Chez les moddeurs, y’a ceux qui se la coulent douce en pondant péniblement un ato par an, et ceux qui bossent vraiment. Apparemment, chez AllianceTech Vapor, on n’est pas hyper fan de la glandouille, et quand on a une idée, on l’exploite jusqu’au bout, et vite qui plus est. L’idée de base, c’était de créer un segment de vape Middle-End, qui offrirait à l’utilisateur du matériel premium mais à tarif contenu. Un pari osé nommé Aston Vape, d’abord porté par l’excellent petit dripper Aston 22, puis brillamment relayé quelques mois plus tard par le non moins superbe Aston RTA. Un RTA, un dripper : l’affaire aurait très bien pu en rester là, sans que personne n’y trouve rien à redire. Oui, mais non : les mecs d’AllianceTech, c’est pas comme ça qu’ils voient les choses. C’est pourquoi ils viennent de remettre le couvert, avec cette fois-ci un dripper à tank, le Aston RDTA, qui m’a été envoyé pour revue en un battement de cil. Merci Seb’ et Alan, grâce à vous on va pouvoir découvrir en détail votre dernière mouture ! Let’s go !
Présentation
Ce qui est bien avec Aston Vape, c’est qu’on sait d’emblée où on va : à l’instar de ses prédécesseurs, le Aston RDTA arrive dans sa désormais traditionnelle pochette de velours noir, protégé des chocs par sa robuste et jolie cloche de plastique, le tout étant accompagné d’une pochette de spares bien fournie, d’un tournevis noir, d’un tank de rechange en PSU (oublié dans la pochette au moment de la photo ), et d’un manuel utilisateur illustré en couleurs.
C’est sobre, c’est efficace, ça ne prend pas de place inutile : bref, ça fait plaiz’ d’entrée de jeu. Plaisir qui est d’ailleurs instantanément confirmé lorsqu’on prend en main le RDTA et qu’on commence à l’inspecter sous tous les angles :
Les joints noirs apparents dans le tank en pyrex, parfaitement accordés à la coiffe du top-cap, contrastent à merveille avec le corps tout stainless de l’ato, conférant à ce petit bout d’chou (31mm de haut drip-tip compris pour un diamètre de 22mm) une allure vraiment très classe.
Comme d’habitude chez Aston Vape, les lignes de ce Aston RDTA sont sobres et sans fioriture aucune – ce qui personnellement me ravit, et comme d’habitude, son usinage global est irréprochable : tout est ciselé, magnifiquement ajusté, et d’une précision chirurgicale. Pas une seule trace d’usinage, c’est vraiment très propre.
Zoom sur le Aston RDTA
Le top-cap, qui présente un toit plat peut-être très légèrement bombé en son intérieur, se soulève plus facilement qu’un bouchon de stylo bic tant les joints situés à la base du plateau sont souples et impeccablement calibrés, et laisse place à un plateau typiquement astonien : c’est le même que celui du Aston 22 !
Alors vous savez quoi ? Vous allez relire la revue dédiée indiquée en intro de cette revue, et vous saurez tout !! Quoi « il se foule pas la rate, le Cland’… » ? Vous êtes sérieux les gars ? Vous voulez vraiment que j’radote ? Bon, bon, ok… Comme vous voulez, mais j’vous aurai prévenu ! Allez, on fait vite.
On retrouve donc un deck single coil ultra-facile à monter, avec un système d’arrivées d’air asymétriques :
Comme sur le Aston 22, les canaux (2*1.8 mm) sont usinés « en biais », de telle sorte que l’air emprunte une trajectoire descendante et vient fouetter le bas du coil.
On retrouve également le même système de guide usiné en périphérie du plateau, qui se révélera fort pratique au moment de positionner notre coil.
