un critère de choix définitif !
La Joker en détails
Les boxes PWM pour « Pulse Width Modulation » sont des systèmes mécaniques régulés dont je vous épargnerai les détails techniques vu que je n’y ai à peu près rien compris. Elles présentent en général un switch, un potentiomètre, parfois un afficheur de type voltmètre. Notre Joker se contente du minimum :
On oublie assez vite la décoration du switch en forme d’œil de reptile pour apprécier sa course courte et sa bonne réactivité malgré un côté légèrement trop « clicky » à mon goût. L’anneau LED entourant le bouton permet un dialogue sommaire avec la box, se colorant en vert quand tout va bien et en rouge lorsque quelque chose lui déplaît.
Le potentiomètre entouré de petites cavités disposées en cercle a du l’échapper belle lors de la conception de la box car si un designer enthousiaste avait eu idée d’y coller de faux diamants, je crois bien que je n’aurais pas conclu l’achat. Le réglage du courant débité s’obtient par rotation de la pièce centrale, suffisamment souple pour s’effectuer à l’ongle.
Le dessous de la box comporte six évents bien utiles en cas de dégazage des accus et montre la finition propre et soignée du châssis où tous les angles sont agréablement adoucis.
Vue du dessus, la box présente un connecteur d’aspect robuste suffisant pour accueillir des atomiseurs jusqu’à 25 mm de diamètre. Le pin 510 coulisse légèrement dans son logement sans que je ne sois absolument sûr qu’il soit monté sur ressort. Il devrait être possible de le remplacer par un modèle plus costaud genre Fat Daddy en cas de problème majeur.
La déco des panneaux latéraux peut paraître space mais franchement, on s’habitue. Après examen attentif, on la dirait constituée de lamelles colorées disposées côte à côte, prises dans une résine. Certains sites vendant la box parlent de « shell » pour la décrire d’où l’idée d’une nacre de coquillage mais avec nos amis de l’Empire du Milieu, on ne peut jurer de rien. Quoi qu’il en soit, ces panneaux sont amovibles et il se peut bien que d’autres modèles compatibles existent comme c’est en général le cas pour ce type de box.
L’intimité du châssis apparaît sous le panneau arrière. La finition est ici encore de bon niveau, rien ne dépasse. Les deux vis cruciformes visibles sur la photo ci-dessus rassurent quant à la possibilité de démonter la box en cas de besoin.
Le côté accus se révèle lui aussi bien net et bien léché même si l’absence de ruban extracteur rend le changement de batteries un rien fastidieux. Comme on le distingue assez mal sur la photo, les quatre couleurs des jeux de cartes, pique, cœur, trèfle et carreau sont finement gravés à droite du logement des accus. J’imagine que cette délicate attention a quelque chose à voir avec le concept du joker mais il est aussi vrai que certains mystères gagnent à rester irrésolus.
Le local énergétique est lui aussi fort propre même si l’on peine à comprendre l’avertissement « Warning Parallel » sur cette box en montage série. Les contacteurs semblent robustes et maintiennent parfaitement la paire d’accus que seule une frappe vigoureuse contre la paume de la main pourra extraire sans dommages.
Utiliser la Joker
La Joker est protégée électroniquement contre la surchauffe, les court-circuits, l’activation prolongée du switch et les valeurs de résistances situées hors de la plage 0,1 – 3,0 ohm.
La box s’allume et s’éteint par cinq pression rapides sur le switch. L’anneau LED répond aux commandes en clignotant, deux fois lors de la mise en service et trois fois lors de l’extinction. Chaque pression sur le switch s’accompagne d’un bref signal lumineux, vert si la charge des accus est correcte, rouge sinon. Le passage au rouge à lieu lorsque la tension aux bornes des accus atteint 3,5 volts.
La rotation du potentiomètre de la position 1 à la position 5 augmente la puissance du signal délivré. Le réglage est donc empirique, il faut pour un montage donné tourner la molette jusqu’à l’obtention d’une vape satisfaisante. J’imagine que l’on peut estimer la puissance émise en considérant que la position 5 correspond au maximum théorique donné par la loi de Ohm selon P = U2 / R pour en déduire la puissance délivrée aux graduations inférieures. Ainsi, pour un montage en 0,5 ohm alimentés par deux accus à 3,7 volts en série on aurait :
P = (3,7 x 2)2 / 0,5 = 109,5 watts
Ce qui nous donnerait environ 22 watts par graduation du potentiomètre.
Et alors ?
Comme on l’a vu, la box Joker s’avère particulièrement simple d’utilisation tout en assurant un minimum de protection par rapport à un modèle full-meca. Son niveau de finition est bon même s’il n’atteint pas celui des grands noms des boxes PWM et lui confère un excellent rapport qualité / prix puisqu’on la trouve facilement chez 3Fvape ou GearBest autour des $40 voire nettement moins en cas de promotion tonitruante comme chez Hotecig par exemple où elle a été vue récemment à $24.
La décision d’adopter une telle box reste bien entendu à l’appréciation de chacun. Je la crois bien positionnée pour séduire les vapotos pratiquant couramment la vape mécanique, déjà attirés par le charme mystérieux de la régulation PWM et souhaitant gagner un peu de souplesse par rapport à leurs chers tubes à accus sans expédier leur cochon-tirelire ad patres. Ici, le signal est modulable à défaut d’être franchement réglable mais sur une large gamme de puissance permettant d’envisager tous les styles de vape, de l’atomiseur à réservoir monté au-delà de l’ohm jusqu’au dripper sub-ohm le plus teigneux. Sans pouvoir l’affirmer faute de preuves scientifiques, je trouve pour ma part le signal PWM fort agréable à vaper car net, franc et puissant, pas si éloigné que cela de la sensation pure mécanique. Alors…
Bonne vape PWM à toutes et tous, peut-être en Joker !
PS
Complément d’enquête fait, les panneaux de la box sont en « abalone », le nom anglais de l’haliotis ou ormeau qui est bien un mollusque marin aussi appelé « Le Capitaine oreille de mer » !
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