Yeah, la céramique est partout en ce moment ! Dans les atomiseurs où nous avons pu assister récemment à l’envol majestueux mais sans retour du clearomiseur Altus, dans les résistances où nous nous sommes régalés des saveurs délivrées par les cCells de Vaporesso et maintenant dans les drippers avec ce Cera RDA proposé d’abord par Tsin-mater Tech puis par le Capitaine qui aura eu l’amabilité de me le passer pour test.
Introduction au Cera RDA
Au risque d’en surprendre plus d’un, le Cera RDA arrive dans une boîte, accompagné de deux joints toriques et de vis de rechange. Il me semble que le fabricant nous fait la grâce de le livrer équipé d’un Clapton Wire en mode prêt à vaper, mon exemplaire déjà passé entre les mains expertes du Capitaine en était dépourvu.
Le packaging est soigné et l’atomiseur plutôt élégant. Le Cera RDA est disponible en noir, blanc, rose et bleu, en finition mate ou brillante. Son diamètre est de 23 mm pour un poids d’environ 40 grammes.
L’anatomie du Cera RDA
Le premier avantage évident de ce dripper est que sa description ne nous mettra pas en retard pour la soupe puisqu’il ne se compose que de deux pièces : un bloc supérieur chambre / top-cap / drip-tip, une base équipée d’un plot positif central et de deux plots négatifs latéraux. Le maintien du bloc et de la base assemblés est assuré par deux joints toriques plutôt vigoureux malgré leur aspect chétif, faisant de l’ouverture du Cera RDA une galère sans nom jusqu’à leur graissage par quelques gouttes de liquide glycériné.
Selon les informations glanées ici et là, le Cera RDA est beaucoup plus robuste que ne le laisserait supposer son aspect de porcelaine, céramique de zirconium oxydé oblige… Des vapotos fortunés et téméraires l’ont jeté au sol et expédié violemment contre un mur sans dommages, je n’ai pas souhaité vérifier ces allégations par une expérience similaire.
L’espèce de drip-tip terminant la chambre est bien court, au point que l’on peut se demander s’il est possible de le vaper ainsi. La réponse est oui… Mais. Cela s’avère bien sûr possible mais assez peu agréable, en tous cas à mon goût. Aucun problème néanmoins puisque l’orifice supérieur accueillera le drip-tip de votre choix, tellement pile-poil que l’on se demande si cela n’a pas été fait exprès. La partie top-cap présente huit orifices participant à un système d’air-flow plutôt ingénieux dont nous reparlerons certainement un peu plus loin.
Les plots positif et négatifs ne présentent pas la même empreinte de vis, obligeant le recours à deux tournevis différents lors du montage à savoir un plat pour le positif et un cruciforme pour les négatifs. La tête rainurée de la vis positive offre toutefois suffisamment de prise pour amorcer le serrage aux doigts et immobiliser convenablement le résistif le temps de la bricole. L’anneau métallique de couleur cuivre visible en bas de la cuve fait joli mais on ne peut s’empêcher de lui prédire un tout autre rôle, surtout si on se remémore les redoutables propriétés isolantes des céramiques en matière d’électricité.
Le bloc supérieur
Une vue intérieure du bloc supérieur montre les huit orifices déjà cités traversant de part en part l’épaisseur de la céramique. Une telle capacité de ventilation nous promet un tirage des plus aériens, malheureusement non réglable puisque aucun dispositif ne semble prévu pour en obturer tout ou partie.
Les amateurs de tirages serrés peuvent donc cesser là leur lecture et reprendre une activité normale, ce dripper n’est pas pour eux !
La base
La base du Cera RDA présente deux larges évents situés de part et d’autre du connecteur, destinés à amener l’air extérieur vers la chambre de vaporisation lors de l’inhalation. Le profil en retrait de ces orifices permettra au flux d’air de circuler lorsque l’atomiseur sera vissé à un mod ou une box, ce qui est tout de même une excellente nouvelle.

