Ayant décidé de réparer mon Alum Box récemment détruite par un court-circuit sournois, il me fallait acquérir les compétences de base d’un modeur philippin tout en continuant à fournir du watt à mes drippers favoris. La solution n’a pas tardé à s’imposer sous la forme d’une box mécanique en kit DIY dont le montage apporterait un début de connaissance technique et dont la réussite permettrait de vaper à l’aise en attendant la réunion des pièces nécessaires à la reconstruction de la défunte philippine.
La boutique MondeVape propose justement un vaste assortiment de kits allant de la box mécanique toute simple proposée autour de 30 euros jusqu’à l’électronique « high end » à base de rDNA 40 ou de SX 350J dépassant les 100 euros. Mon choix s’est porté sur le kit « Men In Black » vendu 50 euros, censé aboutir à une box mécanique double 18650 équipée d’un afficheur voltmètre et électroniquement protégée contre les surtensions.
Oui, je sais… Il y a la box Dovpo GX-200 présentée sur le Navire par son maître-coq (https://danyvape.com/mon-avis-sur-le-dovpo-gx-200/) qui, pour 37 euros toute montée en fera plus, de manière plus fiable tout en étant plus compacte et plus jolie. Ben oui… Mais où est l’apprentissage quand on achète tout fait ? Ce n’est pas en restant assis sur le bord des piscines que l’on apprend à nager, alors… Plouf, à la flotte !
A la réception du kit, l’enthousiasme baisse d’un cran et on fait nettement moins le mariole. Quelle idée saugrenue que d’acquérir tout ce bazar… Et c’est censé faire une box à la fin ? Gloups… Il faut dire que je ne suis pas du tout électronicien et que mes expériences au fer à souder se limitent à quelques réparations évidentes, genre remplacement du composant manifestement gonflé, fondu ou brinquebalant sur un circuit imprimé. Mais après être resté en contemplation dubitative devant les câbles et les autres trucs fraîchement déballés, il faut bien se lancer. Et plouf !
MondeVape met à disposition un schéma et un tutoriel de montage plutôts rassurants. Il ne s’agit pas d’élaborer un micro-controleur, on devrait s’en sortir. Que l’on se rassure, je ne vais pas reprendre ici toutes les étapes de l’aventure mais seulement souligner les points « saillants », ceux qui m’ont vraiment cassé les pieds.
Les trous
Faire des trous, ce n’est pas compliqué. On est en terrain connu et peu importe si le boîtier en aluminium peint fourni par le kit n’en comporte aucun. Oui, l’aluminium est peint, il faut donc le protéger. J’ai utilisé ce que j’avais sous la main, à savoir du ruban adhésif que l’on place sur les montants de fenêtres quand on repeint un mur. Ce ruban faiblement encollé ne détruit pas son support et a en plus l’avantage de pouvoir être barbouillé, propriété requise pour tracer les emplacements des futurs trous au crayon.
Les huit trous de dégazage sont une introduction rassurante, réalisés sur la tranche inférieure du boîtier à l’aide d’un foret standard de 2mm.
Le trou du switch est déjà plus délicat à pratiquer car il nécessite la mise en oeuvre d’une fraise à étages pour obtenir un beau résultat bien propre en 18mm et non en 16mm comme indiqué par le tutoriel.
J’ai positionné le trou du switch assez haut suite à mon habitude de la Alum Box et fort heureusement, une sonnette d’alarme s’est éveillée au moment de choisir la position du connecteur 510. Pas question de percer trop près du bord, sous peine de ne pouvoir loger le connecteur une fois le switch en place… Ne sachant plus trop où le mettre, j’ai choisi de centrer ses 12mm sur le haut du boîtier, solution assez moyenne au niveau esthétique.
Le meilleur étant toujours gardé pour la fin, il aura ensuite fallu pratiquer un trou rectangulaire pour l’afficheur voltmètre. J’ai fait ce que j’ai pu à l’aide d’un Dremel équipé d’un disque à découper, le résultat ainsi obtenu à main levée est juste acceptable mais bon… Le cadre de plastique prévu à cet effet masquera les légères vagues ornant les lèvres de l’ouverture.
Les opérations de perçage terminées, le projet ressemble à ceci avec le switch, le connecteur 510 et le cadre du voltmètre en place :
Au placement du couvercle, nouveau coup au coeur… L’écrou de maintien du switch, trop large, gêne la fermeture de la boîte. Le disque à découper résoud certes fort grossièrement le problème mais le résoud tout de même.
Le switch
Le switch n’est pas bien difficile à câbler… J’ai utilisé la gaine thermorétractable fournie avec le kit pour protéger les soudures, supposant que tel était son usage. Cette gaine de plastique s’enfile sur le câble et se retracte sous la chaleur d’une flamme de briquet pour constituer une gangue assez résistante englobant le fil et la borne de soudure. Le kit ne comprenant pas de fil mince de couleur noire, un morceau de gaine thermorétractable de cette couleur peut également palier le manque, comme on le voit sur le câble en haut du switch sur la photo :
Le connecteur 510
Les ennuis commencent vraiment avec le connecteur 510 dont les pôles positif et négatif doivent être soudés à deux gros câble de diamètre 2,4mm. Il convient ici d’étamer les contacts avant soudure et pour ce faire, un fer à souder un peu costaud n’est pas de trop. Je l’ai compris après m’être escrimé à chauffer cette masse métallique avec un fer de 20 watts sans succès. Heureusement, j’avais quelque part dans la chaumière un gros fer acquis il y a bien des années qui, une fois retrouvé, m’a fait le plaisir de fonctionner encore. La gaine thermorétractable n’est pas inutile ici non plus pour isoler et consolider les jonctions.
