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Atomiseur Firebird (clone)

Dans les forges de Vulcain.

Conçu par E-Phoenix, modeur suisse bien connu, le FireBird authentique est entièrement basé sur le Hurricane en terme de fonctionnement, ce qui est plutôt de bon augure.
Mais notre bon Nesquick nous a démontré il y a quelques jours que le modeur avait déjà fait mieux, avec la conception du Hurricane v2.
Deux questions viennent alors à l’esprit :
« Pourquoi un modeur ferait-il un nouvel atomiseur identique au précédent ? »
« Pourquoi acquérir un ancien modèle plutôt que le nouveau, bénéficiant d’améliorations significatives ? »

À ceci, je répondrais d’abord « Ta gueule ! »

Note de la rédaction : il faut ici comprendre que, l’auteur vivant dans le sud de la France, ce genre de propos est le plus souvent affectueux.
Par exemple « t’es con, toi » peut se traduire en général par « la blagounette que tu viens de raconter est tout à fait réjouissante et renforce encore mon amitié pour toi ».
Au travers de ce « ta gueule », qui peut paraître, un tantinet, cavalier, il faut donc bien entendre « cette question est tout à fait pertinente et je vais prendre le temps d’y répondre avec sérieux ».

Je ne suis pas dans les petits papiers de E-Phoenix, mais leur but semble clair : proposer une version luxueuse de leur ato, comme cela se fait pour les mod méca. Ainsi le D-Mass, du modeur Drip’n Vap est en acier damassé. Il est à mon goût sublime, mais il ne marche objectivement pas mieux qu’un mod plus traditionnel. Simplement, il est beau, et c’est une raison suffisante, tant la beauté est indispensable à ce monde de brutes. Il est cher aussi, et je n’en posséderai probablement jamais… Quoique… Si j’avais mis de côté, la moitié de mon budget clope, j’aurais pu m’en acheter plusieurs :/
Le FireBird est une version luxueuse du Hurricane. Dans sa déclinaison la plus superlative, il est en Titane, travaillé et orné à la manière de l’horlogerie de luxe. Le prix est à la hauteur : 400 boules.
Ouais… Quand même… Pour un Hurricane customisé, c’est chaud.
Oui et non : le FireBird ne remplace pas le Hurricane, il propose une alternative, une version bijou pour ceux qui le voudront, et en auront les moyens.

Pourquoi cette intro alors que, justement, vous l’avez compris, c’est de la version Shenzen que nous allons parler en pratique ?
Pour au moins rendre hommage au boulot de E-Phoenix : ils ont fait avec le Hurricane une bonne machine à vaper, encore améliorée avec la V2… Et ils ont fait un très bel objet avec le FireBird, à mon goût du moins.
Il s’agit aussi d’insister sur le fait que ce clone n’existerait pas si E-Phoenix n’avait pas fait le boulot.

De mille feux, cet oiseau brille

L’ato est évidemment livré avec son lot de tournevis bleu, de tank de remplacement en PC, de joints et de vis, dans une boite mal foutue et peu protectrice, mais on s’en fout, je n’ai même pas fait de photos. Sortons immédiatement cet oiseau de sa boite moche.

« Putain’g c’est beau, con’g ! »
Non, pardon… Quel bel objet !
De belles proportions, des lignes tendues, des ornementations chatoyantes… Inspirés par un atomiseur aux lignes bismarckiennes, les concepteurs nous emmènent maintenant sur la route de la soie.
Même s’il fait la même taille, imposante qu’un Taifun GT (22,7 x 58 mm), son dessin le fait paraître moins massif et plus gracieux.
Il est en outre bien réalisé, c’est un sans-faute (même si on peut ne pas apprécier le choix esthétique).
Les techniciens Chinois disposent manifestement des mêmes machines numériques que les Suisses, et savent s’en servir.
La finesse des gravures, sur laquelle bien des youtubeurs se sont extasiés concernant l’original, est reproduite à la perfection (à la loupe, on voit un peu les escaliers de la limite de résolution de leur découpeur laser, à l’œil, c’est invisible).
Je noterais enfin que pour une fois, cet ato a été livré propre comme une rue suisse. Je l’ai nettoyé par principe, mais j’aurais pu le mettre en service directement.
C’est du très bon boulot.

Sous les plumes, la forge.

Pour commencer, séparons la base et le tank.
C’est ainsi qu’il faudra remplir l’ato, comme un Taifun ou un Hurricane, ici pas de remplissage par le haut.

La base est strictement identique à celle du hurricane, je vous laisse le soin de consulter l’article de Nesquick si vous voulez la (re)découvrir en détail (https://danyvape.com/hurricane-la-perfection-au-quotidien/).
Notons toutefois que la bague de réglage (noire) du flux d’air est un modèle du genre : elle est souple, mais crantée par une bille et ne se dérègle pas. Par ailleurs elle est précise et très progressive : elle va du bien serré au bien aérien en douceur.

