Qui ne connait pas Black Note ?… Allons, soyez pas timides, levez la main s’il vous plaît, que je puisse me rendre compte… OK, je vois… Personne ? Tout le monde connait Black Note ?? Formidable !! Ça va nous dispenser de présenter l’Assembleur ! (Comment ça, flemmasse ??) Au cas où, pour les retardataires et pour ceux qui vivent dans une grotte ou qui sortent de leur coma artificiel, allez donc dévorer sans plus tarder – vous ne perdrez pas votre temps – les petits bijoux sculptés par Fil et par Nesquick sur : le splendide « Vaporificio », un assembleur italien d’exception qui est ensuite passé sous pavillon américain en rejoignant le giron de Black Note ; la somptueuse gamme de juices « V » by Black Note, ponctuée par le jubilatoire « Reggae » ; ou encore, le véritable chef-d’œuvre « Black Note » !..
C’est bon, c’est lu ? Bien, alors autant le dire de suite, histoire de me délester illico de toute forme de pression : ne vous attendez pas ici à vous régaler avec des trucs cosmiques du genre « Les volutes vertes et blanches s’écartent en fond de bouche comme des nuages dévoilant la terre vus d’avion, laissant la parole à un tabac de type virginien fumé, calme et solide dont les couleurs ocrées s’étirent en lanières terreuses mais discrètes, tendant vers un cuir blond léger avant de finir sur une pointe de miel. », car les quelques lignes à venir feront assurément bien pâle figure à côté des merveilles que vous venez de parcourir ! Allez, histoire de nous détendre tout à fait, et de nous imprégner complètement de l’esprit Black Note, savourons si vous le voulez bien cette petite vidéo :
Black Note, pour les encore plus flemmards que moi qui n’auraient pas daigné cliquer les liens suggérés plus haut, c’est un collectif haut de gamme et pas là pour rigoler, qui assemble des jus à vaper à partir de vraies feuilles de tabac issues de variétés scrupuleusement sélectionnées, macérées durant 6 à 8 semaines, puis extraites naturellement selon un procédé « à froid » réputé pour procurer les saveurs les plus authentiques. Cela va sans dire, mais ça va quand même mieux en le disant, chez Black Note, aucun additif n’est utilisé, ni aucune substance du genre Diacetyl, Acetyl Propionyl, Acrolein, Acetoin, ou je ne sais quelle saloperie encore. Non, ici, on est dans la volonté assumée de proposer uniquement ce que le tabac a de meilleur à offrir, sans artifice, rond-de-jambe, ou courbette fallacieux.
Naturellement, ce positionnement prestigieux a un prix : environ 8 boules les 10ml prêts-à-vaper. Autant dire qu’à ce tarif, les juices chroniqués par Fil et Nes’ n’ont jamais atterri à la maison, et sont à mon grand dam restés de l’ordre du fantasme. Fort heureusement, cette période d’insoutenable torture de l’enfer appartient désormais au passé, puisque Black Note propose depuis quelque temps une gamme « V by Black Note » de 8 arômes concentrés – toujours 8 balles les 10ml – beaucoup plus abordable pour un roturier de mon espèce.
Virginia, Burley, Oriental, Cavendish, Latakia, Perique, Kentucky, Havana : les plus grands classiques sont là ! Il existe même un « American Blend », malheureusement non commercialisé en France.
Comme j’avais envie d’être totalement peinard pour écrire ce modeste texte, je n’ai sollicité aucune boutique, l’avantage étant qu’ainsi, je n’ai de comptes à rendre à personne, et ça, j’avoue ça me va bien. Le revers de la médaille – car il y en a toujours un, sinon c’est pas rigolo, c’est que je n’ai pas pu m’offrir la gamme complète, et que vous devrez vous contenter de 5 arômes. Allez, le contexte étant posé, entrons sans plus tarder dans le vif du sujet.
