Le GP Heron est un atomiseur à réservoir proposé par VapourArt depuis la lointaine Bulgarie, avec semble-t-il de bonnes influences grecques puisqu’une partie des processus de conception et de production des matériels s’effectue depuis Athènes. VapourArt est un modeur à l’ancienne, proposant des batches lors de « vapour days » dont il faut guetter les annonces sur les réseaux sociaux en cas de vélléité d’achat. Les tarifs pratiqués sont certes élevés mais la qualité des matériaux, des usinages et des finitions est tout bonnement exceptionnelle.
Le GP Heron a connu deux versions, 1.0 et 1.5 avant la version 2.0 actuelle. Les nostalgiques trouveront sur le Navire un bel article de Michel traitant de ces versions précédentes ici. Pour les autres et en deux mots, le GP Heron est né comme un atomiseur fibre à tirage serré dont le réservoir devait être garni d’une bourre retenant le liquide pour fonctionner. Les vapotos n’ont guère tardé à le bricoler pour l’aérer un peu et se sont rapidement passé de bourre, montant le GP Heron en micro-coil coton. VapourArt a suivi timidement le mouvement en apportant quelques évolutions au système d’air-flow en version 1.5 pour finalement officialiser l’usage des mèches de coton sans bourre dans le réservoir avec cette version 2.0.
L’arrivée du GP Heron
Le nom de cet atomiseur n’a guère de rapport avec le volatile bien connnu de nos contrées puisqu’il s’agit en fait du nom d’un ancien physicien grec, Heron d’Alexandrie, inventeur d’une turbine à vapeur, l’aéolipyle, dont la représentation simplifiée est devenue le logo de VapourArt visible sur les boîtes renfermant l’atomiseur.
Deux boîtes ? Ben oui… L’une contient l’atomiseur et ses pièces de rechange, l’autre les accessoires que je n’ai pu m’empêcher de commander avec le GP Heron, comme si son prix de 125€ n’était pas assez élevé. Quoi, les frais de port ? Ah, tiens puisqu’on en parle… 15 boules ! Oui, c’est cher mais c’est du DHL « premium » : colis posté à Sofia, Bulgarie, le 30 mars à 16h05 livré à la chaumière le 31 mars vers 13h30 avec un suivi « à la culotte » montrant d’ailleurs un crochet par le Havre extrêmement curieux puisque je demeure en région parisienne.
L’anatomie du GP Heron
Les pièces
Le GP Heron arrive bien sûr monté, la photo ci-dessous le montre en pièces détachées pour des raisons pédagogiques ! Ah, ce serait autre chose si on recevait un morceau d’acier 316L avec le schéma des différentes parties à usiner soi-même… On ferait moins les marioles !
Bon alors, voyons… La rangée du haut nous montre de gauche à droite le tank, la bague formant la paroi de la chambre, la base, le connecteur 510 et le drip-tip fourni tandis que la rangée du bas nous dévoile le top-cap et sa cheminée, la bague d’air-flow, le contacteur du 510, le couvercle de la chambre, les vis des plots, les plots positifs et négatifs, la vis de contact du 510 plaquée argent et l’isolant PEEK du pôle positif.
Les pièces de rechange
VapourArt nous fait la grâce d’accompagner son atomiseur de plusieurs joints toriques de rechange, de deux vis de plot, d’un drôle de truc percé d’un trou et d’un sachet rempli d’une espèce de mousseline compacte. Inutile d’entretenir plus longtemps le mystère, le truc percé d’un trou est un couvercle de chambre permettant d’utiliser ce GP Heron version 2.0 comme une version 1.x, l’espèce de mousseline étant la bourre à placer dans le tank pour un fonctionnement conforme aux recommandations du fabricant.
Des accessoires…
En premier accessoire, j’ai choisi un connecteur hybride propriétaire de type « GPin » permettant une connexion fleuche et dynamique aux mods mécaniques VapourArt dont j’ai l’immense joie de posséder un exemplaire. Ce connecteur est destiné à remplacer le connecteur 510 cité plus haut dans la liste des pièces constituant l’atomiseur.