Le connecteur 510 semble de cuivre, le filetage assurant le rôle négatif tandis que la vis centrale prendra en charge le positif. Les esprits éclairés ayant gardé en tête la nature profondément isolante de la céramique anticiperont déjà un lien fort entre ce dispositif et l’anneau de cuivre enjolivant la base de l’atomiseur. Peut-être même soupçonneront-ils déja cet anneau d’être la tranche d’une rondelle supportant le filetage et la vis, parfaitement isolés l’un de l’autre.
Toujours est-il que le desserrage de la vis du pôle positif ne provoque aucun effet de type démontage sur le Cera RDA. Si j’osais, je l’affirmerais volontiers présente juste pour le réglage du contact…
Les hypothèses émises ci-dessus trouvent confirmation lors du retournement de la base. Nous sommes bien en présence d’une rondelle de cuivre portant les pôles, ceux-ci passant par des orifices pratiqués en fond de cuve. Le désserrage de la vis du pôle positif déjà citée ne libère rien ici. Sertie ou collée, cette rondelle ne bouge pas et je n’ai pas essayé de forcer la désolidarisation en mode bourrin au risque de rendre l’atomiseur inutilisable.
La position des plots par rapport aux arrivées d’air laisse deviner un air-flow passant sous les bobines résistives, promesse de belles saveurs. La très correcte profondeur de la cuve laisse augurer une autonomie satisfaisante pour ce dripper.
Le montage du Cera RDA
L’air-flow monolithique du Cera RDA oblige malheureusement à envisager un montage en double coil et donc à s’immerger dans une séance de bricole plus ou moins longue et fastidieuse en fonction de l’habileté de chacun. J’ai pour ma part commencé par un double Clapton Wire avant de me lancer, inspiré par la littérature du Web, dans un montage beaucoup plus sioux.
Clapton Wire
Le Clapton Wire se manipule bien et produit en général de bonnes sensations de vape, c’est un matériau idéal pour le vapeur impatient de tester un nouveau matériel. Enfin… En général. Ici sur le Cera RDA, la position des events d’air-flow par rapport aux plots positif et négatifs rend le positionnement du coil malaisé et le résultat peut facilement se parer d’un petit air à la one-again.
La vape dense et goûteuse produite par ce montage approximatif aura tout de même su se montrer assez convaincante pour envisager un autre montage, quelque chose de plus joufflu.
Sleeper Coil
Un petit tour en ligne ne tarde pas à révéler l’adéquation du Sleeper Coil au Cera RDA. Un montage en Sleeper Coil consiste à réaliser deux bobines sur le même brin de résistif en se débrouillant pour les placer là où elles doivent se trouver. Ah, facile ! Tournevis, pince coupante, 20 cm environ de Kanthal 0,5 mm et c’est parti !
La première opération est de réaliser une spire à l’ancienne d’un diamètre de par exemple 2,5 mm en prenant soin de laisser libre une bonne longueur de résistif, comme ici :
Une fois bien serrée autour du gabarit, cette première spire est mise en place sur l’atomiseur au-dessus d’un évent d’air-flow, en fixant la patte courte à un plot négatif et en positionnant la patte longue dans la rainure du plot positif.
Le tournevis gabarit est ensuite délicatement retiré de la spire.
Arrivé à ce stade, on pourra se diriger d’un pas ferme et décidé vers le réfrigérateur pour y prélever une binouze bien fraîche car les véritables difficultés sont sur le point de commencer. Il n’est pas non plus inutile de faire sortir de la pièce tout ressortissant de la gent féline pouvant s’y trouver, ces animaux dévoués mais joueurs ayant souvent tendance à essayer d’attraper tout ce qui bouge dans le but louable d’aider à la réussite de l’opération en cours. Ces précautions prises, il devient possible de former une deuxième spire identique à la première sur le brin de résistif passant par le plot positif que l’on pourra d’ailleurs vérouiller légèrement par serrage manuel de l’écrou prévu à cet effet.
Ouf ! Les deux spires sont formées, les pattes de Kanthal sont en place et les plots sont vissés.
