Le Kayfun 4 s’est rapidement auréolé d’une réputation de produit high-tech, créée et entretenue par les différentes annonces délivrées au compte-gouttes par SvoëMesto les jours précédant sa sortie. Plusieurs revues déjà parues aux quatre coins du Net confirment cette réputation et je ne peux que joindre ma voix aux leurs : le Kayfun, quatrième du nom, est bel et bien une machine complexe.
Air-flow, juice-flow… Les différentes pièces du Kayfun 4 sont percées, usinées, taillées pour de mystérieux desseins que je serais bien en peine d’expliciter en détail. C’est donc de la simple mise en oeuvre de l’atomiseur dont je propose de parler ici, laissant la dissection technico-fonctionnelle à ceux qu’une solide expérience de la vape et de ses techniques designe pour la mener à bien. Si on me demandais comme ça, à brûle-pourpoint, limite par surprise de penser à un membre d’équipage du Navire susceptible de livrer le pourquoi du comment des subtilités de ce nouveau Kayfun, je penserais volontiers à notre respecté quartier-maître. Michel, si tu me lis…
Bien que complexe, le Kayfun 4 demeure plutôt facile à utiliser comme je vais tenter de le montrer ici. Je passerais sur le packaging standard mais de bon goût de l’objet, sur les tanks acier et plexiglas fournis que je n’ai pas encore utilisés, sur le hors série de « Dampfer Magazin » accompagnant le colis et sur l’absence remarquée de toute pièce de rechange pour juste centrer l’effort sur le montage et le remplissage de cet atomiseur d’exception.
Le montage

Un Kayfun 4 n’est pas à appréhender en mode bourrin comme j’ai infructueusement essayé de le faire. Il faut prendre le temps d’observer les indices laissés par son concepteur pour saisir l’objet entre le pouce et l’index aux environs du logo SvoëMesto comme en « A » sur la photo puis se servir de la bague crantée supportant les air-holes notée « B » pour dévisser délicatement le tank de la base. Les deux pièces se désolidarisent, le tank peut alors être déposé sans crainte de fuites de liquide :

Saisissant fermement la base, on s’aperçoit généralement assez rapidement que sa partie basse pivote. Plus remarquable encore, le mouvement de rotation élève le plateau jusqu’à pouvoir l’extraire ! En conditions opérationnelles, la montée du plateau est limitée par le tank, ce dernier s’en trouvant obstrué. Hey, ce ne serait pas le mécanisme de réglage du juice-flow, par hasard ? Hoho, finement joué !


Si l’on dévisse jusqu’à séparer les pièces, un autre mécanisme apparaît. La tige de la vis réglable du pôle positif est en « A » sur la photo, la vis de réglage de l’air-flow en « B ». Concrètement, ceci signifie qu’il faut ôter la vis du pôle positif pour pouvoir régler l’air flow sur l’atomiseur entièrement monté, à l’aide d’un tournevis plat assez long… Ce réglage ne peut donc s’effectuer lorsque l’atomiseur est vissé sur un mod, il faut choisir un débit d’air-flow a priori. J’ai pour ma part effectué le réglage après le premier montage et n’ai pas ressenti le besoin de le modifier en cours de vape.

La paroi de la chambre de vaporisation se dévisse comme sur les versions antérieures du Kayfun, libérant l’accès au coil. La platine propose deux plots positifs et deux plots négatifs, permettant d’envisager sereinement un montage « dual ». Tenté un instant par ce nouveau défi, j’ai finalement opté pour une bonne vieille spire d’un diamètre voisin de 2,5 mm constituée de 10 tours de Kanthal 0,4 mm et affichant une résistance de 1,2 ohm. Les vis de serrage ne sont pas énormes et je ne pense pas qu’elles puissent maintenir sereinement un Kanthal twisté ou de section supérieure à 0,5 mm.

La garniture de coton doit être mesurée et raisonnable, comme sur les versions antérieures du Kayfun et l’exemple montré sur la photo se situe sans doute aux limites hautes de la densité tolérée. Une fois rabattues, les pattes de la mèche doivent effleurer les trous d’arrivée de liquide sans les obstruer et bien sûr, ne pas dépasser du périmètre du plateau afin de ne pas se coincer dans le filetage de la paroi de chambre. J’ai utilisé du coton cardé, considérant que la très faible longueur des pattes de mèches ne justifiait pas l’usage de coton japonais. Il faut bien écouler le stock !

