Il y a, dans le microcosme qui vape, quelques légendes bien connues des vapotos dont on ne peut que vanter les mérites, quelques incontournables « licornes » imposées par de réelles qualités bien souvent répandues par le bouche à oreille. Ainsi, la box HexOhm des américains de Craving Vapor est devenue au fil du temps une référence incontournable de son domaine, le mètre-étalon du voltage variable. Ce n’est pas qu’elle soit particulièrement jolie ni particulièrement pratique avec son bouton globuleux et un rhéostat en guise d’unique réglage mais voilà, elle tombe parfaitement en main et produit un signal électrique lisse et puissant, parfait pour animer brillamment les atomiseurs de tous poils.
Genèse de l’hexohm
J’ai pour ma part découvert la HexOhm lors de quelques bouffées tirées sur une copie prêtée quelques instants par le Cap’s, diverses lectures à son sujet achevant la conquête. Malheureusement, la box était déjà « out of stock » partout à cette époque, totalement introuvable même en version répliquée et je me suis consolé en la jugeant moche, grande et lourde tout en testant à peu près toutes les boxes VV croisant ma route. Noisy Cricket I et II puis Luxotic NC de Wismec, Joker de Moyuan, R233 de Hotcig, Invader IV de Tesla m’ont rapidement convaincu de l’agrément des chipsets à voltage variable mais il manquait à ces produits le sceau de la qualité, la marque de l’original. Bien sûr, les très chouettes boxes Surric ou Vikings Vape ont souvent failli emporter le morceau mais non, j’ai du faire une sorte de blocage en mode « à ces prix-là, une HexOhm sinon rien » face à ces onéreux produits pourtant non dépourvus d’indéniables attraits et je me suis abstenu.
C’est alors que je suis tombé sur un shop en ligne proposant une HexOhm dite « O-Frame » construite par Craving Vapor ressemblant fortement au modèle initial à quelques détails cosmétiques près. Je me suis évidemment rué sur notre ami le moteur de recherche pour en savoir plus et ai découvert cette nouvelle HexOhm parfaitement authentique, disponible à plusieurs endroits en différents coloris, bâtie sur le chipset propriétaire de sa grande sœur, la légendaire v3.0. Alors évidemment, le Porky a rapidement compris qu’il allait encore s’en manger une sévère en plein groin, filant dans son terrier sans même chercher à négocier… J’ai quand même fouiné un peu avant de propulser l’objet de convoitise au panier, hésitant entre la version noire et une version bleue pour laquelle je pouvais toper -15% et choisissant finalement la raison (!), à 160€ au lieu de 190.
Découverte de la HexOhm « O-Frame »
Lorsque l’on consent un tel effort pour financer un matos à vaper « high-end », on se trouve quand même un peu anxieux au moment d’ouvrir la boîte. Il faut en effet que la rencontre soit parfaite à ce moment-là, sans aucune anicroche, pour empêcher l’idée d’avoir fait une belle connerie de quitter les limbes pour venir nous fanfaronner sous le nez.
Fort heureusement, la HexOhm nichée dans sa modeste boîte de carton m’a tout de suite fait bonne impression, même si je n’apprécie généralement pas les connecteurs 510 centrés et malgré ses mensurations relativement imposantes de 104 x 50 x 30 mm.
La série HexOhm « O-Frame » propose deux panneaux latéraux amovibles façon fibre de carbone chacun tenu au chassis d’aluminium par quatre aimants puissants juste comme il faut. Cette évolution des versions précédentes frappées de part et d’autre d’un gros logo de la marque m’a bien plu, j’y ai vu un gain de sobriété doublé d’un petit clin d’œil à l’aventure spatiale. Les pièces semblent de qualité, leur ajustement et leur finition sont sans reproche, mais à ce prix-là, il n’aurait vraiment pas fallu que les panneaux soient de guingois.