Bien sûr, l’ouvrage ne mérite pas encore sa place au panthéon des grands coils mais on va pouvoir l’améliorer à chaud en vissant notre base sur une box et en envoyant la purée, tout en tirant, poussant et resserrant nos spires à l’aide d’une pince idoine.
La Reuleaux RX-200 se charge de vérifier le montage en affichant une réssistance résultante de 0,41 ohm, conforme au type de résistif utilisé et au nombre de spires pratiquées.
Le test de mise à feu montre deux bobines équilibrées, rougissant de concert sous l’impulsion électrique donnée à l’atomiseur.
Le montage est maintenant prêt pour la garniture de coton. Il faudra impérativement veiller à ne pas laisser le moindre brin de mèche se loger dans les évents d’air-flow car tout passage de liquide par ces derniers se finira sous la base de l’atomiseur, beaucoup trop près du 510 de la box pour vaper sereinement…
La vape du Cera RDA
Comme on pouvait s’en douter en contemplant ce dripper, il vape très bien. Le tirage est aérien grâce à un système d’air-flow original, les saveurs et les nuages sont parfaitement au rendez-vous. Le système d’arrivée d’air sous les coils fait son boulot et on ne peut s’empêcher de penser au Magma Reborn devant lequel ce Cera RDA n’est absolument pas ridicule.
A la valeur de résistance testée, le corps de céramique de l’atomiseur chauffe très peu, ce qui est une excellente chose. Malheureusement, on ne peut en dire autant de la vapeur produite dont la température devient limite trop élevée en fin de cuve, rendant l’ajout d’un « vrai » drip-tip quasi obligatoire. C’est rigolo, on dirait que la chaleur dissipée dans les parois de chambre en acier des drippers traditionnels se retrouve ici dans la vapeur sous l’effet réfractaire de la céramique. Si c’est réellement le cas, l’utilisation de ce matériau pour l’élaboration de chambres de vaporisation ne serait pas une si bonne idée que ça.
L’autre point noir du Cera RDA est une conséquence directe de la prise d’air à la base. Le remplissage de la cuve devra faire l’objet d’une attention particulière car la moindre goutte de liquide entrant dans un évent d’air-flow se retrouvera rapidement au niveau du connecteur 510 du mod ou de la box, prête à commettre d’horribles méfaits. De même, ces évents sont le siège d’une condensation en cours de vape et il ne faudra pas hésiter à démonter fréquemment notre ami le Cera RDA afin de lui torcher sérieusement le bottom-cap.
Et le mot de la fin…
Bon… C’est un chouette dripper qui marche très bien sous certaines conditions, comme finalement beaucoup de ses camarades de gamme. Les drippers sont des petites choses capricieuses et il faut prendre le temps de les apprivoiser pour bien les apprécier.
Le Cera RDA n’est pas le dripper le plus facile à monter ni le plus simple à utiliser mais il produit de belles volutes saturées de goût en plus d’être esthétiquement original et réussi. Le bilan est donc plutôt positif, les pirates intéressés par ce produit pourront le trouver sur le site GearBest où il leur sera proposé pour une trentaine d’euros.
Bonne vape à toutes et tous, en Cera RDA !
Superbe ce Cera. Presque autant que ton article.
Je le vois bien en bleu brillant ou noir brillant, posant nonchalamment, sur un méca classieux, à côté d’une tasse de thé, en limoge bien sûr. Il existe aussi en rose pompadour, mais là j’hésite…
Me laisserais-je tenter ? Que sera sera…
Le sleeper coil. Outre l’indéniable beauté du geste, il apporte quelque chose ?
En tous cas, bravo pour le minuscule câble du Haze. C’est toi le meilleur !
Oui il est superbe! Il me rappelle les calots quand j’étais petit. Louis XIV s’en servait d’ailleurs au moment du thé avec le sceau royal grave en or fin. Que de souvenirs …je le verrai bien dans une vitrine entre une statuette d’ivoire et un œuf russe.
Tu as réussi à en tirer qq chose et le montage original était bien en clapton sleeping beauty. Bel article.
