Baker White est un assembleur de e-liquides établi à Ramsey dans le Minnesota, USA. Son offre se décline en deux gammes, BW composée de trente-deux variétés de liquides assez classiques et Odin déclinée en six liquides « premium ». Où as-tu bien pu dégotter ces perles rares, me demanderez-vous en un accès de curiosité bien légitime. Et bien à Versailles dans les Yvelines, France… Ces liquides sont en effet un don gracieux du Capitaine, constitué d’un échantillonnage représentatif (ou pas) de six flacons de la gamme BW et deux de la gamme Odin. Ah ah, il risque d’y avoir foule au prochain vapéro versaillais si on en revient la besace pleine de flacons ! Sauf qu’après faut bosser et là, forcément, on fait moins le mariole…
La gamme BW
Les liquides de la gamme BW dont je dispose sont pour la plupart des saveurs tabac de qualité mais sans grande originalité. Je n’ai pour l’instant pas testé « Havana Nights », « Light Tobacco », « Full Tobacco », « Menthol Tobacco » plus loin que leurs effluves, ce qui s’avère suffisant pour reconnaître en gros des arômes déjà vus, comme aurait écrit Charles Baudelaire en une majestueuse synesthésie s’il avait vapé au lieu de se fonceder la truffe à l’absinthe.
Pomegranate Baker white
La fiole « Pomegranate » m’a semblé plus attirante, même si je me sens nettement plus adepte de la pure binouze que du monaco… L’odeur en est agréable et j’en ai confié quelques millilitres au GP Heron, le spécialiste du fruité. L’arôme s’est avéré plus dense et complexe qu’un simple goût de grenadine. Il rappelle plutôt ces confiseries kitsch sucrées et acidulées que l’on affectionne étant enfant, un peu sur les mêmes notes nostalgiques que « Bollywood » de Green Vapes.
Jade Kiss Baker white
Je me suis attardé plus longuement, toujours en compagnie du GP Heron, sur « Jade Kiss » et son surprenant parfum de menthe rehaussé d’un « je ne sais quoi » épicé. La vape révèle une grosse menthe douce et crémeuse de type chewing-gum à la chlorophylle, tandis que l’épice pourrait bien être du clou de girofle. Ah non ! Comme tout le monde ou presque, je déteste le clou de girofle, rapport aux séances de torture endurées sur les fauteuils des dentistes mais il faut reconnaître que l’alliance avec la crème de menthe est réussie, rafraîchissante et exotique.
La gamme Odin
La gamme Odin se présente comme une révolution du monde de la vape, soigneusement packagée à la Five Pawns mais dans des flacons opaques où l’on ne voit pas le liquide restant, offrant une telle complexité de saveurs qu’il en devient paraît-il impossible de nommer les produits autrement que par des numéros :
- 101 : un riche mélange original de tabac avec des notes de fruits ;
- 103 : citron, anis et réglisse ;
- 104 : menthe douce et chocolat noir ;
- 105 : grenadine framboise ;
- 107 : raisin et citron ;
- 113 : fraise et fruits des bois à la crème.
L’autre particularité de ces liquides est de proposer des saveurs évolutives en fonction de la température de vape. Le public visé est celui des vapeurs expérimentés, utilisant du matériel reconstructible de type dripper et sensibles aux gros nuages générés par des produits en 70% VG. La gamme n’est proposée qu’en 0, 3 et 6 mg/mL de nicotine, les taux supérieurs n’étant guère prisés dans le microcosme du « power-vaping ».
Des saveurs évolutives ? Et bien oui, ça le fait vraiment. Je serai cependant incapable de fournir un beau tableau du style goût_ressenti = f(watts_envoyés) non seulement parce que je vape essentiellement en méca, ignorant donc la puissance délivrée par le matos à un instant donné mais aussi parce que le résultat gustatif dépend étroitement du montage utilisé. Mono-coil, dual-coil, quad-coil, Kanthal, Kanthal twisté fourniront chacun des correspondances quasi impossibles à reproduire. Comme il faut cependant bien donner un ordre d’idée, adoptons par convention « froid » pour des puissances inférieures à 20 watts, « tiède » pour la plage allant de 20 à 30 watts et « chaud » au-delà.