Le berceau
Avant d’attaquer le berceau des accus, une binouze s’impose car l’enfer n’est pas loin. Le berceau proposé par le kit est sûrement parfait pour une intégration à un circuit imprimé mais pas du tout adapté au mode à la « one again » de notre montage. Ses quatre petits plots métalliques ridicules doivent en effet être fixés au même gros câble velu et rigide utilisé pour le connecteur 510 et là, bon courage.
J’ai donc taillé des encoches dans l’isolant du câble, destinées à accueillir les plots du berceau.
Une fois bien enfoncés dans la tresse de cuivre, j’ai essayé tant bien que mal de souder les plots au câble. Pas évident à faire et ce n’est peut-être pas la bonne idée. Il me paraît suffir qu’un moustique ou autre nuisible volant de faible puissance éternue à proximité pour démolir le tout mais je n’ai pas trouvé mieux.
Bon an mal an, le boulot avance ! Le moment est venu de placer les différents composants dument câblés dans le boitier. Evidemment, ceci nécessite des pressions et des torsions en tous genres, de quoi largement faire péter des soudures ici ou là. C’est bien sûr arrivé, notament au niveau du switch et c’est vachement énervant.
Le mosfet
Le mosfet est un composant électronique comparable à un transistor qui… Ah, et puis zut. Je ne sais pas ce qu’est un mosfet et je m’en tape, suffit de suivre le schéma de câblage et c’est tout. Quoi, un peu léger ? Bon. Le mosfet est un peu comme un robinet. Plus on l’ouvre, plus il balance du jus, jusqu’au moment où il sera à donf et là, on aura beau ouvrir et ouvrir encore, il n’en donnera pas plus. Un régulateur, donc ? Ouais, c’est ça : un régulateur !
Sauf que toutes les extrémités des nombreux câbles taillés et soudés jusqu’ici ou presque se rejoignent sur les trois petites pattes maigrichonnes du mosfet et ça fait vraiment beaucoup. De plus le mosfet est délicat, il craint la chaleur donc pas question de rester glander des heures avec le fer à souder attardé sur notre ami. Inspiré par le conseil de poser le mosfet sur une éponge humide, j’ai emmailloté ce dernier par du Sopalin mouillé maintenu par un morceau d’adhésif afin de garder Sa Majesté au frais. Je me suis ensuite débrouillé pour préparer les câbles à souder de manière à pouvoir les traiter le plus rapidement possible, notamment en les ligaturant entre-eux par un fil de cuivre avant de déposer l’étain. Sur la photo, le mosfet supporte un bout d’adhésif utilisé pour repérer ses bornes, pas encore le maillot de Sopalin !
Après moults efforts et une incroyable angoisse liée à la crainte d’échouer si près du but en échaudant fortuitement le délicat mosfet, le but est atteint. Tout est bléca comme sur le schéma de montage, tout semble solidement fixé.
Il n’y a alors plus qu’à coller son capuchon sur la truffe au mosfet puis ranger le sac de noeuds dans le boîtier en prenant grand soin de ne contraindre aucun bout de câble, de ne faire sauter aucune soudure. Ouf… Le moment est crucial, unique dans la vie d’un individu moyen. 10 heures de tension, de stress extrême sont sur le point de rencontrer une conclusion, un verdict.
En conclusion…
Et bien la box a fonctionné du premier coup. La LED du switch s’allume, les volts s’affichent et ça vape très bien avec un atomiseur vissé sur le 510 ! Je ne cacherai pas une certaine satisfaction d’apprenti modeur, un réel plaisir de vaper avec « sa » box… Pendant un jour et demi.
Parce que voilà, il y a eu la boulette. Pressé de tester l’engin, j’ai remis l’installation des aimants de fermeture de la box à plus tard, conservant au début le système à vis. C’est donc un jour et demi plus tard que j’ai agrandi les trous de vis pour y loger les aimants, petits mais costauds, infligeant vibrations et pluie de limaille d’aluminium au câblage. A la remise en place des accus, ce boulet de mosfet a chauffé un bon coup et puis plus rien. Cuit.
Les pièces de rechange sont en commande, il y en a pour moins de 10 euros entre un mosfet et un switch racheté au cas où. Je vais essayer de réparer mais ce sera la dernière fois car là, j’en ai assez.
Hormis cet incident, le kit est plutôt pas mal. Certains points mériteraient d’être un peu mieux décrits par le tutoriel comme le mode de fixation du berceau aux câbles. Je ne pense pas indiqué de se lancer dans ce montage sans aucune notion d’électricité ni expérience de la soudure à l’étain mais avec de simples bases, la réussite est largement à portée.
A vos fers à souder, les pirates !
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