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Azhad Non Filtrati : a kind of Magic… ♥♥♥

♪♫♪♪♫♫♪…… (petite musique de décompte, ponctuée du tintement d’une petite clochette)

………

– Henri ?

– 4 lettres.

– Cland’ ?

– 5 lettres : A-Z-H-A-D

………

– C’est correct, bravo, vous remportez cette manche ! « Azhad », du nom du célèbre assembleur italien. Reconnu et adoubé par ses pairs, il est à l’origine de gammes de tabac à vaper d‘exception, obtenues par macération de vraies feuilles de tabac, puis par des procédés de filtration complexes et évidemment tenus secrets du grand public… 

À Des Chiffres et des Lettres, ils vapent pas, alors forcément, ils sont obligés de mettre les sous-titres. Mais nous ici, sur notre bon vieux rafiot, Azhad, tout le monde connaît ! Pour ma part, Azhad, ce fut la Révolution française !… La porte d’entrée vers une vape nouvelle : dès les premières barres de Virginia (gamme Pure), je pigeai instantanément que les tabacs synthétiques, c’était fini, direction l’évier en aller simple. Game over, l’ère du tabac synthétique était morte. Après m’être délecté de l’intégralité de la gamme Pure d’Azhad, je me détournai cependant vers les Extraits de tabac, moins subtils mais plus puissants, jusqu’à un tchat récent avec Vapodistri – que je remercie chaleureusement au passage, bien évidemment – au cours duquel j’appris l’existence d’une nouvelle gamme chez Azhad : les arômes Non Filtrati.

Allons bon, quézako qu’ce truc ? Hé bien selon les mots d’Azhad lui-même, cette gamme est le produit « de multiples décantations et de processus de transvasements qui ont duré 2 ans. L’arôme du tabac non filtré est vraiment sans compromis : plein et voluptueux, avec des notes et des saveurs jamais entendues auparavant, la véritable quintessence du tabac. La signature Azhad le garantit. »

Bon ben si c’est garanti alors…, ça va, on peut y aller plus que confiant ! D’autant que dans la vraie vie, j’aime bien quand c’est sans filtre, direct et sans faux-semblant. Mais avant de plonger corps et âme dans le vif du sujet, un petit récapitulatif des conditions de test.

Préparatifs

Il me semble que lorsqu’on s’attaque à quelque chose qui a mis 2 piges à être pondu, la moindre des choses est d’adopter une position respectueuse vis-à-vis du travail accompli. J’ai donc suivi à la lettre les préconisations de l’assembleur en diluant mes arômes à 12%, sans chercher à comprendre quoi que ce soit. J’ai opté pour une base 50-50 tout ce qu’il y a de plus classique, dosée à 4mg de nicotine, me disant que ce n’était pas vraiment le moment de faire dans l’expérimental ou l’excentricité. 37 jours de step avec secouage et aération hebdomadaires m’ont paru un minimum syndical avant de goûter, étant donné qu’on sait que pour certains macérats de chez Azhad, 3 mois sont nécessaires pour que tous les arômes s’ouvrent pleinement. Mais bon, à un moment donné, faut y aller, alors voilà quoi.

Niveau setups, j’en ai testé pléthore, pour finalement n’en retenir que 3, ceux qui m’ont semblé restituer le plus fidèlement l’incroyable travail du Maestro Azhad :

Setup #1 : RTA Kayfun Lite 2019 vissé sur box Vsticking

Évidemment, il ne pouvait en être autrement ! Inutile d’en faire des tonnes, vous savez tous à quel point j’adore cet ato pour sa vape analytique et son rendu d’une précision diabolique. J’y ai installé mon sempiternel micro-coil de Kanthal A1 twisted 2*28Ga, 5 spires sur axe de 25, stabilisées à 0.60 ohm.

J’ai choisi de le visser sur la box électro Vsticking, qui cache sous son capot un chipset Yihi SX530 aussi dynamique que précis. Réglée à 4.1V (28 watts), cette box envoie avec classe une vape franche et punchy, sans compromis, tout en affichant une grande maitrise.

