Ça part sévèrement en burnes !!!
Les pompes à essence sont vides un jour sur deux… Vladimir pète les plombs… La Mer Méditerranée se transforme en repaire de poissons tropicaux… Les cerisiers fleurissent en octobre… Big Tobacco gagne du terrain… Les tinois se tirent une balle dans le pied avec des lois sans queue ni tête… Et à l’image d’un dernier Vap’Expo ridicule et déprimant, les shops de vape FR ne sortent plus que des pods et des puffs !!!
Je sais pas vous, mais moi quand j’vois ça, je suis sans voix… Et je me remémore avec nostalgie un temps pas si ancien où je me régalais à faire gonfler la Wishlist en écumant les portails de vape jusqu’à pas d’heure dans la nuit, à la recherche de perles reconstructibles… J’ai l’impression que c’était y’a 20 ans… Pas facile, mais apparemment, faut se faire une raison : l’âge d’or de la Vape est derrière nous.
Pour autant, impossible pour moi de me sevrer comme ça du jour au lendemain. Et tout bonnement hors de question de me résoudre à tirer des barres sur des merdes jetables en plastique fluo !! Plutôt crever… Alors en souvenir d’un bon vieux temps sur le point d’être révolu, et comme pour faire un bon gros Fuck à la « Vape de demain » qui est en train de se mettre en place, j’ai fait un saut chez notre ex-partenaire 2fdeal, d’où j’ai déniché pour une bouchée de pain la réplique d’un RTA pas-tout-jeune : le BY-ka v8, en version ‘nano’.
À l’ancienne !
Hé oui, face à la mascarade vapistique qui a débuté, j’ai eu une furieuse envie de revenir à mes premiers amours, à savoir les RTA MTL de 22mm. Créé en Biélorussie par le moddeur Vape Systems, le BY-ka v8 date de 2019 et vous allez voir que sa conception est tout ce qu’il y a de plus archaïque. Mais par les temps qui courent, c’est justement ça qui est bon !!
D’apparence carrément old school, le BY-ka v8 est un petit ato de 22mm de diamètre pour tout de même 46mm de haut, hors drip-tip. Son tank est en PMMA mais sur cette version ‘Nano’, ses extrémités sont ornées de bagues en acier, si bien qu’on peut être tout-à-fait serein quant à la bonne durée de vie de ce dernier. Niveau contenance, c’est pas ouf : 2.8 ml, mais comme on est sur du MTL, ça passe.
Faut avouer qu’il a vraiment une gueule d’un autre temps, cet ato, mais moi, c’est justement pour ça qu’il me plaît beaucoup. Et tiens, puisque j’ai décidé que cette revue serait frappée du sceau de l’ancien temps, boum, voilà une vue de l’atomiseur quand il est (presque totalement) démonté. Ça faisait longtemps, nan ?
On y distingue, de gauche à droite, le tank, le drip 510, une cloche-cheminée d’un seul tenant, le top-cap, et enfin le deck. Disséquons d’ailleurs ce dernier sans plus attendre, puisque c’est lui qui fait tout le sel de ce BY-ka v8.
Plateau de montage
Enfin le sel… c’est un bien grand mot ! Car d’apparence, le deck fait preuve, là encore, d’un cruel manque de glamour. Très clairement, on n’est pas là pour séduire le vapoto à coup d’airflow honeycomb, de deck révolutionnaire ou de courbes flatteuses… Nan ici, on va droit à l’essentiel : 2 plots de montage assez grossiers mais néanmoins dotés d’ergots latéraux, 2 petites arrivées de liquide latérales, le tout sans se préoccuper de savoir si c’est joli ou non.
Sous un autre angle, on découvre un énorme orifice au centre du plateau, dont on devine évidemment qu’il va pouvoir accueillir des inserts d’airflow pour moduler le tirage.
Ces pins d’airflow, les voici :
Contrairement à ce que montre la photo, ils sont au nombre de 3 : 1.4 mm, 1.7 mm et 2.3 mm. Des mensurations qui nous indiquent assez clairement que le BY-ka v8 n’est pas un ato MTL « de puristes ». Et dans la pratique, ça se confirme : à 1.4 mm, on est sur un tirage « MTL ouvert ». Autrement dit, un MTL qui ne creuse pas les joues. Moi, ça me va super : l’ato semble conçu pour installer autre chose que des coils en fil de pêche flirtant avec le Ohm symbolique. Mais on reparlera de ça en temps voulu. Pour le moment, on se sert de l’espèce de pilon pour installer notre pin d’airflow.
L’outil est bien conçu, la mise en place/retrait des inserts se fait très facilement. Et voilà !
Avant de passer au montage du bouzin, 2 petits mots sur la partie basse du deck.
Bague d’Airflow et système de ventilation
Au cul de l’ato, impossible de louper les 2 grosses vis situées de part et d’autre du pin positif.
