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Invader 4X (Tesla) : The Bitter End

Allez… Une p’tite dernière pour le fun, et après je rentre. Il faut dire qu’en ce dimanche après-midi, le soleil a enfin daigné pointer le bout de son nez, et que malgré l’air marin qui me fouette le visage à chaque descente, sous mon coupe-vent, je commence à transpirer à grosses gouttes : voilà bien deux heures que je dépucelle sans relâche ma dernière trottinette freestyle, au milieu d’ados déambulant à fond la caisse sur des engins roulant en tout genre. Vous moquez pas : c’est physique la trottinette ! Et faut rester hyper concentré en plus, au milieu d’un trafic digne d’une heure de pointe en plein centre-ville de Hanoï. Et puis ça clope à mort, ça tiz, ça bédave… Pfiouu, j’ai plus vingt ans moi, ça fait belle lurette que j’ai arrêté ces conneries… Bon, faut que j’m’extirpe de là, moi le « vieux », et vite !

Au fond du skate park, j’ai repéré un joli petit  tremplin… La rampe est belle et promet une vitesse sympa. Je calcule mon timing : après le mec au BMX et avant le minot en rollers, j’y vais ! Un petit Bunny Hop tout simple pour finir, histoire de ne pas prendre de risques et de sortir du park l’honneur sauf.

L’histoire aurait pu être cool et s’arrêter là, seulement voilà : dans le feu de l’action, j’oublie de rezipper la poche de mon blouson, et du coup, mon setup de vape décide lui aussi de s’essayer à une figure de haute voltige : triple lutz dans les règles de l’art, mais réception en mode fracassage sur le macadam. Naaaaan !! Ma box……. ‘Tain les boules…

Alors à peine rentré, je m’attelle instantanément  à trouver la remplaçante de ma toujours-fonctionnelle-mais-salement-amochée Moyuan Joker. J’hésite : la jouer petit bras et assurer le coup en reprenant la même, ou partir sabre à la main et cheveux-au-vent à l’abordage d’un matos inconnu ?  Gros dilemme… Après une rapide étude de marché des boxes à potard – qui ne sont pas légion, je finis après moult tergiversations par jeter mon dévolu sur une box que je connais, sans pourtant la connaître vraiment : la Tesla Invader 4X.

Je dis « la connaître sans la connaître vraiment », parce que sa grande sœur, la Invader 3, m’a jadis accompagné fidèlement au quotidien pendant plus d’un an, et que cette nouvelle mouture lui ressemble vraiment beaucoup ! Toute la question est de savoir si Tesla aura réussi la prouesse de faire mieux avec cette Invader 4X, et c’est ce que nous allons voir tout de suite. Parti pris assumé.

 

L’Extérieur de la Invader 4X

Commençons, si vous le voulez bien, par des considérations au ras des pâquerettes, d’ordre purement esthétique. Pour son dernier modèle, Tesla a choisi de conserver la silhouette caractéristique des Invader, tout en modernisant furieusement l’ensemble : adieu le jerricane vintage, bonjour les griffures en relief. Oui, parce que si l’on en croit le site de Teslacigs, les cinq rayures présentes sur chacune des deux faces latérales de la box sont censées faire genre un loup a sauvagement attaqué la box de ses griffes acérées. Euh… Ouais OK, heureusement que vous le dîtes, parce que perso, je n’aurais pas deviné. Chacun jugera donc en son âme et conscience. Bref, passons…

 

Tiens, tant qu’on parle des faces latérales, deux choses : d’abord, sur l’une d’elle, on a un port USB classique (le USB-C ? Connaissent pas, chez Tesla…) qui délivrera une charge à 5V et 1,5A. Anecdotique, car on ne répétera jamais assez que si l’on tient un tant soit peu à ses accus, on évite de se passer d’un bon petit chargeur externe. Enfin, chacun fait comme il veut, bien entendu.

Deuxième petite remarque : si le panneau qui cache la trappe à accus tient très correctement grâce à des aimants cachés, il y a franchement à redire sur la flushitude. Il y a du jeu vertical : moins d’un millimètre, ce n’est pas énorme, mais on est loin du niveau de finition irréprochable de la Invader 3, ce qui donne à cette box une désagréable impression de travail bâclé, d’autant plus exaspérante que Tesla nous a déjà prouvé par le passé qu’ils savaient faire mieux. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup… Re bref… Passons.