La visserie plaquée-or est toujours aussi excellente, et les emplacements destinés à recevoir les pattes de notre résistance présentent toujours un léger décrochement pour empêcher le câble de se barrer au moment du vissage. Autre détail, qui s’était perdu sur le Aston RTA et que l’on retrouve avec joie sur ce Aston RDTA, c’est le léger renfoncement intérieur des dits emplacements, qui se révèle archi pratique au moment où l’on doit jouer de la pince coupante :
Ainsi, on est certains qu’une fois les pattes du coil coupées, le câble ne sera jamais en contact avec la cloche. Tout ceci ne paye peut-être pas de mine, mais c’est le genre de petits détails qui prouvent qu’AllianceTech connaît parfaitement son affaire. Bien, voilà pour les similitudes avec le Aston 22.
Enchainons à présent, toujours d’un pas alerte, sur les particularités de ce Aston RDTA.
La première concerne le remplissage de l’atomiseur : il pourra s’effectuer de deux manières. Soit par le haut en ôtant le petit bouchon de peek (jointé pour éviter tout risque de fuite) situé à gauche du numéro de serie :
Soit par le bas de l’atomiseur, puisqu’un pin Bottom-feeder est fourni dans le sachet de spares. L’axe central accueillant le pin de l’ato est en effet percé en son haut, comme on le voit sur la photo suivante :
Bien que j’ai délaissé depuis longtemps la vape en bottom feeding, j’ai testé le système, et il est parfaitement fonctionnel, le pin BF et l’axe du plateau étant ajustés à la perfection. Bref, c’est le sans-faute de A à Z au niveau conception de l’atomiseur. Tout est réalisé de main de maître, y’a rien à redire, vraiment. Même pas la possibilité de glisser ne serait-ce qu’un tout petit tacle par derrière.
Si l’on souhaite nettoyer son Aston RDTA, ou simplement troquer le tank en pyrex d’origine contre celui en PSU frosted fourni en spares, rien de plus facile : on commence par dévisser le pin 510, puis on saisit le cul de l’ato et le pyrex d’une main, et le deck de l’autre. Puis on dévisse le deck. Tout simplement :
Comme on peut le voir sur le cliché précédent, le haut de l’axe est orné d’un pas de vis mâle, qui ira se loger en toute smoothitude dans le pas de vis femelle usiné sous le plateau. Là encore, c’est ultra clean niveau usinage, ça glisse tout seul et en silence. Voilà pour l’anatomie de la bestiole. Ne traînons pas en chemin, et passons sans plus tarder au montage de l’atomiseur.
Montage du Aston RDTA
L’entre-axe des plots de montage étant d’environ 7mm, on est tout de suite tenté d’installer une bobine de câble complexe, et c’est ce que j’ai fait avec un fused clapton 2*28/36. Mais comme pour le Aston 22, même si ça fonctionnait bien, je n’ai pas été pleinement convaincu par le résultat. Je suis donc revenu au montage que j’avais fait sur le Aston 22, à savoir un Kanthal A1 triple twisted 3*28. Mais là, encore, pas vraiment emballé. Il faut dire que depuis le temps, de l’eau a coulé sous les ponts me concernant, les câbles complexes en tout genre ayant pris le pouvoir par la force, sans aucun ménagement. J’ai donc fini par trouver mon bonheur avec un Clapton de Nichrome80, calibre 24/36. 6 spires espacées montées sur un axe de 3mm, pour une résistance stabilisée à 0.45 ohm.
Inutile d’ajuster la hauteur du coil, puisqu’en posant son gabarit sur le guide usiné dans le plateau, il se retrouve automatiquement là où il faut.
L’étape la plus « technique », et je mets des guillemets parce que franchement, y’a vraiment rien de sorcier dans l’histoire, concernera le cotonnage de l’atomiseur. La notice utilisateur préconise de couper ses mèches 4mm plus large que le plateau, mais personnellement, je mets un peu plus, genre 5 à 6 mm. J’aère ensuite tendrement mon coton, puis effile encore plus délicatement l’extrémité des mèches, afin de garantir une capillarité parfaite.
