Dany
Ça fait plus d’un an que j’ai transformé mon petit balcon en véritable mini-observatoire chaque nuit! Je commence à avoir une sacrée expérience de ce mode d’observation… Qu’il fasse chaud, froid, nuageux ou bien clair, le ciel devant chez moi n’a plus de secret…
L’idée de faire de l’astronomie depuis son balcon en ville, peut paraitre farfelue au 1ᵉʳ abord, mais sans ce balcon, je n’aurais jamais repris l’astro et je suis loin d’être le seul qui pratique ce « sport »! CF le célèbre Jean-Luc Dauvergne avec ses Mewlon Takahashi, en plein cœur de Paris qui fait de superbes photos!
Vous! Oui, vous! Si vous avez un balcon assez large pour y mettre une chaise, vous pourrez surement y mettre un petit instrument et observer un bout de notre cher ciel. Mais tout dépendra d’abord de son orientation, allons voir cela en détails.
Observer selon l’orientation du balcon
L’orientation de votre balcon va dicter les objets du ciel que vous pourrez observer à différents moments de l’année. Voici comment tirer le meilleur parti de chaque orientation :
Balcon orienté au sud ⭐⭐⭐
C’est généralement l’orientation la plus avantageuse pour les observations astronomiques.
Les planètes (Jupiter, Saturne, Vénus et Mars) et la Lune sont visibles dans cette direction.
En été, le centre de la Voie lactée est observable au sud, avec des objets comme la nébuleuse de la Lagune ou la nébuleuse Trifide (pour les balcons hors villes).
Vous pourrez suivre la montée et la descente des objets dans le ciel, car ils passent au méridien (point le plus haut dans le ciel) vers le sud.
Balcon orienté à l’est ⭐⭐
Une orientation idéale pour observer les objets qui se lèvent en début de nuit, dont les planètes.
En automne et en hiver, les constellations comme Orion, le Taureau (avec les Pléiades) et les Gémeaux sont visibles tôt dans la soirée.
C’est aussi une bonne direction pour observer les premières apparitions de planètes matinales, comme Vénus avant l’aube. Attention au soleil!!
Balcon orienté à l’ouest ⭐
Les objets célestes qui ont culminé sont visibles à l’ouest en fin de nuit ou en début de soirée, selon la saison.
Vous pourrez observer des planètes qui se couchent et les constellations d’été comme le Cygne, l’Aigle et la Lyre.
C’est une bonne orientation pour observer des phénomènes comme les couchers de Lune ou les phases lunaires dans l’après-midi.
Orientation idéale aussi pour observer les comètes! Si l’horizon est bien dégagé…
Balcon orienté au nord ⭐
Bien que ce ne soit pas l’orientation idéale pour l’observation, le nord offre une vue sur les constellations circumpolaires, qui sont visibles toute l’année.
L’Étoile polaire, dans la Petite Ourse, est un point de repère fixe dans le ciel. Vous pourrez observer des constellations comme la Grande Ourse, Cassiopée et Céphée, ainsi que des objets comme le double amas de Persée (mon préféré) et la galaxie M81/M82, ou encore l’amas ET dans le W de Cassiopée. (j’aime bien le voir celui-là…)
Même si les planètes ne passent jamais au nord, cela reste un bon secteur pour pratiquer l’observation des étoiles doubles.
Les planètes et la Lune vous manqueront quand même… Donc faites des petites sorties, en bas de votre immeuble, même dans la rue, car les lampadaires ne gêneront pas trop pour observer ces objets lumineux.
J’ai la chance d’avoir un balcon idéal, une vue à 180° au-dessus des toits Est-Sud Ouest, il y a juste l’ouest et une partie du nord que je ne peux pas voir. Pour la comète Atlas, il faudra donc que j’aille en foret, sur un chemin haut avec l’ouest dégagé. On trouve toujours une solution quand on est motivé ;-). Il faut faire des repérages autour de chez soi, trouver un coin sympa tranquille pour des événements ponctuels.
Réduire la pollution lumineuse
Bien que vous ne puissiez pas éliminer la pollution lumineuse de la ville, il existe des techniques pour minimiser son impact sur vos observations :
- Utiliser un pare-lumière : Installez un brise-vue pour bloquer les lumières parasites de la rue. Ce type de dispositif est facile à fabriquer avec du tissu épais ou se trouve facilement dans les magasins de bricolage.