Méthodo
Vu que chroniquer des jus à vaper est une grande première pour moi, je me suis bricolé à la hâte, histoire de faire illusion, un semblant de protocole que je me suis ensuite empressé de faire certifier par les autorités compétentes, sous la norme ISO 22DV2019% §~WTF/µ& : il consiste à commencer par s’empiffrer d’une petite cuiller de piment oiseau, histoire d’avoir les idées claires et les papilles gustatives parfaitement propres et fraîches comme un gardon, puis à chain-vaper à 112 watts 5-6 barres de Red Astaire sur le Kali v2 de QP Design, le tout accompagné d’un café brûlant.
Surtout, pas de verre d’eau entre chaque bouffée, ni de petite bouchée de pain, l’objectif étant de conserver en bouche un véritable capharnaüm de goûts et de saveurs tout au long de la session ! Pas question non plus de changer de coton entre chaque jus, ni de nettoyer les atos-test au bac à ultrason : je n’ai utilisé que du matos dans lequel j’ai pris soin de superposer tout type de juices depuis de longues semaines. Comme dirait l’autre, soit on fait les choses bien, soit on ne fait rien du tout… Non mais !
Conformément aux recommandations de l’assembleur, les arômes ont tous été dilués à 10%, dans une base 50-50 dosée à 3mg/ml. Les temps de steep préconisés oscillent entre 5 et 15 jours, mais je leur ai laissé beaucoup plus – 45 jours – et si vous voulez mon avis, ce n’est encore pas assez.
Le choix des Armes
En outre, on ne part pas comme ça à l’assaut de jus Black Note, les cheveux au fusil et la fleur au vent, aussi ai-je méticuleusement préparé mon affaire : 3 setups assez différents, alliant du RTA, du Dripper, de l’électro, du voltage variable et du méca, mais toujours orientés « saveur » : j’ai l’intuition qu’un Black Note, ça se respecte, alors les trucs de brutasse qui bastonnent, on verra ça une prochaine fois.
SETUP #1 : Tesla Invader 4X / Kayfun Lite 2019
Mon setup all-day ! Celui-là, je le trimballe absolument partout, et je le connais sur le bout des doigts.
Le Kayfun Lite, c’est mon héros, mon champion, tant pour la précision de son rendu que pour l’intensité des saveurs restituées. Monté avec un Kanthal A1 Twisted 2x28Ga, micro-coil de 5 tours sur un diamètre de 2.5mm, résistance à 0.6 ohm. Vissé sur une Tesla Invader 4X, une voltage variable de caractère offrant une vape soyeuse mais nerveuse à souhait, comme j’aime.
SETUP #2 : Asmodus Minikin Reborn / Narda RDA
Un petit setup du quotidien, tout en finesse !
Le dripper Narda, inutile de le présenter, tout le monde connait ! Une légende de saveurs raffinées et parfaitement équilibrées, maintes fois copiée, rarement égalée. Monté avec un Kanthal A1 Twisted 2x30Ga, micro-parallel-coil de 5 tours sur un diamètre de 2.5mm, résistance à 0.5 ohm. Associé à la Asmodus Minikin Reborn, une bonne petite box électro fiable, réglée ici à 35 watts pour une vape tiède chaude saturée et dynamique.
SETUP #3 : Mod Atto / Le Dripper RDA
Un setup spécial tango, pour les grandes occasions !
Incroyable mais vrai ! Hé oui, Le Dripper de la Box Française, que j’ai choisi pour sa faculté à produire un rendu sec et extrêmement fidèle, sans artifice. Équipé du même montage que le Narda, et installé sur un mod méca Atto, alimenté par un teigneux accu Samsung 20S sorti de chargeur. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce micro-parallel-coil à 0.5 ohm est ultra-réactif en vape méca, et chauffe juste ce qu’il faut pour envoyer des salves lisses, pleines, et à mon sens très proches de ce que procurait jadis une latte de tabac.
Voilà, l’arrêt au stand s’achève là, remballons fissa la technique et passons sans plus attendre à ce pour quoi nous sommes tous là : les arômes « V by Black Note » !