En les dévissant, il devient possible d’extraire la partie basse de l’ato qui supporte la bague d’airflow, en tirant simplement vers le bas.
Tenue par un simple joint torique, la bague d’airflow coulisse comme dans du beurre et permet d’obturer à sa guise les 5 ouvertures de 1.2 mm, tandis que de l’autre côté, un système de butée est prévu pour l’empêcher de tourner à l’infini.
Comme chacun l’aura compris, cette partie basse de l’atomiseur constitue une chambre de stockage de l’air entrant dans l’ato…
… le flux d’air remontant ensuite vers le deck en passant par 4 petits orifices usinés dans le canal du pin positif (en rouge sur la photo). Encore une fois, l’ensemble est rudimentaire mais fonctionne parfaitement bien.
Bien… Maintenant qu’on a fait le tour du propriétaire, il est temps de sortir l’outillage afin de mettre en œuvre le bouzin.
Montage du BY-ka v8
Pour la mise en place du coil, rien de compliqué. La visserie est efficace, les plots de montage à ergots permettent de bien bloquer les pattes. On peut facilement installer tout type de câble destiné au MTL : câble simple, twisté, et même petits fused clapton.
Concernant la hauteur du coil, on peut tout-à-fait laisser tel quel, ou rabaisser un petit peu, comme ici :
Mais perso, après avoir testé un peu toutes les options, je trouve que le BY-ka v8 offre son meilleur en relevant très légèrement la bobine.
Au niveau du choix du câble, je ne préconise rien en particulier, car cet ato est très permissif et respecte parfaitement le rendu de chaque type de câble. Plus que jamais, ce sera donc au goût de chacun. Me concernant, ça fait très longtemps que je ne l’avais pas utilisé, mais j’ai trouvé qu’un 6 spires sur axe de 25 de Ka1 Twisted 2*28 Ga (réz. stabilisée à 0.70 ohm) permettait d’exploiter au mieux les caractéristiques du bouzin (ato MTL peu serré, voire même pas mal ouvert).
Si la mise en place du coil ne pose pas la moindre difficulté, il n’en va pas de même pour le cotonnage : cette étape m’aura demandé pas mal de tentatives. En effet, il ne faut pas vraiment se fier à la taille des niches à coton, qui peut induire en erreur.
On ne le voit pas super bien sur la photo, mais ce sont de vrais puits : elles sont très profondes ! Le réflexe est donc de couper nos mèches assez longues pour qu’elles aillent bien au fond des niches. Bien sûr, en faisant ça, ça marchera bien, sauf que… sans aller jusqu’au dry-hit, j’ai trouvé que l’irrigation du coton ne se faisait pas de manière optimale. Et pourtant, je vape MTL en 70 PG / 30 VG… Pour remédier à ça, je conseille de couper les fibres très légèrement plus longues que la largeur du plateau. Genre comme ceci (ou même un tout petit peu moins).
Ensuite, de bien aérer les fibres et d’enlever pas mal de matière en bout de mèches (surtout pas au niveau du coil).
Puis d’insérer tout en douceur, de façon à ce que le bout des mèches soit bien plaqué contre les arrivées de liquide (tout en restant très aéré, c’est important).
Ainsi, on se retrouve avec des mèches très courtes qui couvrent juste les juice holes, ce qui mécaniquement permet une alimentation optimale du coton en jus à vaper. Ne reste alors plus qu’à imbiber le coton très généreusement et à enchainer sur…
Le fonctionnement particulier du BY-ka v8 !
En effet, la mécanique imaginée par Vape Systems sort des sentiers battus et de ce qu’on a l’habitude de voir. Chacune des pièces détachées évoquées en début d’article va avoir un rôle à jouer, dans un ordre bien particulier. Pour bien capter le truc, il faut garder en tête que le BY-ka v8 est un RTA qui se remplit par le haut et qui est équipé d’un système de juice control.
Alors voilà, après avoir préparé son deck aux petits oignons, on va commencer par visser la cloche/cheminée sur le plateau.
Ça va avoir pour effet de fermer progressivement les juices holes. Pour ouvrir ces derniers quand le tank sera rempli, il faudra faire la manipulation inverse, en s’aidant du petit logo gravé sur le haut de la cheminée comme d’un repaire.
Mais pour l’heure, on visse bien à fond afin de fermer totalement les juice holes.
Ensuite, on visse le tank sur le deck.
Et là, on est prêt à remplir, par le haut.
Vient alors le moment de fermer le tout en vissant le top-cap. Sur l’original du BY-ka v8 ainsi que sur les clones « de marque » genre SXK ou YFTK, le pas de vis de ce top-cap est inversé, ce qui est une excellente idée. Mais sur notre George Clooney du pauvre (un no-name qui m’a coûté… 8$ en soldes !), le pas de vis du top-cap est malheureusement normal. Donc, on visse le top-cap, non sans avoir au préalable lubrifié le petit joint noir avec du 100% VG. Conseil d’ami.