En second accessoire, je me suis laissé tenter par un tank de plastique pas très joli voire un peu moche. Il devrait cependant permettre un meilleur suivi du niveau de liquide qu’avec l’original métallique, d’autant que sa composition dite ULTEM est censée résister à tous les liquides, même aux plus horrifs.
Le montage du GP Heron
Le montage du GP Heron commence par le contacteur du 510 sur lequel on visse le plot positif à travers l’isolant PEEK de ce dernier.
L’ensemble est ensuite poussé dans la base, le plot positif passant par le plus gros des trois trous disponibles.
Comme on le voit, la prise d’air unique de type cyclope pratiquée sur la base reste de taille très raisonnable même si sa largeur de 6 mm peut sembler énorme aux utilisateurs de la version 1.5 habitués à 4 mm. La preuve est cependant faite ici, le GP Heron n’est pas un dripper philippin !
Le plot négatif se visse à côté de son comparse positif et se perd dans la masse d’acier constituant la base. Le trou restant inoccupé devant les plots constitue l’orifice d’air-flow, d’un diamètre de 3,5 mm contre 1,5 mm pour les versions précédentes du GP Heron. Pas philippin mais plus aérien qu’avant quand même !
La bague de réglage d’air-flow vient ensuite prendre place sur la base, ouverte au maximum pour pouvoir pratiquer l’inhalation directe promise par les spécifications de ce GP Heron version 2.0.
Le connecteur 510 vient se placer sur le filetage inférieur de la base, verrouillé par la vis plaquée argent que l’on pourra utiliser comme un réglage de la hauteur du contact, cette vis ne jouant pas de rôle de maintient au niveau de l’atomiseur.
Les vis de plot sont identiques et garnissent indiféremment le plot positif ou négatif. Leur tête d’acier est épaisse et semble pouvoir se jouer des agressions de tournevis. Il est certain qu’une fois ces vis serrées, le résistif ne mouftera pas.
Le montage de l’atomiseur se poursuit par le vissage de la bague constituant la paroi de la chambre sur le filetage supérieur de la base. La photo montre me semble-t-il la qualité de finition du GP Heron où la finesse des polissage produit un effet miroir. Il en va de même pour les filetages, souples, fluides et silencieux, comme baignant dans du beurre tiède.
Le couvercle de la chambre, ici en version « coton » termine le montage de la base de l’atomiseur. Deux orifices latéraux dont l’un visible sur la photo permettent le passage vers le tank de la mèche venue de la spire résistive. La vapeur produite dans la chambre empruntera le haut du couvercle où se trouvera enquillée la cheminée, maintenue par un petit joint torique.
Le top-cap se pousse simplement mais vigoureusement dans le tank, du côté où se dernier présente une petite rainure. Une fois en place, la cheminée est prête à s’associer au couvercle de la chambre pour conduire la vapeur jusqu’au drip-tip !
Le drip-tip teflon termine le montage du GP Heron pour un résultat à mon goût plutôt réussi. L’atomiseur affiche un poids de 54 grammes pour un diamètre de 22 mm, une hauteur de 38,6 mm en connexion hybride et de 43 mm en connexion 510. Sa contenance est de 5 ml.
N’ayant pas encore testé le magnifique tank plastique proposé pour le GP Heron mais soucieux d’une certaine exhaustivité dans la présentation de cet atomiseur, je me suis permis de réutiliser le cliché d’origine VapourArt ci-dessus le montrant paré d’un jaune ambré du plus bel effet !
La mise en route du GP Heron
Le coiling
Le GP Heron est conçu pour du simple coil, inutile donc de vouloir à tout prix lui coller un hexa coil en 0,08 ohm. Visant une résistance raisonnable de 0,5 ohm, je lui ai préparé une bobine de 2,5 mm de diamètre constituée de 7 spires de Kanthal 0,5 mm.