Ah ! Ah ! Très versaillais, en effet.
Il me semble que Tsin-mater Tech propose plusieurs objets de vape comportant de la céramique. Il y a peut-être un mod coordonné proposé dans les mêmes coloris, y compris le rose pompadour !
Contrairement à un double coil classique, le Sleeper Coil ne présente pas de rupture électrique au niveau du plot positif puisque le résistif est d’un seul tenant. Ceci a sans doute une influence bénéfique au niveau de l’équilibrage des coils et donc sur la vape par effet induit. Il est également plus facile à placer sur un dripper à trois plots avec arrivées d’air sous les coils comme celui-ci qu’un coil à deux bobines…
Les câbles du Haze séchaient sur mon bureau après nettoyage, j’avais besoin de quelque chose pour relever le Cera pour la photo… Je n’ai pu résister !
En grattant (fort) sur le net, j’ai effectivement trouvé deux mods en céramique au catalogue de Tsin-Mater Tech (mot clé Ceramod). Un affreux tube mais aussi une superbe box en noir ou bleu brillant, parfaitement assortie au Cera. Problèmes : 60 watts « seulement », aucune information sur le chipset, entre 100 et 120$ (!) et de toute façon hors stock partout.
Désolé de ne pas mettre un lien actif, mais je n’y arrive pas… Je n’ai pourtant pas deux mains gauches sur PC…
Si une bonne âme, le Capitaine ou Nesquick, pouvait me tuyauter, éventuellement par mail…
Arff, tu m’as un peu grillé sur le coil, j’ai un article en préparation qui présente presque le même… Tant pis.
Sinon il est bien chouette ce dripper
Vois avec le Cap’tain pour ton article ! C’est pas forcément inutile de présenter deux manières d’aborder le même sujet.
Oui un article dédié sur ce montage serait parfait
J’ai un peu de mal à comprendre la conception des drippers avec plot central et air holes à la perdiculaire du dit plot. A vouloir permettre le positionnement des coils à droite ou à gauche, voire les 2, au final on a une solution optimale pour aucune position. Le Cera est pas le seul dans son genre.
Moi non plus , je ne pige pas trop le système ????
L’air entre par le bas et par le haut ; ça apporte quoi de plus ???
Merci Nes d’éclairer nos lanternes
Ben en fait… Je ne vois pas trop !
J’imagine que l’idée consiste à creer un double flux d’air vers le drip-tip, l’un venant de la base et l’autre du top-cap de façon à pomper toute la vapeur générée en la refroidissant au max.
Mais c’est juste une hypothèse !
C’est surtout quand il y a trois plots comme ici que c’est gênant. Sur le Magma, les prises d’air sont sous les bobines mais il se monte plus facilement vu qu’il n’a que deux plots…
Oui c’est plus ce que je voulais dire.
Je pense aussi que le haut sert à refroidir, l’air arrivant repart directement dans nos poumons je suppose du moins je suis pas des plus calé dans la dynamique des fluides.
Au fait c’est quoi Tsin-Mater Tech?
Si on tape ça dans Google on tombe que sur Danyvape….
C’est marqué ou ça Nes?
« Tsin-mater Tech » est la traduction de « DanyVape » en mandarin. Tu t’es fait cloner par Anita, t’es boulé.
Ha ha ha!
Sinon impossible de trouver le fabriquant de ce dripper…
Il y a marqué qqchose sur la boite?
Merci
Ben y’a écrit « Tsin-mater Tech » sur la boîte et sur la base de l’ato…
Si tu recherches « Ceramod » comme l’indique MadZMax ci-dessus, tu trouves des images de la box en céramique surmontée du dripper Cera. Les liens vont ensuite sur GB.
Je cherche le site du fabriquant mais ça existe pas…
Tant pis.
Ils ont une page Facebook que je n’ai pu qu’entrevoir, n’étant pas de la famille :
TmT
Y’a le Cera RDA, bien sûr mais aussi le Cera Mod et le Cera Tank !
Pas encore trouvé le Cera rien.