Tiens, ils refont des pattes d’éph’ ?…
C’est avec ces mots pleins d’à-propos que, l’autre jour, j’ai accueilli ma moitié lorsqu’elle m’a présenté les trouvailles de sa dernière séance shopping : entre autres, un futal en tissu aux motifs typiquement 60’s, avec un bas de jambes tellement évasé que quand elle le porte, on ne voit même plus ses grolles… Perso, j’adore le look ‘Festival’ 60’s-70’s, j’ai l’impression d’être à Woodstock et d’avoir Janis Joplin à la maison. En beaucoup plus belle, évidemment ! (On s’en fout mais je précise quand même, au cas où elle lirait ce billet un jour… ). Bref, des pattes d’éph’ en 2022, ça donne quand même l’impression que les stylistes ne sont plus très inspirés et tournent salement en rond, n’hésitant pas à aller piquer dans les armoires des ancêtres pour faire croire qu’ils ont des idées.
Malheureusement, ce qui est vrai pour les fringues l’est également pour la Vape, avec un marché désormais plus que mature et pour lequel le terme ‘innovation’ renvoie à une période aussi éloignée que la Préhistoire. La grande majorité des fabricants est à sec d’idées, alors que font ces derniers ? Ben comme les stylistes de mode, pardi… Ils recyclent !! Chez nos amis allemands d’eXvape, on assume même pleinement le concept, en affichant fièrement un pompeux ‘Back to the roots’ sur le packaging plutôt sympa de l’eXpromizer v1.4, que m’a gentiment envoyé Fasttech pour revue.
Comme ça au moins, on sait d’entrée de jeu dans quoi on s’embarque : on met illico au placard toute soif de scoop, on sait d’ores et déjà que le système de ventilation 2.0 jamais vu nulle part sur aucun ato, ce ne sera pas pour cette fois. Mais bon, pas grave. Quelque part, ça fait même du bien, dans un monde de plus en plus barje où il devient de plus en plus difficile de savoir ‘où on va’ – à part ‘droit dans le mur’, de se recentrer sur des valeurs sûres : ça a quelque chose de rassurant…
Présentation
À l’intérieur du coffret en – vrai – bois, on trouve évidemment l’atomiseur, ainsi qu’une palanquée de tanks, drip-tips, extensions de cheminée et inserts d’airflow en tout genre.
C’est bien fourni et ça donne l’impression qu’on va pouvoir personnaliser sa vape aux petits oignons : la première impression est bonne.
En ce qui concerne l’atomiseur, on a beau « revenir aux sources », l’eXpromizer 1.4 n’est pas pour autant un fossile hors d’âge : d’un point de vue extérieur, il se montre même tout-à-fait dans la norme actuelle, avec notamment un remplissage par le haut.
Le système ¼ de tour étant parfaitement usiné, le top-cap se visse et dévisse souplement, un vrai régal.
Niveau customisation, on a le choix entre 3 drip-tip 510 : un en métal, et 2 autres en plastique.
Il faudra simplement visser l’un de ces embouts dans la base du drip-tip. Là encore, l’usinage est irréprochable : les filetages sont impeccables. À l’utilisation, RAS : ces drip-tips 510 sont sans histoire et font efficacement le boulot.
Niveau baril, le tank en polycarbonate (PC) est sommaire, mais épais, ce qui est un bon point étant donné que la partie plastique viendra se visser directement sur le filetage en métal du plateau.
Là aussi, les filetages sont impeccables, le pas de vis s’attrape à chaque fois sans la moindre anicroche. Par contre, pour ce qui est de la contenance, l’eXpromizer v1.4 n’embarque par défaut que 2ml, ce qui est franchement chiche, même pour un ato MTL. Heureusement, il sera possible d’augmenter la contenance pour passer à 4ml, avec au choix un tank mi-acier/mi-PC, un tank tout acier, ou un tank tout PC.
Pour la version de gauche, il faudra visser sur le haut du tank en PC une bague en acier gravée ‘eXvape’…
… puis planter une extension de cheminée dans le top-cap :
Quant à ceux pour qui 4ml ne sont toujours pas suffisants, ils pourront passer à 6ml en clipsant les 2 extensions de cheminée et en utilisant la bague ‘eXvape’ couplée à un des 2 grands barils. Mais il ne faudra pas être allergique aux fusées spatiales !
Bien, maintenant qu’on a fait le tour de tous les trucs inintéressants, passons sans transition au système d’aération de l’atomiseur.
Une ventilation en 2 temps
C’est là que commence le retour aux fondamentaux : si les v4 et v5 de l’eXpromizer étaient des top-airflows, là on revient à un system bottom, à l’ancienne. L’ato est donc équipé d’une bague d’airflow située en bas du tank, à la base du plateau de montage.
6 petits trous modulables au choix de l’utilisateur. La préhension est correcte grâce au moletage de la bague d’airflow mais malheureusement, cette dernière s’est montrée particulièrement raide dans un premier temps, la faute à un joint torique mal calibré. J’ai même d’abord cru que le problème était irrémédiable, jusqu’à ce que je découvre un peu par hasard qu’il était possible de désassembler le fond de l’atomiseur.
Pour ça, il faut commencer par dévisser le pin 510 qui, chose devenue peu commune, est un pin réglable.
Sur la plupart des RTA, le 510 sert également à solidariser le post positif au reste du plateau, mais pas là : il peut se dévisser sans que le deck ne bouge d’un iota, ce qui rend l’eXpromizer v1.4 adaptable à tout type de box/mod. Bon point !
Enfin bref, une fois le pin 510 dévissé, on peut également dévisser le plancher de l’ato…
… ce qui permet d’ôter la bague d’airflow et d’accéder au joint récalcitrant (en rouge).