Dégustation de quelques arômes « V by Black Note »
Cette fois, nous-y voilà, l’heure fatidique a sonné ! J’ai fait le mariole avec ma méthode, le beau avec mon matos, maintenant je ne peux plus reculer, et je sens poindre comme une légère crispation au moment de donner mon avis sur les jus du jour. Alors histoire de reprendre discrètement mes esprits sans que ça se voit, je vais jouer encore un tout petit peu la montre, en rappelant humblement qu’étant donné que j’ai la science infuse, les appréciations à venir sont absolument objectives, indiscutables, et gravées dans le marbre. Et peu importe si pour moi, tout ça s’inscrit dans le cadre d’un authentique dépucelage gustatif. Antiphrase terminée, allons-y maintenant ! Et en musique.
Le Cavendish :
Le plus évident et accessible ! Fidèle au procédé de fabrication des « Cavendish », durant lequel les feuilles de tabac blond (Virginia et/ou Burley) fermentent dans une mélasse naturelle avant d’être séchées, la version « V by Black Note » est très douce et particulièrement gourmande, avec une sensation sucrée, légère mais persistante tout au long de la dégustation. Le premier rideau flatte les papilles par une alternance de saveurs sucrées franches, qui vont tantôt chercher du côté d’un miel fin et délicat, tantôt flirter avec un petit quelque chose de sirop d’érable. Des notes végétales un brin amères (Burley ?) s’expriment ensuite en fond de bouche en fin d’inhalation, avant de laisser place à une expiration sèche mais charnue, quasi charnelle. Le Cavendish « V by Black Note » est calme et linéaire, son développement sans surprise. L’ensemble est fin et raffiné, particulièrement constant et homogène tout au long de la volute, et parfaitement bien lié : un équilibre parfait !
Le Virginia :
Le Virginia « V by Black Note », avec ses senteurs légères, tout en nuances et en subtilité, me renvoie l’image d’un pied-tendre propre sur lui. Avec lui, on est dans une douceur presque maternelle, calme et apaisante. L’attaque sucrée est franche, enrobée, mais délicate, et laisse son empreinte sur la langue et le palais tout du long. En fin d’inspiration et lors du hit en gorge, cette caresse gourmande passe le relai à une senteur de végétal pas totalement séché, une sorte de foin encore un peu vert et légèrement humide, dévoilant une note très légèrement amère. On se laisse bercer volontiers par l’image d’une feuille de tabac mi-jaune, mi-verte, délicatement séchée par les rayons d’un soleil bienveillant de fin d’été. Mais à l’expiration, ce Virginia tombe le masque, et révèle sa part de malice : le contraste est saisissant, avec une vapeur toujours légèrement sucrée, mais désormais clairement bien sèche. En fin de compte, à bien y réfléchir, le Virginia « V by Black Note » est un p’tit blond aux yeux bleus, mais pas aussi sage qu’il n’y parait.
L’Oriental :
Les tabacs de type « Oriental » sont les plus petits plans de tabac au niveau de la taille, mais attention : comme le veut la coutume, ce n’est pas la taille qui compte… Et ce n’est pas Black Note qui dira le contraire ! L’adage est ici parfaitement illustré, avec une composition complexe de tabacs au bouquet particulièrement aromatique, qui fleurent bon les sols secs et le soleil aride des Balkans. L’inspiration agréablement sucrée façon caramel clair Werther’s Original invite instantanément à une douce flânerie, qui se transforme carrément en songes psychédéliques de fumeur d’opium dès la fin d’inhalation, lorsqu’entrent en scène des senteurs de garrigue et des notes venant flirter avec le thym et le romarin, mais surtout lorsqu’à l’expiration, la langue et le palais se saturent de saveurs presque rugueuses, venues tout droit des étales d’épices des marchés d’Orient ! Comme si de la cannelle et du poivre s’entrechoquaient dans un cocktail improbable mais jouissif. C’est solaire, c’est symphonique, c’est haut en couleurs. Et hautement addictif…
Le Kentucky :
Exit les contrées orientales, le Kentucky de Black Note nous amène tout droit dans l’ambiance sauvage et poussiéreuse d’un bon Western, avec un tabac sec, corsé, complexe et très aromatique. Le cowboy brun ténébreux, crasseux et viril, rôde dans les parages, les colts chargés et prêt à dégainer. L’inhalation nous plonge d’emblée dans quelque chose de sombre, avec une attaque boisée franche mais notablement sucrée, relayée par des notes légèrement épicées et délicatement fumées en fin de tirage, laissant en fond de bouche un équilibre étonnant, à la fois rêche et charnu. Le hit est prononcé, et laisse place à une expiration sèche et légèrement poivrée en fin d’exhalaison. Le Kentucky « V by Black Note » est clairement un fire-cured composé avec soin, qui s’affirme comme un tabac de caractère avec ses effluves de cigarillo à la cassonade. Assurément un all-day, cendré mais terriblement gourmand.