 

Mais restons tout de même focus sur le physique, avec les mensurations de la box. Après une escapade discutable sur le terrain des « gros parpaing » (Invader 4), Tesla revient à la raison avec cette 4X : 88mm de hauteur, 52mm de largeur, et 26mm d’épaisseur. C’est compact, c’est moderne, et ça devrait cette fois convenir à toutes les morphologies de mains. Manifestement, on écoute les critiques, chez Tesla. Bon point.

Sur la face supérieure de la box, on retrouvera évidemment le PIN 510. On a déjà vu mieux, mais il n’y a pas matière à hurler au scandale non plus : il est très correct dans l’ensemble, et comme il est monté sur ressort, on n’aura jamais la mauvaise surprise de découvrir un gap entre le haut de la box et le cul de l’ato, une fois celui-ci vissé. De plus, le petit arrondi en bout de tranche est tout ce qu’il y a de plus sympa, et assurera une flushitude parfaite avec tous les atos jusqu’à 25mm. Pas exhaustif, mais quand même pas mal !

 

Sur la face avant de la 4X, comme pour ses ainées, on retrouve de haut en bas : le switch, le potentiomètre, et une LED. Approchons-nous un peu pour voir ça de plus près, c’est intéressant.

Le switch, je le trouve cool ! Légèrement clicky, sans pour autant être bruyant. 1,5 cm de diamètre, c’est la bonne taille.

 

Ni trop gros, ni trop petit, il est idéalement placé en hauteur et présente l’avantage de n’avoir aucun jeu – contrairement à celui de la Invader 3,  ce qui fait que l’on fera « fire » à tous les coups, même si l’index n’est pas centré sur le switch.

Le potentiomètre, lui, est radicalement différent de celui de la Invader 3. Plus besoin de se laisser pousser un ongle ou de se trimballer avec un petit tournevis pour le régler, il est désormais en relief. On pourra donc le manipuler très facilement. C’est une excellente nouvelle, puisque sur ce genre de boxes à voltage variable (VV) où l’on vape « au ressenti », on est amené à le manœuvrer relativement souvent. Je craignais que le fait qu’il soit en relief occasionne des dérèglements intempestifs et involontaires – lors du transport de la box dans un sac par exemple, mais il n’en est rien : dans la pratique, le potard est résistant juste ce qu’il faut, et ne bouge jamais tout seul. Du très bon boulot !

 

Dernier élément de la face avant : une LED horizontale, située sous le potentiomètre. Loin d’être un gadget destiné à contenter le côté geek qui sommeille plus ou moins sournoisement chez certains vapotos, cette LED est l’unique interface qui permettra de « communiquer » avec la box.

 

Outre les traditionnels « 5 clignotements au démarrage » et « 3 clignotements à l’extinction » de la box, cette LED changera de couleur en fonction de l’état de charge de nos accus : bleue si les accus sont entre 61 et 100% ; verte quand ils sont entre 31 et 60% ; et rouge lorsqu’ils descendent en dessous des 30%.

Au final, cette LED s’avère extrêmement pratique à l’usage, nous évitant de saigner nos accus jusqu’à ce que mort s’ensuive, ce qui n’est jamais bon pour leur chimie, et donc, leur durée de vie.

Enfin, sur la face inférieure de la box, surprise : rien ! Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, on ne retrouve pas les traditionnels trous de dégazage des accus. A première vue, ça n’inspire pas vraiment confiance cette histoire, mais quand on y réfléchit bien, et surtout quand on voit comment est conçue la trappe à accus, on se demande bien à quoi serviraient véritablement de tels trous…

 

L’Intérieur de la Invader 4X

Lorsqu’on ouvre le capot latéral, on retrouve le même type de trappe que sur la grande sœur Invader 3 : ressorts pleins et petit ruban – fort pratique – pour ôter les accus (18650 exclusivement) de leur emplacement.

Ces ressorts pleins étaient clairement à mes yeux LE gros point négatif de la Invader 3, nous obligeant d’une part à user de techniques de vieux sioux pour insérer sans criser le 2è accu, mais surtout à nous initier à l’art du rewrapping, tant ils arrachaient tout sur leur passage…

Alors, Tesla aura-t-il enfin réglé le problème ? Roulement de tambours… Et tiens, pour prolonger un petit peu plus le suspens, mattez-moi un peu la photo de la trappe.