Je fourre tout ça avec tact dans les orifices prévus dans le plateau, et zou, y’a plus qu’à remplir. « Mais….. Mais les mèches ne vont pas jusqu’au fond du tank », me direz-vous…. « Et comment ça va imbiber correctement le coton, Einstein, à ton avis ? » Très bonne question mon cher Watson, je te remercie de l’avoir posée ! Hé bien c’est tout simple, élémentaire même, j’ai envie de dire. Lorsque l’on regarde à la loupe le fond du deck, on remarque la présence de 2 minuscules trous situés à proximité des orifices de coton. J’ai mis des petites flèches rouges, pour les plus bigleux d’entre-vous :
Dans la pratique, ces 2 micro-ouvertures assurent non seulement un remplissage du tank sans glouglou ni débordement dégueulasse, mais également une alimentation parfaite des mèches en liquide. Jamais aucun dry-hit, même à forte puissance ! On remplit donc le tank le plus sereinement du monde, avec du Balkan Mixture de La Tabaccheria dans le cas présent. Pour être complet, précisons tout de même que si un embout de type Chubby Gorilla fera parfaitement l’affaire, plus gros posera sans doute quelques soucis. Allez, c’est pas tout ça, mais comment il vape, ce Aston RDTA ? On se met dans l’ambiance, et c’est parti :
La Vape du Aston RDTA
Hé ben c’est très simple : il vape comme tous les produits de chez Aston, c’est-à-dire divinement bien ! En fait, comme d’habitude mais sans doute encore plus avec cet ato, tout dépendra du câble choisi. Avec du Kanthal A1 simple ou torsadé, on se délectera d’une vape de type analytique, très fine et extrêmement précise, où toutes les strates d’un jus complexe seront décomposées et restituées fidèlement. Si c’est votre créneau de vape, alors je ne peux que vous recommander chaudement ce petit cylindre de verre et de métal !
Avec le montage de Clapton indiqué plus haut, on tutoie carrément les sommets. Ouais ouais, je sais, vous vous dîtes que j’en fais des caisses…, que j’suis sympa parce que l’ato m’a été offert…., et patati et patata…. Ben pensez c’que vous voulez, moi j’m’en carre, et à 4,1 V (36 watts), je savoure une vape classieuse, extrêmement goûtue, bien dense et hyper saturée en arômes. Mon juice prend les teintes sombres et profondes que j’affectionne tant. Quant au volume de vapeur, il est loin d’être ridicule, et je dirais même que pour un 22mm, il est plutôt bluffant. La précision de rendu est certes un cran en dessous par rapport à un montage en câble simple, mais on reste dans le très très haut du panier malgré tout, avec un équilibre densité/saturation/précision qui va flirter avec l’exceptionnel. Ce fameux équilibre, qui propulse un bon ato en matériel de légende, le Aston RDTA l’a ! Tu vois, Tuco, le monde se divise en 2 catégories : ceux qui vapent sur de bons atomiseurs, et ceux qui vapent en Aston.
Bien évidemment, tout ceci ne manquera pas de faire ricaner bêtement les adeptes de la grosse vape DL qui poutre, Ragnareux en tête. Mais qu’importe. Ils ne peuvent pas comprendre, car on est ici sur un ato raffiné au tirage DL mesuré, qui s’adresse aux amateurs de saveurs précises et délicates. Un truc classouille qu’on n’aura pas peur de sortir aux réceptions de l’Ambassadeur, quoi.
Ah ouais, un dernier truc avant de partir : j’ai pas parlé de la colerette noire qui coiffe le top-cap : c’est pas que j’ai la flemme, non non, pas du tout. C’est fait exprès. Ceux qui voudront éventuellement en savoir plus, ça se passe juste en dessous, dans l’espace commentaire. Et tout le monde peut poster hein ! Ouais ouais, même toi là, qui est juste de passage et qui est en train de lire cette revue en loozedé. Un p’tit mot, genre ‘Coucou’, ‘Hey vieille nouille, trop naze ta revue’, un smiley ou je ne sais quoi encore, c’est toujours mieux qu’un mistral !
Aston RDTA : le sans-faute !
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