Le tank lui-même est composé de deux éléments : un tube en borosilicate (c’est à dire du « pyrex »… mais pas fabriqué par Pyrex), et un bouclier en acier décoré de gravures. Les deux sont plus fins que ceux d’autres ato (à peine 1 mm pour le pyrex), certains craignent qu’il soit fragile.
Toutefois, le fait que cet ato soit arrivé intact chez moi après 10 000 km de maltraitance postale dans un piètre emballage me pousse à l’optimiste… J’ai tout de même pris un pyrex de rechange.

Le haut du tank est lui aussi en deux parties : une bague noire supportant la cheminée, et un chapeau vissé dessus, supportant un embout buccal fort élégant.
Sur l’original, les pièces noires sont en titane ou en acier plaqués… Sur cette version, je n’ai pas été capable de déterminer le matériau : delrin ou acier traité ?
Un aimant ne m’a pas aidé… Ces qualités d’aciers sont amagnétiques, je n’ai pas pu mesurer de différence. Un coup de couteau aurait permis de savoir, mais je n’ai pas poussé la conscience professionnelle jusque-là.

Le syndrome du nid

Les enjeux du montage sont ceux du Hurricane : certains conseillent des montages en nid de coton, d’autres en s, mais pourquoi faire compliquer ? Ça marche très bien aussi en déposant simplement la mèche dans les fentes prévues à cet effet.
Entortillons donc du Kanthal (les vis sont vraiment grandes et facilitent le montage).

Positionnons la cloche et le coton (ça se fait tout seul)

Humectons, puis posons la cloche (les mèches sont coupées à ras) :

Et hop, terminé !
Ce montage est inspiré du Taifun GT, mais considérablement plus facile il à l’usage, il est clairement plus performant.
Il reste à remplir le tank et à visser l’ensemble sur un mod.

Un feu rougeoyant brille dans ses prunelles

Remarquons d’abord qu’en 2 semaines d’usage intensif, je n’ai eu ni fuites ni suintements, pas même de condensation au niveau des entrées d’air : épatant.
Remarquons aussi que le drip tip long a une influence sur le rendu (vapeur un peu plus froide) et sur la manière de vapoter (me concernant), et j’ai trouvé cela agréable, probablement parce que je vapote surtout des liquides fruités.

Sinon, évidemment, la vape est bonne, goûteuse… Comme dans tous les atos de qualité. Comment dépasser l’accumulation de qualificatifs plus ou moins superlatifs ?
Chaque ato à son caractère, développe les saveurs à sa manière, et il est bien difficile de faire partager ses qualités propres au-delà du « , c’est bon », « trop bonne la vape », « c’est de la balle », « je kiffe grave »…

Il n’y a pas de référence absolue dans ce domaine, je tenterais donc bien une comparaison avec les atos équivalents que j’ai sous la main (Kayfun v5 et Taifun gt2) et 2 concentrés de Solubarome.
Les essais ont été faits avec un même montage qui fonctionne bien sur les 3 atos : bobines de 2,5 mm, fil acier 316L 0,25 mm pour une résistance de 1 ohm, mèches coton et box réglés à 13 watts, puis en contrôle de température à 200°, ce qui n’a strictement rien changé.
Une vape pépère en quelque sorte, histoire aussi de ne pas biaiser le résultat par une grande puissance qui pourrait gommer les nuances.

Premiers essais : « fraise à la crème ».
Le Kayfun rend une fraise sucrée et très punchy, entre naturelle et « tagada », un peu arrondie par la note lactée.
Le Taifun rend un lait à la fraise, subtil, équilibré et moins sucré, la fraise se faisant sirop plutôt que fruit.
Le FireBird remet la fraise en avant, mais plus subtilement que le Kayfun, il y a plus de jus de fraise à la crème, et la sensation de sucre est intermédiaire.

Deuxièmes essais : « Herbes des Druides ».
Le Kayfun rend une verveine citronnée, fraîche, pétillante, avec une pointe de miel en fin d’inhalation.
Le Taifun rend un citron au miel à l’exhalation, avec une touche de verveine à l’exhalaison, et curieusement un peu plus d’acidité.
Le FireBird rend la verveine et le citron au même niveau, moins acide et un peu plus sucré, l’arôme miel est plus présent à l’inhalation que sur le Kayfun, mais moins que sur le Taifun.

Dans un éclair il prend son envol.

Pas de fuite, très facile à monter, un très bon rendu des saveurs, un tirage allant du serré à l’aérien… Sur le plan technique, c’est un sans-faute si on accepte de remplir le tank par le bas en 2017.
Le design est soigné, voire un peu dandy, la réalisation est à la hauteur. Le trouver beau est subjectif, mais la qualité du design est manifeste.
Personnellement, j’apprécie de vapoter avec ce FireBird, son apparence faisant partie du plaisir.

Ecrit par jib

--Ancien auteur du Navire--
Vape libre et apaisée pour tous !
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