Une box est avant tout un switch… La photo ci-dessus nous montre celui de la HexOhm reconnaissable entre mille, protubérant et hémisphérique. Il peut certes déplaire et pour être honnête, je ne suis pas le fan N°1 de ce gros machin saillant, sauf que bien sûr, il s’avère particulièrement agréable à l’usage… Son relief et sa position haute sur le corps de la box conviennent en effet indifféremment à l’index ou au pouce des mains droite ou gauche, avantage particulièrement plaisant pour les vapotos vapant n’importe comment tels votre serviteur. Si on ajoute à cela une course courte et franche doublée d’une absence totale de jeu, nous comprenons aisément être ici en présence d’un switch de référence situé très loin des approximations fragiles équipant les chinoiseries, sans doute une des vraies raisons du succès planétaire de cette box.
Voltage variable
Le même genre de remarque flatteuse s’applique aisément au rhéostat dont la flèche fendue accepte souplement de tourner sous la simple pression d’un ongle sans se déformer et sans effort excessif. Sa graduation de 0 à 100 indique un pourcentage de puissance libérée nécessitant de savants calculs pour être convertie en volts mais Craving Vapor nous précise tout de même un fonctionnement de son chipset entre 3 et 6 volts permettant de se faire une idée. Ainsi, la tension aux bornes du connecteur sera d’environ 4,5 volts lorsque le potentiomètre sera à 50%, la puissance résultante délivrée restant alors une question de résistance, bien connue de la loi d’Ohm!
Le logo de Craving Vapor figurant en grand sur les panneaux latéraux des versions antérieures disparaît de la « O-Frame » pour se retrouver en taille réduite, à l’arrière de la box. Ceci ne gênera sans doute que les vapotos soucieux d’affirmer leur rare et chère HexOhm à la face du monde, je m’en tape pour ma part comme de l’an quarante.
Si une box est avant tout un switch, cause majeure de dysfonctionnement sur la plupart de ces matériels, c’est aussi un connecteur 510 dont la capacité à mettre la grouille n’est assurément pas en reste. Celui de la HexOhm semble particulièrement massif et robuste, aux antipodes des dispositifs moisis équipant d’autre boxes beaucoup plus chinoises. Un atomiseur s’y visse moelleusement sans jeu latéral jusqu’à une position de blocage ferme et bien identifiable. J’ignore si cette observation est un gage tangible de qualité mais je ne pense par contre pas que les boxes donnant l’impression de laisser visser jusqu’au défoncement du connecteur en soit un.
L’antre de la O’Frame
Les deux panneaux latéraux de la box sont amovibles mais seul l’un d’entre-eux donne accès au compartiment à piles d’Ultem moulé, par ailleurs fort bien ajusté et remarquablement fini. En guise d’unique fioriture, la HexOhm dispose d’un bouton marche/arrêt visible à gauche sur la photo ci-dessus. Ah oui, c’est pas Byzance mais c’est quand même bien pratique. La plupart des boxes double accus présentent des contacteurs montés dans le même sens, la HexOhm nous fait la joie immense de nous les proposer inversés, raffinement auquel je dois m’avouer extrêmement sensible. N’importe quoi ? Et bien non, pas du tout et je m’en explique sur le champ. En général, les box double accus série s’affichent comme la Invader III ci-dessous :
Les contacteurs à ressort étant montés en haut, on comprend que sur une telle box, l’accu de gauche leur présentera son pôle négatif tandis que celui de droite y plaquera son pôle positif. Sur la HexOhm et quelques autres, dont la R233 de Hotcig, le contacteur à ressort de gauche est monté en haut mais celui de droite est en bas, chacun d’entre-eux recevant de ce fait un pôle négatif. Cohérence, souci de finition, respect de la relative fragilité de pôles positifs sujets à l’enfoncement… C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup ! Hum… Ainsi donc, la vape rendrait neuneu ? Hum… Passons plutôt à une vue de notre box prête à servir, équipée de deux bons VTC5 portant son poids à vide de 180 grammes à près de 300 grammes.