Setup #2 : Dripper Aston 22 vissé sur Mod SMPL

Mon deuxième setup, complémentaire du premier, s’est imposé assez naturellement : le superbe petit dripper Aston 22, que j’ai retenu pour sa facilité de montage – ça compte ! – et son rendu de saveurs d’une grande finesse. Ce ne fut pas chose aisée, mais pour l’occasion, j’ai délaissé mes désormais habituels câbles complexes, pour revenir à un très raisonnable montage en câble simple, 7 spires de Nichrome80 26 Ga (0.4mm) sur axe de 30, en parallel-coil. Résistance stabilisée à 0.40 ohm.

Bien entendu, seul un méca à connexion hybride pouvait alimenter cette petite merveille de dripper, et c’est le Mod SMPL qui s’en est chargé, après un nettoyage complet des connectiques, selon les recommandations avisées de notre Bruce (inter)national.

Setup #3 : Ragnar RDTA vissé sur box Titan 1.0

Euh ouais, mais en fait nan… Il est super le Ragnar, surtout en RDA, mais faut quand même pas déconner. C’était pour la joke.  :yahoo: Quoi c’était pas drôle… Vraiment ? Pas même un p’tit rictus ? Bon OK ça va, tant pis. Alors allons-y maintenant ! Voilà ce qu’on va faire pour cette revue : je vais découvrir les jus en même temps que vous, et coucher par écrit mes impressions à chaud, comme ça, brut de décoffrage. Et ensuite, je mettrai la description commerciale de chaque mixture, maladroitement traduite de l’italien par un outil internet. Chacun jugera alors en son âme et conscience.

Dégustation

On commence avec la gamme Jaune de ces Azhad Non Filtrati, qui regroupe des juices Tabac exclusivement. Musique ! :heart:

 

Oriente :

Oriente est le plus clair de la gamme : sa robe a la couleur de l’or. On a donc à faire à un tabac blond qui s’inscrit dans la pure lignée du Turkish Extradry d’Azhad, pour ceux qui connaissent. Les premières barres sur KF Lite sont très agréables : c’est du blond qui sent bon le soleil bien sec. Ce Oriente est très abordable, il a ce quelque chose d’évident, cette faculté à s’imposer naturellement, tout en douceur. À l’inhalation, mon esprit vagabonde dans des contrées épurées, à la limite de l’aride. Aride oui, mais pas désertique pour autant : d’emblée, des petites notes sucrées agrémentent subtilement ce qui s’annonce comme un voyage sensoriel. Le hit est très doux et marque une transition notable dans l’évolution des arômes, qui basculent sans que je m’en rende vraiment compte sur des notes épicées typiquement orientales. Tout ceci se mélange joyeusement en fond de gorge et sur le palais, laissant place à une expiration hautement parfumée mêlant des senteurs poivrées légèrement sucrées. Je connaissais le goût du sucré/salé, mais pas encore celui du sucré/poivré : c’est chose faite désormais ! Hop, une petite gorgée d’eau fraîche pour rincer tout ça, et on enchaine sur le deuxième setup.

Sur méca, le Aston 22 confirme ! L’attaque d’Oriente est franche mais tout en douceur, délicieusement sucrée, relayée par des strates d’épices très nettes en fin de tirage. C’est poivré, mais je distingue autre chose également, quelque chose de plus coloré, qui m’évoque la cannelle et qui se révèle véritablement à l’expiration. Au final, Oriente est un jus bien plus surprenant qu’il n’y paraît au premier abord : son développement est calme et linéaire, nous appâtant innocemment avec ses premières notes gourmandes, avant de nous embarquer dans un petit tourbillon de senteurs endiablées. La preuve : après quelques barres, j’ai la langue qui pique ! Pas certain que j’aurais dû commencer la dégustation par celui-ci !

