Si l’on décide de s’essayer au vapotage, la profusion de matériels et de liquides auxquels on ne comprend rien peut être décourageante.
Les articles de cette série et les contributions des membres sont destinés à accompagner les nouveaux vapoteurs dans leurs premiers pas, pour réussir une transition tranquille.
La mode du subohm
Depuis 2015/2016, le subohm est à la mode, sous la forme d’atomiseurs nommés « clearomiseurs subhom ».
Ce n’est pas un souci en soit, ce sont souvent de bons matériels…
Le souci, c’est quand on les conseille à des vapoteurs débutants.
Or beaucoup de gens, des vendeurs « professionnels même, vont conseiller aux débutants d’acheter ça, en disant que ça marche mieux que les matériels habituels pour débuter.
Que nenni ! C’est rien que des bêtises !
Ce qui leur fait dire ça, c’est que les atomiseurs subohm font plus de vapeur que les autres. Mais ceux qui le disent sont des vapoteurs confirmés qui ont oublié leurs débuts : comme les autres ils ont commencé avec des atomiseurs normaux, et leur vape a évolué vers plus de vapeur et moins de nicotine. Ils ne savent plus ce que c’est que débuter la vape.
Le subohm n’est pas ce dont on a besoin pour commencer la vape.
Et même par la suite, tous les vapoteurs ne passent pas aux gros nuages.
La plupart des vapoteurs confirmés continuent à vapoter tranquillement, sans subohm.
Ça veut dire quoi subohm, d’abord ?
C’est un type d’atomiseur que l’on qualifie de subohm..
Dans un atomiseur, il y a une résistance dans laquelle on fait passer de l’électricité, du coup elle va chauffer et vaporiser le liquide.
Les résistances normales, notamment celles qui sont bien pour débuter, ont une valeur supérieure à un ohm, entre 1,2 et 1,8 ohm.
Mais il existe aussi des résistances d’une valeur inférieure à 1 ohms. Subohm, ça veut dire ça : en dessous de 1 ohm.
Un atomiseur subohm est construit pour utiliser des résistances inférieures à 1 ohm.
Ok, mais à quoi ça sert ?
À envoyer plus de puissance, donc à vaporiser plus de liquide et faire plus de vapeur.
Sans rentrer dans des détails techniques, plus la résistance est basse, plus il sera facile de monter la puissance.
Mais ceci va de pair avec la gestion du tirage, et c’est là qu’il y a un souci.
Arghh ! Mais c’est quoi le tirage ?
C’est le truc dont on ne parle pas assez.
Sur une cigarette de tabac, le tirage, c’est l’effort qu’il faut fournir pour tirer de l’air au travers de la cigarette, par exemple en creusant les joues pour tirer une grosse bouffée.
En effet, l’air traverse le tube de tabac qui est relativement compact, donc il ne passe pas facilement, il faut faire une dépression assez forte dans la bouche.
C’est un tirage serré, restreint par le tabac.
Ok… quel rapport avec le vapotage ?
Dans un atomiseur, ce qui va définir le tirage, c’est un trou d’arrivée d’air sous la résistance.
S’il est petit, le tirage sera serré, ce qui donnera au vapoteur la même sensation que sur une cigarette : on tire la vapeur dans la bouche, puis on l’inhale. On appelle ça l’inhalation indirecte.
Dans un atomiseur subohm, le trou est très large, pour laisser passer beaucoup d’air et faire de la vapeur en conséquence. On y respire comme dans un tuba et ça ne convient pas à un fumeur qui passe à la vape (sauf exception). Le tirage est qualifié d’aérien, et se fait directement dans les poumons. Aucun fumeur ne fait ça !
On appelle ça l’inhalation directe qui est propre à la vape, et que certains vapoteurs adoptent au bout de quelques mois de vape.
Tous les vapoteurs n’y viennent pas, mais surtout, 95% des fumeurs ne peuvent pas vapoter ainsi au début.
Au début, on vapote serré avec des liquides bien dosés en nicotine !
Les autres inconvénients du subohm
Pour le subohm il faut être riche !
En effet, ça fait plus de vapeur ok… mais elle vient d’où ?
Du liquide !
Un clearomiseur subohm consomme beaucoup plus qu’un atomiseur « normal ».
Avec un atomiseur normal et du liquide en 12 à 18 mg, un fumeur qui passe à la vape va consommer 2 à 4 ml de liquide par jour, et encore, en vapotant tout le temps.
Avec un subohm on dépasse allègrement les 10 ml par jours, on peut monter à 20 ou 30 ml par jour.
Il va sans dire qu’il faut prendre des liquides beaucoup moins dosés en nicotine, parce qu’avec 30 ml de liquide en 18 mg de nicotine par jour… on se rapproche de l’équivalent de 5 ou 6 paquets de clopes… et chaque bouffée nous fait l’effet d’un cigare cubain !
Mais il va falloir aussi parler avec son banquier : à 6 € la fiole de 10 ml, on passe à 12 ou 18 € par jour de liquide, notre magasin de vape va nous adorer !
On peut même se demander si ce n’est pas la raison pour laquelle des vendeurs peu scrupuleux conseillent des atomiseurs subohm aux débutants… bon… je dis ça… je dis rien… hum… ça doit être mon mauvais esprit.
Une dernière chose : en vapotant à 10 watts, une batterie d’entrée de gamme tient facilement la journée.
En vapotant à 30, 40, 60 watts, qui sont les puissances nécessaires à un subohm… c’est comme pour les liquides : soit il nous faut 3 ou 4 batteries pour tenir la journée, soit il nous faut une plus grosse alimentation, qui curieusement coûte plus cher.
Bref, le subohm, c’est fait pour les vapoteurs experts, qui vont faire leurs liquides eux-mêmes pour en diminuer le coût, qui sont déjà bien équipés en matos, et qui se sont habitués à des modes de vape que l’on ne peut pas avoir quand on commence et que certains n’auront jamais parce que c’est pas leur vape.
Quand on débute, on a besoin d’un tirage serré, proche de la clope, et d’un taux de nicotine élevé, pour ne pas avoir à vapoter une demi-heure pour avoir l’équivalent d’une cigarette.
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