Là, y’a 2 solutions : soit on lubrifie le rebelle au 100% VG, soit on trouve dans sa réserve à joints quelque chose de moins épais. Ouais, j’ai volontairement flouté le plateau, c’est fait exprès pour qu’on reste concentré sur le système d’aération. On causera du deck juste après.
En retournant le plateau, on découvre comment circule l’air dans ce eXpromizer v1.4.
Le flux entre par les 6 petits trous de la bague d’airflow, est ‘stocké’ dans la chambre formée sous le plateau, avant d’être redirigé vers le deck en empruntant 4 petits trous (en rouge) usinés dans le plot central.
En fin de circuit, le vapoto pourra encore affiner le tirage grâce aux inserts d’airflow à positionner sous le coil.
0.8mm, 1mm, 1.2mm, 1.5mm 1.8mm ou 2mm, il y en a pour tous les styles de MTL. La mise en place – par vissage – de ces inserts est un peu galère, mais on finit par y arriver. Perso, je mets le 1.8mm car c’est celui qui permet d’obtenir le plus de variations de tirage lorsqu’on modifie la bague d’airflow.
Bon, avant que tout ça ne finisse par irrémédiablement vous pomper l’air, enchainons maintenant sur le deck !
Le plateau de montage
Sur ce coup-là, c’est un vrai retour aux sources pour eXvape, qui revient quasiment à ce qui se faisait sur la v1.3 de l’eXpromizer.
Un deck singe coil sans véritables niches à coton, mais avec de larges rigoles pour acheminer le jus.
Bon en vrai, ce deck est un plagiat total de celui du Kayfun Lite édition ‘Five Pawns’ de SvoëMesto, les petits ergots du Kayfun ‘v3 mini’ en plus ! Z’ont rien inventé, chez eXvape, et peuvent même s’estimer heureux de ne pas se retrouver avec un procès au cul… Mais bon, ce ne sont pas nos oignons et à ce stade de l’exposé, les plus attentifs d’entre vous se seront déjà demandé où est la chambre d’atomisation… C’est là qu’il est temps de dégainer la traditionnelle photo des éléments séparés !
Elle est à droite, la chambre, en 2 morceaux : un cylindre et son toit. Voyons donc sans plus tarder comment tout ça se goupille.
Montage old school !
Dans un premier temps, aucune difficulté : on installe son micro-coil favori, comme sur un Kayfun. Rien de plus simple donc, d’autant que la visserie est bonne ; les têtes de vis sont larges et permettent d’emprisonner sans mal tout type de câble.
On rôde alors son coil comme d’habitude et là, on se concentre pour passer au cotonnage, car c’est l’étape où il va falloir ne pas se foirer : la longueur des mèches va s’avérer capitale.
On cotonne notre coil puis on coupe bien large, genre comme ceci :
Vient alors le moment d’installer le corps de la chambre d’atomisation en vissant le cylindre sur le plateau. On en profite pour faire passer le coton de cette manière :
Attention, il y a un sens pour le cylindre. Une fois que ce dernier est vissé, c’est là qu’il va falloir couper ses mèches à la bonne longueur, ni trop longues, ni trop courtes. À peu près comme ça :
On positionne tout ça dans la chambre, bien délicatement…
… puis on imbibe généreusement…
… et on n’oublie pas, en fin de manœuvre, de visser le toit de la chambre.
Tiens, ça ressemble beaucoup au Dvarw ça…. Comme quoi KHW Mods n’a pas non plus inventé l’eau tiède…
Ne reste plus alors qu’à revisser le tank sur le deck, et à remplir par le haut. À noter qu’il n’y a aucun système de gestion de liquide sur ce eXpromizer v1.4. Si l’ato est correctement cotonné, il n’y a même pas besoin de fermer la bague d’airflow avant le remplissage : l’ato ne fuit pas le moins du monde. Voilà ce qu’il faut obtenir pour un ato bien préparé :
Bien et maintenant, comment il vape le bouzin ?
Une vape vintage ?
Si j’ai souhaité faire la revue de cet ato, c’est parce que l’eXpromizer v1.3 a été mon tout premier ato reconstructible, il y a maintenant 9 ans de ça… Putain, 9 ans… ça commence à chiffrer, mine de rien… Ce n’est pas vraiment mon genre de ressortir avec une ex (qui ne l’a jamais fait ?), mais quand j’ai vu sortir cette v1.4, le clin d’œil m’a tout de même paru suffisamment sympathique pour que je me penche sur la question. Bien sûr, je n’attendais pas monts et merveilles de cette nouvelle mouture, et j’ai plutôt bien fait : autant le dire direct, l’eXpromizer v1.4 n’est pas le RTA de l’année.
Oh attention, ce n’est pas une daube pour autant hein ! C’est même un bon ato qui vape bien, avec un bon rendu de saveurs sur des jus gourmands ou fruités. Le truc, c’est qu’il apporte curieusement une touche herbacée à mes extraits de tabac habituels et que d’un point de vue tout à fait injuste et arbitraire, je ne trouve pas ça top moumoute méga groove. Néanmoins, il faut bien garder à l’esprit que les RTA capables de restituer parfaitement la complexité des tabacs organiques sont rares. L’eXpromizer v1.4 n’est à mon avis pas de ceux-là, mais tout le monde ne vape pas de macérats de tabac non plus.
Encore une fois, sur tout autre type de jus, l’eXpro v1.4 fait le boulot plus qu’honorablement, avec une vape loin d’être has-been, une texture presque crémeuse en bouche, un hit particulièrement doux, et des saveurs bien saturées et bien marquées. Un bon RTA MTL quoi, fiable et facile à vivre. C’est déjà pas mal, nan ?
Bonne vape à toutes et tous, en eXpromizer v1.4 !
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