Toujours comme sur les précédents Kayfun, il est de bon ton de saturer la mèche en liquide avant d’enchaîner les aspirations goûlues. Le coton est accessible, l’opération ne présente aucune difficulté. L’ajustement de longueur de la mèche peut avantageusement être pratiqué une fois le coton imbibé et plaqué contre les pôles. Pourquoi tant d’insistance autour du réglage de la longueur des mèches ? Et bien il se trouve que sa Majesté Kayfun 4 m’a produit quelques dry-hits… Bon… Je l’ai surtout utilisé avec des liquides 100% VG sans toujours avoir été très rigoureux sur les garnitures de coton mises en place et contrairement à mes expériences de Russian, je ne pense pas pouvoir imputer ces petits déboires à de quelconques défauts d’usinage de l’atomiseur, apparemment sans reproches possibles.

Le remontage de la paroi est également aisé. Il faut d’ailleurs veiller à ce qu’il le soit car une accroche lors du vissage peut signaler la présence de coton sur le filetage ou pire, le frottement issu d’un bout de Kanthal rebelle. L’espace entre les plots et la paroi est faible, comme le montre la photo et les pattes de résistif doivent être très soigneusement coupées au ras des plots afin d’éviter tout risque de court-circuit lors de la mise à feu. Et oui, c’est du vécu !
Le tank

Le tank est solidaire de la cheminée de vaporisation et le bloc constitué permet, comme vu plus haut, de le séparer de la base même rempli de liquide. Les six trous pratiqués sur la base de la cheminée permettent au liquide de s’écouler du réservoir pour remonter ensuite vers la mèche. Ce dispositif ne m’a pas posé de problème particulier même avec des liquides en 100% VG à condition toutefois que la mèche de coton soit bien dimensionnée.

Le drip-tip acier fourni avec l’atomiseur est très agréable en bouche, du moins à mon goût. Il est également bien plus esthétique que celui du Russian dont la forme de suppositoire appelait un remplacement immédiat. Sa section est standard, son maintient par joint torique également, il pourra être changé à l’envie. Le top-cap est le seul vestige des anciens Kayfun, celui de mon Russian se monte d’ailleurs parfaitement sur le Kayfun 4. Ceci constitue une excellente nouvelle pour tous ceux qui, profondément attachés à leurs top-caps, souhaiteraient les conserver ! Un écrou profilé, vissé sur un filetage usiné sur le haut de la cheminée maintient les éléments constituant le tank. Cet écrou est un peu délicat à atteindre et dévisser avec de gros doigts mais comporte deux méplats diamétralement opposés permettant l’utilisation d’une pince sans risque de rayure. Le remplissage du tank se fait juice-control fermé, par écoulement de liquide à travers les trous visibles sur la photo que le niveau de liquide ne doit pas recouvrir. Surtout, ne pas oublier de rouvrir le juice-control après remplissage du tank et remontage du top-cap sous peine de dry-hit sévère quelques bouffées plus tard !

La base de la cheminée comporte une rainure garnie d’un joint torique accueillant le corps du tank, pouvant être de pyrex comme sur la photo, d’acier ou de plexiglas. Les tanks acier et pyrex sont constitués de trois parties, le plexiglas est d’un seul tenant. Il se visse sur la base de la cheminée et accueille directement le top-cap pour donner une forme cylindrique classique au Kayfun 4. J’ai pour ma part préféré le tank pyrex au tank acier pour garder la visibilité du niveau de liquide restant tout en conservant le look « Fernsehturm » si typiquement allemand.
Et la vape ?
La vape délivrée par le Kayfun 4 est dense et goûteuse, dans la tradition des versions précédentes. J’avais pour habitude de réserver les saveurs fuitées au Russian et les tabacs au Taifun GT, cette quatrième version de Kayfun aura su se doter du petit plus qui rend universel, excellent dans tous les domaines. Le Kayfun 4 est un des meilleurs atomiseur-tanks que j’ai pu essayer, simple d’emploi tout en restant terriblement efficace. Il ne lui manque que la validation ultime, le passage du redoutable test dit « du Capitaine » mettant en évidence toute intention même inconsciente de fuite pour être qualifié d’atomiseur parfait.
PS
Le look « Fernsehturm » ou relais de télévision en Allemagne est quelque chose comme ceci :
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