Certaines box ne sont que légèrement plus hautes que les accus qu’elles hébergent, ce n’est clairement pas le cas de la HexOhm. Disons sans trop y croire qu’il faut de l’espace pour accueillir un connecteur 510 de qualité et un chipset plus robuste qu’un miracle de miniaturisation ! Le dit chipset, un HEX-T/30-c propriétaire n’a cependant pas à rougir de son embonpoint puisqu’il surveille la polarité des accus, la durée des pressions exercées sur le switch, l’intensité et la puissance maximales délivrées (30 ampères, 180 watts), la résistance minimale (0,1 ohm) et se trouve, d’après son concepteur, au zénith de ses performances sous un atomiseur monté à 0,2 ohm. Et oui, la HexOhm est venue sur terre dans la ferme intention d’envoyer du steak…
Vaper avec la HexOhm « O-Frame »
Vous connaissez beaucoup de vapotos qui descendent un matos « high-end » acquis sur leurs propres deniers ? Ben non et c’est d’ailleurs un peu normal car tout un chacun tend à défendre son choix et son achat jusqu’à la mauvaise foi s’il le faut, personne ne reconnaissant facilement s’être fait berner par une grosse bouse hors de prix surtout si de potentiels détracteurs se vautrent dans la félicité d’un produit concurrent vendu cinq fois moins cher.
Alors je vais faire sobre car le sujet est délicat, éviter les tirades dithyrambiques, juste dire que la HexOhm vape exactement comme je l’attendais, que je suis ravi de mon acquisition même si une LED colorée ou un petit voltmètre en façade ou au pire à l’intérieur de la box aurait été bien agréable pour estimer la charge restante des accus car à la différence d’une box full-méca où l’on sent progressivement arriver la chute de tension, la HexOhm coupe le jus lorsque les accus atteignent 3 volts, sans réel préavis. Mis à part ce détail, la HexOhm produit effectivement le signal tant vanté, puissant et mystérieusement meilleur que celui fourni par à peu près tout ce qui porte chipset.
Les dimensions relativement imposantes de la box s’oublient en cours de vape. Haute certes, mais aussi assez fine, elle me va bien. Lourde ? Quoi, Lourde ! La grotte, le pèlerinage ? Ah, le poids… Alors là, c’est intéressant, je vous remercie de poser la question. Voyez-vous, je me rends quotidiennement sur mon lieu de travail en motocyclette, obligé pour raison de sécurité corporelle de porter été comme hiver de gros blousons blindés alors forcément, une box de 300 grammes logée dans une poche ne se sent même pas. L’affaire est bien sûr fort différente pour le sac à main d’une dame ou pour les poches d’un costard en lin porté à la saison chaude, la bonne vape conviendra certainement à tout le monde mais le poids et les dimensions de la HexOhm seront évidemment moins adaptés.
Et pour finir…
Un prix élevé, une taille et un poids imposants sont généralement rédhibitoires pour une box qui vape, ils n’ont cependant pas empêché la HexOhm de faire mondialement carrière. Alors de deux choses l’une : soit il y a suffisamment de neuneus de par le monde pour trouver a priori génial tout ce qui est cher, soit la HexOhm est exceptionnelle.
Évidemment, je pencherais plutôt pour la deuxième option mais avec quand même quelques bémols de fausse objectivité, le plus vigoureux d’entre-eux étant le manque de preuve quant à la meilleure production électrique des circuits VV face aux traditionnels « wattage variable », souvent affirmée mais jamais prouvée. Si l’on se sent convaincu de cette supériorité, si un Porky grassouillet pérore l’œil vif, le groin frais et les soies luisantes dans la maison, si l’on peut faire abstraction de l’encombrement d’une HexOhm en usage courant, alors sans doute que Craving Vapor nous propose ici une des meilleures boxes du marché dont le niveau de finition et la supposée robustesse défiera le temps mais à ces tarifs-là, c’est chacun qui voit…
Bonne vape VV à toutes et tous !
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