Au niveau matériel, j’ai utilisé Kayfun 4 et Dicodes « Dani » pour « froid », Magma dual-coil et GUS 18350 pour « tiède », Mutation X quad-coil et Alum Box double 18650 pour « chaud ».
« 101 »
« 101 » en version « froid » m’a fait pensé à un RY4 de très bonne qualité, doux, riche et subtil. J’y ai retrouvé la base tabac bien présente, la trace de caramel et la pointe de vanille qui ont fait le succès de ce best-seller de la vape. Les notes fruitées sont apparues en mode « tiède », assez légères. J’ai pensé à des fruits jaunes, abricot ou pêche mais sans certitude absolue. Le passage au test « chaud » a effacé ces saveurs fruitées au profit de quelque chose de beaucoup plus dense, comme du chocolat avec une petite pointe acidulée à la « House Blend » de Copper Creek.
« 107 »
Vapé à « froid », « 107 » produit une saveur de tabac blond fine et complexe rehaussée d’une pointe de raisin noir mûr plutôt sucré faisant penser à du Porto. La plage « tiède » efface le fond tabac au profit du raisin et révèle une légère touche citronnée tandis que la zone « chaude » transforme le raisin en raisin sec, inhibe le citron et réveille le tabac pour produire une sensation rappelant le… Grumpy’s Hooch ! Hey, attention tout de même… Nous ne sommes pas ici face à un clone du roi des grincheux mais j’ai réellement trouvé un lointain cousinage entre un « 107 » bien cuit et mon indispensable « all-day », celui-là même qui entre modes et tendances, contre vents et marées détient depuis plus d’un an le record absolu d’approvisionnement du tiroir à liquides. Et ça, c’est rudement épatant !
Vous trouverez ce produit chez Baker White
Merci Nes pour ce chouette article bien détaillé!
Je ne suis pas fan de cette gamme mais suis heureux que tu l’ai apprécié.
Faut dire que le hit de la gamme ODIN est bien plus fort que du 6 « normal » enfin pas possible pour moi, tu as eu cette impression aussi?
Ben… Y’a du goût, la vapeur est dense et le hit est présent mais je n’ai pas été incommodé.
Faut dire que les liquides testés sont en 6 mg, dosage que je pratique depuis peu de temps étant historiquement à 12 mg !
Belle revue, le Jade Kiss à l’air bien sympa
Une bonne menthe et du clou de girofle… J’aime bien, vraiment, mais il y a eu de la grimace dans mon entourage quand j’ai « fait goûter »…
C’est assez spécial !
Très plaisant à lire comme d’habitude
La revue de liquides est une discipline très particulière à aborder, et je pense que je ne suis pas fait pour ça
En revanche tu t’en tire avec brio Nes !
J’attends avec impatience le 103, le snake oil étant pour moi ce qu’est le grumpy’s pour toi.
Merci pour ton appréciation !
L’ambition de ce genre de revue est assez limitée, le domaine restant très subjectif. On sait bien que les goûts et les couleurs…
Mais j’espère que les pirates qui auront l’occasion de goûter ces Odin auront quand même l’impression de les reconnaître un peu !
Dégouté !!!
J’aurais jamais le temps en 1 an, avant la prohibition, de goûter tous ces liquides qui me mettent l’eau à la bouche ds vos poèmes de dégustations.
J’espère bien que tous les vapeurs et vapeuses auront le temps de goûter ce qui leur plaît…
Alors en fait l’avantage des Odin c’est qu’ils ont peu de hit en 6mg puisque j’ai pu en vaper sur un dripper et dans un subtank. En fait je trouve que le 101 correspondrait plutôt à un tabac blond avec des notes de fruits rouges donnant à l’ensemble un rendu tabac fruité qui pourrait faire penser à un narguilé bien agréable.
Effectivement le gout change bien selon les watts envoyés. (ma box ne va pas au delà de 30W).
Ben moi je sens l’inverse : un hit bien trop fort!
Comme quoi, les liquides, hein…
Ah, mince ! J’ai jamais essayé le narguilé…
En « froid », j’étais à 10/12 watts pour le test du « 101 »… Je n’y ai pas senti de fruits à ces puissances.
Ils sont venus après, plutôt jaunes que rouges mais encore une fois, sans prétention de vérité !