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Bilan de vape (2018), ou l’effet Johann Sebastian Bach

D’accord, je suis un poil en retard pour ce bilan, mais voilà, on n’a pas que ça à faire et surtout, c’est fin 2018 et  début 2019 qu’il s’est passé quelque chose dans ma vape.

Alors, c’est quoi l’effet Johann Sebastian Bach ?

Avant de répondre, pour mieux mesurer mes propos, mais aussi pour céder à la nouvelle lubie du capitaine, prenez la peine de déclencher la lecture de la vidéo qui suit, pour lire en musique.

J’étais adolescent, j’apprenais la guitare classique, mais je ne portais pas de chemisette BCBG, la mode des ’70 était plutôt à la chemise indienne. Rien que de très banal, c’était chouette et mon professeur me faisait étudier surtout des compositeurs espagnols et italiens, c’était la norme dans le parcours initiatique. Un jour, ayant observé que j’avais une affection plus particulière pour la musique ancienne et que mes capacités commençaient à être au niveau nécessaire, il me donna à apprendre une pièce de Bach.

Techniquement, c’était chaud, j’ai ramé, j’ai râlé, j’ai abandonné, je sentais bien qu’il y avait quelque chose de beau, mais c’était difficile, j’ai repris. Bref, un processus d’apprentissage normal, jusqu’au jour ou le premier mouvement de la pièce est passé.
Et le monde à changé. Enfin… je pense que l’humanité n’a noté aucune évolution particulière, mais pour moi, il y a un avant, et un après. Pendant plus d’un an, je n’ai pas pu jouer autre chose que du Bach. Tout le reste était petit, insipide, sans âme.
J’étais d’une part sidéré par la grâce, l’évidence des notes, et déstabilisé par le fait qu’il ne fallait surtout rien interpréter, juste jouer les notes, le mieux possible, et c’est tout.

Avec Bach, la grâce est dans les notes, les effets de l’interprète ne font que l’affaiblir, la rendre mièvre. C’est une œuvre, elle ne s’adapte pas à toi, elle s’impose. Avec une autorité absolue.
Pour l’apprécier, pour l’accueillir, pour la partager, il faut s’y plier.
J’ai mis longtemps à m’en remettre, à trouver d’autres pièces intéressantes à jouer. Bach avait mis la barre très haut.
Mais c’est quoi le rapport avec la vape ???

Le rapport, c’est lui.
Quand je l’ai reçu, je l’ai trouvé remarquable dans sa restitution des saveurs, mais j’ai aussi chouiné.
Son flux d’air est plus restrictif que ceux des meilleurs atomiseurs que j’utilisais, c’était frustrant, pas adapté à ma vape. J’ai même pensé à élargir un peu les trous à la Dremel ! Gasp !

Mais je sentais bien qu’il était exceptionnel, alors je l’ai utilisé, de temps en temps. En quelques jours, c’est devenu « ma » vape. Enfin… non, justement, pas ma vape, sa vape. Elle s’est imposée, je l’ai comprise, je l’ai acceptée. C’est pas moi qui l’ai conçue cette vape, c’est Léopold.
Alors pour ceux qui n’auraient pas lu la revue, ou qui l’ont oubliée (sacrilège !!!), il s’agit d’un dripper, le Hypersonic, conçu et fabriqué par Vaponaute, par Léopold, donc.

Léopold, c’est un artiste de la vape. Il ne fait pas des produits de vape, il n’a pas conçu un atomiseur qui pourrait s’adapter à différentes manières de vaper. Il a conçu un atomiseur qui vape bien, point.
Il est juste, il ne se règle pas, il ne s’adapte pas. Il vape juste, et c’est tout.
Pendant près de 2 mois, je n’ai pas pu vaper un autre atomiseur. Ensuite, petit à petit, c’est revenu. Mais comme avec Bach, mon exigence s’est affirmée, une bonne moitié de mes atomiseurs ont disparu dans l’affaire.

Alors je vous vois venir : « Atomiseur parfait, non ! C’est parce que c’est ta vape mec, tu es tombé par hasard sur un ato qui te va bien. Il n’est pas parfait pour tout le monde, faut relativiser ! »

Oui… et non !
Et que vient faire Hendrix dans cette affaire ???

J’ai bien conscience qu’il n’y a pas, pour tout le monde, un avant et un après JS Bach. Ca peut être un avant et un après Hendrix, ou Brel, ou Sarah Vaughan, ou même Jul, enfin… non… Jul, non,justement.

Le Hypersonic ne fera pas l’effet qu’il m’a fait à tout le monde, on est d’accord. Mais non, faut pas relativiser.
L’Hypersonic, c’était pas ma vape. Sa vape est radicale, sans compromis, elle s’est imposée. Brel, Debussy ou Sarah Vaughan peuvent faire cet effet, Jul non. Non plus que le dernier dripper à la mode qui peut se monter en double ou simple coil, avec un flux d’air par le haut ou par le bas et qui clignote quand on le vape.
Ceux-là peuvent séduire un temps, ils ne peuvent pas conquérir et transformer.

Bref, c’est un éloge de la radicalité que je tente de faire partager, à ne pas confondre, comme les journalistes, champions de la compromission, avec l’extrémisme.
Etre radical, c’est avoir des exigences, faire des choix clairs et les mettre en oeuvre sans compromis.
Etre radical, c’est assumer qu’on n’aura pas le beurre et l’argent du beurre, au nom d’une exigence supérieure.

L’Hypersonic est un atomiseur radical, comme peut l’être un Recoil dans un autre genre, un Xyrus passé inaperçu dans le flot des dripper aériens, un Corona, un FEV ou… un WaspNano. Ce sont des atomiseurs derrière lesquels il y a un auteur, une personnalité qui assume ses choix, et donc une vape franche, sans compromission.
Ce sont des machines qui ne sont pas dans la bonne moyenne, leur attribuer un rapport qualité/prix n’a aucun sens. Est-ce qu’une toile de Picasso, une chanson de Brel, une sculpture de Rodin, un film de Truffeau ont un bon rapport qualité/prix ?
Non, on les rencontre, ou pas, mais si on les rencontre, ils nous changent.

Bref, bannissons les rapports qualité/prix, les compromis, les atomiseurs polyvalents, et donnons-nous la chance de rencontrer des auteurs au travers de leurs créations, comme A. Astier et JS. Bach !

Ecrit par jib

--Ancien auteur du Navire--
Vape libre et apaisée pour tous !
| carnetsdevape.wordpress.com

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