Les grosses vis de plot et l’espace libre au niveau du plateau rendent le montage du GP Heron particulièrement aisé. Il ne faut que quelques minutes pour placer la bobine au-dessus de l’orifice de prise d’air et bloquer fermement les pattes de Kanthal.
S’en suit le traditionnel passage à l’ohmmètre montrant ici une résistance résultante cohérente de 0,45 ohm.
…Et le non moins traditionnel test de mise à feu, validant par une incandescence allant du centre de la bobine vers ses extrémité un montage prometteur.
Le wicking
Bon et bien jusque-là on est content, tout baigne. C’est sûrement trop beau pour durer, il va arriver une grouille c’est certain. Et bim ! La grouille arrive dès les premiers essais de vape, révélant le GP Heron comme une redoutable machine à… Dry-hits !
Je passerai sur les investigations menées pour comprendre l’origine du problème puisqu’elle est en fait assez évidente. Une bobine de résistif en 2,5 mm nécessite un diamètre de mèche important pour éviter les pops et autres grésillements désagréables en cours de vape alors que les orifices latéraux du couvercle de chambre par lesquels passe la mèche pour rejoindre le tank sont bien petits et étranglent volontiers cette dernière, gênant la progression du liquide. Alors que faire ? Une bobine plus fine ? Ou appliquer la gruge donnée sur le site de VapourArt ?
La gruge, bien sûr ! Elle consiste à y aller normalement au départ, en insérant une quantité de coton adaptée à la bobine.
Chaque patte de la mèche est ensuite scindée en deux à l’aide d’une pince ou d’un petit tournevis, en essayant de taper bien au milieu.
Les demi-pattes les plus proches des plots sont ensuite coupées au ras du plateau.
La bague constituant les parois de la chambre est vissée sur la base, les pattes courtes de la mèche restant à l’intérieur.
Le moment est bien choisi pour amorcer la mèche d’un peu de liquide.
Et hop, les orifices du couvercle de la chambre viennent se placer sur les demi-pattes longues de la mèche sans les étrangler cette fois grâce à leur diamètre réduit de moitié. Une fois le couvercle enfoncé, il ne reste qu’à couper le surplus de mèche dépassant de la chambre pour laisser une longueur de 1 à 2 mm.
Le liquide est versé directement dans le tank renversé, inutile de s’embarrasser de pipette ou de flacon-aiguille. On remplit direct jusqu’au bord de la cheminée, voilà tout.
Et maintenant, on peut vaper fingers in the nose !
Et pour finir, la vape du GP Heron
Comme on a pu le voir, le GP Heron est issu d’un véritable travail de conception de la part de gens sachant ce que vaper veut dire. Les matériaux utilisés sont d’excellente qualité, la finition est irréprochable. Cet atomiseur frôle la perfection et sa prise en main est déjà un plaisir en soi pour qui apprécie ce genre d’oeuvre d’art.
Habitué aux GP Heron versions 1.0 et 1.5, j’appréciais déjà leur excellente restitution des saveurs, préférant leur usage à tout autre matériel pour extraire la quintessence gustative de quelques liquides « premium » croisant parfois mon chemin. Leur tirage serré était mon seul regret, même après les évolutions rendant l’inhalation directe possible bien qu’un peu laborieuse apportées en version 1.5.
Cette version 2.0 amène le GP Heron au niveau très acceptable d’un Origen v2 au point de vue du tirage et de la quantité de vapeur produite, tout en conservant un rendu exceptionnel et un hit prononcé caractéristique.
Les bons atomiseurs sont légion aujourd’hui et on en trouve de très corrects à des prix beaucoup plus abordables que ceux pratiqués par VapourArt. Aucun de ceux dont je dispose n’arrive cependant au niveau d’un GP Heron en terme de rendu. L’apport d’air proposé par cette nouvelle version creuse un peu plus l’écart en amenant plus de plaisir encore à la vape et je pense que cet atomiseur mérite largement le coup d’oeil, qu’il soit en version originale ou en version répliquée.
– Oh, il est beau le Tapon !
– Heron… Heron petit, pas Tapon !
Bonne vape à toutes et tous, en GP Heron v2 !
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