- Choisir les bons moments pour observer : Attendez la fin de la soirée, une fois que la plupart des lumières des bâtiments sont éteintes. L’heure la plus tardive possible ou tôt le matin est souvent la meilleure pour réduire l’impact des éclairages urbains.
- Se cacher de la lumière : ma technique consiste à mettre une écharpe sur la tête ou une large capuche lorsque je regarde à l’oculaire. Quelques fois, je mets même ma tête dans un T-shirt noir et j’entoure l’oculaire avec le col… Immersion garantie! Le seul problème c’est qu’il fait chaud là-dedans ;-). Technique idéale, que j’ai repris des photographes d’antan, pour les amas ouverts ou les globulaires en ville, comme le double de Persée. Pour les planètes, la lumière ne gène pas trop, sauf autour de la pleine lune qui donne des reflets dans l’oculaire.
Choisir un instrument adapté
Tous les instruments ne sont pas idéaux pour l’observation en milieu urbain sur un petit balcon. Voici quelques recommandations.
Lunettes astronomiques de petit à moyen diamètre : Les lunettes de 60 à 80 mm de diamètre à courte/moyenne focale sont parfaites pour des observations en ville. Elles sont légères, faciles à installer sur un balcon et réduisent l’effet de la pollution lumineuse par rapport aux grands télescopes.
Dobson de table, comme le 150/750 de Bresser par exemple. Il est fermé, donc insensible à la pollution lumineuse des alentours. Il se mettra sur une table de jardin bien stable ou une poubelle retournée. Il est polyvalent aussi bien en ciel profond qu’en planétaire, mais nécessite une collimation.
Makstutov 127, superbe pour le planétaire et ne prend pas de place! Pas l’idéal pour le ciel profond, donc plutôt pour les balcons Est/Sud-Est et le planétaire. Attention à la mise en température qui peut être longue… Donc pas l’idéal pour des courtes observations.
Ne jamais regarder par la fenêtre
Lorsque vous observez le ciel, il est essentiel d’éviter de regarder à travers une fenêtre, même si cela semble pratique depuis chez vous.
Le verre d’une fenêtre déforme la lumière, ce qui altère la qualité de l’image. De plus, il crée des reflets et peut amplifier la pollution lumineuse provenant de l’intérieur ou de l’extérieur.
Même fenêtre ouverte, l’air à l’intérieur de votre habitation est souvent plus chaud, créant des turbulences qui détériorent encore davantage la netteté de vos observations. Pour obtenir les meilleures vues du ciel, il est préférable de sortir sur votre balcon ou dans un espace dégagé.
Gagner de la place
Si vous avez une grande lunette comme moi et un balcon de 1m de large max, voici ma solution :
Trouvez un moyen de fixer une partie du trépied à la rambarde, avec un collier de serrage en plastique ou en métal pour le retirer plus facilement.
Les pieds sont repliés au max, avec celui de devant un peu plus long pour garder le parallélisme (bien qu’en azimutal, on s’en fiche un peu).
Avec mon trépied Pronto Skywatcher c’est idéal avec la colonne, ça dépendra de la configuration du votre.
On gagne une place folle avec ce système et c’est super stable!
Je n’ai pas de balcon!
Et si vous n’avez pas de balcon, il ne vous reste plus qu’à sortir dans la cour de votre immeuble ou dans un parc proche de chez vous. Je sais, c’est pas l’idéal et on a peur de faire de mauvaises rencontres… On le fait généralement une fois ou deux et puis on laisse tomber! La solution pourrait être de vous inscrire à un club et d’aller aux sorties proposées ou de contacter d’autres astronomes près de chez vous.
Mais rien ne vaut la pratique chez soi, car si j’avais attendu les sorties du club, j’en aurais fait 5 ou 6 au max et j’aurais vite abandonné l’astro pour me mettre au tricot ;-).
Quoi et quand observer?
La réponse à cette question est simple : consultez mes éphémérides, mon calendrier des planètes ou les objets d’automne. Et enfin, le soir, juste avant de sortir votre instrument, si le ciel est clair, RDV sur la Home du site pour des conseils d’observations en direct 