Le Latakia :
Le Latakia version Black Note n’est pas là non plus pour rigoler. Finis les colliers de fleurs et le farniente les doigts de pied en éventail à se dorer la pilule au soleil : avec lui, on marche à l’ombre, avec un tabac sec, sombre et très aromatique, mais jamais agressif. L’attaque brune et terreuse, tout en douceur et un rien dodue, est rapidement relayée en fin d’inhalation par des notes subtilement sucrées, discrètes, à la limite de l’imperceptible mais néanmoins bien réelles, parant ce Latakia d’un costume raffiné. Tout change lors du hit en gorge puis à l’expiration, où la noirceur de l’ensemble explose en bouche dans un concerto résolument fumé de cendres et de braises encore incandescentes, qui laissent la langue légèrement et agréablement poivrée. C’est profond, intense, mais ça ne sombre jamais dans des abymes obscures pour autant. Si ce Latakia « V by Black Note » devait m’évoquer une image, ce serait celle du diable qui sait si bien vous amadouer dans un premier temps, pour ensuite vous tenir irrémédiablement captif dans ses griffes impitoyables. S’il devait être une couleur, ce serait sans hésiter celle d’un rubis « sang de pigeon », et s’il devait être une expression, ce serait à n’en pas douter « une poigne de fer dans un gant de velours ». Mais toujours avec classe et avec un grand raffinement.
Le mot de la fin
Allez, coming-back sur Terre suite aux 5 voyages sensoriels que m’ont procurés ces concentrés « V by Black Note » ! Alors, c’était comment, le Black Note trip ? Hé ben, comme lors d’une descente de champis, où le retour à la vraie vie semble d’une fadeur infinie, revenir d’une dégustation de Black Note peut sonner un peu de la même manière, tant ces concentrés – pourtant mono-saveur – nous emmènent loin, très loin… Vaper un Black Note, c’est une invitation au Voyage, une ode à l’évasion d’un monde où les saveurs surfaites sont (quasiment) devenues Norme, un retour à l’Essence même des choses, au vrai, à l’authentique… Et ça fait un bien fou !
L’esprit « V by Black Note » de ces concentrés, c’est ça : restituer les saveurs de différents tabacs de manière la plus naturelle possible, sans chercher systématiquement à plaire en flattant les papilles. Les jus goûtés ici ont tous ce dénominateur commun d’être d’une exquise finesse et d’une précision chirurgicale. Rangez donc temporairement vos Rebirth, Blotto, ou autres drippers de porkasse qui poutrent leur race, et sortez ce que vous avez de plus raffiné comme matos, car l’interprétation des tabacs livrée par Black Note a ceci de spécial que l’équilibre parfait trouvé par l’assembleur pour chacune des mixtures ne tient toujours qu’à un fil : ce n’est jamais trop sucré…, jamais pas assez cendré…, c’est toujours pile là où ça doit être, comme le funambule virevoltant sans filet au-dessus du vide. Des dosages aux temps de séchage, en passant par les temps et conditions de macération, tout est savamment orchestré et minutieusement réalisé, à la limite de l’obsession, pour ne restituer que le meilleur de chaque essence de tabac.
S’offrir une dégustation de concentrés « V by Black Note », c’est s’accorder en pleine conscience une authentique méditation gustative, un moment hors du temps, suspendu, unique, de purs voyages sensoriels, où les feuilles de tabac se matérialisent d’elles-mêmes sur le palais, où les couleurs prennent vie sous les paupières à demi closes, et où la rêverie prend le dessus sur tout le reste. Hallelujah !
Arômes « V by Black Note » : le Tabac à son zénith…
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