L’Oriente, vu par d’Azhad : « La maturation très lente de ce liquide pendant la longue décantation fait remonter à la surface, comme dans un chaudron ensorcelé, l’odeur et le goût d’un Suk d’épices orientales. Comme jamais auparavant, les deux années de transformation ont permis de fusionner ces tabacs turcs et orientaux en un mélange aux parfums antiques. »

 

Gold America :

Gold America est le deuxième plus clair de cette gamme jaune, mais sa couleur tire clairement sur le orange, ce qui laisse à penser qu’il est composé d’un tabac blond américain, mais pas que. Les premières sensations en bouche, c’est quelque chose de bien végétal, un peu vert, un peu herbacé. Je ne distingue pas bien. Attendez, j’appelle Aston 22, j’y verrai peut-être plus clair. Mmmmm, ce n’est pas hyper net non plus. Gold America a un développement circulaire : l’ensemble est très fin et quasiment sans transition, on dirait plus un amalgame de 2 essences, tellement superbement associées qu’il n’est pas évident de deviner qui est le 2è larron dans cette histoire. Pour connaître un petit peu la gamme Pure de chez Azhad, je n’ai aucun mal à identifier le Kentucky, qui domine nettement et donne corps à ce Gold America, en s’exprimant dès la fin de l’inhalation : une strate fumée et parfumée prend le pouvoir en fond de bouche, et ce de manière persistante jusqu’en fin d’exhalaison. Les senteurs de tabac séché au feu de bois sont nettes mais jamais ni agressives, ni écœurantes. C’est au contraire d’une immense subtilité, dans une sorte de valse de nuances où les notes vertes et herbacées s’expriment timidement mais au moment où on les attend le moins. L’ensemble est surprenant, car Gold America n’est PAS un Kentucky : c’est un KNI, un Kentucky Non Identifié ! A mesure que j’enchaine les barres, les sensations se précisent : ces notes vertes, je les attribuerais peut-être à un Burley ou à un Virginia. Car oui, en fin de tirage, il reste sur la langue cette sensation cendrée certes, mais également sucrée. Quoi qu’il en soit, c’est là encore une association d’un grand raffinement, qui donne l’impression de découvrir une nouvelle essence de tabac. Magnifique !

Le Gold America vu par Azhad :  « La Virginie et le Kentuky cultivés et soignés sous le soleil américain explosent de saveurs, d’odeurs et de nuances inattendues normalement prises en filtration, exaltant le goût et ennoblissant son expression, l’amenant à des sommets de saveur jamais atteints auparavant. »

 

Old Times :

Avec sa robe ocre façon terre battue de Roland Garros, Old Times est encore un peu plus sombre que Gold America, et il s’avère tout aussi énigmatique, si ce n’est plus ! Les premières notes sont très douces, à la fois claires et obscures, presque illisibles ! Mon Dieu, c’est très compliqué à décrire cette affaire, et ici, la plus grande humilité est de mise. Old Times s’ouvre sur quelque chose de terreux, et il me semble distinguer des notes très légèrement sucrées sur le bout de la langue, à la fois discrètes et volatiles, presque insaisissables. En fin de tirage, les choses se précisent, lorsqu’explose en fond de langue et sur le palais une superbe strate sombre, couleur rubis sang de pigeon, bien sucrée mais légèrement amère également, qui m’évoque presque la cerise noire. Évidemment ça n’en est pas, mais cette strate intense, mielleuse presque liquoreuse, charpente véritablement ce Old Times. Un Black Cavendish vieilli en fût de Chêne à Whisky peut-être ?  :unsure: C’est gourmand, c’est à la fois puissant et subtil, c’est un régal !

Ça y est, c’est tout ? Non, pas tout à fait ! À l’expiration, cette ode à l’insouciance s’enrichit en fond de bouche d’une touche délicatement fumée, laissant en gorge un petit picotement légèrement épicé. In fine, Old Times invite, suggère sans jamais imposer, mais sait se montrer persuasif. Et il arrive à ses fins !