 

Hé bien, Ô miracle : Oui !! Les ressorts, sans être un modèle du genre, sont désormais beaucoup plus souples. L’insertion des accus dans leur logement se fait sans aucun soucis, tout comme la manipulation inverse. Après avoir ôté les accus une bonne trentaine de fois et sans aucune précaution particulière, je suis formel : ils sont intacts. Trop cool !!

Un autre petit détail que personnellement, j’apprécie beaucoup : le sens dans lequel doivent être insérées les batteries est indiqué par un croquis des accus carrément gravé dans le plastique de la trappe. Fiable et durable, cette histoire, et ça, c’est fort appréciable.

On notera également la présence de 5 petites vis (de type torx), qui laissent à penser qu’il sera toujours possible de tout démonter le cas échéant, afin d’accéder au circuit imprimé : même si on espère tous ne jamais avoir à en arriver là, c’est toujours rassurant.

Ce qui met également en confiance, c’est de savoir que cette Invader 4X est équipée de toutes les protections électro possibles et imaginables : anti-bouffées (c’est-à-dire « fire » de plus de 10 secondes), connexion inversée (sens des accus), basse tension, court-circuits de l’ato, surchauffe (du chipset), surintensité (courant de sortie trop élevé). Tout y passe !

Par contre, il faut quand même bien le préciser quelque part dans la revue, Teslacigs n’a jugé ni bon, ni utile de nous fournir le voltage précis de chacun des 5 niveaux offerts par la 4X ! Pour une box VV sans aucun écran, c’est quand même un comble ! Tout juste sait-on que la box peut délivrer entre 3 et 8 volts, pour une puissance maximale de 280 watts. En guise de lot de consolation, on a droit dans la notice à un grotesque tableau qui ne ressemble à rien, avec des valeurs qui n’ont ni queue ni tête.

Alors là, les mecs de chez Tesla, je vous le dis sans concession et droit dans mes bottes : vous avez chié dans la colle, mais grave !! Rendons à César ce qui lui appartient. Non mais.

Voilà, l’autopsie de la bestiole est terminée. Vous pensez désormais connaître un peu mieux cette Invader 4X ? Détrompez-vous ! On ne va pas se quitter comme ça, car il y a encore quelques petites choses à savoir. Allez courage, promis, c’est bientôt fini !

 

Le jugement dernier

Bon, on a causé esthétique, chipset, sécurité… C’est cool tout ça, mais que donne la bête dans la vraie vie ?

A mes yeux, une des choses les plus importantes pour une box, c’est le confort d’utilisation. Une box, pardonnez-moi d’enfoncer des portes ouvertes à ce point, c’est fait avant tout pour être pris en main. Hé bien, à l’heure où la majorité des constructeurs mettent un point d’honneur à ce que leurs boxes épousent les courbes de la main le plus naturellement possible (hello, les boxes type crosse de flingue…), chez Tesla, on ne voit manifestement pas les choses comme ça : la Invader 4X est tout en angles et en tranches saillantes.

Il en ressort une prise en main absolument affreuse, la faute aux angles vraiment pointus, là, aux extrémités des bandes argentées :

 

N’ayant pas les paumes particulièrement charnues, en l’état, cette box m’a clairement fait mal à la main. Une première !! Si bien que la sanction a été immédiate : je l’ai laissée trainer de longs jours durant sur la table du salon, avant de me décider à sortir la Dremel et à poncer tous les angles. Sans cette intervention de la dernière chance, aucune négociation possible : la Invader 4X rejoignait en aller simple sa grande sœur au cimetière, sans billet de retour. Sacrifier le fonctionnel sur l’autel de l’esthétique, voilà ce qu’a validé Telacigs avec cette 4X. Du grand n’importe quoi.

Mais tout ceci n’est rien en comparaison de ce que j’ai ressenti en sortant la 4X de sa boîte. Moi qui ne jure d’ordinaire que par les matos bien lourds et massifs, en métal, j’ai littéralement déchanté lors de l’unboxing de la box : on n’en a pas parlé, mais elle est tout en plastoc !