On se retrouve alors dans la configuration de la photo de gauche.
Pour vaper, il faudra évidemment ouvrir les juice holes, en saisissant le haut de la cheminée et en lui imprimant 4 à 5 tours complets en sens anti-horaire (photo de droite). Et c’est là que si votre petit joint noir du haut de la cheminée n’est pas suffisamment lubrifié, vous allez également entrainer le dévissage du top-cap en voulant ouvrir les juice holes. D’où l’intérêt du pas de vis inversé sur l’original. C’est complètement con de la part du cloneur de ne pas avoir respecté ce point pourtant fondamental, mais heureusement, le joint noir de la cheminée est bien calibré et ne pose pas de problème particulier lorsqu’il est bien lubrifié.
Au final, on a là, pour moins de 10$, une copie de bonne voire de très bonne facture. Il m‘aura juste fallu passer un petit coup de brosse métallique (celle qui sert à nettoyer les coils) sur les différents pas de vis du plateau et de la cloche, afin de parfaire des filetages un peu croustillants au départ. Loin d’être la mort, surtout à ce prix-là !
Bon, c’est bien joli tout ça, mais maintenant, vous vous demandez sûrement comment vape ce BY-ka v8…
Alors le BY-ka v8, bien ou pas ?
Pour être honnête, je m’étais quand-même un peu rencardé sur le lascard avant de me jeter à l’eau, et c’est donc précédé d’une réputation (très) flatteuse que le BY-ka V8 est arrivé à la maison. En effet, si la série des RTA « BY-ka » est plutôt inconnue du grand public, il n’en va pas du tout de même auprès des amateurs de tabacs organiques : le v8 est même considéré par beaucoup d’entre eux comme un véritable must have ! À la bonne heure !
De mon côté, voilà plusieurs années que je ronronnais peinard avec mes différents Kayfun dont, vous le savez, j’apprécie particulièrement le rendu analytique. Ça ne m’empêchait pas pour autant de tester en parallèle d’autres RTA, mais je n’étais jusque-là jamais tombé sur un truc vraiment Wahouu. Hé bien là, je dois dire qu’avec leur bidule d’un autre âge, les biélorusses de chez Vape Systems m’ont mis sur le derche ! Et vous savez pourquoi ?
Hé bien tout simplement parce que la vape du BY-ka v8 fait preuve d’un charisme de dingue. J’ai beau remonter le fil de tous les RTA MTL que j’ai testés dans ma vie, jamais je n’ai eu l’occasion de vaper un truc pareil : le rendu global est absolument unique en son genre. Pas la peine de se faire chier à chercher à qui pourrait ressembler ce BY-ka v8, la réponse est sans appel : à personne !
Son identité vapistique est telle qu’on la reconnaitrait les yeux fermés sans hésiter : la vape restituée est vraiment très sèche, au point où l’on se demande si c’est vraiment de la vape, ce qu’on est en train de téter… Ou une clope, comme avant…. Aucun côté analytique ici. Pas de rondeur ou de côté grassouillet non plus. On est au contraire sur une vape anguleuse, poussiéreuse, mais aussi – et c’est là qu’il y a un côté magique – hautement aromatique !
Ce qu’il y a de très surprenant avec ce BY-ka v8, c’est qu’au tirage, toutes les notes de tête sont… décapitées (!!). Un peu comme avec le FEV, où l’on a l’impression d’aspirer du vent. Mais comme avec le FEV, tout change lorsqu’on se prend en gorge un hit musclé bien que sorti de nulle part. Les papilles et le palais en prennent alors plein la gueule, dans une sorte d’explosion de saveurs unique en son genre. Plus marquant encore : une fois la vapeur expirée, il continue de se passer quelque chose en bouche, la langue est dans tous ses états.
Bref, c’est complètement déroutant, on adore ou on déteste, mais en aucun cas on ne peut rester indifférent à l ‘expérience de vape singulière que procure le BY-ka v8. Pour ma part, j’ai trouvé que ce bouzin n’était pas forcément à son avantage sur les blends (mélanges de tabac). Mais sur des tabacs mono-saveur, notamment tous les tabacs blonds ainsi que les fire-cured type Kentucky, n’ayons pas peur des mots, c’est un véritable bijou. Je suis en ce moment même en train de me siffler le fond d’une fiole oubliée de Burley Azhad’s 3 ans d’âge : c’est une authentique tuerie. Et à chaque barre tirée, je me félicite d’avoir validé mon ‘Add to Cart’ car avec ce BY-ka v8, c’est « Hissez haut » !
BY-ka v8 : une PIÈCE de vape à posséder absolument dans sa collection, effectivement. Quand je pense que ce petit trésor m’aura coûté le prix… d’un puff (!!) , je me marre !!!
Cap’s, j’emprunte la chaloupe du Navire et j’mets direct le cap sur Minsk, il me faut absolument un original de cette petite merveille ! Quoi c’est chaud là-bas… M’en fous, même pas peur !
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