Les mots d’Azhad sur Old Times : « Des saveurs presque oubliées s’ouvrent dans un amas d’émotion et de vapeur, dans cette Virginie toscane cuisinée à Cavendish enfin combinée à un Kentuky savoureux et fumé. »

 

 

Contrappunto :

Dans cette gamme Jaune d’Azhad Non Filtrati, Contrappunto est celui qui présente les teintes les plus foncées, promesses d’arômes intenses. Dès les premières barres, le verdict est sans appel : on tient là un juice d’exception ! C’est profond, travaillé à l’extrême, et d’une richesse incroyable. Jamais je n’avais connu ça, sur aucun autre macérat auparavant. À l’inspiration, le Latakia s’avance, sûr de lui, avec des senteurs caractéristiques qui ne laissent aucune place au doute : boisées, subtilement fumées, et très aromatiques : c’est superbe ! Tandis que la danse se met en place, des notes épicées propres aux tabacs orientaux viennent, non pas prendre le relais, mais rehausser l’ensemble et donner à l’association force et caractère. C’est inédit, et tout bonnement exceptionnel. En fin de tirage, c’est un mélange d’épices fumées qui se déposent donc délicatement sur le fond de la langue, laissant place à un hit tout en légèreté et un brin amer qui marque là encore une transition remarquable vers la suite de la symphonie. Et la suite, c’est une expiration herbacée gorgée de soleil et ponctuée d’une délicieuse trainée mielleuse.

Contrappunto est AMHA une véritable merveille de complexité, où tous les ingrédients dansent à l’unisson dans une harmonie hors du commun et dans un équilibre parfait. N’ayons pas peur des mots : c’est un chef-d’œuvre, tout simplement.

Qu’en dit le Maestro ? « A la dégustation, il commence par la latakia, mais les orientaux s’immiscent soudainement accompagnés d’une bonne pincée de Burley pour exalter les notes épicées. Ainsi, alors que les tabacs turcs et la Virginie américaine s’ouvrent sur la langue et le palais, Cavendish se retrouve dans un long arrière-goût. Contrappunto, un nom donné pas au hasard. »

 

Alors, cette Gamme Jaune Non Filtrati ?

Avant la dégustation, 2 interrogations majeures attisaient ma curiosité : 1- « non filtré », comment cela va-t-il se traduire au niveau gustatif ? Est-ce que ça va être plus fort qu’un macérat ‘normal’, comme l’était jadis une clope sans filtre ?  2- Va-t-on reconnaître la signature Azhad ?

Sur ce deuxième point, la réponse est un grand OUI !! Les 4 propositions d’Azhad portent très clairement le sceau de leur créateur, avec des recettes ciselées où chaque ingrédient est savamment dosé, où chaque association de tabacs a été pensée et repensée, et où rien ne semble avoir été laissé au hasard. Chacune des 4 recettes possède une identité propre et reconnaissable entre 1000, tout en restant dans ce qui « fait » la touche Azhad : des jus fondant et moelleux d’une finesse et d’un raffinement extrêmes, tout en notes et en nuances, au service d’une richesse et d’une complexité qui vont souvent tutoyer l’exceptionnel, tout en étalant cette insolente impression de facilité et d’évidence.

Mais attention ! On a beau être en terrain connu, Azhad réussit tout de même le tour de force de surprendre tout son monde, en l’embarquant dans des compositions improbables et d’une finesse poussée à son paroxysme. Parce que ne nous y trompons pas, c’est ça, l’effet Non Filtrati : les essences de tabac se mêlent les unes aux autres et s’enlacent tendrement dans une douceur infinie, comme le feraient 2 corps lors d’une pratique tantrique. De ce savoir-faire naissent des jus sans transition, où les senteurs ne se succèdent pas les unes aux autres : elles fusionnent, pour finalement ne plus faire qu’une ! 24 mois de gestation pourraient paraître démesurément longs, mais lorsque l’on goûte à l’un de ces 4 Non Filtrati, on comprend. On comprend le sens de l’adage « Plus c’est long, plus c’est bon ». Et on comprend, enfin, le concept même d’alchimie.

 

Allez, on s’arrête là pour aujourd’hui, la suite au prochain numéro ! :bye:

Ecrit par Clandestino

Passager clandestin du Navire pendant des années, les rats ont failli avoir ma peau dans les soutes, alors j'ai dû quitter ma planque. Mais maintenant que je suis à découvert, pas le choix, je vais filer un petit coup de main à l'équipage, en toute subjectivité bien-sûr. Pas envie de finir balancé aux requins... Loin d'avoir l'expérience et la roublardise des vieux loups de mer qui sévissent sur ce rafiot, je vais humblement commencer par aller frotter le pont, histoire de pas faire de vagues.

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