Un mélange de polycarbonate et d’ABS, certes plutôt agréable au toucher (façon squonker Wotofo Recurve), mais qui la rend scandaleusement légère (77 grammes !!! du jamais vu) : on a véritablement l’impression d’avoir une plume dans la main, c’est très déroutant. Du coup, si on n’est pas préparé à ça, le choc est rude, car de prime abord, cette 4X fait carrément cheap et transpire la fragilité, laissant craindre le pire sur sa durée de vie à court terme. On ne peut s’empêcher de penser qu’au premier choc venu, elle se fendillera de manière aussi inéluctable que le dénouement d’une tragédie grecque. Fort heureusement, les ingés de Tesla ne sont pas encore totalement neuneu et dans la pratique, il n’en est rien : aussi surprenant que cela puisse paraître, l’habitacle se révèle extrêmement robuste. Je n’irai pas jusqu’à dire que la box peut passer sans encombre sous les roues d’un 33 tonnes, mais quand même, la solidité de l’alliage PC/ABS est remarquable. Du coup, la 4X se voit à mes yeux propulsée directement au sommet du segment des boxes nomades. En fait, il s’agit juste de ne pas prendre cette box pour ce qu’elle n’est pas. Z’auraient pu prévenir quand même…

 

Robuste, c’est aussi comme ça qu’on pourrait définir la vape délivrée par la benjamine Invader. Car en effet, si Tesla a clairement fait péter les codes en terme de design et de conception, la firme chinoise a tout de même eu la bonne idée de conserver ce qui fait l’ADN Invader : une vape de bûcheron, rugueuse, brutale et sans compromis. Très clairement, cette box n’est pas faite pour arrondir les angles (désolé, j’ai encore du mal à m’en remettre), et si elle devait être un outil, je dirais sans hésiter le marteau de Thor.

En outre, cette box dégage une incontestable impression d’urgence : elle est ultra-réactive, avec un temps de latence se mesurant à mon avis en millièmes de secondes ; on fait « fire », ça envoie instantanément, genre « super départ » à Mario Kart. Et comme le signal délivré me semble tout-à-fait linéaire, on conservera sur toute la durée de la latte une vape résolument tendue.

Pour couronner le tout, son autonomie est incroyable, au vu de ses performances : quasiment 2 jours complets, avec « seulement » un couple de 18650.

C’est bien évidemment subjectif, mais pour moi, elle éclate haut la main toutes les boxes à potard que j’ai pu avoir jusque-là : Invader 3 (Tesla), R233 (Hotcig), et Joker (Moyuan).

 

En définitive, la Invader 4X, c’est un peu l’histoire du sale gosse rebelle et tête-à-claque qu’on a littéralement envie de défoncer contre un mur au premier abord, mais qui est pétri de qualités et qui devient carrément attachant à mesure que l’on cerne sa personnalité. Soyez-en sûrs, cette box a du chien, et ne laissera personne indifférent !

Totalement improbable dans sa conception, pas dénuée de petits défauts – corrigeables pour qui voudra bien y mettre du sien, mais nerveuse à souhait et qui balance la purée comme personne : je préfère vous prévenir, elle crache les flammes de l’enfer, à la vitesse de l’éclair ! Si vous avez le sentiment de vous ennuyer dans votre vape quotidienne, essayez donc cette 4X, elle se fera une joie de vous arracher à votre routine en vous collant de méchants coups de tatane dans l’arrière-train ! Et une fois passé l’effet de surprise et apprivoisée sa personnalité si singulière, elle s’avèrera être un compagnon encore plus fidèle qu’un clébard, dont vous ne saurez plus vous séparer.

En trois mots : je suis conquis !

Et en musique :

Ecrit par Clandestino

Passager clandestin du Navire pendant des années, les rats ont failli avoir ma peau dans les soutes, alors j'ai dû quitter ma planque. Mais maintenant que je suis à découvert, pas le choix, je vais filer un petit coup de main à l'équipage, en toute subjectivité bien-sûr. Pas envie de finir balancé aux requins... Loin d'avoir l'expérience et la roublardise des vieux loups de mer qui sévissent sur ce rafiot, je vais humblement commencer par aller frotter le pont, histoire de pas faire de vagues.

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